ALL STAR WRESTLING #50

ALL STAR WRESTLING #50

25/08/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Inspiré de Heart of Darkness, œuvre de Joseph Conrad, Apocalypse Now dépeint une guerre du Vietnam brutale, amère et injuste. Ce succès planétaire est porté à l’écran par un Marlon Brando impeccable, le tout dirigé par un Francis Ford Coppola au sommet de son art.

Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent ce programme All Star Wrestling d’août 1979, toujours enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

Gary Michael Cappetta s’enquiert des présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction des officiels de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman à la cloche est en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront Gilberto Roman, John Stanley, Mario Savoldi et Dick Woehrle.


MATCH 1 : PAT PATTERSON W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JOHNNY RIVERA (05:27)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH D’UN PATTERSON AUX MULTIPLES TALENTS


Toujours détenteur du North American Championship, Pat Patterson est toujours affublé du « Manager of the Champions », The Grand Wizard of Wrestling, machiavélique membre du Unholy Trio. Patterson se frotte ce soir à Johnny Rivera, catcheur originaire des terres de Porto Rico, plus connu sur ce territoire en tant qu’Invader III, catchant dans des tag matches endiablés et connu pour son sanglant affrontement face à « Raging Bull » Manny Fernandez.

Portant l’esprit « Portorican Wrestling », Johnny s’impose momentanément face à un Patterson pantois. Ce dernier se reprend et peut dérouler son catch, mélange de technique et de rudesse propre au style de catch franco-canadien qu’on retrouve dans des promotions telles que Grand Prix Wrestling. C’est sur ses dégagements que Rivera impressionne, faisant état d’une souplesse remarquable. Le « Puertorican Fire » est à nouveau à l’œuvre, voyant Patterson passer sur le tablier du ring, un geste propre aux codes du heel. De retour, Patterson parvient à placer un Airplane Spin suivi d’une descente du genou du haut des cordes, un enchaînement qui suffit pour Patterson qui aura donné de sa personne lors de ce petit match pas désagréable.


MATCH 2 : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN VS PAUL FIGUEROA (03:12)

VAINQUEUR : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN

PRISE DE FINITION : ELBOW SMASH

APPRÉCIATION : SQUASH CONCLUANT MAIS UN PEU BROUILLON


Absent des abords du ring, « Classy » Freddie Blassie se fait remarquer par sa non-présence ! Protégé de longue date du « Fashion Plate of Wrestling », The Great Hussein of Iran est ce soir en action, rencontrant à cet effet Paul Figueroa, jobber de son état qui catche sporadiquement sur ce territoire entre 1972 et 1980.

Hussein part pour une petite promo dans sa langue natale, s’attirant une heat facile du public, se calquant sur le modèle de l’étranger hostile, couplé au contexte politique fragile de l’Iran et de ses rapports de force tendus avec les États-Unis. C’est lui qui agresse ce pauvre Figueroa en l’étranglant avec son keffieh. L’iranien nous démontre ensuite ses capacités techniques en enchaînant plusieurs souplesses au détriment d’un Figueroa totalement impuissant. Envoyé à l’extérieur du ring, ce dernier nous offre un selling hilarant lorsqu’il est projeté dans les escaliers en bois. De retour sur le ring, Hussein termine ce pauvre gars en utilisant la corne de sa botte comme une arme. The Great Hussein s’empare à nouveau du microphone et s’adresse directement à Backlund et Sammartino qui ne cessent donc jamais de se faire insulter et provoquer !


– Aux côtés de McMahon, Ted DiBiase et Steve Travis répondent à quelques questions précédant leur match à six face aux Valiant Brothers. Toujours fier de sa récompense en tant que débutant de l’année, Travis adresse sa gratitude quant à son utilisation sur ce territoire. DiBiase s’exprime pour la première fois suite à la perte de sa ceinture nord-américaine, faisant entendre que sa défaite n’est pas propre. Ce dernier souhaite retenter sa chance et pourquoi pas directement face à Pat Patterson. Travis sous-entend toutefois que DiBiase et lui-même sont en ligne de mire pour l’or par équipe. Travis semble enfin s’être dégoté un partenaire au long terme, espérons qu’ils s’approchent encore plus près des ceintures des Valiant Brothers.


MATCH 3 : TED DIBIASE, STEVE TRAVIS & S.D JONES VS THE VALIANT BROTHERS W/CPT. LOU ALBANO (12:34)

VAINQUEURS : THE VALIANT BROTHERS

PRISE DE FINITION : CHOC DANS LE COIN

INDICATEUR : **


Dans la foulée de leur entretien, Steve Travis et Ted DiBiase s’associent ce soir au populaire S.D Jones pour une affiche de catch à six. Face à ce trio de choc, ce sont nos Champions par équipe de la World Wrestling Federation, toujours managés par ce filou de Lou Albano. « Lucious » Johnny, « Handsome » Jimmy et « Gentleman » Jerry Valiant qui font leur entrée, se pavanant et exhibant un style aussi décontracté qu’arrogant. La plupart du temps, ce genre d’affiche plaît à la foule, friande de rencontres à plusieurs où s’enchaînent tags et autres péripéties.

Les premiers échanges sont tendus, DiBiase et « Lucious » Johnny se cherchent et se testent l’un et l’autre dans un effort de « Mat Wrestling ». Un tag à Jerry d’un côté permet de passer le relais à S.D de l’autre. Ce dernier prouve qu’il a la tête dure, ne ressentant pas les coups de poing de Jerry. Le rythme de la rencontre s’emballe lorsqu’entre Jimmy, pris en porte-à-faux dans le mauvais coin. Comme prévu, le public est impliqué et donne de la voix. Pour une fois, c’est au tour des Valiant Brothers d’être tournés en ridicule et de subir un catch déloyal. En effet, Johnny est maintenu au sol par Travis en Wristlock tandis que toute distraction est bonne à prendre pour que les tags et interventions se multiplient. Offusqué par ce scénario, Albano ira se plaindre auprès de McMahon et de Sammartino. Ce cas de figure, où le heel peut être mis en déroute par le babyface, est propre à ce territoire et pourrait gêner un puriste amateur d’autres promotions où ce genre d’écriture n’existe pas. La scène tend à s’allonger, jusqu’à ce qu’entre Jones, distributeur humain de coups de tête. Emporté dans son élan, Jones charge Jimmy mais celui-ci se retire in-extremis et voit Jones s’écraser de plein fouet dans le coin. Sonné, ce dernier ne se dégage pas d’un compte de trois un peu brusque, voyant les Valiant Brothers tirer leur épingle du jeu, comme à leur habitude. Espérons que DiBiase et Travis sauront se mettre en route de l’or par équipe.


MATCH 4 : NIKOLAÏ VOLKOFF W/FREDDIE BLASSIE VS JOE MASCARA (04:53)

VAINQUEUR : NIKOLAÏ VOLKOFF

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL D’UN VOLKOFF SUR-PUISSANT


Josip Hrvoje Peruzovic, où Nikolaï Volkoff de son nom de ring, combat ce soir en solo, cette fois-ci accompagné de « Classy » Freddie Blassie qui préfère apparemment le croate à l’iranien. Cette montagne de muscles européenne se mesure ce soir à Joe Mascara, talent d’origine hispanique qui catche sporadiquement entre 1979 et 1980 sur ce territoire.

Brut de décoffrage, Volkoff déboulonne ce pauvre gars qui n’a rien demandé. En parallèle de ce match à sens unique, ça frictionne entre Volkoff et un arbitre qui se bat pour que règne l’ordre. La punition reprends de plus belle et comme si ça ne suffisait pas, Blassie y va de ses coups de canne, évidemment sans que l’officiel ne le notifie. Volkoff l’emporte facilement grâce à son brise-dos, d’abord hissé en Military Press, écrasant ensuite les vertèbres de Mascara sur son genou.


– Aux abords du ring, McMahon est impressionné par le physique de colosse de Volkoff et lui demande pourquoi tricher lorsqu’on possède un tel gabarit. Comme d’habitude, Volkoff rétorque dans un anglais approximatif qu’il fait ce qu’il veut et qu’il gagne comme il veut. Grande gueule dans l’éternel, Blassie met en garde Backlund et Sammartino de la puissance de son protégé.


MATCH 5 : IVAN PUTSKI VS JOHNNY RODZ (03:40)

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH, UN PEU TROP COURT PEUT-ÊTRE


C’est presque une habitude, on conclut ce All Star Wrestling tout en « Polish Power ! » En effet, Ivan Putski catche dans ce dernier match face à Johnny Rodz, redoutable compétiteur et futur grand entraîneur de Brooklyn, New York.

Au son de la cloche, celui qu’on surnomme « Unpredictable » se jette sur Putski, lui brisant d’emblée sa garde. Putski revient avec un collier de tête et décoche quelques coups de poing qui font tituber Rodz. Un contre permet à nouveau au polonais de cadenasser Rodz dans un collier arrière, ce dernier nous offrant des expressions faciales édifiantes. Pour s’en sortir, « The Fire Brand from the Bronx » mord sur l’épaule de Putski. Ce dernier ne se laisse pas faire longtemps et le sèche avec son Polish Hammer, coup de marteau sur-puissant du polonais.


En cette fin de mois d’août 1979, ce programme All Star Wrestling continue d’offrir, pour n’importe quel passionné curieux, quelques points intéressants, d’autres un peu moins. Ivan Putski s’impose en clôture de carte face à Johnny Rodz dans un match trop court, l’affiche aurait pu donner beaucoup plus que ces trois insuffisantes minutes. Du côté des heels, The Great Hussein et Nikolaï Volkoff ne bougent pas et continuent de pulvériser le peu de compétition qu’on leur envoie. À moins d’un mois d’une fusion des deux ceintures continentales qui verra naître la ceinture Intercontinentale, Pat Patterson s’illustre au terme d’un bon petit match, affichant un selling et un catch plutôt agréable à regarder. Le point le plus intéressant de ce programme est toutefois la formation d’une association entre Steve Travis et Ted DiBiase, on l’espère au long terme. Ensemble sur l’attraction de ce All Star Wrestling, à savoir ce Six-Man Tag face aux Valiant Brothers, on peut s’en réjouir puisque c’est la première fois que le temps réglementaire est repoussé à 15 minutes au lieu de 10. Toutefois, la fin de match n’a pas été concluante, un peu trop brusque. On peut toutefois rappeler l’importance des managers à cette période, qui sont les trois noms du Unholy Trio, The Grand Wizard of Wrestling, « Classy » Freddie Blassie et Captain’ Lou Albano, artisans du succès de nombre de grands noms de l’histoire du catch nord-américain.

Nathan Maingneur

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