ALL STAR WRESTLING #40

ALL STAR WRESTLING #40

21/04/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Désormais pleinement World Wrestling Federation, on s’offre un nouveau générique en guise d’ouverture de ce programme hebdomadaire qu’est All Star Wrestling. Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent les grandes lignes de cette émission, toujours enregistrée en tapings depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

Gary Michael Cappetta s’enquiert des traditionnelles présentations et précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Dr. John Woods est aux côtés de Mike Mittman aux abords du ring. Les arbitres de ce All Star Wrestling d’avril 1979 seront ce soir John Stanley, Gilberto Roman et Mario Savoldi.


MATCH 1 : NIKOLAÏ VOLKOFF W/FREDDIE BLASSIE VS BILLY BUSICK (04:29)

VAINQUEUR : NIKOLAÏ VOLKOFF

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN OÙ SE DÉGAGE LA PUISSANCE DE VOLKOFF


Originaire de Split en Croatie, à cette époque toujours sous l’égide de la Yougoslavie, Nikolaï Volkoff, de son nom de naissance Josip Hrvoje Peruzovic, est sur le ring. Ce catcheur européen fut entraîné au Canada par Stu Hart, patriarche de la famille Hart et légendaire promoteur de la Stampede Wrestling. Volkoff fit ses débuts en 1967. Jouant le rôle d’un soviétique détesté, Volkoff est toujours managé par « Classy » Freddie Blassie et se mesure ce soir à Billy Busick, qu’on connaît davantage en tant que « Big Bully » Busick, catcheur moustachu du début des années 90.

À cette époque cantonné à un rôle de « faire-valoir », Busick se fait sévèrement malmener par son imposant adversaire qui affiche alors un torse d’une largeur démesurée. Volkoff l’emporte sans grande difficulté des suites d’un brise-dos en Military Press, une prise de force plutôt impressionnante. Au microphone, McMahon ose comparer celui qui joue le rôle d’un soviétique à un char de guerre allemand, une analogie quelque peu douteuse et maladroite.


MATCH 2 : AUSTRALIAN TAG TEAM MATCH : TED DIBIASE & STEVE TRAVIS VS JOHNNY RODZ & MARK POLE (06:48)

VAINQUEURS : TED DIBIASE & STEVE TRAVIS

PRISE DE FINITION : ELBOW SMASH

INDICATEUR : **


Ted DiBiase, toujours détenteur du North American Championship et Steve Travis, récemment récompensé en tant que débutant de l’année, s’allient ce soir pour un match en tag. Ces deux têtes fraîchement ajoutées à l’écurie de la World Wrestling Federation rencontrent un Johnny Rodz moustachu et Mark Pole, catcheur qui fut majoritairement hors-la-loi au cours de l’ère des territoires, ici présent de 1978 à 1982. En ce qui concerne cette drôle de stipulation, j’ai mené quelques recherches et ce qu’on appelle un Australian Tag Team Match est plutôt flou et variable selon les promotions. Il peut tout à fait s’agir d’une appellation classique du Tag Team Match tel qu’on le connaît depuis toujours, tel que le faisait l’immortel Gordon Solie.

L’apprenti de l’année commence face à Rodz, une garantie pour du bon catch. Du côté des babyfaces, les tags s’enchaînent et une bonne entente permet un catch à deux efficace et cohésif. Travis enchaîne les enfourchements et se démène comme un beau diable face à l’adversité. Un surpassement tout en hauteur permet à DiBiase d’entrer et de faire le ménage, façon Amarillo Wrestling. Ce dernier subit toutefois un Piledriver de Rodz, une première pour cette prise en quarante épisodes d’All Star Wrestling. On ne l’appelle pas « Unpredictable » pour rien. Mark Pole est quelque peu transparent et résiste autant qu’il le peut tandis que Rodz s’illustre une fois n’est pas coutume par son selling et sa maîtrise des cordes. DiBiase peut à nouveau entrer et y va de son saut chassé, enterrant les maigres espoirs de Pole avec un Elbow Smash. Une formation de duo au long terme est-elle déjà prévue ?


– Encore tous transpirants, Travis et DiBiase sont interviewés par Sammartino, qui remplace donc à priori McMahon à ce poste. En dépit d’être des catcheurs individuels, chacun apprécie catcher avec l’autre, vantant les mérites et compétences de l’un et l’autre. Avec les ceintures par équipe du côté des Valiant Brothers, nul doute que ce populaire tandem risque de s’y intéresser de près.

Cette fois-ci au microphone de McMahon, Greg Valentine et son terrible manager, The Grand Wizard of Wrestling, ont droit à un entretien. Ce dernier fait l’éloge de son poulain, soulignant les méfaits de sa redoutable prise en quatre qui a notamment envoyé Chief Jay Strongbow à l’hôpital. Valentine veut s’arroger ce qu’il dénomme « Ten Pouds of Gold », faisant référence à la ceinture de Backlund sauf qu’il s’agit du surnom de la ceinture de Champion NWA, sans doute une petite bourde de la part de Valentine. Celui-ci clame que Strongbow ne reviendra jamais et qu’il compte briser la jambe de Backlund et même de Bruno Sammartino si celui-ci a l’audace de l’affronter. La foule retient son souffle dans ce qui fut une superbe promo d’un Valentine arrogant et menaçant, le tout aidé par l’aisance naturelle presque diabolique d’un Wizard au sommet de son art, l’art perdu d’être un manager de catch.


MATCH 3 : S.D JONES VS DICK « BULLDOG » BROWER W/CPT. LOU ALBANO (04:06)

VAINQUEUR : DICK BROWER

PRISE DE FINITION : FIST DROP

INDICATEUR : * ¼


S.D Jones, populaire compétiteur d’origine antillaise est sur le ring, prêt à en découdre. De son nom de naissance Conrad Efraim, ce catcheur noir-américain a également foulé les rings des territoires de la National Wrestling Alliance et des Jim Crockett Promotions. Entraîné par Stu Hart dans son donjon de Calgary au début des années 1960, Dick « Bulldog » Brower est encore, à près de cinquante ans, une réelle menace. Escorté au ring par un Lou Albano qui fume le cigare, Brower est depuis quelques temps déjà, troublé par des accès psychopathiques et délirants.

Perturbé par les sifflets du public, Brower est complètement déjanté et agit comme un forcené. Jones en profite et envoie quelques coups de boule retentissants. Une projection ratée voit S.D s’éclater l’épaule dans le coin. Lourdement envoyé à l’extérieur du ring, Jones déguste mais revient sur le ring, malgré les coups du « Bulldog ». Celui-ci l’emporte finalement en moins de cinq minutes avec un coup de coude brutal, suivi d’une descente du poing au niveau de l’abdomen.


MATCH 4 : JOSÉ ESTRADA VS TITO SANTANA (07:06)

VAINQUEUR : TITO SANTANA

PRISE DE FINITION : SPINNING TOE HOLD PIN COMBINATION

INDICATEUR : ** ½


Tito Santana effectue ce soir ses premiers pas sous l’étendard de la World Wrestling Federation. Cet ancien joueur de football américain de la West Texas State University fut orienté en direction des rings de catch par un certain Tully Blanchard. Santana fut entraîné par Yasuhiro Kojima, qu’on connaît davantage en tant qu’Hiro Matsuda et par « Cowboy » Bob Orton en 1977. C’est cette même année qu’il fit ses débuts à Championship Wrestling from Florida, s’exportant ensuite à la Georgia Championship Wrestling. De retour au Texas en 1978, Santana fit équipe avec Ted DiBiase au territoire d’Amarillo. Ce soir à All Star Wrestling, Santana se mesure à José Estrada Sr, un compétiteur endurci originaire de New York City.

Tito Santana

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Suite à un premier échange à l’avantage d’Estrada, Tito s’énerve et envoie un tour de hanches et un premier saut chassé, donnant le ton du rythme de la rencontre. Santana maintient un collier de tête alors que Captain’ Lou tente d’intervenir, rapidement dégagé par l’arbitre. McMahon suspecte que c’est peut-être pour donner plus de temps d’antenne aux Valiant Brothers qui seront dans notre Main Event. Un coup de poing dans l’abdomen calme Estrada qui s’écroule. Un Atomic Drop ne suffit pas, sans doute parce que c’est la prise totem d’un certain… Bob Backlund ! Attention à ce genre d’erreur qui peut-être perçue comme de l’irrespect par le catcheur concerné. On n’apprécie forcément pas que sa prise de finition soit utilisée comme une prise de transition. Santana enchaîne avec un saut chassé suivi d’un Flying Headcissors mais rate un surpassement. Sur un Spinning Toe Hold, sans doute l’héritage de son temps passé à Amarillo sous la tutelle des Funk, Tito décide d’impressionner la galerie et part en tombé, maintenant élégamment son ponté. Cela suffit pour Santana qui s’arroge sa première victoire sous les acclamations d’une foule visiblement admirative de ce jeune prodige.

Il est l’un des rares catcheurs à être resté un babyface tout au long de sa carrière, s’étalant de 1979 à 1993 à la World Wrestling Federation. Il fut détenteur de la ceinture Intercontinentale et participe en 1985 au tout premier WrestleMania. Catchant encore sporadiquement de nos jours, à l’âge de 67 ans, Santana est un membre du Professionnal Wrestling Hall of Fame et du Hall of Fame de la WWE, intronisé en 2004.


MATCH 5 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : STEVE KING, FRANKIE WILLIAMS & DOMINIC DENUCCI VS THE VALIANT BROTHERS W/CPT. LOU ALBANO (05:23)

VAINQUEURS : THE VALIANT BROTHERS 

PRISE DE FINITION : DOUBLE CLOTHELINE

APPRÉCIATION : AUCUNE OPPOSITION FACE AUX VALIANT BROTHERS. PASSABLE


Affublés de blousons à paillettes qui reflètent parfaitement leur arrogance, « Handsome » Jimmy, « Lucious » Johnny et « Gentleman » Jerry Valiant sont pour la première fois ensemble en trio. Les détenteurs des ceintures par équipe se mesurent à une opposition plutôt banale composée de Dominic DeNucci et de deux jobbers, Frankie Williams et Steve King.

The Valiant Brothers

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Johnny démarre face à Dominic et s’ensuit quelques échanges plutôt compétitifs. L’italien se démène non sans difficulté face aux méthodes sournoises de ses adversaires. Étranglé au sol par « Handsome » Jimmy, Dominic passe le relais à Williams, complètement inutile. Williams se prend une rouste et repasse le tag à Dominic qui fait ce qu’il peut, à presque cinquante ans. Sans doute frustré de sa première prestation, Williams reprend le relais sauf que rien n’y fait. Une Double Clotheline suffit pour le compte de trois alors que les Valiant Brothers sont proclamés victorieux au terme d’un Main Event quelque peu inutile. Mention ici au portoricain Steve King qui sera resté sur le tablier du ring sans une seule fois entrer.


Opération dépoussiérage du côté de la World Wrestling Federation qui s’affranchit définitivement d’un « W » et qui s’offre en prime un nouveau générique. Présentant une carte chargée, cet épisode d’All Star Wrestling de fin avril 1979 est un succès. Les gros gabarits tels que Volkoff et Brower continuent de marcher sur la concurrence tandis que The Valiant Brothers catchent pour la première fois en trio, s’arrogeant une victoire poussive dans notre dernier match. Le fil de l’histoire entre Chief Jay Strongbow et Greg Valentine se poursuit, Valentine ressortant d’un entretien avec McMahon encore plus fort qu’il ne l’était déjà, formant un challenger de fer pour Bob Backlund. Cette édition d’All Star Wrestling vit également les débuts de Tito Santana, figure populaire du catch nord-américain des années 1980, étoffant un roster déjà plutôt rafraîchi. De la même génération, c’est un nouveau tandem qui semble s’être formé entre Ted DiBiase et Steve Travis, qui s’offrent également une première victoire, au terme d’un bon petit match de catch. Avec de tels challengers, les Valiant Brothers n’ont qu’à bien se tenir, de même pour les fans de catch par équipe qui risquent de se régaler !

Nathan Maingneur

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