ALL STAR WRESTLING #97

ALL STAR WRESTLING #97

06/12/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent chaleureusement dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling, en date du 6 décembre 1980.

C’est presque une tradition. On s’embarque d’abord du côté du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour un passage d’une récente édition de Championship Wrestling qui se déroulait en parallèle de notre programme. Notre cher Joe McHugh s’occupe des introductions et stipule que le catch proposé ce soir est placé sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par J.J Binds. Dr. George Zahorian siège en ringside en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch seront Gilberto Roman, Mario Savoldi, Dick Woehrle et un certain Danny Davis. 


MATCH 1 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA & SYLVANO SOUSA (09:32)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : MISSILE DROPKICK

INDICATEUR : ** ¼


Originaire de l’île de Malte, le Baron Scicluna est un briscard des rings reconnu pour sa fourberie entre les cordes. Ce compétiteur aguerri catche depuis 1964, soit un an après la foundation de la Capitol Wrestling Corporation, l’ancêtre de la World Wrestling Federation. Scicluna s’associe ce soir à Sylvano Sousa tandis que leurs antagonistes sont annoncés en grande pompe. Effectuant leurs entrées avec l’or Tag Team autour des hanches, Tony Garea et Rick Martel sont accueillis en héros par la foule du Agricultural Hall d’Allentown. 

Garea et Martel s’entendent parfaitement et dispensent une petite leçon de catch au portugais. La cohésion est impeccable mais un sale coup de genou dans les côtes de Tony permet à Sousa de passer le tag au maltais. Scicluna est rusé comme un renard et étrangle Garea au sol tout en le cachant à l’arbitre de la rencontre. Les heels l’empêchent à plusieurs reprises de passer le tag à Martel, ce qui a pour don d’enrager le public. Encore plus lorsqu’eux-mêmes se permettent cette ruse, ce bon Dick Woehrle n’y voyant que du feu. Tony Garea est sévèrement mis en difficulté et ne parvient pas à rejoindre son partenaire. Immobilisé par une prise des trapèzes de Scicluna, Garea peut toutefois compter sur l’appui du public. Le natif d’Auckland peut enfin passer le hot tag à Martel qui entre pour faire le ménage. Chaud comme la braise, Martel envoie Scicluna en contrebas et catche avec Garea face à Sousa. Celui-ci subit un peu de la médecine de Martel et Garea et succombe ensuite à un saut chassé porté depuis la seconde corde. Tony Garea et Rick Martel triomphent donc au terme d’un bon petit match à l’ancienne. 


– Ensuite reçus au microphone de Pat Patterson, Tony Garea et Rick Martel sont fiers et c’est peu dire. Garea s’absente alors pour chercher quelque chose au vestiaire. Martel poursuit en solo et parle de sa victoire face aux Samoans d’Albano. Lorsque Garea revient, c’est en portant un trophée, apparemment remis à la promotion par le magasine All Japan Sports. Il le décerne alors à son partenaire, élu catcheur de l’année 1980. L’heure est à la fête pour Martel et Garea qui célèbrent ce moment avec Patterson. 


MATCH 2 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (05:58)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : CRÉATION DU COBRA CLUTCH CHALLENGE !


Chapeauté par Ernie Roth, notre coloré et dément Grand Wizard of Wrestling, Sgt. Slaughter est la parfaite caricature de l’instructeur militaire américain. Sifflet en bouche, une ceinture orne son épaule et un chapeau trône sur sa large tête. Slaughter se mesure ce soir au portoricain Steve King, toujours annoncé de Panama City au Panama, prêt à se prendre une rouste de l’impitoyable sergent. 

Ce dernier ne perd pas de temps et s’impose immédiatement par la force. King subit alors un brise-abdos et une brise-dos. Charrié par un spectateur un peu agité, Slaughter redoutable d’ingéniosité pour faire souffrir son défi du soir. Le hissant par les bras, Slaughter le laisse retomber sur l’un des coins, directement sur la nuque. Sgt. Slaughter le cadenasse ensuite dans son Cobra Clutch et ce pauvre Steve King n’a d’autre choix que de jeter l’éponge. 


– Slaughter n’en a pas terminé et poursuit son œuvre de destruction. Il le place à nouveau dans son Cobra Clutch, en se positionnant cette fois-ci en face de la caméra. Slaughter et son manager sont ensuite reçus au microphone par Pat Patterson. Le sergent décide d’instaurer un Cobra Clutch Challenge, en défiant n’importe qui de se retirer de sa redoutable prise. L’instructeur propose alors une récompense de 5000$ à celui qui s’en sortirait. Le sorcier des rings provoque Patterson et est même prêt à augmenter cette somme à 10 000$ si Patterson accepte son défi. Slaughter harangue ensuite Bob Backlund et ordonne un match pour sa ceinture. Sgt. Slaughter conclut à propos de Ronald Reagan, récemment élu président des États-Unis. 


MATCH 3 : PEDRO MORALES VS JOSÉ ESTRADA (02:57)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH POUR PEDRO MORALES


On poursuit l’émission alors que José Estrada se tient sur le ring. Annoncé de Porto Rico, ce compétiteur habitué à perdre n’en reste pas moins l’un des tous meilleurs talents de la promotion. Ancien partenaire de « Unpredictable » Johnny Rodz, Estrada se mesure ce soir à un gros défi. Sans doute l’un des athlètes les plus populaires de ces dernières années, Pedro Morales est unanimement apprécié et reçu en héros par le Fieldhouse d’Hamburg. 

Porté par son tempérament impulsif – d’où ce surnom de « Puertorican Fire » – Pedro ne perd pas une seconde et apporte de l’intensité à ces premiers échanges. L’agilité et la nervosité d’Estrada ajoutent également du piment au match. On ne voit pas beaucoup de catch, ce sont les coups de Morales qui priment et qui lui permettent de prendre le dessus. En moins de trois minutes, Pedro Morales l’emporte avec un O’Connor Roll, s’arrogeant une victoire de plus depuis son retour en force en début d’année 1980.


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS « QUICKDRAW » RICK MCGRAW & CHARLIE BROWN (03:36)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : DOMMAGE POUR RICKY MCGRAW


Lou Albano et ses Moondogs sèment le trouble depuis leurs débuts sur ce programme. Rex et King, c’est comme ça qu’on les appelle, sont d’apparence terrifiante et portent un os qu’ils laissent accroché à l’un des coins du ring. J’ai énormément de peine pour Ricky McGraw, que je n’ai même pas reconnu de suite car c’était tout simplement impensable pour moi de le voir relégué à ce rang, placé en duo avec Charlie Brown, habitué à ce genre de rencontres. 

Ce pauvre gars se fait malmener par les Moondogs et s’écroule en seulement quelques secondes. Coups de pied dans la tête, griffures et morsures, ces Moondogs sont d’une brutalité rare. Le talent in-ring de « Quickdraw » n’y fait rien et c’est ce pauvre Charlie Brown qui succombe en un peu plus de trois minutes. Un enfourchement de Rex prépare le terrain pour King qui s’élance et qui l’éclate avec un énorme Splash. C’est sincèrement dommage pour Ricky McGraw que d’être relégué à ce triste sort. Après le match, Albano se sert de sa ceinture pour fouetter ses protégés, une scène encore une fois tout à fait délirante et surréaliste. 


MATCH 5 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS JOHN CALLAHAN (02:49)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : KILLER KHAN EST UNE SÉRIEUSE MENACE


Encore une fois, Freddie Blassie s’illustre par son absence et sera remplacé par Lou Albano, décidément armé d’une poignée de fous furieux. Pour ce qu’on en sait, Freddie Blassie a tout récemment combattu dans l’un de ses derniers matches sur le territoire de NWA Hollywood. Annoncé de Mongolie, Killer Khan est une menace de premier ordre. À quelques semaines d’un match face à Bob Backlund, Khan s’oppose ce soir à John Callahan, originaire de Milford au Massachusetts. 

On se demande à quoi sert réellement Albano, s’égosillant et courant frénétiquement tout autour du ring. Sur le ring, c’est la punition pour Callahan qui se fait tout simplement détruire. Étiré par les joues, tiré en arrière par le haut du crâne, ce jeune garçon passe un sale quart d’heure. Une double Judo Chop suivi d’une descente du genou suffit pour Khan qui l’emporte en moins de trois minutes. 


Du bon comme du moins bon dans ce All Star Wrestling en date du 6 décembre 1980. À quelques semaines d’une rencontre face à Bob Backlund au Madison Square Garden, Killer Khan se devait de faire forte impression. Cette fois-ci managé par ce filou d’Albano, on note l’absence de Freddie Blassie, qui catchait l’un de ses derniers matches sur l’illustre territoire de NWA Hollywood, à l’âge de 61 ans. Quelle tristesse de retrouver Ricky McGraw cantonné à ce rôle dépréciatif, pourtant habitué à nous gratifier de sublimes performances. On espère que ce n’est que temporaire. Avec son style atypique, Sgt. Slaughter est tout doucement en train de se forger un nom. Intéressante initiative que ce Cobra Clutch Challenge, qui pourrait offrir de bons moments et qui serait une excellence façon de poser le cadre d’une future rivalité et pourquoi pas avec… Pat Patterson ? Contenant un extrait de Championship Wrestling, ce fut l’occasion pour nous de découvrir un match de Tony Garea et de Rick Martel, tout récemment couronnés de l’or Tag Team de la promotion. Avec les Moondogs dans leur dos, Garea et Martel ont toutefois apporté un peu de sang neuf et ont pu fêter la nomination surprise de Martel en tant que catcheur de l’année 1980, totalement mérité !

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés