ALL STAR WRESTLING #24

ALL STAR WRESTLING #24

30/09/1978

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Fils du promoteur des territoires de New York et de Pennsylvanie et fondateur historique de la World Wide Wrestling Federation en la personne de Vincent J. McMahon, Vince McMahon est notre hôte et commente ce programme depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. McMahon nous informe des grandes lignes de cet épisode de All Star Wrestling alors qu’on commence par du Tag Team Wrestling !

Joe McHugh procède aux différentes présentations et précise s’il est besoin que le catch proposé ce soir est supervisé et sous la juridiction de la Commission Athlétique d’État, présidée par Howard McCall et son directeur exécutif, qui n’est autre que Francis Walker. Le délégué représentant de la Commission, Nick Santoro est aux abords du ring en compagnie du Dr. John Woods et de Mike Mittman à la cloche. Les arbitres sont ce soir Dick Woehrle et Al Wascz.


MATCH 1 : BOB BACKLUND & HIGH CHIEF PETER MAIVIA VS FRANK « MOOSE » MONROE & JOSÉ ESTRADA SR. (06:04)

VAINQUEURS : BOB BACKLUND & HIGH CHIEF PETER MAIVIA

PRISE DE FINITION : ATOMIC DROP

INDICATEUR : ** ½


Quel duo que celui formé par High Chief Peter Maivia, sensation internationale de cette fin d’année 1978 et Bob Backlund, actuel détenteur de la ceinture de Champion du Monde de la World Wide Wrestling Federation. Le tout est évidemment managé par l’un des plus grands, j’ai nommé « Golden Boy » Arnold Skaaland, manager de légende. Ce soir, ce tandem émérite se mesure à l’association de José Estrada, issu de la World Wrestling Council de Porto Rico et de Frank « Moose » Monroe, gros gabarit originaire des contrées canadiennes.

Flamboyant, Maivia est pourtant pris à partie par ses vicieux adversaires qui le martèlent de coups dans le coin. Le natif de l’île de Samoa s’en sort et tag avec un Backlund chaud bouillant qui enfourche Moose puis Estrada. De la triche du côté… des chouchous du public ! En effet, Backlund et Maivia se relaient dans le dos d’un arbitre qui laisse passer (un phénomène qu’on retrouve difficilement ailleurs) Le Champion est temporairement affaibli et s’ensuit une série de tags énergique, jusqu’à ce que Backlund hisse Estrada dans les airs, seulement pour l’écraser d’un Atomic Drop fatal. Backlund et Maivia l’emportent donc sans grande surprise, toujours invaincus en équipe, au grand bonheur de la foule et du Golden Boy.


MATCH 2 : BILLY THE KID VS COWBOY LANG (07:42)

VAINQUEUR : COWBOY LANG

PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN

INDICATEUR : ** ¾


À l’instar de l’épisode précédent, on retrouve nos célèbres catcheurs de petite taille pour une exhibition de Midget Wrestling ! Cette fois-ci, c’est au tour de Billy the Kid et de Cowboy Lang d’assurer le spectacle. Billy the Kid est l’un des premiers « lilliputiens » (terme historique et non péjoratif) à s’illustrer sur les rings de catch américains dans les années 1950, notamment associé à Sky Low Low, figure pionnière du genre. Cowboy Lang est également un nom plutôt reconnu du Midget Wrestling, reconnu toute sa carrière comme l’un des meilleurs catcheurs nains. À cette étrange équation, ajoutez-y Little Tokyo et Lord Littlebrook et vous avez l’essentiel du Midget Wrestling old-school nord-américain des années 1970-1980.

Billy the Kid

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Au-delà du caractère purement divertissant de la chose, Billy et Lang sont d’excellents catcheurs et le démontrent par un début de rencontre compétitif. Un côté Comedy Wrestling s’immisce rapidement dans l’action lorsque Billy, cadenassé dans une Full Nelson, s’en sort d’une manière inédite : ce dernier s’élance et attrape l’arbitre en Headcissors ! Lang lâche la prise et Billy s’écrase à plat ventre au tapis, sous les rires des spectateurs. Visiblement embarrassé par cette mascarade, Billy donne un coup de pied au postérieur de l’arbitre Dick Woehrle, qui joue un rôle essentiel dans cette représentation. Lang domine et envoie des coups de poing, supposément ouverts, dans le dos de l’officiel. Emmenant son adversaire en Airplane Spin, Lang tourne, tourne et tourne… et a le tournis ! Faisant nonchalamment retomber Billy, Cowboy Lang est également groggy et retombe, inerte, sur The Kid. L’arbitre compte et Lang l’emporte donc, un peu malgré lui, au terme d’une remarquable représentation de ce genre si méconnu et pourtant si riche et atypique.


– Aux abords du ring, Vince McMahon questionne Victor Rivera, accompagné par son nouveau manager, Freddie Blassie. On se doutait, au vu du brutal revirement d’attitude du portoricain, que quelque chose se tramait. D’ordinaire plutôt humble, Rivera s’autoproclame ce soir le roi et le meilleur catcheur au monde. Aboyant sur tout ce qui bouge, Blassie fait le tour du vestiaire et remarque qu’il n’y a personne de bon qui ne soit pas dans son écurie. Rivera passe un message en espagnol pour les téléspectateurs de Porto Rico en disant qu’il compte bel et bien grimper dans les hautes sphères de la World Wide Wrestling Federation.


MATCH 3 : VICTOR RIVERA W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE CAGLE (02:05)

VAINQUEUR : VICTOR RIVERA

PRISE DE FINITION : BUTTERFLY SUPLEX

APPRÉCIATION : RIVERA CONTINUE DE S’IMPOSER. JUSQU’OÙ ?


Quelques secondes suivant son entretien avec McMahon, Victor Rivera est prêt à montrer de quoi il est capable. Face au portoricain se dresse un certain Steve Cagle, qui s’est apparemment remis de son passage à tabac de la semaine dernière, des mains d’Ivan Koloff. Rivera est quant à lui toujours invaincu depuis son retour et fera tout pour le rester encore longtemps.

Agressif, Rivera n’épargne pas ce pauvre jobber en l’éclatant à plusieurs reprises dans un coin non-protégé (la protection en mousse étant tombée, pas de quoi s’inquiéter, Rivera est un gentil garçon) Cagle n’a aucune chance et se fait éclater au sol par une Butterfly Suplex. Intéressant de voir où ira Rivera, désormais sous la houlette de ce sacré Freddie Blassie.


MATCH 4 : DINO BRAVO VS. TONY RUSSO (03:51)

VAINQUEUR : DINO BRAVO

PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN

APPRÉCIATION : C’EST UN PEU MIEUX. TOUJOURS PAS ÇA


Annoncé comme « Exciting » par McHugh, Dino Bravo n’a pourtant d’excitant que le nom. Bravo se frotte à l’italien Tony Russo dans un match dont on connaît déjà le résultat. Russo n’est pas une menace crédible et ne devrait rien apporter à Dino en cas de victoire.

À défaut d’emballer la foule, Dino semble toutefois s’améliorer de semaine en semaine, enfin un signe positif. Bravo contrôle le match en s’accrochant à l’épaule de Russo. Ce dernier revient et s’offre un petit passage offensif. Ce n’est pas un problème pour Dino qui revient avec un saut chassé avant de l’emmener en Airplane Spin. Dino Bravo l’emporte donc et continue de stagner dans les eaux troubles de la World Wide Wrestling Federation.


MATCH 5 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : LARRY ZBYSZKO, TONY GAREA & DOMINIC DENUCCI VS PAUL VACHON, BARON MIKEL SCICLUNA & STAN STASIAK (07:55)

VAINQUEURS : LARRY ZBYSZKO, TONY GAREA & DOMINIC DENUCCI

PRISE DE FINITION : SURPASSEMENT

INDICATEUR : * ¾


Que de beau monde pour ce Main Event ! La recette est inchangée et typique de l’époque. C’est une histoire de gentils contre méchants et si tout se passe bien, on termine sur une victoire des gentils gars. Un premier trio se compose de Tony Garea et du moustachu Larry Zbyszko, ce soir associés au populaire Dominic DeNucci. Attention toutefois, puisqu’en face des trois mousquetaires se dresse un trio de sales types. Paul « Butcher » Vachon, Mikel Scicluna et Stan « The Man » Stasiak, ancien Champion du Monde, font équipe.

L’italien Dominic débute face à un Stasiak en pleine désuétude, dommage pour un catcheur de son acabit. Cependant, c’est bien DeNucci qui se fait prendre à partie dans le mauvais coin. Les heels jouent un triple jeu et réussissent dans le même temps à isoler Dominic de ses partenaires, à distraire l’arbitre et à se passer le tag illégalement. Le tout alors que ses compères tentent d’entrer, eux de manière légale, mais en sont empêchés par l’arbitre qui refuse, car ne voyant pas le tag ! Dominic contourne cette véritable entreprise et passe le relais à un Zbyszko remonté. Garea entre à son tour et se débarrasse de Stasiak, travaillant ensuite avec Larry qui envoie Vachon dans un surpassement de Garea. Lourdement envoyé au sol, Vachon ne se dégage pas et les babyfaces s’arrogent une victoire prévisible, les heels rentrant au vestiaire la queue entre les jambes.


Offrant une tête d’affiche quasi imbattable et un programme intéressant, All Star Wrestling continue d’être un bon produit et chaque match mérite qu’on s’y attarde. Bien que Dino Bravo ne réussisse pas à capter l’attention des foules, il semblerait que ce dernier s’améliore de semaine en semaine, c’est plutôt positif. On s’en doutait et nos doutes se sont avérés : Freddie Blassie était donc bel et bien derrière ce soudain revirement d’attitude de Victor Rivera, désormais pleinement en heel. À voir si Rivera saura imposer sa marque, au risque de se noyer dans un bassin où nagent déjà toute une pléthore de heels. Le Main Event n’a quant à lui pas excédé nos attentes, c’est classique, rien de plus ni de moins. Un autre de ces matches à six possédant une affiche similaire est d’ailleurs prévu dans une semaine et ne devrait pas franchement différer de celui-ci. On peut noter l’excellente prestation de Billy the Kid et de Cowboy Lang qui ont assuré le spectacle, offrant au public un superbe regard sur le Midget Wrestling. Enfin, Bob Backlund et Peter Maivia continuent avec brio leur parcours en équipe, sous la houlette de Skaaland. C’est beau, presque trop beau. Une trahison serait-elle au programme ?

Nathan Maingneur 

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