ALL STAR WRESTLING #85

ALL STAR WRESTLING #85

19/07/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, ce programme de catch nord-américain All Star Wrestling nous est présenté et commenté par Vince McMahon et Bruno Sammartino. L’ambiance semble plutôt électrique au sein du Hamburg Fieldhouse. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous la houlette de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par leurs officiels. Dr. John Woods siège en ringside en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation sont John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PAT PATTERSON (08:06)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : TURNBUCKLE SLINGSHOT

INDICATEUR : ** ½


« The Fire Brand from the Bronx » est sur le ring et porte un t-shirt orange « Garden State Pest Control », sans doute pour une publicité locale. « Unpredictable » Johnny Rodz est rejoint par Pat Patterson, un compétiteur qu’il a déjà affronté à de nombreuses reprises au cours de ces dernières semaines. Pour autant, l’affiche n’a jamais déçu et offre toujours une bonne dose de catch comme on l’aime. 

Alors que la cloche n’a même pas sonné, Johnny Rodz utilise son t-shirt pour étrangler son antagoniste. Le combat dégénère immédiatement lorsque Patterson est envoyé sur la table des officiels. Sans doute frustré par ses récentes déconvenues, Rodz fait tout pour prendre le dessus, ne laissant pas une seconde à l’ancien Champion Intercontinental. Patterson revient à la charge mais celui qu’on surnomme « Unpredictable » prend la fuite, préférant ramper en dessous du ring. Patterson le rattrape et l’envoie tête première dans le poteau. Rodz est en rogne et tente de jeter l’imposant escalier en bois sur le ring. Patterson et Johnny se battent comme des chiffonniers, ce dernier attachant les pieds du québécois avec une cordelette. À son tour, Patterson le ligote au poteau et l’étrangle ensuite de toutes ses forces, comme à ses grandes heures sur les rings de Montréal au Québec. Une double collision remet les pendules à l’heure, c’est le premier temps mort de ce match au rythme effréné. Rodz catapulte ensuite Patterson, sans grand succès, mais Patterson l’imite et l’éclate dans le coin, l’emportant ensuite au compte de trois. Pour ma part, j’ai préféré leur combat précédent, mais je ne nie pas que ce fut un agréable concentré d’énergie, en même temps qu’une bonne bagarre à l’ancienne.


MATCH 2 : LARRY ZBYSZKO VS FRANKIE WILLIAMS (05:49)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : ZBYSZKO EST UN MONSTRE ET EMBRASSE LA HAINE


Sur ce ring du Fieldhouse d’Hamburg, Larry Zbyszko s’affaire avec Gary Cappetta et exige qu’on l’annonce en tant que « New Living Legend of Wrestling » en référence à sa némésis, Bruno Sammartino. Zbyszko s’oppose ce soir à Frankie Williams, catcheur endurci originaire de Columbus dans l’Ohio. 

Zbyszko transpire l’arrogance à travers chacun de ses pores et refuse d’engager le combat. D’un point de vue purement in-ring, Larry est dans une forme physique irréprochable et donne une leçon de catch à Williams. C’est la première fois que Sammartino reste aux commentaires, à quelques semaines de son sanglant match en cage au Shea Stadium. Agressif en plus d’être irritable, Zbyszko écrase la tête de ce pauvre gars contre le coin et les escaliers en bois. Larry Zbyszko l’emporte ensuite avec une souplesse arrière, parfaitement exécutée. 


– Accueilli au microphone par Vince McMahon, Larry Zbyszko semble particulièrement remonté. Pour lui, les gens comme Williams, mais également comme Sammartino ou Backlund n’ont aucune classe. Zbyszko décide alors de fonder sa Larry’s Army, qu’on peut facilement rejoindre en l’applaudissant. Larry clame être au sommet du monde et ce, après avoir révélé que des gars comme Sammartino étaient des menteurs et des fraudes. Questionné à propos de sa violence entre les cordes, Zbyszko rétorque qu’il faut combattre la corruption avec une chaise, si cela est nécessaire. Le peu qui l’applaudissent ont selon lui compris qu’ils applaudissent également par respect pour leur personne. C’est en faisant ce dont on croit et non ce qu’on nous dit de faire qu’on accède au sommet du monde. En nous gratifiant de cette superbe tirade, Larry Zbyszko confirme qu’il a pleinement embrassé son personnage. 


MATCH 3 : ANGEL MARAVILLA VS MARC POLE (05:58)

VAINQUEUR : ANGEL MARAVILLA

PRISE DE FINITION : JUMPING HEADBUTT

APPRÉCIATION : DÉBUTS UN PEU INSIGNIFIANTS 


Marc Pole est sur le ring et attend patiemment l’arrivée de son antagoniste. Celui-ci effectue ce soir ses premiers pas sur le ring d’All Star Wrestling et nous est originaire de Saint-Domingo en République Dominicaine. Angel Maravilla s’avance en direction du ring alors que Sammartino précise qu’il s’agit d’une figure populaire des foules d’Amérique du Sud. En 1980, Maravilla a déjà catché sur les rings de la National Wrestling Alliance et au Japon depuis 1975, se retirant ensuite en 1981. 

On se cherche, on se tourne autour sans que quiconque prenne un réel avantage. Pole est à des années lumière de l’agilité de ce nouveau venu, qui remporte chaque échange technique. On s’attendait peut-être à plus d’action, le seul mordant de ce match venant des commentaires de McMahon et de Sammartino qui fustigent la condition physique de ce pauvre Pole. Angel Maravilla s’impose toutefois avec une manœuvre plutôt inédite : un coup de tête porté avec élan couche Pole pour le compte de trois et permet au dominicain de s’arroger une première victoire sur le territoire de Pennsylvanie. 


MATCH 4 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS TOR KAMATA (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : ** 


On note encore une fois l’absence de « Classy » Freddie Blassie aux côtés de son protégé. Tor Kamata, redoutable compétiteur venu d’Orient, se tient sur le ring et fait face à son défi du soir. Dans l’autre coin, on retrouve l’énergique « Quickdraw » Ricky McGraw qui affiche une forme physique éblouissante et une popularité grandissante. 

Le challenge est de taille et pourtant, McGraw ne semble pas impressionné et s’impose plutôt naturellement face à un Kamata en retrait. Celui-ci apparaît dans une position défensive et n’attaque que très peu par rapport à d’habitude. Kamata revient toutefois avec ses sales tactiques mais s’écroule sous le poids de son antagoniste, hissé en enfourchement. Ricky est ensuite lourdement projeté en contrebas, s’éclatant contre le plancher en bois du Fieldhouse. De retour sur le ring, « Quickdraw » contre une projection dans le coin et s’envole en Flying Body Press, qui passe à rien de suffire pour le compte de trois. Kamata est ensuite pris dans un Abdominal Stretch plutôt démesuré, puis emmené en tombé par McGraw. C’est rare que nous assistions à une telle soumission de l’ancien sumotori. Kamata répond avec un atémi à la gorge, mais cela n’empêche pas Ricky de répondre avec une série de Armdrag. S’en sortant à nouveau, Kamata maintient désormais McGraw au sol avec une prise des trapèzes. C’était sans compter sur la cloche, signe que le temps autorisé s’est écoulé. Les tensions ne redescendent pas pour autant, même si l’arbitre John Stanley parvient à s’interposer. On peut ici souligner la performance de « Quickdraw » Ricky McGraw, qui ne cesse de progresser et de s’affirmer depuis ses débuts. 


MATCH 5 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRED MARZINO (03:04)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : HOGAN HAMMER

APPRÉCIATION : HOGAN CONTINUE DE SE PROMENER


« Classy » Freddie Blassie s’avance aux côtés de « The Incredible » Hulk Hogan et a donc sans doute abandonné Tor Kamata. Hogan arbore toujours un physique des plus impressionnants mais continue de se mesurer à des gringalets. C’est encore le cas ce soir avec Fred Marzino, grand perdant de ces rencontres à sens unique. 

On s’en doutait, ce match est l’habituelle promenade de santé que connaît Hogan depuis ses débuts. Une descente de la cuisse et du genou ne suffisent pas, ni même un énorme coup de coude, qui a sans doute sonné ce pauvre gars. Hogan l’emporte facilement en trois petites minutes avec sa corde à linge, que McMahon nomme ici Hogan Hammer. On l’appellera désormais comme ça. 


Bien que ce milieu d’année 1980 soit plutôt concluant, cette édition d’All Star Wrestling est peut-être l’une des meilleures. On peut toujours compter sur Johnny Rodz et Pat Patterson pour transformer le Hamburg Fieldhouse en scène de bagarre générale. J’ai certes préféré leur match précédent, mais celui-ci conclut sans doute leur petite rivalité qui s’était installée depuis de longues semaines. Amassant les victoires depuis ses débuts, Hulk Hogan est toujours invaincu, au même titre qu’un certain André le Géant, dont on parle beaucoup ces temps-ci. La confrontation est inévitable. Au vu de l’imminent Showdown at Shea, l’affrontement est sans doute déjà dans les plans. Au-delà de ces questions de gabarit, c’est un certain Ricky McGraw qui ne cesse d’impressionner de semaine en semaine. En s’imposant techniquement face au lourd Tor Kamata, « Quickdraw » semble être sur une pente on-ne-peut-plus montante. C’est bon signe pour sa jeune carrière. Dans tout ce tumulte se perdent un peu les débuts d’Angel Maravilla, encore trop insignifiants pour prétendre à quoi que ce soit. La palme de la soirée revient toutefois à Larry Zbyszko, auteur d’une promo aussi passionnée que viscérale, aussi dérangeante que criante de vérité. En jouant la carte de l’opprimé victime de complots et de la corruption des grands de ce monde, Zbyszko a pleinement embrassé son personnage, plongeant au cœur de la haine, à quelques semaines de son affrontement en cage avec sa némésis, Bruno Sammartino. 

Nathan Maingneur

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