ALL STAR WRESTLING #22

ALL STAR WRESTLING #22

09/09/1978

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Comme d’habitude, notre hôte et commentateur n’est autre que Vince McMahon, qui nous présente les grands traits de ce programme All Star Wrestling depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. McMahon précise que la tête d’affiche du soir est de taille et c’est peu dire, puisqu’il s’agit d’André le Géant !

Joe McHugh s’affaire aux différentes présentations et nous précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, présidée par Howard McCall et son directeur exécutif Francis Walker. Nick Santoro, délégué en chef de la Commission, est aux abords du ring, quelque peu chambré par « Classy » et en compagnie de Mike Mittman à la cloche et du Dr. John Woods. Les arbitres sont ce soir Dick Kroll et Dick Woehrle.


MATCH 1 : SPIROS ARION W/FREDDIE BLASSIE VS FRANKIE WILLIAMS (07:32)

VAINQUEUR : SPIROS ARION

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

INDICATEUR : ¾ *


L’introduction n’est même pas achevée que « Classy » Freddie Blassie souhaite déjà en découdre avec le personnel présent aux abords du ring. Son protégé de longue date, « Iron Greek » Spiros Arion se mesure ce soir à Frankie Williams, roi et saint-patron de tous les jobbers, pour ce re-match.

Arion semble obsédé par l’idée d’étrangler Williams, qui étouffe de longues minutes alors qu’un arbitre impuissant ne peut se faire entendre. Le grec assène un brise-nuque dans ce qui s’apparente au même type de punition que reçoivent ses adversaires depuis des mois. Au microphone de McMahon, Blassie indique que Williams est Champion de Porto Rico. Et pourquoi pas. Ce dernier l’a peut-être entendu, ce qui expliquerait son regain soudain d’énergie, rapidement coupé dans son élan par un Arion de toute façon supérieur et qui l’emporte avec son brise-dos. C’était long, beaucoup trop long.


MATCH 2 : DINO BRAVO VS BARON MIKEL SCICLUNA (05:28)

VAINQUEUR : DINO BRAVO

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ

INDICATEUR : *


Continuant à gravir les échelons, Dino Bravo est ce soir en action et se mesure à un compétiteur endurci. Il s’agit du grisâtre Baron Mikel Scicluna qu’on connaît de l’île de Malte, portant à cet effet une longue cape rouge brodée des armoiries de sa terre natale. Bravo aurait tout à gagner d’une victoire face à Scicluna, alors que l’inverse… pas vraiment.

Trop peu précautionneux, Bravo se laisse submerger par Scicluna et ses méthodes toujours aussi peu honorables. Celui-ci affaiblit ensuite le canadien avec de lourds coups dans l’arrière du crâne, jusqu’à ce que Dino entame une séquence de retour portée par… presque personne. Avec un Knee Lift, Bravo reprend du poil de la bête et envoie le maltais s’écraser tête première dans le coin, l’emportant ensuite grâce à une série de sauts chassés. Le résultat était prévisible et quant à Bravo, c’est dommage puisque la sauce ne prend toujours pas.


– Quelques secondes à peine suivant sa victoire, Bravo accepte de répondre à quelques questions de McMahon. À bout de souffle et transpirant, Dino semble toutefois motivé et nous partage sa routine sportive qui lui permet ensuite d’être efficace sur le ring. Voilà donc son secret. Plus sérieusement, Dino semble faire preuve d’une certaine volonté de s’élever parmi les meilleurs. À voir, même si j’ai ce triste pressentiment que tous ces efforts furent en vain.


MATCH 3 : ANDRÉ LE GÉANT VS JOSÉ ESTRADA & TONY RUSSO (03:04)

VAINQUEUR(S) : ANDRÉ LE GÉANT

PRISE DE FINITION : SIT-OUT SPLASH

APPRÉCIATION : VÉRITABLE ATTRACTION POPULAIRE, ANDRÉ EST À PART 


À cette époque, une telle tête d’affiche était simplement imbattable. André le Géant rejoint le ring, affublé de son large sourire et soutenu par un public à la fois admiratif et fasciné par les proportions hors-normes de cette montagne humaine. La Huitième Merveille du Monde, fierté nationale si peu reconnue est annoncée de Grenoble, dans les Alpes et se frotte ce soir à un piètre duo de jobbers, composé du portoricain José Estrada et de Tony Russo, catcheur d’origine italienne.

André le Géant, Chief Jay Strongbow et Rocky Johnson

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

C’est lors de ce genre de matches que l’on se rend pleinement compte de la taille que mesurait André. C’est tout bonnement impressionnant. Pour le match, on dirait davantage qu’André essaie de se débarrasser de deux moustiques un soir d’été humide. C’est un pur squash et lorsque l’un est éclaté par un écrasement, l’autre est attrapé en plein vol, comme si de rien n’était ! André n’a qu’à s’asseoir sur ce tas humain pour l’emporter, lui qui est et restera pour le reste de sa carrière une exceptionnelle attraction derrière laquelle se cachait un cœur d’or et un être sensible.


MATCH 4 : CRUSHER BLACKWELL W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (05:50)

VAINQUEUR : CRUSHER BLACKWELL

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : IMPRESSIONNANT. BLACKWELL EST SUR UNE EXCELLENTE LANCÉE


Accompagné du Grand Wizard of Wrestling, légendaire manager des années 1970 et du début des années 1980, Crusher Blackwell est un mur de briques. Face à ce terrible défi, Steve King, d’origine portoricaine, est un jobber également connu sous le sobriquet de Chief Cherokee sur le circuit nord-américain.

Détonnant avec sa puissance, Crusher s’emploie ici à plier et tordre le bras et les articulations de ce pauvre jobber dans n’importe quel sens possible et imaginable. Un brise-dos est un peu plus commun des habitudes d’un Blackwell qui joue ce soir avec le corps de son adversaire. Sur le tablier, Blackwell le hisse et l’emmène à l’autre bout du ring pour un Powerslam terrifiant. Une victoire de plus pour l’imposant « Mountain from Stone Mountain » qui continue sur son chemin de destruction.


MATCH 5 : LARRY ZBYSZKO & JIM RAY VS THE YUKON LUMBERJACKS (05:49)

VAINQUEURS : THE YUKON LUMBERJACKS

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : ANECDOTIQUE ET RELATIVEMENT ININTÉRESSANT


Eric et Pierre sont accompagnés du flibustier des rings en la personne du Captain’ Lou Albano et clôturent cet épisode d’All Star Wrestling. Les ceintures ne sont pas en jeu et les Yukon Lumberjacks se mesurent à un tandem plutôt cocasse composé d’un Larry Zbyszko toujours moustachu et de Jim Ray, jobber édenté qui remplace sans doute un Tony Garea où un Chief Jay Strongbow. Albano est déchaîné et tourne autour du ring comme une furie, l’arbitre ayant du mal à dégager ce malotru.

Zbyszko se frotte à Eric et ensemble, s’échangent quelques clés de bras. C’est étrangement technique, sans qu’aucun ne parvienne réellement à prendre l’avantage. Ray veut entrer mais Zbyszko lui dit d’attendre encore un peu. Finalement, Jim entre et se fait déboîter par Pierre qui l’emporte avec une descente du coude. Dommage. McMahon précise que le « Feature Match » de la semaine prochaine sera un Tag Team match où Bob Backlund fera de nouveau équipe avec High Chief Peter Maivia !


Oscillant entre intriguant et purement ennuyant, ce All Star Wrestling se doit d’être complètement débriefé afin de ne pas induire le lecteur en erreur. Certains matches pourraient être passés en accéléré, c’est le cas de celui de Dino Bravo où de Spiros Arion, en complète désuétude. La rencontre par équipe n’a rien d’exceptionnel non plus, voyant un Zbyszko se démener comme un beau diable pour que son fébrile partenaire se fasse éclater en moins d’une minute. Les Yukon Lumberjacks ont désormais réellement besoin d’un défi d’une tout autre envergure afin d’éviter que leur règne ne périclite. Un point positif est l’exposition offerte à Crusher Blackwell, qui devrait sans problème se hisser comme un prétendant légitime à la ceinture de Backlund. L’intérêt de la soirée réside dans ce court moment où le temps semble s’être arrêté, voyant à l’œuvre notre illustre Huitième Merveille du Monde, en la personne d’André le Géant, figure mythologique et immortelle de l’histoire de notre sport-spectacle préféré.

Nathan Maingneur

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