ALL STAR WRESTLING #25

ALL STAR WRESTLING #25

07/10/1978

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, Vince McMahon nous retrouve en cette soirée d’octobre 1978 pour cet épisode de All Star Wrestling.

Un timbre de voix inimitable, Joe McHugh précise comme à l’accoutumée que l’émission de ce soir est sous l’étroite surveillance de la Commission Athlétique d’État, présidée par Howard McCall et son directeur exécutif, Francis Walker. Nick Santoro, délégué officiel de la Commission, est en compagnie du Dr. John Woods et de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch nord-américain seront Dick Woehrle et Al Wascz.


MATCH 1 : IVAN KOLOFF W/LOU ALBANO VS S.D JONES (03:08)

VAINQUEUR : IVAN KOLOFF

PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY

APPRÉCIATION : TOUJOURS AUSSI SOLIDE. KOLOFF RESTE UNE MENACE


L’Ours Russe, qui semble-il n’a pas remporté l’or de Bob Backlund (où peut-être pas encore, faute d’informations à ce sujet) se tient sur le ring et provoque le public américain en portant un t-shirt au motif de l’URSS. Inutile de préciser que se targuer d’être un soviétique sur le sol américain en pleine Guerre Froide n’est pas forcément apprécié par tout le monde. Ivan Koloff est accompagné d’un Lou Albano en forme et affronte ce soir S.D Jones, prêt à renvoyer Koloff en Russie !

Ivan Koloff

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

On commence par un test de force, que Jones brise avec un saut chassé ! Assis par Jones sur la troisième corde, Koloff dégaine un vicieux coup de genou qui couche l’antillais. C’est le tournant du match, qui permet à Koloff d’être ultra dominant et d’étrangler son adversaire au sol, faisant fi des avertissements de l’arbitre. Sur une charge du désespoir, Jones s’empale sur le genou de Koloff qui le finit ensuite avec une descente du genou brutale. Ivan Koloff remporte donc ce match et continue à battre vos catcheurs préférés.


MATCH 2 : « CRAZY » LUKE GRAHAM W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS DAVE DARROW (05:54)

VAINQUEUR : LUKE GRAHAM

PRISE DE FINITION : DDT

INDICATEUR : *


Affublé du coloré Grand Wizard of Wrestling, « Crazy » Luke Graham paraît toujours aussi fou. Ce soir, Graham se frotte à un piètre challenge, en la personne de Dave Darrow, jobber du circuit qui n’a, disons-le nous, aucune chance.

Au contraire d’un Dino Bravo qui s’améliore, c’est semble-il de pire en pire pour « Crazy Luke » qui fait état d’un catch soporifique. Luke étrangle son adversaire pour ce qui semble être une éternité. Puis, Graham nous gratifie des pires surpassements que j’ai pu voir jusqu’ici (d’un point de vue esthétique). De nouveau en collier arrière, on ne sait trop ce que Graham compte faire. Il choisit alors de se laisser retomber en arrière, emmenant son adversaire avec lui et le plantant littéralement en une espèce de… DDT ? En tout cas, cela suffit pour le tombé, mais pas pour Graham qui continue de s’en prendre à ce pauvre gars.


– De retour aux abords du ring, Vince McMahon interviewe Graham et son manager. McMahon commence par pointer du doigt l’accoutrement ridicule du Wizard. Dans un style purement déjanté, Graham se met ensuite à grogner lorsque Vince tente de lui poser une question. Wizard mentionne que Graham souhaite affronter Backlund, comme près des trois quarts du vestiaire. « Crazy » Luke affirme qu’il serait même prêt à se battre avec son demi-frère s’il le fallait, en la personne de Billy Graham (demi-frère en kayfabe, aucun lien de parenté entre ces deux) Pour cette interview, le terme « Unorthodox » n’a jamais autant eu sa place. Quel étrange entretien.


MATCH 3 : DOMINIC DENUCCI VS VICTOR RIVERA W/FREDDIE BLASSIE (06:27)

VAINQUEUR : VICTOR RIVERA

PRISE DE FINITION : COUNT OUT

INDICATEUR : ** ½


Victor Rivera est accompagné par son manager « Classy » Freddie Blassie et attend dans l’un des coins du ring. Ce soir, celui qu’on annonce de Philadelphie en Pennsylvanie se mesure à un gros poisson, en la personne de Dominic DeNucci, vétérans des rings originaire de Venise en Italie. C’est un test pour Rivera qui a tout a gagner à s’imposer face à une telle figure.

Et c’est plutôt mal parti. L’italien donne le ton et surprend son adversaire avec un surpassement et une série de Armdrag. Rivera reprend son souffle et réussit toutefois à affaiblir Dominic en lui écrasant la tête dans le coin. Porté par une foule énergique, DeNucci revient et offre de la résistance au portoricain, emmené en planchette japonaise alors qu’il gagnait un test de force. La rencontre est plutôt compétitive, à l’avantage de chacun. Au sol suite à une collision, les deux se relèvent péniblement mais c’est Rivera qui est debout en premier et qui envoie Dominic par dessus les cordes avec un saut chassé. Ne parvenant pas à battre le compte de l’arbitre, DeNucci est disqualifié à l’extérieur et concède le match au protégé de Blassie. Rivera s’arroge donc une grosse victoire, par décompte toutefois, ce qui permet de ne pas trop endommager le momentum de Dominic, tout en offrant une crédibilité certaine au portoricain.


MATCH 4 : CRUSHER BLACKWELL VS JERRY RALPH & STEVE KING (04:27)

VAINQUEUR(S) : CRUSHER BLACKWELL

PRISE DE FINITION : FALLING HEADBUTT

APPRÉCIATION : IMPECCABLE CONSTRUCTION POUR BLACKWELL


The Grand Wizard of Wrestling rempile et emmène son poulain à l’allure de mastodonte au ring. Ce soir, Crusher Blackwell n’aura pas un, mais deux adversaires puisqu’il se mesure à un tandem (toujours peu convaincant) formé par Steve King, jobber originaire de Porto Rico et Jerry Ralph, plus connu du côté du territoire de Memphis et de la Continental Wrestling Association.

Qu’ils soient deux, quatre ou même huit, c’est du menu fretin pour l’immense Crusher Blackwell. Ce dernier les envoie l’un contre l’autre, jouant avec eux comme avec deux poupées de chiffon. King et Ralph reprennent vainement du poil de la bête, mais ne font pas plus de dégâts que deux moustiques un soir d’été humide. Blackwell se débarrasse de Ralph et retombe lourdement sur King pour l’emporter en moins de cinq minutes. Crusher Blackwell continue d’imposer sa marque. Impressionnant.


MATCH 5 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : DINO BRAVO, TONY GAREA & CHIEF JAY STRONGBOW VS SPIROS ARION & THE YUKON LUMBERJACKS (06:21)

VAINQUEURS : DINO BRAVO, TONY GAREA & CHIEF JAY STRONGBOW PAR DQ

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : ** ¾


Dans mon précédant article, j’affirmais que ce Six-Man Tag Match, annoncé en fin de programme, serait du même acabit que celui de la semaine dernière. Je m’étais peut-être trop avancé. Composé de Tony Garea, du fougueux Dino Bravo et d’un populaire Chief Jay Strongbow, ce trio a de la gueule. Les trois mousquetaires se mesurent ce soir à une redoutable association qui pourrait donner du fil à retordre. Pour un soir, Spiros Arion s’allie aux Yukon Lumberjacks, Eric et Pierre, toujours détenteurs des ceintures par équipe de la World Wide Wrestling Federation.

Dino débute en trombe et donne une petite leçon de catch à Eric, à coups de quelques Armdrag, très joliment exécutés (toutefois pas au niveau de ceux d’un Steamboat où d’un Jack Brisco) Encore une fois, ceux qui trichent sont… les chouchous du public ! En effet et plus d’une fois, on se passe le relais librement, sans que l’arbitre ne dise quoi que ce soit. Et lorsque ce sont les heels qui s’y tentent, l’arbitre Dick Woehrle (pour lequel j’éprouve d’ailleurs de plus en plus de sympathie) est impartial, c’est le monde à l’envers ! Face à Pierre, Dino se sort admirablement d’un test de force et Strongbow entre pour son petit moment habituel de transe, réussissant à mettre Pierre dans son Sleeper Hold. Tout le long du match, on sent une tension qui s’intensifie de plus en plus et dès lors, des interventions de toutes parts commencent à rendre la tâche difficile à un arbitre qui tente de maintenir l’ordre. Une intervention de trop, lorsque Bravo portait son Airplane Spin, force l’arbitre à faire sonner la cloche. C’est la bagarre, on se bat aux quatre coins du ring. McHugh annonce que l’arbitre a disqualifié Arion et les bûcherons, offrant la victoire à ce sacré trio de catcheurs.


Proposant quatre matches sur cinq où se sont imposés des heels de la pire espèce, ce All Star Wrestling bascule donc du côté sombre de la force. Ivan Koloff maintient sa place de heel détesté tandis qu’un certain Crusher Blackwell pourrait tout doucement s’installer en tant que prétendant légitime. Si ce n’est pour cette promo démente d’un Luke Graham complètement fêlé, son squash serait passé inaperçu, sans doute en raison de sa médiocrité relative. Le grand gagnant du soir est sans conteste Victor Rivera qui signe ici une victoire de prestige, certes par décompte, mais tout de même, face au vétéran Dominic DeNucci. On conclut traditionnellement, avec un Six-Man Tag de bonne facture, opposant trois catcheurs adorés du public et trois figures haïes. Le tout pèse un certain poids, de chaque côté du ring et on poursuit inéluctablement avec cette idée de vouloir conclure sur une note positive, une recette inchangée mais qui fonctionne pourtant tellement bien.

Nathan Maingneur

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