ALL STAR WRESTLING #02
10/01/1976
10 janvier 1976. All Star Wrestling est alors le programme phare de la World Wide Wrestling Federation.
Vincent K. McMahon et Antonino « Argentina » Rocca nous retrouvent depuis le Fieldhouse de Hamburg en Pennsylvanie et commenteront cet épisode de All Star Wrestling. Joe McHugh présente cette émission supervisée par la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, présidée par Zack Clayton, accompagné de son secrétaire Bob Patterson. L’officiel en chef est Nick Santoro. Le physicien et médecin aux abords du ring est Fred Heinbach. Mike Mittman sera notre « gardien de la cloche » et les arbitres de la soirée seront « Wee » Willie Weber et Dick Woerhle.
MATCH 1 : BOBO BRAZIL VS DAVEY O’HANNON (07:40)
VAINQUEUR : BOBO BRAZIL
PRISE DE FINITION : COCO BUTT
INDICATEUR : * ½
Annoncé de Kansas City, Missouri, Davey O’Hannon est un catcheur d’origine irlandaise et attend son adversaire sur le ring. Son antagoniste, le légendaire « Big » Bobo Brazil, annoncé de Benton Harbor, Michigan, est présenté en tant que Champion des États-Unis, même si la ceinture n’est pas officiellement reconnue par la WWWF. Brazil est considéré comme l’un des premiers catcheurs noirs a s’être battu en dehors du ring contre les barrières de la ségrégation raciale au sein du catch professionnel.
Une poignée de main semble témoigner un respect apparent. On a un petit jeu quant au fait de lâcher la prise lorsque l’adversaire est dans les cordes. Étonnamment calme, O’Hannon y va mais se fait surprendre par Brazil, pas né de la dernière pluie. Plus tout à fait dans sa prime jeunesse, Brazil est âgé d’une cinquantaine d’années et ne possède plus sa vivacité d’antan. Il reste toutefois un compétiteur aguerri et gagne un test de force, envoyant ensuite O’Hannon s’écraser en tour de hanche. Face à un adversaire plus jeune, Brazil dégaine son arme secrète : ses Coco Butts, sa marque de fabrique. Cela lui permet de l’emporter alors qu’O’Hannon semble ne digérer sa défaite qu’à moitié, voulant visiblement en remettre en couche et seulement découragé par un regard du mythique Brazil.
MATCH 2 : LOUIS CYR W/FREDDIE BLASSIE VS PETE MCKAY (04:32)
VAINQUEUR : LOUIS CYR
PRISE DE FINITION : BRISE-ÉPAULE
APPRÉCIATION : SQUASH SATISFAISANT
Annoncé en tant qu’homme fort originaire du Yukon au Canada, Louis Cyr arbore une coiffe de trappeur et est en réalité originaire du Québec. Sa gimmick est celle d’un vrai « strongman » du début du XXe siècle qui s’appelait également Louis Cyr. Managé par l’éternel « salaud » Freddie Blassie, Cyr affronte Pete McKay, un catcheur qui ouvre plus tard dans sa carrière son école de catch : Lower East Side Wrestling School à New York.
Cyr s’impose naturellement grâce à sa force brute et repousse les quelques assauts de McKay avec autorité. C’est essentiellement un squash et Cyr n’éprouve aucune compassion pour son adversaire. On reste sur du catch brut de décoffrage, malgré l’effort d’une superbe Saito Suplex exécutée par Cyr. Il l’emporte en moins de cinq minutes avec un Shoulderbreaker. « Classy » se met à invectiver l’arbitre ce qui permet à Cyr d’asséner à nouveau un brise-épaule à son adversaire déjà défait.
– Culminant à plus de 2 mètres de hauteur, « Big Cat » Ernie Ladd est ce soir coiffé d’un chapeau de cow-boy et est accueilli par McMahon pour une interview, sous les sifflets du public. Après avoir aboyé sur la foule afin qu’elle se taise, Ladd annonce vouloir régler ses comptes avec Dominic DeNucci et Bobo Brazil, qu’il ne respecte aucunement. Surtout, Ladd désire se mesurer à Sammartino et l’humilier. Agressant ensuite verbalement McMahon qui n’a rien demandé, Ladd fait forte impression et s’impose comme une menace sérieuse.
MATCH 3 : « BIG CAT » ERNIE LADD VS TITO TORRES & SYLVANO SOUSA (04:48)
VAINQUEUR(S) : ERNIE LADD
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU
APPRÉCIATION : C’EST SI MAUVAIS QUE ÇA EN DEVIENT PRESQUE COMIQUE
Quelques secondes à peine après son virulent entretien avec McMahon, Ladd monte sur le ring et se mesure comme prévu à deux adversaires, un duo composé de Tito Torres, catcheur de la WWWF pendant près de quatre décennies et Sylvano Sousa, catcheur de New Jersey sur lequel j’ai peu d’informations à renseigner. Ladd est annoncé de Houston au Texas. Ancien joueur de l’AFL, celui qu’on surnomme « Big Cat » est considéré comme l’un des plus grands « Wrestling Villains » des années 1960-1970.
En situation de handicap, Ladd n’éprouve aucune difficulté. Il place d’emblée ses deux adversaires dans une double prise de l’ours, une manœuvre impressionnante de la part du « Big Cat ». Ernie contrôle son match avec des coups lents mais puissants et démontre un méthodisme plutôt intéressant. Envoyé à l’extérieur, Torres nous gratifie d’une façon hilarante de se jeter à travers les cordes. C’est brouillon et Ladd s’en sort avec une descente du genou, l’arbitre réalisant le tombé alors qu’il porte la prise, du jamais vu !
MATCH 4 : LOUIS CERDAN & TONY PARISI VS BARON MIKEL SCICLUNA & VINCENTE POMETTI (06:03)
VAINQUEURS : LOUIS CERDAN & TONY PARISI
PRISE DE FINITION : ELBOW DROP
INDICATEUR : * ¾
Fiers détenteurs des ceintures par équipe de la World Wide Wrestling Federation, Louis Cerdan et Tony Parisi se mesurent ce soir à un tandem pas ordinaire composé du grand Baron Mikel Scicluna, alors âgé de presque cinquante ans, et de Vincente Pometti, un catcheur sur lequel j’ai peu d’informations à fournir.
Jolie exhibition pour Cerdan et Parisi qui s’amusent et offrent une jolie démonstration de catch par équipe. On note l’agréable présence d’un peu de catch à la française qu’on retrouve dans l’arsenal de Cerdan. Scicluna n’est plus tout jeune et Pometti est tout simplement invisible. Pour autant, on s’amuse à voir Cerdan et Parisi tourner leurs adversaires en bourrique. L’arbitre tire un moment le bras de Parisi qui s’accroche alors déjà à la barbe de Pometti, ce qui lui fait encore plus mal ! Parisi et Cerdan l’emportent facilement avec une descente du coude et solidifient de fait leur règne en tant que Champions par équipe de la WWWF.
MATCH 5 : CRUSHER BLACKWELL & BUGSY MCGRAW W/FREDDIE BLASSIE & GRAND WIZARD OF WRESTLING VS KEVIN SULLIVAN & FRANCISCO FLORES (05:38)
VAINQUEURS : CRUSHER BLACKWELL & BUGSY MCGRAW
PRISE DE FINITION : COUNT OUT
INDICATEUR : * ¾
Peut-on faire une équipe plus catchesque que cette association composée de l’énorme Crusher Blackwell et de Bugsy McGraw ? Le tout managé par « Classy » Freddie Blassie et Grand Wizard of Wrestling ? Pour ce dernier combat, ce tandem de choc se mesure à Kevin Sullivan, plus connu en tant que gourou sataniste du côté de la World Championship Wrestling, au sein des Three Faces of Fear et du Dungeon of Doom. Son partenaire est Francisco Flores, annoncé en tant que Champion du Mexique.
Tout jeune, Sullivan se heurte à la puissance de Blackwell et à la force de McGraw lorsqu’il porte ses coups de poing. Flores est un peu transparent et s’illustre surtout en fin de rencontre. Le combat s’intensifie entre McGraw et Sullivan, qui est envoyé en contrebas. Sa jambe reste coincée entre les cordes et Flores tente bien que mal de repousser les interventions du Wizard et de Blassie, avec qui il menace d’échanger des coups ! Flores se fait toutefois compter à l’extérieur du ring et l’arbitre n’a d’autre choix que de lever les bras de Blackwell et de McGraw, au grand dam du public du Fieldhouse de Hamburg.
Émission assez sympathique, sans pour autant être un immanquable. On regrette peut-être l’absence de gros noms, malgré la présence du « Big Cat » Ernie Ladd et de Bobo Brazil, futurs membres du Hall of Fame de cette promotion. Les cinq matches proposés sont plutôt variés, on passe du squash pur et simple à une petite compétition en équipes purement catchesque. On ne peut que saluer l’initiative d’offrir du temps d’écran à de tels personnages comme « Classy » Freddie Blassie, Captain’ Lou Albano ou encore The Grand Wizard of Wrestling.
Nathan Maingneur