ALL STAR WRESTLING #139

ALL STAR WRESTLING #139

26/09/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon est notre seul et unique hôte et souligne l’absence de Pat Patterson, ce qui ne semble pas être le fruit du hasard. En effet, Vince nous apprends que son compère a été agressé par Angelo « King Kong » Mosca lors d’un récent passage de l’émission. Il nous donne ensuite le programme de ce All Star Wrestling, toujours enregistré depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. 

– On commence tout de suite par l’agression de Pat Patterson. Il s’agissait à l’origine d’un match entre « King Kong » Mosca et Victor Mercado. 


MATCH 1 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS VICTOR MERCADO (02:12)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE 

APPRÉCIATION : APRÈS-MATCH PLUTÔT INTÉRESSANT


Ancien joueur de football canadien, Angelo Mosca s’est reconverti dans le catch dès son retrait des stades de la CFL. Surnommé « King Kong » en raison de son imposant gabarit, celui-ci est le seul et unique protégé solo de Lou Albano. Le capitaine n’est jamais loin de son poulain et l’accompagne au ring. En face, un certain Victor Mercado, originaire de Porto Rico, s’apprête à passer un sale quart d’heure. 

La rencontre s’annonce comme un passage à tabac. Mosca cogne fort et sèche d’emblée ce pauvre garçon. Dégageant systématiquement l’épaule de son souffre-douleur, Mosca est mis en garde par l’arbitre. Mosca s’en amuse et lui rit au visage. Sauf que ce bon vieux Dick Woehrle n’est pas du genre à se laisser chier sur les bottes et fait alors sonner la cloche. Joe McHugh officialise Mosca comme le gagnant de ce match mais l’officiel réfute alors cette décision au microphone de Pat Patterson. 


– Attendu de pied ferme par Patterson, Woehrle est ensuite bousculé par Mosca qui s’en prends maintenant au légendaire québécois. Il lui éclate alors un pichet à eau sur le crâne et le roue ensuite de coups de pied. Lou Albano est témoin de la scène et se délecte du chaos qui en émane. D’autres arbitres et officiers de police s’interposent alors que Mosca repart en direction du vestiaire. 


MATCH 2 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS « BIG » RON SHAW & BARON SCICLUNA (10:07)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SUNSET FLIP

INDICATEUR : *


Grands gaillards et détestés des foules, voici un point que partagent le Baron Scicluna et « Big » Ron Shaw, qu’on retrouve souvent associé au catcheur d’origine maltaise. Leurs antagonistes les connaissent et pour cause. Il s’agit de nos actuels Champions Tag Team que sont Tony Garea et Rick Martel, qui rejoignent alors le ring sous les encouragements du public d’Hamburg. 

Martel commence mais s’écroule immédiatement face à la force des coups de Scicluna. Celui-ci est un briscard plutôt rôdé et l’emmène ensuite au sol avec un collier de tête tenu avec fermeté. Dès lors, le québécois se retrouve en difficulté et de surcroît, isolé de son partenaire. Garea entre en fin de compte mais subit à son tour le catch de Scicluna. C’est l’occasion pour « Big » Ron de montrer ce qu’il sait faire, et on note des progrès. Trop peu toutefois, sachant que le combat pâtit d’un mauvais rythme qui endort complètement le public du Fieldhouse. Il ne se passe strictement rien et les séquences sont affreusement longues. C’est lent, poussif et le match ne rend justice à aucun des quatre compétiteurs. Au bout de près de 10 interminables minutes, Garea et Martel tirent leur épingle du jeu et l’emportent comme d’habitude, sans surprise. Sans surprise mais avec style, puisqu’alors que Garea retenait Shaw, Martel s’est élancé de la troisième corde pour un Sunset Flip aussi magnifique que dangereux. 


– Après ce triste combat, Martel et Garea sont reçus par McMahon pour une interview. Vince aborde un récent combat face à George Steele et Killer Khan. Garea comme Martel restent en confiance, malgré qu’une menace appelée Fuji et Saito plane au-dessus de leurs têtes. Vince conclut avec l’éternel problème humain qu’est Lou Albano, qui semble être de plus en plus japonais. Il s’agit sûrement d’imitations un petit peu racistes qui ne posaient pas problème à cette période. 


MATCH 3 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS RON RINGO (03:55)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : SQUASH ULTRA BRUTAL DE VALENTINE


Vêtu d’une somptueuse robe de ring en velours violet, Greg Valentine est à l’affiche et effectue son entrée en compagnie de son légendaire manager. Accompagné par le Grand Wizard of Wrestling, Valentine est l’un des plus gros noms du circuit. Il se frotte ce soir à un individu nommé Ron Ringo, sans doute d’origine hispanique ou portoricaine. Je n’ai aucune information à renseigner sur ce Ringo. 

Valentine n’est pas ici pour plaisanter et fait immédiatement claquer ses coups sur le dos de Ringo. Il lui assène ensuite de gros coups de genou dans les côtes et le balance sans vergogne en contrebas. Valentine le ramène sur le ring avec une souplesse arrière et c’est à ce moment précis que Ringo se sent pousser des ailes et s’autorise quelques libertés. Et dans ce qui ressemble à un shoot, Valentine l’a alors démonté à coups de poing, en plein dans le visage. Une Butterfly Suplex plus tard, Valentine s’empare de ses jambes et part en Spinning Toe Hold, phase préliminaire de sa Figure Four Leglock. La fameuse prise en quatre est portée et Ringo jette l’éponge en moins d’une seconde. Valentine semble être en colère et repart au vestiaire avec un regard de tueur. 


MATCH 4 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS LEE WONG (01:50)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : C’EST INTENSE MAIS C’EST COURT ! 


Annoncé des steppes reculées du désert de Mongolie, Killer Khan apparaît alors sur notre écran. Accompagné au ring par « Classy » Freddie Blassie, le bourreau d’André le Géant et de Ricky McGraw est dans l’année de sa carrière. Le japonais s’occupe ce soir d’un compétiteur d’origine chinoise, en la personne de Lee Wong. 

Khan n’est pas payé à l’heure et tabasse sciemment ce pauvre gars. Il le passe à tabac et lui porte rapidement sa double Judo Chop. Sauf que Khan ne l’emporte pas directement ensuite et préfère lui casser les lombaires avec un sale brise dos. Ce n’est qu’alors que Khan choisit d’en terminer avec sa grosse descente du genou. 


MATCH 5 : MR. FUJI & MR. SAITO W/CPT. LOU ALBANO VS DOMINIC DENUCCI & JOE COX (05:22)

VAINQUEURS : MR. FUJI & MR. SAITO 

PRISE DE FINITION : BACK SUPLEX 

APPRÉCIATION : EXCELLENTE PERFORMANCE DE SAITO 


Sur le ring, Dominic DeNucci patiente en compagne d’un individu qu’on ne reconnaît pas. Joe Cox, qui n’est d’ailleurs pas le Joe Cox des années 1930, porte une moustache et doit sans doute être un jobber. Leurs antagonistes sont toujours invaincus et managés par ce sacré Lou Albano. Fuji et Saito montent sur le ring alors que Fuji effectue son rituel traditionnel.
Dominic n’est pas né de la dernière pluie et tient tête aux japonais. Toutefois, l’italien n’est plus dans la forme de sa carrière et flanche face à la vivacité du catch de Saito. Maintenu au sol par une prise des trapèzes, Dominic peine à se reprendre. C’est la même chose pour Cox, qui subit sans pouvoir faire quoi que ce soit. Après un squash plutôt décevant, Saito redevient la machine à catch qu’on a appris à connaître depuis ses débuts. Fuji, mais surtout Saito déroulent et l’emportent après une sacrée souplesse arrière de la part de Saito.


 MATCH 6 : « THE MAGNIFICENT » MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS GEORGE ROSELLO (02:51)

VAINQUEUR : DON MURACO

PRISE DE FINITION : TOMBSTONE PILEDRIVER

APPRÉCIATION : MURACO EST L’ARROGANCE PERSONNIFIÉE


 « The Magnificent » Muraco est l’arrogance même. Bourré de suffisance, Muraco porte toujours sa ceinture de Champion Intercontinental. Accompagné par le Grand Wizard of Wrestling, Muraco est copieusement sifflé par le public d’Hamburg. Son antagoniste n’est rien d’autre qu’un maigre défi représenté par George Rosello, dont l’apparence n’a rien de celle d’un catcheur. 

Au contraire de Killer Khan, Muraco prends tout son temps et harangue la foule sans se soucier de son adversaire. Celui-ci ne réagit pas outre-mesure et n’essaie même pas de le surprendre ou de prendre l’avantage. Muraco lui saute alors dessus et le retourne alors pour lui porter son Tombstone Piledriver. L’arbitre compte et cela suffit logiquement à Don Muraco qui l’emporte sans se fouler. 


– On conclut ce All Star Wrestling avec la rediffusion de l’agression de Pat Patterson par Angelo « King Kong » Mosca. Patterson sera de la partie la semaine prochaine ! 

Malgré la présence des Champions Tag Team, du Champion Intercontinental et de plutôt bons catcheurs, ce All Star Wrestling n’est pas un bon cru, pour ne pas dire une franche déception. Décryptage d’un épisode soporifique. 

– Le gros point noir de l’émission est à mettre au crédit de ce match en Tag où figuraient notamment Tony Garea et Rick Martel. Malgré son talent, le Baron Scicluna a tué le public en endormant tout le monde et au détriment d’un combat qui s’est allongé jusqu’à en être interminable. 

– Killer Khan massacre et éclope à tour de bras (ou de jambes) mais se contente toujours, du moins pour l’instant et sur ce programme, de menu fretin. 

– Opposé à un manche à balai, et encore je reste poli, Greg Valentine s’est quelque peu lâche sur ce pauvre Ron Ringo, victime de la brutalité du fiston de Johnny Valentine. C’est toujours agréable d’assister à un passage à tabac en bonne et due forme. 

– Don Muraco était de la partie et continue d’être aussi arrogant qu’exécrable. Muraco est un bon Champion Intercontinental. 

– Fuji et Saito sont lancés et enchaînent les victoires. Innarêtables, les protégés de Lou Albano sont les prétendants n°1 aux ceintures de Champions Tag Team. Et ce n’est pas le capitaine qui dira le contraire. 

– La bonne note de cet épisode concerne l’arc narratif entrepris entre Pat Patterson et Angelo Mosca. Blessé à la suite d’un coup traître, Patterson pourrait remonter sur le ring. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la dernière fois que le québécois a rechaussé ses bottes, c’était pour peindre le ring du Madison Square Garden avec le sang du Sergent Slaughter. Gare à toi Angelo Mosca ! 

Nathan Maingneur

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