ALL STAR WRESTLING #102

ALL STAR WRESTLING #102

10/01/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson nous accueillent et seront nos hôtes pour la soirée. Ils nous présentent ensuite la carte de ce programme All Star Wrestling, toujours enregistré depuis l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. 

Gary Cappetta s’occupe des présentations et stipule que le catch proposé ce soir sera sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, représentée par ses officiels, J.J Binds et Bill Longo. Dr. John Woods siège en ringside en compagnie de notre gardien de la cloche, Mike Mittman. Les arbitres de cette heure de catch seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : BARON MIKEL SCICLUNA VS « QUICKDRAW » RICK MCGRAW (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : **


Grisonnant, le Baron Scicluna est sans doute l’un des plus anciens parmi les anciens de ce territoire. Catchant sur les rings nord-américains depuis 1953, Scicluna connut les balbutiements de la World Wide Wrestling Federation, fondée par Vincent J. McMahon en 1963. Âgé de 51 ans, Scicluna s’oppose ce soir à un compétiteur qui incarne le futur du catch professionnel. Cadet de moitié, celui qu’on surnomme « Quickdraw » Rick McGraw signe d’abord quelques autographes pour une poignée de spectateurs. 

Scicluna ne perds pas une seconde et souhaite s’imposer avec ses techniques de Mat Wrestling. Toutefois, McGraw n’est pas né de la dernière pluie et le lui prouve en résistant autant que faire se peut. Malgré la différence de gabarit, Ricky tient bon et ce, en dépit des gros coups du Baron, qui cogne fort avec ses grandes mains. Ce dernier prend un léger ascendant en envoyant lourdement McGraw s’écraser en contrebas. Celui-ci revient et bénéficie du soutien du public. Porté par la foule, Ricky envoie tout ce qu’il peut et fait chanceler le grand Baron. Entremêlé dans les cordes, Scicluna est impuissant et se prend une charge de son énergique antagoniste. Partant pour une seconde, McGraw se heurte toutefois au pied du Baron, le séchant sur place. Le match se passe, sans pour autant que l’un ou l’autre ne s’approche d’une quelconque victoire. Sentant sans doute que le temps s’écoule, Ricky tente d’enrouler son imposant adversaire en petit paquet mais rien ne fonctionne. Profitant d’un contre, McGraw le bascule ensuite pour le tombé mais le son de la cloche retentit alors, signe que le temps réglementaire est dépassé. Pour l’arbitre Dick Woehrle, il s’agit d’un nul, mais les tensions ne redescendent pas et au contraire. On espérait une victoire de notre cher Ricky McGraw. 


MATCH 2 : STAN HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS JIM DUGGAN (03:22)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : GROSSE PROMO D’APRÈS-MATCH


Hors-la-loi de Borger au Texas, Stan Hansen est toujours managé par ce sacré « Classy » Freddie Blassie. Avec sa dégaine de shérif et une gueule atypique, Hansen n’est plus le même qu’en 1976. Ayant fait ses classes au Japon, Hansen est de retour pour foutre le bordel et se frotte ce soir à un certain Jim Duggan, originaire de Glenn Falls, dans l’État de New York.

Hansen n’a aucune compassion et se fait entendre avec de sales coups de coude dans l’arrière du crâne. Une descente du coude passe un tantinet à côté et déclenche quelques rires du public d’Hamburg. Toutefois, cela n’amuse en rien Hansen qui rétorque avec de grosses descentes du genou. Un coup de coude calme sèchement les ardeurs de Duggan, qui se mange ensuite une Lariat du feu de dieu, dont personne n’aurait pu se dégager, même d’un compte de cent. 


– Ensuite reçu au microphone de Pat Patterson, Freddie Blassie est questionné sur l’absence de palmarès de ses poulains. Blassie clame pourtant être le manager le plus fortuné d’Amérique et possède des gemmes et diamants au bout de ses doigts pour le prouver. Interrogé à propos de son retour, Stan Hansen martèle qu’une conspiration, une règle non-écrite l’a tenu éloigné des rings américains depuis la blessure de Sammartino, soufferte des mains du Texan. Hansen est de retour pour battre Backlund, Morales ou n’importe qui de suffisamment fou pour se mesurer à lui. Qu’est-ce que ces promos sont bonnes ! 


MATCH 3 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS JOHNNY RODZ & BLACK DEMON (05:42)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

APPRÉCIATION : BONNES SÉQUENCES AVEC RODZ


Marchant d’un air sournois, Johnny Rodz ne lâche pas d’un œil ses antagonistes. Associé au Black Demon, le portoricain Don Serrano, celui qu’on surnomme « Unpredictable » pour son caractère orageux se mesure ce soir aux Champions Tag Team de la promotion que sont Tony Garea et Rick Martel, signant quelques autographes sur des revues de catch et autres photographies. 

C’est Martel qui commence face à Rodz et le moins qu’on puisse dire, c’est que les échanges sont intéressants. Lorsque Garea rencontre Johnny, c’est tout aussi bon qu’avec Martel et le tout offre de jolies séquences fort plaisantes. Rodz est aussi vif que perfide et parvient parfois à isoler l’un ou l’autre dans le mauvais coin. Toutefois, la rencontre tourne court lorsqu’entre le Black Demon. Se mangeant une série de sauts chassés en stéréo, celui-succombe ensuite à un O’Connor Roll de Tony Garea, n’étant rentré sur le ring que pour perdre en quelques secondes seulement. C’est sincèrement dommage pour Johnny Rodz. 


MATCH 4 : S.D JONES VS « BIG » RON SHAW (06:14)

VAINQUEUR : S.D JONES

PRISE DE FINITION : SWINGING NECKBREAKER

APPRÉCIATION : MATCH SANS GRAND INTÉRÊT


Officiellement de retour depuis quelques semaines, S.D Jones s’est remis en forme et souhaite maintenant se mesurer à la crème de la crème de ce territoire. Après s’être offert une petite victoire face au Black Demon, c’est face à « Big » Ron Shaw que se frotte ce soir l’enfant chéri de Philadelphie. 

S.D n’a rien perdu de sa superbe et nous gratifie de ses talents en boogie-woogie. D’un point de vue purement technique, c’est le néant du côté de Shaw, on doit donc compter sur le in-ring de Jones pour porter ce match. Celui-ci donne alors une leçon de catch à ce grand gaillard grassouillet et le met au pas avec une clé de bras. Maintenant Ron au sol, Jones est ensuite tristement cible de moqueries racistes de la part de certains hurluberlus du public d’Hamburg. Triste séquence qui rappelle à quel point Jones et tous ces catcheurs noirs ont à cette période subi racisme et discriminations. S.D l’emporte ensuite avec son Swinging Neckbreaker, une prise qu’il utilise depuis son retour fin d’année 1980. 


– Jones est ensuite reçu au microphone de Patterson et s’adresse au public et aux téléspectateurs. En souhaitant Joyeux Noël à la foule, S.D nous donne une indication temporelle vis-à-vis de la date de l’émission. Bien que ce programme fut diffusé en 1981, l’enregistrement date sans doute encore de fin décembre. Jones remercie la foule pour son soutien et souhaite désormais se mesurer à de gros noms, citant à cet égard les Moondogs d’Albano. S.D conclut avec son entrain communicatif tout en soulignant l’état de sa condition physique. 


MATCH 5 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (03:09) 

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH HABITUEL POUR KHAN


Comme la semaine dernière, on conclut ce programme avec l’un des personnages les plus atypiques du moment. Annoncé des steppes reculées de Mongolie, ce catcheur japonais est toujours managé par « The Hollywood Fashion Plate of Wrestling » Freddie Blassie. Killer Khan rencontre ce soir Steve King, souffre-douleur originaire de Panama City au Panama. 

Ce pauvre Steve King ne fait de toute évidence pas le poids face au catch sadique de Khan. Celui-ci possède un style particulier et pousse de terrifiants cris à chacun de ses coups. Qu’on se le dise, ces matches se ressemblent tous et ne proposent rien de transcendant. Khan l’emporte en un peu plus de trois minutes grâce à sa double Judo Chop, suivie d’une brutale descente du genou en pleine face. 


Constat mitigé pour ce programme All Star Wrestling de début d’année 1981. Toujours sorti d’une série d’enregistrements qui datent de fin 1980, l’émission ne propose rien de neuf. Malgré un petit retour célébré et apprécié du public d’Hamburg, S.D Jones ne semble pas convaincant et ce, malgré son inépuisable fougue. Défait au Madison Square Garden par Backlund, Killer Khan erre comme perdu dans le désert de Gobi. Tony Garea et Rick Martel font la paire et catchaient ce soir contre un tandem notamment composé de « Unpredictable « Johnny Rodz. Hormis quelques belles séquences, le résultat fut amoindri par la fin de la rencontre, bâclée en quelques secondes seulement. On peut également déplorer l’intérêt de l’issue du match d’ouverture, qui opposait le Baron Scicluna et Ricky McGraw. Au terme d’un plutôt bon match, c’est toutefois d’un nul dont on doit se contenter. Offrir une victoire à « Quickdraw » et surtout face à un compétiteur de la trempe du maltais n’aurait pu qu’être encourageant pour la suite des choses. Enfin, c’est toutefois la présence de Stan Hansen qui continue d’électriser ces quelques émissions hebdomadaires. Jouant la carte de l’exilé suite à un bannissement issu d’une règle non-écrite, un complot fomenté suite à la blessure de Bruno Sammartino, Hansen n’en apparaît que plus menaçant encore, fort d’un parcours déjà éloquent passé à terroriser les rings nippons avec son style atypique. 

Nathan Maingneur

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