CHAMPIONSHIP WRESTLING #23

CHAMPIONSHIP WRESTLING #23

12/07/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling en date de ce mois de juillet ’80. Ils nous présentent le programme et nous informent entre autres de la présence de Pedro Morales, de Rick Martel et de Larry Zbyszko.

Joe McHugh s’occupe des rituelles introductions et nous stipule que cette heure de catch est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par Tommy Malendro et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Le Dr. George Zahorian est de retour et siège en compagnie de Mike Mittman, gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Gilberto Roman, Dick Kroll et Dick Woehrle.


MATCH 1 : PEDRO MORALES VS JOSÉ ESTRADA (07:28)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BACKBREAKER

INDICATEUR : ***


Parfait homme de main de la promotion, José Estrada est l’un des lutteurs les plus doués de sa génération. Perdant chacun de ses combats, l’ancien Light Heavyweight Champion n’en reste pas moins l’adversaire idéal. Son antagoniste ce soir, n’est autre qu’un ancien Champion du monde. Effectuant son entrée sous les acclamations du public d’Allentown, Pedro Morales s’apprête à rencontrer les Samoans, en Tag avec Bob Backlund, sur le ring  du Shea Stadium.

Pedro Morales

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Force tranquille, Pedro s’impose logiquement grâce à sa supériorité physique. On assiste alors à de sublimes phases au sol, ponctuée de séquences de lutte gréco-romaine plutôt impressionnantes. Les choses s’accélèrent ensuite, et Estrada finit au tapis à la suite d’un gros enfourchement. Bagarreur dans l’âme, Estrada n’a pas peur d’envoyer ses coups au visage de Morales, qui semble apprécier cet engagement. Et même si Morales reprend le dessus à chaque fois, Estrada ne lâche rien et lui assène de sales manchettes. Groggy, le portoricain bascule dans une autre phase de son catch et nous avons l’impression de voir le Pedro Morales de ’71, celui qui a remporté le titre de Champion du monde contre Ivan Koloff au Garden. Enchaînant Estrada avec des coups d’un autre monde, Pedro le monte ensuite en l’air et l’abat sur son genou avec un brise-dos porté façon Billy Robinson, une prise qui nous a fait grincer des dents tant elle fut intense. Excellent match de catch aussi intense que physique. Formidable performance des deux lutteurs, mais surtout d’Estrada, encore une fois au-dessus de la mêlée.


MATCH 2 : RICK MARTEL VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (06:18)

VAINQUEUR : RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : **


Prochain combat, prochaine belle affiche. Sur le ring, celui qu’on ne surnomme pas « The Unpredictable One » pour rien patiente sagement en attendant l’entrée de son adversaire. Ce dernier n’est autre qu’un tout jeune Rick Martel, qui a récemment effectué ses débuts sur ce territoire. Accueilli par les acclamations du public, Martel semble être en excellente forme physique.

Pourtant très offensif dès le début de la rencontre, Martel est malmené par Johnny Rodz, qui a largement plus d’expérience que lui. Caractériel, le québécois ne se laisse pas faire et répond avec de gros coups de poing, qui sonnent Johnny Rodz. Celui-ci demande un temps mort mais ce n’est pas comme ça que cela fonctionne sur un ring de catch. Malgré tout, Martel essuie les plâtres et subit les assauts de Rodz, le tout offrant un combat très disputé et compétitif. La rencontre est en effet construite de la sorte, ponctuée de phases de retour de l’un ou l’autre protagoniste. « Unpredictable » Johnny Rodz se sort tout juste d’un Sunset Flip et reprends le dessus, cette fois-ci en étranglant le jeune Martel. Mais ce dernier se rebiffe et quel caractère ! Projeté dans l’un des coins, Martel contre une charge de Johnny Rodz et réussit à l’enrouler en Sunset Flip. L’arbitre Dick Kroll compte et Martel l’emporte donc au compte de trois. Bon petit match.


– On nous rediffuse ensuite les images de cet affrontement, ce combat de bras de fer qui a opposé « M. USA » Tony Atlas et l’actuel Champion Intercontinental, Ken Patera. Jouant à fond la carte du heel, Patera s’est d’abord montré réticent et méfiant à l’idée d’engager le combat. Atlas, affichant une pure attitude de « babyface », obtenait ce soir-là le soutien de la foule. Et au terme d’une intense épreuve de force, c’est Patera qui eut le dernier mot en attaquant Atlas avec une chaise, se faisant disqualifier d’office.


MATCH 3 : LARRY ZBYSZKO VS ANGELO GOMEZ (03:10)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : APRÈS-MATCH PLUTÔT INTRIGUANT


On l’a traité de traître, on l’a traité de Judas, Larry Zbyszko est sans aucun doute permis, l’homme le plus détesté du moment. Multipliant les coups bas à l’encontre de tous ceux qui l’ont un jour apprécié, Larry Zbyszko s’est construit un alter ego agressif, paranoïaque et égoïste. Accueilli sous une broncha du public d’Allentown, Zbyszko se frotte ce soir à Angelo Gomez, jobber de la promotion.

Refusant d’abord d’engager le combat, Zbyszko s’attire encore plus les foudres du public du Agricultural Hall. Enfin, Larry se lance et éclate ce pauvre Gomez qui n’a rien demandé à personne. Aux commentaires, Sammartino remarque une silhouette familière, assise au premier rang. Il s’agit clairement de Tony Garea, l’air incognito avec ses lunettes de soleil. Zbyszko l’emporte rapidement avec une souplesse arrière, parfaitement exécutée.


– Après l’annonce du gagnant, Joe McHugh nous annonce que Tony Garea (et oui, c’était donc bien lui), est assis dans le public. Celui-ci se lève et grimpe sur le ring pour saluer la foule, sous les hourras du public. Ensuite interviewé par McMahon, Garea dit être revenu par rapport aux actions de son ancien partenaire en tag, Larry Zbyszko. Tony ne reconnaît plus son ancien ami, et ne lui ferait plus confiance aujourd’hui.


MATCH 4 : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE KING & RICK STALLONE (06:02)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

APPRÉCIATION : PASSAGE À TABAC PLUTÔT BRUTAL


Notre prochain combat est un match à quatre. Sur le ring, un tandem semble s’être formé pour l’occasion entre Steve King et Rick Stallone. Si King est un habitué, tant de ces rings que de ces programmes, ce n’est pas le cas de Stallone (aucun lien avec son homologue hollywoodien) qui enchaîne les performances toutes plus laborieuses les unes des autres. Ils affrontent ce soir les actuels (plus pour longtemps) Champions Tag Team, que sont Afa et Sika, les Wild Samoans, toujours managés par un capitaine Lou Albano de plus en plus dérangé.

Wild Samoans

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

D’emblée, King surprend tout le monde et couche Afa avec une série de sauts chassés. Il passe le relais à Stallone, mais celui-ci se loupe misérablement. Faisant l’erreur de cogner la tête des Samoans, dures comme des noix de coco, Stallone est ensuite passé à tabac. Et pour le coup, les Samoans s’en sont donnés à cœur joie. Ils le piétinent sans relâche et imposent leur rythme de destruction. C’est brutal, c’est très brutal et ce passage à tabac est difficile à regarder. Balancé en dehors du ring, Stallone s’en prends une de la part du capitaine. Ils l’emportent ensuite au terme de six minutes d’un match à sens unique, très unique.


MATCH 5 : THE HANGMAN VS FRED MARZINO (02:48)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DU HANGMAN


On termine la soirée avec un nouveau venu, et non des moindres. Brute épaisse originaire d’Europe, celui qu’on ne connaît que sous le sinistre nom de The Hangman a été recruté par « Classy » Freddie lors d’un voyage sur le vieux continent. Tout de noir vêtu, ce grand gaillard arbore un nœud coulant, signe de la punition qu’il aime infliger à ses adversaires. Ce soir, le bourreau des rings rencontre Fred Marzino, qui n’a pas franchement enchanté à l’idée de l’affronter.

On s’en doute, c’est une démonstration de la part du Hangman. Ce pauvre Marzino subit en effet plus qu’autre chose les coups et les prises de cette brute. Un brise-épaule aurait pu faire l’affaire, mais le Hangman choisit de lui relever l’épaule. Même scénario après un Gutbuster, le bourreau fait durer la sentence. Guillotiné sur la troisième corde, Marzino est ensuite soulevé dans le Hangman’s Noose, une prise d’étranglement plus ou moins légale aux airs de pendaison.


Plutôt solide édition de Championship Wrestling, à quelques semaines seulement du très attendu Showdown at Shea. Du bon, voire du très bon catch, le retour à l’écran de Tony Garea, Larry Zbyszko et plus encore.

– Ce genre de matches, on en redemande. Pedro Morales et José Estrada nous ont offert un duel d’hommes à l’ancienne. Physique, éprouvant, ce combat qui a d’abord eu du mal à démarrer, s’est construit comme un réel affrontement entre deux des catcheurs les plus endurcis de la promotion. Fatigué au moment du visionnage, mes yeux étaient scotchés à mon écran lors des dernières minutes de match. Toutes les semaines, s’il vous plaît.

– De même que pour cette rencontre entre Rick Martel et « Unpredictable » Johnny Rodz. Poussé dans ses retranchements, le jeune Martel a toutefois réussi à s’imposer avec style grâce au talent inné de son adversaire. Si Rick Martel a brillé ce soir, c’est bien-sûr grâce à ses capacités sur le ring, mais c’est aussi grâce à l’œuvre du formidable, il est bon de le rappeler, Johnny Rodz.

– À l’approche du Showdown at Shea, les yeux sont rivés sur l’apothéose du conflit entre Larry Zbyszko et Bruno Sammartino ainsi que sur ce clash hors-normes entre Hulk Hogan et André le Géant. Toutefois, n’oublions qu’une troisième grande affiche se construit tout doucement. Agressant son challenger au terme d’un combat de bras de fer, nulle doute que les tensions seront plus que vives, lorsque s’affronteront Tony Atlas et Ken Patera sur le ring du Shea Stadium.

Nathan Maingneur

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