ALL STAR WRESTLING #05
06/03/1976
Vince McMahon Jr et Antonino « Argentina » Rocca nous accueillent comme d’habitude pour ce programme All Star Wrestling, enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.
Joe McHugh s’occupe des traditionnelles présentations. Les matches proposés ce soir sont supervisés et sous la juridiction de la Commission Athlétique d’État, présidée par Howard McCall, accompagné de son secrétaire, Bob Patterson. L’officiel délégué en chef de la Commission, Nick Santoro est aux abords du ring aux côtés du médecin Dr. John Halkovich et du « gardien de la cloche », Mike Mittmann. Les arbitres de ce programme seront Dick Woehrle et « Wee » Willie Weber.
MATCH 1 : CRUSHER BLACKWELL VS AL WILLIAMS (05:23)
VAINQUEUR : CRUSHER BLACKWELL
PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE
APPRÉCIATION : PASSABLE DANS L’ENSEMBLE
À près de 200kg au compteur, Crusher Blackwell en impose. Surnommé « Mountain from Stone Mountain », ce catcheur s’est fait une réputation à la AWA, après son passage du côté de la World Wide Wrestling Federation. Son adversaire est un certain Al Williams, annoncé de Trinidad sur l’île de Cuba et se tient sur le ring, portant un blouson bleu. J’ai malheureusement peu d’informations à fournir sur cet individu.
Son poids étant son atout principal, Blackwell n’a aucune difficulté à s’imposer avec de lourds coups de poing et de pied. Au sol, Williams n’a plus aucune mobilité alors que Crusher le maintient avec une clé de jambe, maintenue après un lourd écrasement. À sens unique, ce match n’est pas vraiment terrible et Crusher Blackwell l’emporte au bout d’à peine cinq minutes avec une grosse descente de la cuisse.
MATCH 2 : JOHNNY RODZ VS BOBO BRAZIL (05:18)
VAINQUEUR : BOBO BRAZIL
PRISE DE FINITION : COCO BUTT
INDICATEUR : * ½
Catcheur originaire de Brooklyn, New York, celui qu’on surnomme « Unpredictable » Johnny Rodz est sur le ring, pas vraiment apprécié du public de Hamburg. Après un carrière de près de vingt ans au sein de la World Wide Wrestling Federation, Rodz ouvre son école de catch où se sont entraînés nombre de futurs grands catcheurs. Son adversaire est extrêmement populaire, il s’agit de « Big » Bobo Brazil, l’un des premiers champions du peuple qui le rejoint sous les acclamations du public.
Laissant à peine le temps à Brazil de retirer son veston, Rodz l’attaque sournoisement avec des coups de poing et de pied. Pas né de la dernière pluie, Brazil revient et désormais, c’est Rodz qui ne veut plus combattre. « Big » Bobo maîtrise son adversaire jusqu’à ce que ce dernier lui assène une vicieuse série de coups de pied, alors que Brazil était acculé dans les cordes. Toutefois, Brazil s’en sort et l’emporte avec son célèbre Coco Butt, au terme d’un match gagnant progressivement en intensité dans les dernières minutes.
– Vince McMahon est aux abords du ring et interviewe à la fois Lou Albano et « Classy » Freddie Blassie. Voilà qui devrait être agréable pour nos oreilles… Les deux gueulards sont remontés comme jamais. Albano clame vouloir reconquérir les ceintures majeures et par équipe, annonçant avoir déniché un nouveau duo dont il refuse pour l’heure de donner l’identité. Blassie se plaint d’avoir été attaqué par un groupe de catcheurs et promet que ses protégés, Stan Hansen ou encore son tout nouveau protégé, en la personne de Skandor Akbar, le vengeront. On peut réaliser l’ampleur de ces personnages qui contrôlaient une grande partie de l’écurie des sales types de l’époque, œuvrant en véritables leaders charismatiques pour que leurs poulains se fassent détester.
MATCH 3 : « WILD COWBOY » STAN HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS BOBBY SCHAEFFER (02:57)
VAINQUEUR : STAN HANSEN
PRISE DE FINITION : WESTERN LARIAT
APPRÉCIATION : SQUASH ASSEZ BRUTAL. HANSEN CONTINUE SUR SA LANCÉE
À peine sorti de sa bruyante entrevue, Blassie enchaîne et amène son nouveau protégé, encore invaincu sur les rings américains. Chapeau noir de cow-boy, peau de vache sur les épaules, celui qu’on surnomme alors pour l’instant « Wild Cowboy » monte sur le ring. Face à lui, un adversaire beaucoup plus frêle que Stan Hansen, se nomme Bobby Schaeffer, sur lequel j’ai peu d’informations.
Ce pauvre jobber se fait littéralement rentrer dedans par Hansen, qui l’envoie violemment s’écraser à l’extérieur du ring. Il l’éclate avec un brise-dos avant de lui broyer la gorge avec une sale descente du genou. Se projetant dans les cordes, Hansen décapite ce pauvre Schaeffer avec une énorme Lariat, ce qui deviendra plus tard sa marque de fabrique et son surnom : « Lariat » Stan Hansen.
MATCH 4 : PETE SANCHEZ VS JOHNNY RIVERA (07:41)
VAINQUEUR : PETE SANCHEZ
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : **
Johnny Rivera, catcheur issu du territoire de Porto Rico, est ce soir au programme et se tient sur le ring. Son adversaire, également sur le tapis est Pete Sanchez, qui signe ici quelques autographes, assez apprécié du public nord-américain. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils se ressemblent et portent d’ailleurs chacun un slip de couleur rouge, ne nous aidant pas franchement à les différencier.
On débute avec quelques contacts, sans qu’aucun ne prenne réellement l’avantage. Sur le plan technique, c’est correct, sans pour autant dégager une quelconque énergie. Les choses s’accélèrent lorsque Rivera exécute un Headcissors suivi d’un saut chassé. Sanchez enchaîne avec une planchette japonaise alors que Rivera réussit à retomber sur ses pieds, quelle jolie séquence ! McMahon et Rocca semblent impressionnés alors qu’on voit même McHugh applaudir ! Rivera part sur un nouveau saut chassé mais Sanchez contre et l’enroule en petit paquet pour le compte de trois. Sanchez remporte ce match et les deux hommes se quittent sur une poignée de main respectueuse, au grand bonheur d’une foule conquise.
MATCH 5 : BILLY WHITE WOLF VS SKANDOR AKBAR W/FREDDIE BLASSIE (08:37)
VAINQUEUR : BILLY WHITE WOLF PAR DQ
PRISE DE FINITION : BOUSCULADE DE L’ARBITRE
INDICATEUR : * ½
Mentionné plus tôt dans la soirée par Blassie, Skandor Akbar est vêtu d’un long habit traditionnel et coiffé d’un keffieh. Ce catcheur d’origine Texane, aux origines arabes est annoncé d’Arabie Saoudite alors que Blassie aboie comme d’habitude sur tout ce qui bouge. Son adversaire est extrêmement populaire, en la personne de Billy White Wolf, catcheur d’origine iranienne, portant les traits d’un amérindien et arborant à cet effet une magnifique coiffe indienne. Adnan Al-Kaissie de son vrai nom, s’est notamment distingué en 1971 en important le catch professionnel en Iran et en battant André le Géant lors d’un combat sous les yeux de Saddam Hussein. Aux États-Unis, Al-Kaissie s’est notamment illustré à la AWA puis à la WWF en tant que General Adnan, vil manager de Sgt. Slaughter.
Le dos tourné, Billy se fait attaquer par Akbar qui l’envoie à l’extérieur du ring et le martèle de coups. Éternel roublard, Blassie y va de son coup de poing, évidemment dans le dos de l’arbitre. White Wolf se réveille avec une danse traditionnelle et couche Akbar avec un Tomahawk Chop. Largement aidé par Blassie, qui l’étrangle en contrebas, Skandor reprend l’avantage, mais l’amérindien revient avec une série d’atémis. Projeté dans les cordes, White Wolf est retenu par Blassie et chute. Au terme d’un échange de coups, l’arbitre est envoyé au tapis par Akbar, qui ne se préoccupe plus des règles. L’arbitre doit le disqualifier alors que Blassie grimpe sur le ring et se prend à son tour les Tomahawk Chops de White Wolf ! Au-delà de ce qui fut un petit match quelque peu insignifiant, on ne peut qu’être fasciné de découvrir ces personnages qu’on connaît mal et dont on aimerait, en fans de catch passionnés que nous sommes, connaître plus.
Toujours pas d’événement d’envergure majeure à noter mais on peut toutefois relever quelques points intéressants. Hansen poursuit sur son chemin de destruction et se positionne déjà en sérieuse menace. Dans la défaite, Rivera fut impressionnant de technicité et on ne peut que regretter qu’il n’ait véritablement jamais eu de grande opportunité. On retrouve les mêmes chouchous du public, comme Brazil et White Wolf d’un côté et les grosses brutes comme Blackwell où Akbar de l’autre. Une constante persiste cependant : l’importance fondamentale du travail des managers, que ce soit du côté d’Albano, du Grand Wizard où de Blassie. Jouant un rôle clé dans la présentation de nouveaux personnages, la présence de l’un de ces lascars suffisait à elle seule à faire vivre ce qu’est l’essence même du catch : un méli-mélo d’émotions provoquées par cet unique forme de spectacle vivant.
Nathan Maingneur