ALL STAR WRESTLING #14

ALL STAR WRESTLING #14

06/05/1978

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon, qu’on connaît alors en tant que présentateur et commentateur, nous retrouve depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce All Star Wrestling.

Avant d’entamer notre premier match, McMahon nous présente avec une certaine fierté une entrevue, réalisée en amont de l’enregistrement de l’émission avec « American Dream » Dusty Rhodes. À huis-clos, Dusty est assis aux côtés de McMahon, portant des lunettes d’aviateur et un chapeau de cow-boy. Dusty Rhodes nous offre ici l’une de ses plus belles promos. Voici pour vous un extrait de sa réflexion :

« When I was a kid growing up, I did have a dream, you know […] My dream is every little child’s dream, every person’s dream that ever wanted to be anything. That’s the American Dream […] I just thank God that people like yourself come out to see the American Dream, because when I was growing up, I sure didn’t think 265 pounds of blue-eyed soul would captivate a country like I have. The people drive me ».

Dusty Rhodes

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated


MATCH 1 : LARRY ZBYSZKO & HAYSTACKS CALHOUN VS MOOSE MONROE & BILL DIXON (06:29)

VAINQUEURS : LARRY ZBYSZKO & HAYSTACKS CALHOUN

PRISE DE FINITION : SHOULDERBLOCK

INDICATEUR : * ¾


Quelle association que celle composée de Larry Zbyszko et du gargantuesque Haystacks Calhoun, figure du gentil paysan de l’Arkansas, extrêmement apprécié des foules nord-américaines. Ensemble, ce formidable tandem se mesure à une paire plutôt atypique et c’est peu dire. Frank « Moose » Monroe est un catcheur d’origine canadienne, qui a fait ses preuves du côté des territoires de Porto Rico et du Japon, s’illustrant notamment à la All Japan Pro Wrestling face à the Great Kojika. Monroe s’allie ce soir avec Bill Dixon, jobber du circuit américain à la coupe afro.

Zbyszko commence face à l’imposant et poilu canadien qui n’a rien à envier à un certain George Steele. Un tag avec Calhoun nous offre cette confrontation inévitable entre ces deux gros gabarits, les yeux médusés du public étant rivés sur ce face à face mammouth. En dépit des évidents problèmes de mobilité de Calhoun, Zbyszko fait tout le travail et ensemble, réussissent à envoyer leurs adversaires l’un dans l’autre. Larry l’emporte pour son équipe après avoir projeté Dixon dans ce véritable mur de briques qu’est alors Calhoun, au terme d’un petit match relativement sympathique.


– En costume orange flashy, « Classy » Freddie Blassie se tient auprès de Vince McMahon et est accompagné de son protégé, Spiros Arion. Dans son style habituel, Blassie aboie sur tout ce qui cligne de l’œil et se vante de vivre une vie grandiose, faite d’argent, de belles voitures et de costumes de luxe. McMahon questionne alors son amitié avec son protégé, ce à quoi Blassie a évidemment réponse et réplique qu’il est plus proche d’Arion qu’il le serait d’un frère.


MATCH 2 : SPIROS ARION W/FREDDIE BLASSIE VS GENE CRESPO (04:12)

VAINQUEUR : SPIROS ARION

PRISE DE FINITION : GREEK BACKBREAKER

APPRÉCIATION : ARION FAIT PLUTÔT FORTE IMPRESSION


Faisant suite à sa promo (plutôt celle de son manager en l’occurrence) Spiros Arion, qui est alors toujours dans la course à l’or de Backlund, est sur le ring, prêt à malmener un autre pauvre gars. L’heureux élu est un dénommé Gene Crespo, sur lequel je n’ai quasiment rien à dire si ce n’est qu’il fut un temps jobber sur le circuit américain.

Arion est plus agressif que d’habitude et ne retient pas ses coups face à une cible démunie. Il lui porte un brise-nuque, une prise plutôt inédite compte-tenu de l’époque et l’étrangle à plusieurs reprises. À coups de pied et de genou, Arion impose sa marque et défait l’un des coins, arrachant la protection en mousse et laissant à nu l’arceau métallique du coin. Il lui éclate la tête contre le métal et a de la chance de ne pas être disqualifié. Il l’emporte ensuite en le secouant comme une poupée de chiffon avec son Greek Backbreaker, ressortant plutôt dominant de ce squash brutal.


MATCH 3 : S.D JONES VS TANK PATTON (06:34)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT OUT

INDICATEUR : * ½


Originaire d’Antigua-et-Barbuda dans l’archipel des Caraïbes, S.D Jones est un nom qui revient souvent lorsqu’on évoque ces célèbres jobbers de la Golden Era. En action ce soir en solo, Jones se frotte à un certain Tank Patton, en référence au char de guerre Patton, d’après le nom de George Patton, général de l’armée américaine de la Seconde Guerre mondiale. Casque de GI sur la tête, Patton est originaire de Kansas City et a évolué au sein du territoire du Tennessee et de la Southwest Championship Wrestling de San Antonio, Texas.

McMahon précise que Patton est toujours invaincu à All Star Wrestling et celui-ci se fait un temps repousser par Jones. Ce dernier a la tête dure et son adversaire s’en rend compte à ses dépens, croyant que c’est sa coudière qui pose problème. Il l’enlève mais rien n’y fait, c’est donc la tête de Jones qui est aussi solide qu’un roc. Séché par un coup de genou, Jones dérouille et subit une prise de l’ours de Patton. Il s’en sort et enchaîne avec un saut chassé et des coups de tête. Les deux hommes continuent de se battre à l’extérieur du ring et s’échangent des coups de poing. Ils seront ensuite comptés par l’arbitre, faisant de ce match un nul.


MATCH 4 : « HIGH CHIEF » PETER MAIVIA VS JOE TURCO (07:59)

VAINQUEUR : PETER MAIVIA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

INDICATEUR : * ¾


Pour notre dernier combat, « High Chief » Peter Maivia est sur le ring, signant quelques autographes. Figure appréciée du public, le guerrier samoan au cœur d’or se mesure ce soir à un farouche compétiteur du nom de Joe Turco, jobber d’origine sicilienne a la moustache d’aristocrate italien.

Maivia est tout sourire et s’amuse avec son adversaire qui devient fou. Un aspect comique est instantanément instauré, une pratique courante des matches d’All Star Wrestling. On sourit en écoutant les cris de douleur d’un Turco suppliant, face à un Maivia qui plie sa jambe dans tous les sens. Lorsque Turco se hisse pour s’en sortir, Maivia lui enfonce son doigt dans l’œil, ne manquant pas de déclencher des rires dans l’auditoire. Le samoan l’emporte d’une manière drastiquement autoritaire, éclatant Turco avec un brise-dos impressionnant, porté à la manière d’un Billy Robinson. Petite anecdote, Vince McMahon nous offre à cet effet son premier « What a Maneuver ! »


Fort d’une carte variée et atypique, ce All Star Wrestling est une petite pépite pour tous les curieux et nostalgiques de cette période. Attention toutefois, l’aspect in-ring n’est pas à son tout meilleur, mais on peut s’en passer. On note l’apparition de personnages tels que Moose Monroe où encore Tank Patton. « High Chief » Peter Maivia, toujours souriant et enjoué, semble être à l’aise dans son rôle. C’est d’ailleurs lors de ce combat qu’un certain Vince McMahon prononce pour la première fois son célébrissime « What a Maneuver ! » On apprécie également ce petit match par équipe quelque peu disproportionné, voyant le duo de Larry Zbyszko et d’Haystacks Calhoun l’emporter, ce dernier faisant office de remplaçant pour Tony Garea. Et pourtant, en dépit de tout cela, c’est une interview qui s’inscrit comme le point d’ancrage de ce programme, à mettre au crédit d’un Dusty Rhodes impérial, à la fois intime et immensément inspirant. Bien plus qu’une simple promo, c’est avant tout la naissance de l’American Dream, l’une des figures les plus appréciées, charismatiques et influentes de l’histoire de notre sport-spectacle préféré.

Nathan Maingneur

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