MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #29

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #29

15/05/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle et David Crockett sont nos hôtes habituels et nous reçoivent dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de la Mid-Atlantic  Championship Wrestling, programme phare du territoire des Jim Crockett Promotions. Ils sont alors rejoints par Sandy Scott, ici pour nous informer des dernières nouvelles.

– Sous son bras, Scott garde la ceinture de Champion de la Mid-Atlantic. Il nous annonce d’emblée que lors du dernier épisode, Jack Brisco a battu Roddy Piper et a remporté son titre de Champion de la Mid-Atlantic. Il nous informe également que Ole Anderson et Stan Hansen affronteront Wahoo McDaniel et Don Muraco, mais que la ville dans laquelle aura lieu ce combat n’a pas encore été décidée.

Sandy Scott accueille maintenant Jack Brisco et lui remet sa ceinture. Brisco semble plus que satisfait de sa victoire mais se réjouit surtout de la défaite de Roddy Piper. Celui-ci ne tarde pas à montrer le bout de son nez et s’invite en plateau. Après une série d’insultes à l’encontre de l’héritage américain de Brisco, ce dernier humilie l’ancien Champion en titre en lui donnant une sucette. Tim Horner, également sur le plateau, subit alors les foudres de Piper, qui le passe à tabac. Fou furieux, Piper grimpe sur le ring, où se trouvait alors le Champion TV, en la personne d’Ivan Koloff. Ils passent alors ce pauvre garçon à tabac et même David Crockett se retrouve au tapis après une bousculade. Jack Brisco, mais aussi Don Muraco, accourent alors pour faire fuir les heels. Excellent segment.


MATCH 1 : RON RITCHIE VS JIM DALTON (05:48)

VAINQUEUR : RON RITCHIE

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

INDICATEUR : * ¾


Faisons redescendre la pression avec un peu de catch présenté sans grande prétentions. Lorsque l’arbitre Dave Hebner fait sonner la cloche, nous reconnaissons Ron Ritchie, l’un des meilleurs jobbers de la promotion qui nous a déjà gratifié de très belles rencontres. Il affronte ce soir un autre « enhancement talent » en la personne de Jim Dalton, plus âgé et donc plus expérimenté.

Après un tour de chauffe ma foi plutôt efficace, c’est Dalton qui prends le dessus avec un sale coup de poing dans le front de Ritchie. On ressent l’expérience d’un briscard comme Dalton, qui n’hésite pas à contourner les règles à son avantage. Agile et habile, Ritchie en est réduit à souffrir, pris dans une longue prises des trapèzes. Il réussit à revenir avec une série de magnifiques sauts chassés, mais se fait stopper dans son élan par un gros coup de genou dans l’abdomen. Finalement, c’est quand même lui qui l’emporte à la suite d’un très beau Powerslam, parfaitement exécuté.


– Bob Caudle reçoit le Sgt. Slaughter et sa nouvelle ceinture de Champion des États-Unis. Le sergent se réjouit du bref changement de règles, brièvement annoncé par Sandy Scott en début d’émission, sans trop d’explications supplémentaires. En gros, plus de DQ ni de décompte à l’extérieur pendant un mois. Étonnant comme concept, surtout de la part des Jim Crockett Promotions. Slaughter n’a qu’une hâte, c’est de botter les fesses de Jimmy Valiant, Jake Roberts, Wahoo McDaniel, Don Muraco et autres Jack Brisco.

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MATCH 2 : KILLER KHAN VS VINNIE VALENTINO (03:03)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH DE KHAN


Partenaire d’Angelo Mosca, qu’on retrouvera un peu plus tard dans la soirée, Killer Khan n’a rien perdu de ce qui le rendait si intimidant du côté de la World Wrestling Federation. Il catche ce soir en solo car oui, son tandem n’a pas atteint les phases finales du tournoi. Et il rencontre pour l’occasion un certain Vinnie Valentino, toujours présent lorsqu’il s’agit de mettre en avant une top star.`

Incontrôlable, Khan s’impose tout naturellement en ce début de rencontre. En l’agressant de manière perpétuelle, Khan ne laisse pas une seconde de répit à son adversaire, qui se transforme rapidement en souffre-douleur. Valentino essaie par moments de revenir avec de maigres coups de poing, en vain. L’ancien protégé de « Classy » Freddie Blassie prend son temps et fait passer un mauvais quart d’heure à ce pauvre garçon. Finalement, Khan en termine avec sa Double Thrust Chop, suivie de sa grosse descente du genou dont on ne se dégage pas comme ça.


– De retour en plateau, et Caudle accueille cette fois-ci le tandem composé de Mike Davis et de Kelly Kiniski. Forcément, la discussion tourne autour de l’héritage de Kiniski, qui est le fils de Gene Kiniski, légende du catch canadienne. Le jeune Kelly se dit prêt à perpétrer l’héritage de son père et cela commence ce soir contre Angelo Mosca. De son côté, Mike Davis s’adresse de manière véhémente à Roddy Piper, des paroles qu’il pourrait très vite regretter.


MATCH 3 : KING PARSONS VS TONY RUSSO (03:29)

VAINQUEUR : KING PARSONS

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

APPRÉCIATION : SQUASH ENCORE TRÈS BROUILLON


Jobber émérite, Tony Russo est également l’un de ceux auxquels on peut se fier lorsqu’il s’agit de faire les honneurs à un gros poisson. Son adversaire réalise ce soir ses premiers pas sur ce ring. Originaire de St. Louis dans le Missouri, King Parsons a commencé dans le catch en 1979, se produisant d’abord du côté de Houston pour Paul Boesch puis sur le territoire de Don Owen, à Portland. Il a également lutté dans le Wyoming, l’Idaho, l’Utah et l’Arkansas.

King Parsons

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On sent que Russo se laisse un peu faire, mais hormis quelques déhanchés stéréotypés, Parsons ne montre pas grand chose de bien concluant. Il court mal dans les cordes, n’est pas subtil lors des échanges de coups, n’exécute pas très bien les prises, et j’en passe. Il est toutefois guidé par un Tony Russo professionnel, qui réussit à porter le match sur ses épaules tout en nous faisant croire l’inverse. Après une planchette japonaise brouillonne, Parsons l’emporte à la suite d’un coup de tête. Il faudra encore un peu bosser son catch, monsieur Parsons !


– Caudle reçoit cette fois-ci « King Kong » Angelo Mosca. Celui-ci dit qu’il ne sera jamais disqualifié et qu’il fait ce qu’il décide de faire. Toujours autant en colère, et c’est peu dire, Roddy Piper fait irruption sur le plateau. Encore une fois, comme à chaque fois qu’un mot sort de la bouche de « Rowdy » Roddy Piper, la magie opère. « You do not throw rocks at a guy who’s got a machine gun. You step in my way, and I’mana kill you ». Ole Anderson est le suivant et s’étonne même un peu de l’emportement de Piper.


MATCH 4 : ANGELO « KING KONG » MOSCA VS KELLY KINISKI (07:59)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : COUP DE COUDE

INDICATEUR : ** ¼


Aperçu un peu plus tôt dans la soirée, Kelly Kiniski a ce soir l’occasion de monter qu’il est le digne fils de son père. La charge est lourde et ce ne sera pas sans efforts, puisque son adversaire n’est autre qu’Angelo « King Kong » Mosca, briscard des rings canadiens qui a connu son père, le légendaire Gene Kiniski. Ils s’affronteront d’ailleurs au Canada au mois de juin 1982.

Sans doute par respect pour son paternel, Mosca laisse un peu le jeune Kelly montrer de quoi il est capable. Il ne manque toutefois pas de lui infliger une bonne correction, brutale et implacable. À cet égard, cela faisait longtemps que nous n’avions plus vu une si bonne performance de « King Kong » Mosca, qui se révèle autoritaire et plein de violence, mais aussi réfléchi et méthodique. Kiniski essuie les plâtres mais Mosca lui laisse à chaque fois de préparer son retour en force. Et cela fonctionne très bien, puisque Kelly résiste, et tient bon, soutenu par la foule de Charlotte. À la force de ses coups, Kiniski fait même reculer son adversaire. Toutefois, Mosca les connaît, ces jeunots plein de fougue et de bravoure, et il sait aussi comment les mater. Les coups claquent et la rencontre se transforme alors en un pugilat jouissif. Au bout de ses forces, Kiniski donne tout et accule Mosca dans l’un des coins mais, perturbé par l’arbitre, il se mange un sale coup de coude qui le sèche sur place. Angelo Mosca l’emporte donc en accomplissant sa mission, celle d’offrir au jeune Kelly Kiniski une performance plus que correcte. Professionnel.


– De retour en plateau et cette fois-ci, Caudle reçoit un autre duo de jobbers, composé de Jim Dalton et de Steve Sybert. Dalton se dit essoufflé car il a réalisé mille pompes et cinq cents squats, ou l’art du mensonge pas subtil. Un peu à l’ouest, Sybert se dit satisfait du changement des règles de la promotion.


MATCH 5 : JAKE ROBERTS & JOHNNY WEAVER VS PVT. DON KERNODLE & PVT. JIM NELSON (08:50)

VAINQUEURS : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : ** ¼


On termine ce programme en beauté avec un match à quatre, et non des moindres. Sur le papier, l’affiche est même alléchante. Dans l’un des coins, nous retrouvons les soldats du Sgt. Slaughter, que sont Jim Nelson et Don Kernodle. Écartés de la phase finale du grand tournoi Tag Team, Nelson et Kernodle ont toutefois fait forte impression là où personne ne les attendait réellement. Ils se mesurent ce soir à un duo composé de Jake Roberts et de Johnny Weaver.

Ces derniers s’imposent en début de rencontre, faisant d’ailleurs preuve d’un catch plutôt efficace. Les tags s’enchaînent bien mais très vite, Weaver est pris au piège et, alors qu’il s’en sortait plutôt bien, s’écroule face à la force du nombre. Et sans rien enlever à Johnny Weaver mais ce soir, Nelson et Kernodle étaient simplement trop forts. Effectivement, rien ou presque, ne semble pouvoir contrecarrer la machine. Les recrues du sergent Slaughter nous font alors une démonstration de catch tag team, s’engouffrant dans toutes les failles et exploitant chaque occasion, de la plus grande à la plus minuscule, pour isoler Weaver de son coin. En parallèle, ils réalisent également un travail de sape sur le bras de Weaver qui suscite l’admiration. Finalement, et au terme d’une longue agonie, Weaver parvient à passer le hot tag à Roberts, chaud comme la braise. Les Privates sont baladés d’un bout à l’autre du ring, et Kernodle se dégage même du DDT de Roberts. Toutefois, la limite de temps réglementaire est dépassé et David Crockett doit signaler à l’arbitre de faire sonner la cloche.


– Le combat ne s’arrête pas pour autant et, selon les nouvelles règles en place, le combat devra reprendre la semaine prochaine. Les quatre hommes continuent de se battre jusque sur le plateau, jusqu’à ce que Nelson et Kernodle repartent en direction du vestiaire. Jake Roberts et Johnny Weaver rejoignent alors Caudle et Paul Jones, aux commentaires pour la fin de l’émission.


Très solide et dense édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling. De nouvelles règles, des bagarres qui éclatent un peu partout, du bon catch, de bonnes (excellentes) promos, c’est tout ça et plus encore du côté des Jim Crockett Promotions.

– Quelle bonne surprise que de tomber sur les débuts d’un certain King Parsons. Celui qui ira se faire connaître sous le surnom de « Iceman » King Parsons du côté de la WCCW se produisait pour la toute première sur le ring de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. Et pour être franc, le garçon manque cruellement d’entraînement. Il faudra encore bosser un petit peu, monsieur Parsons !

– L’organisation du tournoi Tag Team a également contribué à ramener des gros noms sur les rings de la Mid-Atlantic. Des stars, qui bien qu’elles ne figurent plus dans le tournoi, se produisent maintenant en solo. Ce fut le cas ce soir de Killer Khan, mais surtout d’Angelo Mosca, que nous avons pris plaisir à redécouvrir en action, et qui plus est au terme d’une excellente performance.

– Révélés lors du tournoi Tag Team, c’est toutefois lors de ce programme que Jim Nelson  et Don Kernodle ont offert leur meilleure performance télévisée. D’ordinaire la qualité était déjà au rendez-vous mais ce soir, opposés à Jake Roberts et Johnny Weaver, les recrues du Sgt. Slaughter ont élevé le niveau en proposant une démonstration de catch tag team on-ne-peut-plus travaillée. Et si la rencontre s’est terminée par un nul, ces messieurs sont priés de recommencer la semaine prochaine, très sympa ces nouvelles règles.

– Certes, c’est bien dommage que nous n’ayons pas pu assister à cette rencontre, lors de laquelle Jack Brisco s’est arrogé la ceinture de Champion de la Mid-Atlantic, détenue par Roddy Piper. Toutefois, l’histoire ne semble pas terminée pour autant, surtout si l’on se fie à cette ouverture d’émission. Humilié, Roddy Piper est apparu vert de rage, et a provoqué une brawl surexcitée, cocaïnée comme lui seul sait en offrir. « Rowdy » Roddy Piper est le roi de ces programmes, ça ne bouge pas.

Nathan Maingneur

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