CHAMPIONSHIP WRESTLING #24

CHAMPIONSHIP WRESTLING #24

19/07/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon est notre hôte et est rapidement rejoint par son collègue, en la personne du grand Bruno Sammartino. Vince et Bruno nous accueillent au sein du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie, plus bruyant que d’habitude et nous donnent le programme de cette édition de Championship Wrestling.

Joe McHugh s’occupe des rituelles introductions et nous stipule que cette heure de catch est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par quelques-uns de ses officiels et dirigeants. Dr. George Zahorian siège aux abords du ring en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW (06:13)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

INDICATEUR : **


Petit prodige des rings originaire de Charlotte en Caroline du Nord, celui qu’on surnomme « Quickdraw » Ricky McGraw patiente sagement en attendant l’entrée de son antagoniste ce soir. Accompagné en direction du ring par Ernie Roth, alias Grand Wizard of Wrestling, l’actuel titulaire de la ceinture de Champion Intercontinental, est accueilli par une pluie de huées. Et en ce milieu d’année ’80, force est de constater que Ken Patera, puisque c’est de lui dont il s’agit, est au sommet de son art.

Aussi énergique qu’agile, Ricky prend l’avantage psychologique en forçant le Champion à reprendre ses esprits en dehors du ring. McGraw confirme la tendance en emmenant son adversaire au sol avec un magnifique collier de tête. Patera calme toutefois les ardeurs de Ricky avec de sales coups de poing et de genou. Passés en dehors du ring, il l’écrase sur la table des officiels avec un enfourchement. Dès lors, Patera domine et impose le tempo de la rencontre. Acculé dans l’un des coins, Ricky serre les dents et se défend comme un beau diable. McGraw ne s’avoue certainement pas vaincu et décoche de gros coups de poing dans la mâchoire de Patera. Mention spéciale au selling de ce dernier, absolument génial tout du long. Projeté dans les cordes, Ricky est saisi par Patera, qui semble vouloir partir pour un brise-dos. La prise est loupée, et le Champion se reprend. Il lui assène une souplesse arrière et l’emporte, assez étonnamment d’ailleurs, au compte de trois. En effet Ricky semblait s’être dégagé, peut-être trop tard, ou peut-être trop mollement, parce que l’arbitre n’en a pas tenu compte. Match plus que correct quelque peu gâché par un finish en eau de boudin.


MATCH 2 : ANGEL MARAVILLA VS FRANK SAVAGE (04:38)

VAINQUEUR : ANGEL MARAVILLA

PRISE DE FINITION : SHOULDERBLOCK

INDICATEUR : ¾ *


Sur le ring, un certain Frank Savage est présenté au public par Joe McHugh. Il s’agit d’un jobber, ni plus ni moins. Que l’on se rassure, le garçon n’a aucun lien de parenté avec son homonyme, le « Macho Man » Randy Savage. Son défi du soir se nomme Angel Maravilla. Originaire de République Dominicaine, Maravilla a commencé sa carrière en 1978, luttant d’abord au Japon et au Canada. Il effectue ce soir ses débuts sur ce programme, voyons ce que ce jeune garçon peut nous proposer.

Ce qui aurait du se présenter comme une démonstration explosive, un enchaînement de prises toutes les plus folles les unes que les autres, n’est rien de tout cela. On se cherche, on se tourne autour, et c’est même Savage qui prend le premier l’avantage. Le public est totalement muet, on entend presque les mouches, en cette chaude nuit d’été 1980. Angel est littéralement transparent et ne dégage absolument rien, si ce n’est un réel manque de charisme et de prestance. Largement dominé, Maravilla revient avec un Shoulderblock et l’emporte ensuite grâce à une sorte de Splash. C’était franchement moisi.


– On nous rediffuse les images d’un combat entre Harley Race et Steve King qui eut lieu il y a quelques semaines de cela. Comme le programme de la soirée était déjà chargé, c’est sans doute pour rajouter encore plus de prestige à ce programme. Et d’inclure le titulaire de la « Ten Pounds of Gold » paraît tout à fait cohérent, si l’on suit cette logique.

On passe désormais du côté du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour des images d’un combat plus grand que nature, vous comprendrez pourquoi.

On passe désormais du côté du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour des images d’un combat plus grand que nature, vous comprendrez pourquoi. Il s’agit en effet d’une rencontre qui s’était déroulée du côté d’All Star Wrestling au mois de mars. Johnny Rodz et le Baron Scicluna rencontraient l’incomparable André le Géant à l’occasion d’un match handicap. Et sans surprise, c’est bien-sûr notre André national qui s’était imposé à l’issue de ce combat.


MATCH 3 : PAT PATTERSON & RENÉ GOULET VS JOSÉ ESTRADA & KID SHARKEY (06:58)

VAINQUEURS : PAT PATTERSON & RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

INDICATEUR : * ¾


On enchaîne avec un match à quatre. Coutumier de ce genre de rencontres, José Estrada se tient sur le ring en compagnie d’un nouveau partenaire. Celui-ci s’appelle Kid Sharkey, et on ne connaît rien, ou presque de ce jeune homme. Sans aucun lien de parenté avec le légendaire entraîneur Eddie Sharkey, le garçon effectue ses premiers sur ce programme. Leurs adversaires s’amènent au ring au son des acclamations du public. Associés depuis quelques semaines, Pat Patterson et René Goulet, en plus d’être un superbe duo franco-canadien, sont adorés de la foule.

Estrada est tout feu tout flamme et permet aux franco-canadiens de s’imposer grâce à un catch réfléchi et professionnel. On l’a dit à maintes et maintes reprises, mais José Estrada est passé maître dans l’art de sublimer tous ceux avec qui il monte sur le ring. C’est alors au tour de Sharkey de montrer de quoi il est capable. Et bien, de pas grand chose, en fin de compte. Il semble en effet très inexpérimenté, et j’espère qu’il a pris des notes, parce que ce n’est pas tous les jours qu’on participe à un combat de vétérans. Car c’est de cela dont il s’agit en réalité. La rencontre se déroule à trois et Estrada valdingue dans tous les sens pour ses adversaires. Ces derniers l’emportent finalement en un peu moins de sept minutes grâce à un Boston Crab de Patterson sur Sharkey.


MATCH 4 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS RON SHAW (03:37)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : AXE BOMBER

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH D’HOGAN


Comme c’est la tradition, ou presque, on termine ce programme avec la présence de l’un des meilleurs protégés de « Classy » Freddie Blassie. Vêtu d’une cape dorée et doté d’un physique de titan, celui qu’on surnomme « The Incredible » Hulk Hogan n’a encore jamais été battu et rencontre ce soir un grand gaillard, en la personne de « Big » Ron Shaw. Natif de Philadelphie en Pennsylvanie, Ron Shaw effectuait ce soir ses débuts.

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Hogan n’a aucun mal à s’imposer et casse Shaw avec de gros coups qui sonnent comme des coups de massue. Il l’écrase avec une Leg Drop, qui n’est pas encore sa prise fétiche comme ce le sera plus tard dans la décennie. Le combat est à sens unique et Hogan s’en donne à coeur joie. L’affaire est pliée en un peu plus de trois minutes, Hogan l’emportant grâce à son Axe Bomber, une Lariat inspirée de celle d’un autre protégé de Blassie, en la personne de Stan Hansen.


Hulk Hogan, Pat Patterson, le Champion Intercontinental, des images d’Harley Race et de André le Géant, il ne manquait que notre Champion du monde, Bob Backlund, afin que cette édition de Championship Wrestling possède l’un des plus programmes de l’histoire de cette émission.

– En ce mois de juillet ’80, Ken Patera est au sommet de sa art. Physiquement, Patera est intouchable et c’est indéniable. Avec la ceinture de Champion Intercontinental accrochée à ses hanches, il est juste parfait. Et à quelques jours d’un affrontement face à Tony Atlas, le Champion l’emportait contre Ricky McGraw au terme d’une rencontre franchement très correcte, mais gâchée par une fin en eau de boudin.

– Il y a rater ses débuts et il y a rater ses débuts comme Angel Maravilla. Présenté comme la prochaine sensation, l’effet Maravilla est retombé comme un soufflet, comme rarement. S’illustrant au terme d’une rencontre insipide, ans susciter ne serait-ce qu’un haussement de sourcils, Angel Maravilla a du pain sur la planche s’il compte un jour se compter parmi les grands de cette industrie.

– Ce que j’adore avec ces émissions, c’est de tomber sur ce genre de matches, à l’instar de ce match à quatre où l’on retrouvait José Estrada, Pat Patterson et René Goulet. Quoi qu’on puisse se dire à propos du résultat, c’est simplement l’occasion d’assister à du bon catch proposé par des lutteurs, des vétérans du ring, qui savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Un régal, comme d’habitude.

– À quelques jours du grand affrontement, ce Championship Wrestling réussissait presque l’exploit de réunir Hulk Hogan et André le Géant sur le même programme. Si Hogan n’a fait qu’une bouchée de son piètre antagoniste, André apparaissait quant à lui par le biais d’images d’un récent combat disputé face au Baron Scicluna et « Unpredictable » Johnny Rodz. Des images absolument grandioses qui attestent encore une fois, et si besoin est de le redire, que notre français, notre André national, était unique en son genre.

Nathan Maingneur

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