ROYAL RUMBLE ‘94
22/01/1994
– On se retrouve pour le 1er Pay Per View de l’année et non des moindres puisqu’il s’agit du Royal Rumble. Le temps fort de la soirée sera évidemment cette guerre où 30 catcheurs auront une possibilité de décrocher une place pour le Main Event de WrestleMania.
Vince McMahon nous présente le programme de cette grande soirée depuis le Dunkin’ Donuts Center de Providence, Rhode Island. Ted DiBiase effectue son entrée et signe ici son retour après plus de 6 mois d’absence. DiBiase s’installe auprès de McMahon pour commenter ce programme.
MATCH 1 : TATANKA VS BAM BAM BIGELOW (08:12)
VAINQUEUR : TATANKA
PRISE DE FINITION : FLYING CROSSBODY
NOTE : * ¾
L’infatigable Tatanka, qui court toujours lorsqu’il fait son entrée, cette fois-ci en portant une magnifique coiffe indienne, déclenche toujours l’hystérie dans le public lorsqu’il pousse son cri presque tribal. Son adversaire du soir n’est pas Ludvig Borga, qui souffre alors d’une sérieuse blessure au pied et est remplacé par un autre défi de taille, en la personne de Bam Bam Bigelow. Celui-ci effectue son entrée accompagné de l’horrible Luna Vachon. L’affiche n’est donc pas celle annoncée mais reste tout à fait correcte, peut-être meilleure, Bigelow possédant une style in-ring imparable.
Ce combat commence alors que Bigelow s’est littéralement jeté sur Tatanka qui répond avec des droites et des gauches. Ce dernier prend temporairement l’avantage mais Bigelow est surpuissant et sait comment se reprendre, avec des coups d’une force phénoménale. On est ici face à deux puissants compétiteurs, résistants et infatigables qui s’envoient des coups et se portent des prises à chaque fois plus douloureuses. On ne sait pas vraiment qui détient l’avantage tant chacun sait reprendre son match en main. C’est finalement après un Moonsault raté de Bigelow (prouesse remarquable pour son gabarit) que Tatanka peut enfin s’ouvrir une brèche et l’emporter avec un Crossbody du haut des cordes.
– Nous revoyons ensuite les déclarations de Owen et Bret Hart à propos des tensions qui ont commencé à s’installer entre les deux frères. Nous sommes en suite en compagnie de Todd Pettengill et des frères Hart, en coulisses, quelques minutes avant leur match. Owen et Hart démentent toute tension et annoncent qu’il n’ont qu’une chose en tête, s’emparer des titres par équipe de Jacques et Pierre.
MATCH 2 : TAG TEAM TITLES MATCH : THE QUEBECERS © VS BRET ET OWEN HART (16:48)
VAINQUEURS : THE QUEBECERS
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE
NOTE : *** ½
Les touts récents Champions du monde par équipe, qui ont repris leurs titres des mains de Marty Jannetty et du 1-2-3 Kid lors d’un événement au Madison Square Garden d’il y a quelques jours, font leur entrée. Fiers comme jamais d’avoir su récupérer leurs titres, ils n’ont pas du tout l’air d’appréhender ce combat. Leurs adversaires sont pourtant de redoutables catcheurs, tout droit sortis du donjon de la maison de leur père, Bret et Owen Hart font leur entrée, recevant une solide ovation. Les tensions semblent s’être apaisées entre les frangins Hart. On attend beaucoup de ce match qui devrait être un classique.
C’est Bret qui débute face à Pierre. Il se fait rapidement repousser par la force de ce dernier, faisant de cette première phase de match une phase d’observation, de contact. Les choses s’accélèrent lorsque rentre Owen, qui impressionne de plus en plus de par son agilité entre les cordes, son habileté à enchaîner des prises dans une fluidité absolue. Les Quebecers sont quelque peu en difficulté en ce début de match, forcés de s’accommoder à une rigidité et une sévérité entre les cordes jusqu’ici inconnues. Tout au long du match, on sent tout de même une tension entre les Hart, non pas négative mais tout simplement une rage de vaincre, où Owen tend parfois à s’emporter face aux décisions de l’arbitre tandis que Bret reste plus calme. Alors que les Hart gagnaient de plus de plus le contrôle, Bret a été projeté à l’extérieur du ring, et s’est blessé à la jambe, des suites d’une mauvaise chute. Pierre et Jacques en profitent pour s’acharner sur cette blessure, parfaitement vendue au public par Bret. Owen trépigne d’impatience de l’autre côté des cordes alors que son frère se fait passer à tabac et subit les tricheries de Johnny Polo à l’extérieur. Contre toute attente Bret avait on ne sait comment réussi à se redresser, et ce dernier à préféré tenter un Sharpshooter plutôt que de faire le tag avec Owen. Ne pouvant maintenir la prise et se relever, Bret a forcé l’arbitre Tim White de mettre un terme à ce match, permettant à Jacques et Pierre de garder leurs titres. Owen entre alors dans une colère noire, et alors qu’il avait aidé Bret à se relever, le balaye d’un coup de pied directement dans la jambe blessée. Il quitte ensuite le ring dans une rage telle qu’il a des difficultés à parler.
– On retrouve ensuite Owen en compagnie de Todd Pettengill. Il s’adresse à Bret en direct, qui est alors évacué sur une civière. Owen fait exploser sa colère et insulte son frère, lui reprochant une fois de plus de l’avoir laissé de côté à son profit, pour finalement perdre le match alors qu’il n’avait qu’à faire le changement.
MATCH 3 : INTERCONTINENTAL TITLE MATCH : IRWIN R. SCHYSTER VS RAZOR RAMON © (11:30)
VAINQUEUR : RAZOR RAMON
PRISE DE FINITION : RAZOR’S EDGE
NOTE : * ¾
IRS, l’ancien partenaire d’un des deux commentateurs de ce soir, s’avance vers le ring sous des sifflets persistants. Le challenger n’est clairement pas le favori pour ce match même s’il a prouvé qu’il avait le potentiel de l’emporter. C’est une pluie d’applaudissements pour accueillir son adversaire, Razor Ramon, de plus en plus populaire. Ce dernier affiche toujours cette confiance décomplexée. Le titre est en jeu ce soir, ce qui veut dire qu’on va avoir droit à un combat compétitif.
Pour commencer, Ramon envoie son cure-dents dans la face d’IRS qui réplique avec une claque. Les deux hommes s’échangent des droites et des gauches, Ramon prenant l’avantage. IRS rencontre des difficultés mais ce dernier revient quand même malgré des lourds coups de Ramon. Les choses changent en milieu de match et IRS commence à prendre confiance. Le match est correct, un peu en dessous de ce qu’on aurait pu attendre, un peu lent. Alors que Ramon essayait de porter son Razor’s Edge, l’autre prétendu détenteur du titre, Shawn Michaels est venu l’attaquer par derrière avec le titre. L’arbitre, étant en fâcheuse posture, n’a rien vu. IRS en profite et fait le tombé sur Ramon et l’emporte. Il n’a même pas le temps de fêter sa victoire qu’un autre arbitre intervient pour clarifier la situation et le match est relancé. IRS ne s’en rend pas compte et est victime d’un Razor’s Edge alors qu’il paradait avec le titre de Ramon. Ce dernier fête ensuite sa victoire avec les deux titres.
– Nous revoyons tout ce qu’il s’est passé entre l’Undertaker et Yokozuna ces dernières semaines. De la construction du cercueil à l’incroyable moment du précédant RAW où l’Undertaker était sorti du cercueil sous les yeux apeurés du champion.
MATCH 4 : WORLD WRESTLING FEDERATION TITLE MATCH : CASKET MATCH : YOKOZUNA © VS THE UNDERTAKER (14:20)
VAINQUEUR : YOKOZUNA
PRISE DE FINITION : ENVOI DE L’ADVERSAIRE DANS LE CERCUEIL
NOTE : ** ¾
Le Champion du monde, accompagné de son entourage composé Jim Cornette et Mr. Fuji effectue son entrée. Il fait tout pour ne pas paraître terrifié à l’idée de participer à ce match. Bien qu’il affiche une solide détermination, on peut quand même sentir que ce match n’est pas comme les autres, et effectivement, il ne l’est pas. L’Undertaker fait ensuite son entrée guidé par un Paul Bearer faisant rouler le cercueil devant lui sous une standing ovation de toute la foule présente ce soir, au point qu’on ait du mal à entendre les commentateurs.
Yokozuna tente en début de match d’impressionner l’Undertaker. Ce dernier répond en lui offrant un face à face mémorable avant de lui envoyer une droite. Le combat démarre sur les chapeaux de roue et dans un rythme inattendu. Les deux hommes se répondent chaque coup et le combat se déplace vite à l’extérieur du ring, se transformant en une bagarre rangée, avec des coups de chaise portés de toutes parts. Petit à petit, l’Undertaker prend l’avantage et réussit après un Chokeslam à faire entrer Yokozuna dans le cercueil. Sauf que Crush intervient, suivi de près d’une dizaine d’autres catcheurs dont Kabuki, Tenryu, Bam Bam Bigelow, Adam Bomb, Jeff Jarrett, Samu et Fatu et même Diesel qui s’en prennent à l’Undertaker. Ce dernier se défend comme un diable et rien n’y fait, rien ne peut stopper le Phenom ce soir. Le nombre aura enfin raison de l’Undertaker, alors que le match s’est transformé en un véritable foutoir. Chaque catcheur ou presque effectue sa prise de finition sur l’Undertaker et tous le roulent dans le cercueil, offrant la victoire à Yokozuna. La victoire n’est pas du tout méritée, surtout au vu de l’effort de l’Undertaker ce soir. Les catcheurs poussent ensuite le cercueil mais le gong retentit. L’Undertaker apparaît à l’écran et délivre un message à tous, promettant qu’il sera bientôt de retour, et qu’il se vengerait de chacun d’entre eux. C’est effectivement la dernière fois qu’on verra l’Undertaker avant près de six mois, prenant du repos suite à une blessure à l’aine.
MATCH 5 : ROYAL RUMBLE MATCH : SCOTT STEINER VS SAMU VS RICK STEINER VS KWANG VS OWEN HART VS BART GUNN VS DIESEL VS BOB BACKLUND VS BILLY GUNN VS VIRGIL VS RANDY SAVAGE VS JEFF JARRETT VS CRUSH VS DOINK THE CLOWN VS BAM BAM BIGELOW VS MABEL VS SPARKY PLUGG VS SHAWN MICHAELS VS MO VS GREG VALENTINE VS TATANKA VS THE GREAT KABUKI VS LEX LUGER VS GENICHIRO TENRYU VS BASTION BOOGER VS RICK MARTEL VS BRET HART VS FATU VS MARTY JANNETTY VS ADAM BOMB (55:08)
VAINQUEUR(S) : BRET ET LEX LUGER
PRISE DE FINITION : DOUBLE ÉLIMINATION
NOTE : ***
C’est Scott Steiner qui entre en n°1 et qui ne semble pas franchement ravi de son tirage. Il est rejoint par Samu, accompagné par Afa. Les deux hommes s’échangent des droites, alors que l’action semble s’essouffler. Rick Steiner est le suivant, et rejoint son frère Scott dans le ring et à deux, éliminent Samu. Le redouté Kwang, qui devait prochainement faire ses débuts, entre en numéro trois. Ce qui semblait s’annoncer comme l’un des moteurs de ce match, n’aura rien donné, puisque Rick est victime d’un green mist de Kwang qui l’aveugle. Il se fera éliminer par Owen Hart, prochain entrant. Le prochain est l’énorme Diesel qui fait un ménage monstre en éliminant tout le monde. Bob Backlund, iron-man de l’année dernière, se fait sortir en quelques secondes par le monstre, tout comme Billy Gunn et Virgil, qui n’ont même pas le temps de rester une minute. Diesel s’impose de fait comme l’homme fort du match et le public est totalement derrière lui, l’ovationnant à chaque élimination. Randy Savage fait son entrée, provoquant une réaction incroyable du public, et s’en prend à Diesel. Jeff Jarrett est le suivant, mais ne fera pas long feu non plus, éliminé en un peu plus d’une minute par Savage. Le grand rival de Savage, Crush, fait son entrée et se jette sur le Macho Man, qui est pris de court et se fait sortir par le duo de géants. Doink fait son entrée, tentant de faire face aux deux géants, mais se fera éliminer par le prochain, Bam Bam Bigelow, qui se venge ici d’une longue rivalité. Les choses changent ensuite, avec l’entrée de l’imposant Mabel, rejoignant déjà trois colosses. On note les débuts de Sparky Plugg, futur Bob Holly. Diesel est alors éliminé par tous les autres, juste après l’élimination de Mabel, et juste après l’entrée de son protégé, Shawn Michaels, qui n’a rien fait pour empêcher cette élimination. On n’a plus tellement d’éliminations, alors que Mo rejoint Mabel, que Greg Valentine effectue son grand retour et s’affiche comme une menace sérieuse malgré son âge avancé. L’entrée de Tatanka est un vent d’air frais pour le combat qui a tendance à s’essouffler par moments, et s’en prend directement à Bigelow. Kabuki, l’un des protégés de Fuji, fait son entrée et passe un peu inaperçu. Le prochain est le grand favori, Lex Luger, qui crée une véritable tornade lorsqu’il entre sur le ring et distribue des coups énergiques à tous. Luger élimine rapidement Kabuki et Bastion Booger, qui était prévu dans le match, ne fait pas son entrée, alors que Genichiro Tenryu effectue son entrée. La surprise du match est l’entrée de Bret Hart, pourtant blessé à la jambe, qui boîte et se fait passer à tabac par Crush. Celui-ci est ensuite éliminé par tout un groupe de catcheurs et entre dans une colère noire. Fatu fait le ménage à sa manière et distribue des coups de boule à tue tête, puis Marty Jannetty arrive et se jette dans une guerre face à Shawn Michaels, enflamment le public qui s’était un peu endormi. Le n° 30 est Adam Bomb, qui ne fait presque aucune vague et se fera rapidement sortir. À partir de là, les éliminations vont s’enchaîner, et sortent Plugg, Valentine, Martel, Bomb, Mo, Tatanka, éliminé par Bigelow, qui se fait ensuite sortir par Luger, Jannetty, éliminé par Michaels. Tenryu, qui aura offert une superbe performance, sera éliminé par Bret et Luger. Il n’en reste que quatre, d’un côté Hart et Luger, de l’autre Michaels et Fatu. La bataille s’engage alors que l’action devient électrique. Fatu et Michaels sont presque simultanément éliminés par Bret et Luger qui sont les deux derniers survivants. Peu de temps après, chacun tentant d’éliminer l’autre, ces derniers sont tombés en s’accrochant à l’autre, impossible de dire qui a touché le sol en premier. Les arbitres sont partagés, l’un accordant la victoire à Luger, un autre à Hart. Le président de la World Wrestling Federation intervient et déclare que Bret Hart et Lex Luger sont les deux vainqueurs de ce Royal Rumble. Le show se termine avec une poignée de main entre les deux hommes, mais on ne sait encore qui ira à WrestleMania.
– On attendait énormément de cette édition du Royal Rumble, qui après une année difficile, se devait de relancer l’année de la meilleure des manières. Finalement, nous avons eu un Pay Per View plutôt indécis, proposant de l’action à la fois électrique et à la fois insipide. Le match d’ouverture, en dépit de ne pas être le match de la soirée, n’aura pas été mauvais, ni forcément bon, au terme duquel Tatanka est ressorti victorieux face à Bam Bam Bigelow. Le match de la soirée est à attribuer au combat par équipe entre les frères Hart et Jacques et Pierre, qui aura vu ces derniers l’emporter suite à un arrêt du match par l’arbitre, jugeant que Bret n’était plus capable de se battre. La fin de match, où Owen s’en prend à son frère Bret, alors qu’on pensait toute tension envolée, est mémorable et devrait amener à un combat entre les deux à WrestleMania, qui se doit d’être un classique. Même résultat que pour le match d’ouverture, celui entre Razor Ramon et IRS pour le titre Intercontinental n’aura été ni désagréable, ni agréable à regarder, même si la fin de match, qui voit Michaels s’en prendre à Ramon, annonce certainement de futures confrontations entre les deux, qui pourrait mener à un match, peut-être à WrestleMania. Le Casket Match était sans doute, à part du Royal Rumble, le match le plus attendu de la soirée et aura été un énorme foutoir, se transformant rapidement en un combat de rue (ce qui est un bon point) mais qui aura vu une dizaine de catcheurs intervenir (pour Yokozuna ou contre l’Undertaker?) pour s’en prendre à l’Undertaker, qui offre d’ailleurs ce soir un spectacle hors-normes, mais ne peut résister longtemps face au nombre. L’après match est quelque peu étrange et nous laisse un peu sur notre faim. Place au Royal Rumble, l’attraction de la soirée, qui aura eu énormément de mal à se lancer et à faire réagir le public. La prestation de Diesel est à honorer, qui s’annonce clairement comme un futur champion de même que celle de Randy Savage, qui réussit à lui seul à réveiller un public plutôt endormi par le début de match. Les entrées et les éliminations tendant à passer inaperçu et un grand nombre de talents n’ont pas eu l’occasion de briller, on pense notamment à Scott Steiner, Bob Backlund, où même Savage, qui ne reste que quelques minutes. On n’aura pas vraiment eu de rivalité à proprement parler dans ce match, dans le sens où aucune confrontation n’aura vraiment illustré de rivalité dont on aurait aimé assister dont Bret contre Owen notamment. La fin de match est dynamisée par l’alliance temporaire entre Bret et Luger qui se retrouvent finalement l’un contre l’autre, terminant ce match en étant enchevêtrés l’un avec l’autre, tombant précisément au même moment, impossible de déterminer qui est tombé en premier. La décision de déclarer les deux hommes vainqueurs peut paraître controversée, mais c’était (à mon humble avis), la bonne décision. La fin de match aura été particulièrement électrique, avec quatre compétiteurs au sommet de leur art (mention honorable à eux quatre, dont Michaels, qui réalise encore ici une performance admirable), et un face à face entre les deux piliers de la fédération, qui l’emportent tous les deux, comme si personne n’était capable d’en choisir un par rapport à l’autre. On se retrouve donc avec un Pay Per View globalement correct, avec quelques déceptions, parsemé de quelques rebondissements, mais qui annonce des matches de rêve pour WrestleMania.
A Wrestling Addict