ECW NOVEMBER TO REMEMBER ‘94
05/11/1994
wwe.com
– Le présentateur de l’ECW nous chauffe un public déjà plutôt en forme, ici à l’ECW Arena. Une interprétation dite « Extreme » de America the Beautiful est jouée par un guitariste, faisant résonner les cordes de sa guitare électrique.
Et d’entrée de jeu, 911 et Paul E. Dangerously l’interrompent, 911 lui portant un Chokeslam. Sous les acclamations de la foule, il lui porte un second Chokeslam. Et ils n’en ont pas fini ! Ils se dirigent ensuite vers le ring, alors que 911 s’empare de l’un des présentateurs, et le Chokeslam une fois, puis une autre, Dangerously se délectant du chant « 911 ! 911 ! 911 » de la foule.
MATCH 1 : HACK MEYERS VS J.T. SMITH (04:02)
VAINQUEUR : J.T. SMITH
PRISE DE FINITION : NOTHERN LIGHTS SUPLEX
NOTE : * ¼
« Hack’O Mania is running WILD ! » Meyers, de plus en plus populaire, rejoint le ring et possède quelques fans au sein du public. On ne l’avait plus vu depuis quelques mois, J.T. Smith sera son adversaire du soir, recevant une réaction mitigée.
Avec sa vivacité, Smith envoie d’abord ses prises et son catch dynamique. Le combat prend rapidement une dimension hardcore, des coups de chaise sont envoyés, et on se bat dans le public. Meyers revient faiblement alors que Smith est en relative difficulté. Cependant, Smith s’en sort grâce à une prise, une vraie, l’immobilisant au sol avec une jolie Northern Lights Suplex maintenue en ponté.
MATCH 2 : BAD BREED VS THE PITBULLS (03:11)
VAINQUEURS : THE PITBULLS
PRISE DE FINITION : TOP ROPE POWERBOMB
NOTE : * ½ (APRÈS-MATCH INCLUS)
S’affichant avec un nouveau look, Bad Breed s’avancent vers le ring, et restent malgré le manque d’exposition, un duo redoutable. Leurs adversaires du soir, ce sont les Pitbulls, portant leurs chaînes accrochées autour du cou.
Pas de temps à perdre, ils n’auront pas attendu le son de la cloche pour se rentrer dedans, s’envoyant des coups de poing et faisant d’office dégénérer le combat. On a parfois plus l’impression d’assister à deux matches solo, tant cette grosse bagarre se disperse, pas aidée par un cadrage pas terrible. Isolant Axl à l’extérieur du ring, les Pitbulls l’emportent rapidement grâce à un Powerbomb, porté du haut des cordes.
– C’était sans compter sur l’absence de fair-play des Bad Breed, qui n’ont pas accepté la défaite (c’est le moins qu’on puisse dire) Axl et Ian se sont alors emparés des chaînes de leurs adversaires, les utilisant comme de véritables armes. Ouvrant le front du Pitbull #1, puis, et d’une manière plus sanguinolente celui du Pitbull #2, les Bad Breed redorent leur image.
MATCH 3 : 2 COLD SCORPIO VS MR. HUGHES (07:09)
VAINQUEUR : 2 COLD SCORPIO
PRISE DE FINITION : SCORPIO SPLASH
NOTE : * ¾
« Ruffneck » Mr. Hughes, effectue son entrée intimidante. Bien qu’il ne représente plus une réelle menace, il reste toujours un compétiteur auquel on ne veut pas se frotter. Face à lui ce soir, l’un des lutteurs les plus athlétiques de son temps, 2 Cold Scorpio, le rejoint, avec son groove naturel.
De prime abord, Scorpio se heurte à la montagne Hughes. À la voltige, le Ruffneck répond pas la force, engluant Scorpio, et le match (et les fans…) dans un combat assez lent, rythmé par le catch poussif de Hughes. Trop sûr de lui, Hughes n’effectue pas le tombé après son Chokeslam, permettant à Scorpio de récupérer le temps nécessaire pour se dégager ensuite. Scorpio, au grand bonheur de la foule présente ici ce soir, l’emportera des suites d’un sublime Scorpio Splash.
– Après sa défaite, Hughes joue les mauvais perdants et attaque Scorpio. Ce dernier a encore la force de répondre, alors que les deux hommes se battent ensuite jusque sur la rampe, vers le vestiaires.
MATCH 4 : TOMMY DREAMER VS TOMMY CAIRO (07:09)
VAINQUEUR : TOMMY DREAMER
PRISE DE FINITION : ARRÊT DU MATCH PAR L’ARBITRE
NOTE : **
Annoncé comme un Grudge match, cette rivalité doit donc se conclure ce soir. Tommy Cairo, passé maître dans l’art de la provoc’ (et du ridicule), rejoint le ring en singeant le Sandman, qui s’était donc blessé à l’oeil. Dreamer le rejoint, et n’aura pu se contenir, lui sautant dessus à la première occasion.
Dreamer le martèle de coups, mais est toutefois envoyé à l’extérieur. Les coups de chaise ne sont pas prier, et Dreamer utilise une poêle à frire, et même une rame ! Cairo répond en se servant d’une palette de bois, l’écrasant contre le front de Tommy Dreamer. On s’en doutait, il fallait se servir un moment où l’autre de ce kendo stick, apporté par Cairo. Ce fut le moment où Dreamer décida alors de passer à tabac Cairo, lui éclatant littéralement cette canne dessus. S’acharnant avec violence, l’arbitre, devant un Cairo inerte et en sang, n’a d’autre choix que d’arrêter le combat.
MATCH 5 : ECW WORLD HEAVYWEIGHT TITLE MATCH : SHANE DOUGLAS © VS RON SIMMONS (06:43)
VAINQUEUR : SHANE DOUGLAS
PRISE DE FINITION : CRUXIFIX PIN
NOTE : **
Pas d’entrées, les deux compétiteurs sont déjà sur le tapis du ring. D’un côté, il arbore fièrement sa ceinture au prestige nouveau, Shane Douglas est accueilli par une surprenante ovation. De l’autre, un ancien Champion du monde de la WCW, Ron Simmons, reçoit une réaction mitigée.
Les enjeux sont à leur paroxysme, puisque le titre est remis en jeu. Douglas se retrouve vite impuissant face à la montagne de muscles qu’est Simmons. Ce dernier n’ayant aucun mal à soulever et projeter Douglas dans les airs, comme si ce n’était qu’une poupée de chiffon. Abruptement, encore une fois, c’est Douglas qui l’emporte, et de quelle manière. Immobilisant Simmons avec un Crucifix Pin, cela suffit, alors qu’on reste (encore une fois, décidément!) sur notre faim.
– 2 Cold Scorpio s’en mêle, et avec Simmons, s’en prennent à Douglas, le laissant ensuite sur le ring, agonisant.
C’était l’un des points les plus attendus de la soirée. Le Sandman, en costume, et portant des lunettes de soleil, au dessus de bandages, est accompagné par Tod Gordon. Il remercie les fans, alors que Peaches intervient, et l’embrasse ! Woman s’en mêle, et ramène une canne, l’éclatant ensuite sur le front de Peaches.
Tommy Dreamer intervient, et… et… le Sandman n’est plus blessé ! Il éclate la nuque de Dreamer avec sa canne et retire son costume ! De retour plus qu’à la retraite, Dreamer a été crédule de s’en faire à propos du Sandman, qui se rallie avec Woman, concluant cette séquence par une petite cigarette.
Shane Douglas est interviewé par Joey Styles, qu’on avait pas encore mentionné. Il s’adresse principalement à Scorpio et Simmons et tease un énorme Tag match. Son partenaire, Stunning Steve Austin.
MATCH 6 : THE TAZMANIAC VS DEAN MALENKO (05:13)
VAINQUEUR : DEAN MALENKO
PRISE DE FINITION : UTILISATION DE CHLOROFORME
NOTE : * ½
Nous nous étions délectés du face à face, et nous attendions la confrontation. Déjà sur le ring, notre actuel ECW TV Champion (quoi?) Dean Malenko, est accompagné par Jason, qui on le rappelle, est l’homme le plus sexy au monde (…) Le Tazmaniac le rejoint, et une fois n’est pas coutume, la confrontation est spectaculaire.
On se dit qu’il s’agira là du showstealer de la soirée, et les premiers instants ne nous font pas mentir. Malenko impose, avec une technicité redoutable, alors que le Tazmaniac répond avec des souplesses, toujours aussi impressionnantes. Mention à cette German Suplex, portée avec autorité, clouant Malenko au tapis. Et alors qu’il se lançait à la poursuite de Jason, le Tazmaniac fut victime d’un.. endormissement au chloroforme, appliqué par Malenko, qui s’était emparé de sa serviette. L’arbitre n’y voit que du feu et compte le Tazmaniac pour trois.
– Malenko l’emporte donc, alors qu’il n’a fallu d’un rien pour que les chants « Bullshit » se fassent entendre, et on les comprend. Avec un tel résultat, c’est avec un goût amer en bouche que l’on poursuit ce programme.
MATCH 7 : ECW TAG TEAM TITLES MATCH : BASEBALL BRAWL MATCH : PUBLIC ENEMY VS CACTUS JACK ET MIKEY WHIPWRECK © (12:34)
VAINQUEURS : PUBLIC ENEMY
PRISE DE FINITION : COUP DE BATTE
NOTE : ***
L’une des grandes attractions de ce programme, ce Baseball Brawl match, où les titres par équipes de l’ECW sont en jeu. « Flyboy » Rocco Rock et Johnny Grunge, les Public Enemy s’avancent au ring d’un air déterminé. Les détenteurs des titres le rejoignent, Cactus Jack et Mikey Whipwreck, alors que les Public Enemy refusent le combat.
Se résignant à combattre, les Public Enemy se tirent, revenant enfin pour s’en prendre à Mikey. Cible facile, le maillon faible des Champions passe plusieurs fois tout prêt de se faire compter à 10. Du côté des challengers, pas franchement mieux, Rocco se relevant tout juste d’un Underhook DDT sur une chaise. Un jet de poudre dans les yeux de Foley sera salvateur pour les challengers, puisqu’au terme d’une terrible confusion, Cactus porte aveuglément son DDT sur Whipwreck, qui ne se relève pas du compte de l’arbitre. Les battes sont données aux challengers, et le combat dégénère alors. On part dans le public, et jusque sur le Eagle’s Nest. Voulant alors se jeter sur Whipwreck, posé sur une table en contrebas, Rocco est poussé par Sabu (quoi?), et s’écrase lourdement. Cactus s’offre quant à lui une descente du coude sur Rocco, alors sur une autre table ! De retour dans le ring, Whipwreck est seul face à Grunge. Le problème, il ne fait pas le poids ! Avec une Clotheline portée avec l’une des battes, Grunge l’emporte pour son équipe, récupérant les titres par équipe au terme d’une rencontre solide.
– Tod Gordon, président de l’ECW, s’empare du micro et annonce que Sandman et Woman affronteront Tommy Dreamer et Peaches dans un combat mixte. Cactus Jack l’interrompt et demande une revanche aux Public Enemy. Foley ajoute qu’il se réunira pour l’occasion avec son ancien partenaire, Kevin Sullivan.
MATCH 8 : ECW DEATH MATCH : SABU VS CHRIS BENOIT
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : ARRÊT DU MATCH PAR L’ARBITRE
APPRÉCIATION : SABU SE BRISE LA NUQUE, COMBAT ARRÊTÉ PAR L’ARBITRE.
Pour notre Main Event, Chris Benoit défiait l’incontrôlable Sabu dans un ECW Death Match. Sur le ring, Benoit attend de pied ferme, arborant un regard déterminé. Escorté par Paul E. Dangerously et 911, Sabu le rejoint, et se jette sur lui.
wwe.com
Les premiers échanges présageaient une rencontre de haute volée, alliant la technique et le catch pur et dur de Benoit à la voltige extrême de Sabu. Mais il n’en fut rien. Des suites d’un surpassement botché, Sabu retombe tête première, les cervicales absorbant la totalité du choc. À l’extérieur, c’est la panique, Paul E. et 911 accourant au plus vite. Sur le ring, et dans le public, c’est l’incompréhension. Alors que des médecins s’empressent d’emmener Sabu sur une civière, 911 décide de monter sur le ring, faisant face à Benoit. Alors que celui-ci refusait la confrontation, 911 l’a attrapé, l’éclatant au sol avec un Chokeslam, puis un autre encore. Au delà des sphères du catch, Sabu se sera ce soir brisé le cou, interrompant brutalement un combat qui s’annonçait grandiose.
– Et de là, les Public Enemy sont intervenus, attaquant 911 avec leurs battes. Peu à peu, presque tout le roster se joint à la bagarre, parmi lesquels 2 Cold Scorpio, Bad Breed, Tazmaniac… 911 porte un double Chokeslam aux Public Enemy, alors que bientôt ne reste plus que Benoit.
MATCH 9 : CHRIS BENOIT VS 2 COLD SCORPIO (12:00)
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT-OUT
APPRÉCIATION : VAINE TENTATIVE DE TERMINER SUR UNE NOTE POSITIVE. POUR AUTANT, C’ÉTAIT PLUTÔT CORRECT
Improvisé, ce combat s’insère un peu ici comme un moyen de ne pas laisser le public sur cette fin atroce. Sur le papier, l’affiche a de la gueule, même si je ne suis pas certain que le public se souciait réellement de ce match.
Benoit reste assez offensif, et les deux lutteurs essaient tant bien que mal d’offrir une performance de haut rang. Malheureusement, l’ambiance n’y est pas, et c’est plutôt difficile d’apprécier pleinement ce combat. Alors qu’une partie du roster est revenue aux abords du ring pour essayer de donner de l’énergie au combat. Se battant à l’extérieur du ring, les deux athlètes seront comptés à l’extérieur, les Public Enemy levant le bras de Benoit qui sort de ce November to Remember sous les sifflets.
– Cactus Jack s’empare du micro et demande à la foule, dans un moment de compassion, de garder Sabu dans leurs pensées. On imagine alors le degré de gravité dans lequel devait se trouver celui-ci et l’état de panique dans les vestiaires.
On se souviendra de ce November to Remember, cependant pas forcément pour les bonnes raisons. Ne parvenant toujours pas à proposer une carte de qualité, si ce n’est que pour les grandes attractions (et encore…), on ne peut que déplorer la mauvaise qualité globale de ce programme. Passons sur les premiers matches, inintéressants, si ce n’est pour la victoire de Scorpio. Retenons toutefois ce début de show, avec la désormais traditionnelle distribution de Chokeslam par 911. L’annonce du Sandman aura eu son lot de rebondissements, et sera avérée assez divertissante, tout le contraire du combat, pourtant attendu, entre le Tazmaniac et Dean Malenko. Un finish digne de WrestleMania IX (littéralement) qui pourrit le légitime showstealer pressenti. Drôle de place pour la défense du titre majeur, en milieu de carte et d’une durée de moins de 10 minutes. Le seul point positif étant l’annonce de l’arrivée de Stunning Steve Austin. Du catch Hardcore (parce qu’on est à l’ECW!) on en a eu, avec ce combat éprouvant et extrême entre les Public Enemy et le tandem de Foley/Mikey. Proposant des spots solides, qui plus est avec une victoire des Public Enemy, c’est l’une des seules réjouissances du soir. Au delà du catch, c’est sur une note noire que se conclut ce November to Remember, miné par la blessure de Sabu, se brisant la nuque en moins d’une minute de combat face à Chris Benoit, qui aura ce soir tristement glané son surnom de Crippler. Bien qu’une grosse bagarre générale et un combat entre 2 Cold Scorpio et Benoit, mis en place à la dernière minute, auront éloigné l’accident, c’est le pire scénario possible qui puisse se produire lors d’un show. Espérons désormais que l’ECW tire les leçons de ses erreurs et parvienne, d’ici Holiday Hell, à nous offrir enfin, un programme à la hauteur des aspirations du produit E-C-Dub.
A Wrestling Addict