NWA/WCW STARRCADE ‘83
24/11/1983
– À ce jour, WrestleMania est l’attraction principale du calendrier catch, véritable grand-messe pour tous les athlètes et fans du monde entier, et ce, depuis 1985. Avant la première édition de ce coup de génie signé Vincent K. McMahon, le rendez-vous de l’année se situait sous l’égide NWA et de Jim Crockett Promotions. Son nom, Starrcade.
L’inauguration de ce PPV désormais mythique eut lieu en 1983, et promouvait « A Flair for the Gold », l’ascension de Ric Flair face à l’indéboulonnable Harley Race, dans un Main Event en cage d’acier.
Le légendaire Gordon Solie et Bob Caudle nous retrouvent pour cet événement très spécial, en direct du Greensboro Coliseum, de Greensboro, Caroline du Nord.
MATCH 1 : THE ASSASSINS VS BUGSY MCGRAW ET RUFUS R. JONES (08:06)
VAINQUEURS : THE ASSASSINS
PRISE DE FINITION : ROLL-UP
NOTE : * ¾
Pour ce premier combat, nous retrouvons le duo des Assassins, managé par Paul Jones, deux lutteurs masqués à l’apparence similaire. Face à eux, le tandem électrique composé par Bugsy McGraw et Rufus R. Jones, déjà sur le ring.
Et d’emblée, McGraw impose son style unique, qui plaît au public. À son entrée, Jones électrise de par son catch chorégraphié, alors que les Assassins ne peuvent rien faire. Se reprenant, les Assassins déroulent un catch simple, mais efficace. C’est peut-être un trop plein d’intensité qui coûte le match aux favoris, puisque McGraw se fait piéger par un petit paquet, offrant la victoire aux Assassins.
– Tony Schiavone est dans les vestiaires, alors que Flair se prépare pour son grand combat, recevant les conseils de Roddy Piper. Ricky Steamboat le rejoint, et lui souhaite bonne chance.
MATCH 2 : JOHNNY WEAVER ET SCOTT MCGHEE VS MARK LEWIN ET KEVIN SULLIVAN
VAINQUEURS : MARK LEWIN ET KEVIN SULLIVAN
PRISE DE FINITION : DOUBLE TAG ARM STRIKE
NOTE : ** ¼
Opposition classique, avec d’un côté le duo des faces, composé de Johnny Weaver et de Scott McGhee. De l’autre, le binôme des heels, avec les redoutable Mark Lewin et Kevin Sullivan, managés par le diabolique Gary Hart.
Début de match en trombe, porté par le catch dynamique de McGhee. Face à eux toutefois, une équipe de « wrestling vilains », n’hésitant pas à user des tactiques les moins louables. Les face ont du mal, surtout face aux violentes attaques de Sullivan et celles, plus vicieuses de Lewin. Vain effort pour les chouchous de la foule, Weaver ne se relevant d’une prise à deux, dans le dos de l’arbitre.
– Gary Hart glisse ensuite un objet illicite dans les mains de Lewin, qui s’en sert pour ouvrir le front de McGhee, laissant jaillir un filet de sang. Angelo « King Kong » Mosca intervient et se prend un coup dans le bras, le faisant saigner lui aussi. Il fait toutefois fuir les heels et raccompagne McGhee dans les vestiaires.
Tony Schiavone interviewe l’actuel NWA Champion, Harley Race, entouré de Greg Valentine et des Brisco Brothers.
MATCH 3 : CARLOS COLÕN VS ABDULLAH THE BUTCHER (04:27)
VAINQUEUR : ABDULLAH THE BUTCHER
PRISE DE FINITION : COUP ILLICITE DU MANAGER DU BUTCHER
NOTE : * ½
Rien qu’avec ces noms, il faut au minimum s’attendre à du sang. Visage du catch à Porto Rico, le renommé Carlos Colõn est en action ce soir. Face à lui, l’assassin du Soudan, le dérangé Abdullah the Butcher.
Abdullah n’aura pas attendu, et se sert directement d’un objet illicite (on ne s’en doutait pas) Sauf que Colõn n’est pas du genre petit joueur et réplique, ouvrant le front de son large adversaire avec cet objet. Le sang coule et Abdullah faiblit, alors qu’une collision envoie l’arbitre au tapis. Ayant repris l’avantage, Colõn est victime d’une agression (un peu abrupte) de Hugo Savinovich, permettant au Butcher de remporter ce combat assez court et en dessous de la boucherie qu’on aurait pu attendre.
– Tony Schiavone interviewe Angelo Mosca à propos de l’attaque dont il fut victime des mains de Lewin et de Gary Hart.
MATCH 4 : DICK SLATER ET BOB ORTON JR. VS WAHOO MCDANIEL ET MARK YOUNGBLOOD (13:50)
VAINQUEURS : DICK SLATER ET BOB ORTON JR.
PRISE DE FINITION : SUPERPLEX
NOTE : ** ½
On poursuit dans la carte avec ce combat par équipes. D’un côté, le légendaire Wahoo McDaniel, et le jeune Mark Youngblood, arborent fièrement les coiffes amérindiennes. De l’autre, les redoutés (et redoutables) Dick Slater et « Cowboy » Bob Orton Jr, père d’un certain… Randy Orton.
Combinant la fougue et l’expérience, le duo d’amérindiens parviennent à s’imposer en début de rencontre. C’était sans compter sur la brutalité presque sadique de Slater, mais surtout de Orton (tiens donc…) qui s’acharnent sans relâche sur ce pauvre Youngblood, isolé de son partenaire tout au long du match. Pour l’époque, on retrouve une certaine vivacité, surtout lorsque McDaniel entre enfin, faisant pleuvoir les coups sur le tandem de heels. Victime d’une énième attaque de Orton, Youngblood succombe à la Superplex familiale, à une seconde près d’une tentative de McDaniel pour casser le tombé.
– Ils s’en prennent ensuite encore aux amérindiens, surtout McDaniel, et lui porte une série d’attaques, visant son bras gauche. L’amérindien doit être évacué par les arbitres jusqu’aux vestiaires.
On retrouve Tony Schiavone dans les vestiaires, alors que Steamboat et Jay Youngblood s’adressent aux Brisco Brothers.
Barbara Clay interviewe (tant bien que mal, suite à des problèmes audios) « American Dream » Dusty Rhodes.
MATCH 5 : NWA TV TITLE MATCH : THE GREAT KABUKI © VS CHARLIE BROWN (13:33)
VAINQUEUR : CHARLIE BROWN
PRISE DE FINITION : ELBOW DROP
NOTE : * ½
Un barbu masqué contre un ninja au visage peint, voici peu ou prou à quoi ressemble l’affiche de notre prochain combat. Charlie Brown, qui n’est autre que Jimmy Valiant, défie ce soir The Great Kabuki, épaulé par le diabolique Gary Hart, alors qu’il remet son NWA Title en jeu.
Drôle d’affiche pour le premier match de championnat de ce Starrcade. À fond derrière Brown, le public donne de la voix pour ce curieux personnage. Ralenti par le catch de Kabuki, qui enchaîne les « Claw » sur le front de Brown. Il tente en plus de le démasquer, ce qui est apparemment interdit. Contre toute attente, c’est le barbu qui l’emporte, suite à une descente du coude, réveillant un public qui n’avait jusqu’alors assisté qu’à des victoires de heels.
– Harley Race est interviewé par Schiavone et promet non seulement de battre, mais de blesser Ric Flair ce soir.
Barbara Clay interviewe cette fois-ci correctement Dusty Rhodes. Celui-ci mise sur Race et défiera le gagnant du combat.
MATCH 6 : DOG COLLAR CHAIN MATCH : « ROWDY » RODDY PIPER VS GREG « HAMMER » VALENTINE (16:06)
VAINQUEUR : RODDY PIPER
PRISE DE FINITION : COUP PORTÉ AVEC LA CHAÎNE
NOTE : **** ¼
Les deux compétiteurs sont déjà sur le ring, alors qu’une chaîne est attachée à leurs cous, les reliant inextricablement. On sent bouillir de la rage dans les yeux de Piper, Valentine l’a alors blessé à l’oreille, lui faisant perdre de l’audition et des notions d’équilibre. Ce combat promet une chose, d’être une véritable guerre.
Un duel de force, chacun tirant l’autre par la nuque, pour débuter ce combat. Piper se trouve être celui qui le mieux se servir de cette chaîne, et s’en sert pour attaquer Valentine. Déjà, le sang coule et tâche le tapis du ring. Pas surnommé « Hammer » pour rien, Valentine revient et s’acharne vicieusement sur l’oreille de Piper, qui ne tarde pas à saigner abondamment. C’est une boucherie, et les deux hommes s’infligent des coups meurtriers. Piper prouve ce soir qu’il est l’un des plus grands combattants de l’histoire, et sans doute que leurs carrières ont ce soir été réduites, des coups et des coups envoyés sans relâche. Épuisés, en sang, aucun des deux n’abandonne toutefois, et surtout pas Piper, héroïque, qui se sort d’une prise du sommeil pourtant létale. Celui-ci obtient gain de cause, envoyant une fois pour toutes Valentine au sol avec un violent coup de chaîne, l’immobilisant enfin pour un compte de trois salvateur.
– Valentine n’en a pas fini pour autant, et continue d’attaquer Piper. Ce dernier s’en étant débarrassé, en ressort grandi et été, au dépens de sa santé, impressionnant de ténacité et de résistance.
On retrouve Tony Schiavone dans le vestiaire de Ric Flair, pour un dernier mot avant son grand combat.
MATCH 7 : NWA TAG TEAM TITLES MATCH : THE BRISCO BROTHERS © VS RICKY STEAMBOAT ET JAY YOUNGBLOOD (13:24)
VAINQUEURS : RICKY STEAMBOAT ET JAY YOUNGBLOOD
PRISE DE FINITION : TOP ROPE ASSISTED SPLASH
NOTE : ***
Les titres par équipe de la NWA, solidement accrochés aux reins de Jack et Jerry Brisco, sont en jeu ce soir. Leurs adversaires, le très populaire duo composé du jeune Ricky Steamboat et de Jay Youngblood, rejoignent le ring.
Ce sont les face qui ont d’abord l’ascendant, favorisés par leur fougue et leur agilité entre les cordes. Attention toutefois, à ne pas négliger les ruses des frères Brisco, qui peuvent user des tactiques les plus déloyales. Aucune équipe ne prend réellement d’avantage certain, c’est du « back and forth » et l’action est vraiment intéressante. Au terme d’un solide combat par équipe, nous assistons au second changement de titre de la soirée, devant un public en transe. Steamboat et Youngblood capturent donc les NWA Tag Team Titles, et il ne reste alors plus qu’un combat.
– Schiavone interviewe nos nouveaux Champions par équipe NWA, qui fêtent leur victoire méritée.
MATCH 8 : NWA HEAVYWEIGHT TITLE : STEEL CAGE MATCH : HARLEY RACE © VS RIC FLAIR (23:46)
VAINQUEUR : RIC FLAIR
PRISE DE FINITION : TOP ROPE CROSSBODY
NOTE : ****
Passons à l’attraction de la soirée, largement annoncée en amont du programme. L’impardonnable cage faite de grillage et d’acier est descendue. Un jeu de lumières, au son du Also Sprach, préface l’entrée du Nature Boy. Et lorsque celui-ci s’avance vers le ring, impossible de retenir ses frissons. Sifflets et huées accueillent ensuite l’actuel détenteur de l’or NWA, le 7 fois Champion du monde, Harley Race, rejoint le ring lentement, mais sûrement. « Ten Pounds of Gold » est en jeu, et nous sommes partis pour notre Main Event.
Le vétéran Race impose d’emblée son catch brut à un Flair dans l’incapacité de répondre. De longues minutes durant, Flair encaisse les attaques méthodiques de Race. Jouant à domicile, Nature Boy bénéficie toutefois de l’appui sans relâche de la foule, qui donne de la voix et l’aide à se relever. En sang, Flair résiste, et envoie Race s’écraser contre la paroi de cette cage, l’utilisant comme une arme. Le sang coule des deux côtés, alors que le combat est lent, méthodique, mais tellement intense. Race passe à plusieurs reprises tout proche de conserver son titre, mais Flair tient bon, et le place dans sa prise en quatre. L’arbitre spécial, le légendaire Gene Kiniski sait se faire respecter et recadrer s’il le faut. Téméraire, Flair s’empare de son courage à deux mains et grimpe sur l’un des coins. Il s’élance alors pour un Crossbody magnifique, et couvre Race. Kiniski compte, et c’est fait ! Ric Flair devient notre Champion des poids lourds de la NWA !
– La foule explose et de nombreux lutteurs, dont Steamboat, Mosca et Youngblood rejoignent le ring pour le hisser sur leurs épaules. Flair est porté en héros, alors que le rejoint son épouse. Ému, au bord des larmes, il remercie sa foule natale.
Il est ensuite interviewé dans les vestiaires, recevant très justement une douche de champagne. Dusty Rhodes vient le féliciter pour sa victoire, n’oubliant pas de lui rappeler qu’il est son prochain challenger.
Pour son édition inaugurale, ce Starrcade se construisait principalement sur cette affiche : « A Flair for the Gold », symbole d’un couronnement, au terme de l’un des plus grands Main Event de l’histoire. En amont, et je m’adresse aux amoureux du catch par équipe, vous avez de quoi vous régaler, que ce soit de l’amusant combat d’ouverture à la victoire des méritants Steamboat et Youngblood, il y a de quoi faire. Du sang, nous en aurons eu, que ce soit avec Colõn et le Butcher (qui reste en soi une petite déception), où du côté de Piper et de Valentine, qui auront réalisé un combat dantesque. Offrant le meilleur de la stipulation, on ne peut qu’être admiratif de la performance héroïque de Piper, qui s’en sort malgré le sang, malgré la douleur, en prouvant qu’il a l’étoffe des grands. Tous les matches de championnat auront vu les titres changer de mains, c’est le cas de Charlie Brown, de Youngblood et Steamboat, et surtout, du Nature Boy, Ric Flair. Chez lui, devant les siens, Ric Flair aura combattu face à l’un des plus grands, le regretté Harley Race. Et au terme d’un match en cage épique, où auront coulé sang, sueur et larmes, Flair en sera ressorti Champion, alors qu’on parle encore aujourd’hui de ce moment. Ce soir, plus que tout autre soir (sous l’égide NWA) aura été celui de Ric Flair, du Nature Boy ! WOOOOO !
A Wrestling Addict