ALL STAR WRESTLING #59

ALL STAR WRESTLING #59

08/12/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré au sein du Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, cet épisode d’All Star Wrestling nous est présenté par Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino.

Joe McHugh est de retour et remplace son collègue Gary Cappetta. McHugh précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction et supervision de la Commission Athlétique d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Dr. John Woods est en ringside, en compagnie de Mike Mittman à la cloche. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI VS JOHNY RODZ & PETE DOHERTY (08:22)

VAINQUEURS : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ

INDICATEUR : **


Ce soir associé à l’ex-partenaire de son ex-partenaire, Pete Doherty nous gratifie à nouveau de sa présence, s’associant à « Unpredictable » Johnny Rodz. Celui qu’on connaît en tant que Pete Dougherty ou encore sous le costume du Golden Terror est un catcheur édenté qui occupe à cette époque un rôle de jobber et ceci sur l’ensemble de sa carrière, s’étalant entre 1970 et 1990. Quant au « Fire Brand from the Bronx », Rodz stagne toujours en eaux troubles, lui qui mérite tellement plus. Ce soir, ce tandem se mesure au duo de choc composé de Tito Santana et d’Ivan Putski, qui font leur entrée sous les acclamations du public. Une cohorte de fans attendent les Champions par équipe, espérant sans doute recevoir un autographe de leurs héros.

Santana commence face à Johnny, une opposition qui pourrait faire des étincelles, compte-tenu du talent de ces deux athlètes. Voyant son collègue pris à partie dans le mauvais coin, Putski intervient en montrant le poing. Sur le ring, le polonais se déchaîne sur Rodz, repassant ensuite le tag à Santana. Ce dernier essuie un peu les plâtres mais rien d’inquiétant. Tito passe à un cheveu de l’emporter avec un Sunset Flip. Temporairement mis en difficulté par ses antagonistes, Santana parvient toutefois à passer le tag à un Putski chaud bouillant, lassé de ronger son frein sur le tablier du ring. Putski est une mitrailleuse et place Doherty dans une prise de l’ours. Ensuite projeté dans les cordes, celui qu’on surnomme « Duke of Dorchester » se mange un saut chassé de plein fouet de la part de Tito, ne pouvant ensuite logiquement relever l’épaule. C’est intéressant de noter qu’on ne compte pas uniquement sur l’overness significative d’un Ivan Putski et de son Polish Hammer, voyant ici Tito Santana être mis sous le feu des projecteurs.


MATCH 2 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JOHNNY RIVERA (06:05)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

INDICATEUR : * ½


Affublé du Grand Wizard of Wrestling, celui que McHugh décrit comme l’un des hommes les plus forts du monde (et non plus the World’s Strongest Man comme c’était le cas avec Gary Cappetta) est sur le ring. Il s’agit de Ken Patera, ancien haltérophile olympique et médaillé d’or des Pan American Games de 1971 qui subit les sifflets moqueurs du public lorsqu’il retire son ample combinaison blanche, aidé par Ernie Roth. Ce soir, Patera se mesure au portoricain Johnny Rivera, à ne pas sous-estimer pour ses capacités sur un ring de catch.

Johnny croit s’en sortir en maintenant Patera dans un collier de tête. En dépit de la cadence du mouvement, Patera ne sent rien et l’élève dans les airs, pour le jeter ensuite à l’autre bout du ring, preuve s’il fallait de la force du natif du Portland, dans l’Oregon. Une fois de plus, le côté « Portorican Wrestling » de Rivera lui permet de mettre Patera en difficulté, désormais à genou et implorant. Encore une fois, Patera s’en démène et couche le portoricain avec un coup de la corde à linge. Motivé par les conseils de son manager, Patera choisit d’en finir et place Johnny dans sa Swinging Full Nelson, ce dernier n’ayant d’autre option que de jeter l’éponge, l’arbitre stoppant le match sans même vérifier l’état du portoricain.


– Suivant cette impressionnante démonstration, Patera et son manager sont reçus au micro de Bruno Sammartino. Ce dernier questionne le sorcier des rings à propos des techniques de son poulain, ce à quoi Roth répond que Patera montre juste quel genre d’homme il est ! Patera s’empare du microphone et demande alors au public de se taire, une initiative évidemment reçue par encore plus de bruit. Ken Patera précise qu’il est le numéro 1 et qu’il représente un danger pour quiconque irait le défier, y incluant même Sammartino.


MATCH 3 : HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRANK WILLIAMS (01:57)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : L’HISTOIRE S’ÉCRIT ET HOGAN EST IMPRESSIONNANT


Saint-Patron de tous les jobbers du circuit nord-américain, Frank Williams est sur le ring et se tient comme d’habitude, prêt à morfler. Accompagné par « Classy » Freddie Blassie et vêtu d’une longue cape dorée, cette silhouette plutôt familière qui se présente ce soir au Hamburg Fieldhouse est annoncée de Venice Beach en Californie. Cet homme n’est autre qu’Hulk Hogan, qui effectue ce soir ses débuts sur l’antenne de cet épisode d’All Star Wrestling. Fort d’un parcours sur le territoire de Floride entre 1977 et 1979, Hogan est une signature intéressante, directement suggérée à Vincent J. McMahon par Terry Funk.

Hulk Hogan

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Face à l’imposant Hogan, Williams n’est qu’une poupée de chiffon, balancé d’un bout à l’autre du ring. McMahon semble déjà sous le charme de ce physique de titan, tandis que Sammartino se questionne sur les habiletés techniques du poulain de Blassie. Tiens donc. Suivant un enfourchement, Hogan enchaîne et place donc sa toute première descente de la cuisse, qui n’est alors pas encore sa prise de finition. Hulk Hogan l’emporte ensuite avec une prise de l’ours, impressionnant pour sa première victoire sur ce programme.


– Est-ce réellement nécessaire de présenter Hulk Hogan ? On le sait, Hogan n’en restera pas à son coup d’essai et poursuit sur ce territoire jusqu’en 1980, faisant sensation face à André le Géant à Showdown at Shea. Fort d’un rôle majeur en tant que Thunderlips dans Rocky III, Hogan s’offre un court interlude au sein de l’AWA entre 1981 et 1983, années cruciales qui voient notamment l’émergence du Hogan qui ira dominer toute une génération. Désormais catapulté au rang d’attraction mondiale et gagnant en popularité de manière exponentielle, Hogan est sacré en 1984 dans l’enceinte du Madison Square Garden, point de fondation de sa Hulkamania, véritable phénomène transcendant du succès de la Golden Era. Son couronnement est également le coup de grâce ultime du triomphe de Vince McMahon et de la World Wrestling Federation, incarné par ce Main Event de proportions presque mythologiques à WrestleMania III en 1987. Icône d’une génération, Hogan secoue l’univers qu’il domine alors en rejoignant la World Championship Wrestling en 1994, promotion concurrente et rivale de la World Wrestling Federation. Membre fondateur du nWo, Hogan balaye son personnage « Hulkamania » et embrasse les traits d’Hollwood Hogan, avec tout autant de succès. Hogan est intronisé dans le Hall of Fame de la WWE en 2005. Aujourd’hui, Hulk Hogan continue de nous gratifier d’apparitions sporadiques, bien que son légendaire héritage fut bouleversé par une tirade raciste impardonnable et largement médiatisée, ternissant à jamais sa mythique image, celle de l’icône culturelle de toute une ère, de tout un chapitre de l’histoire de ce sport-spectacle.


MATCH 4 : JOSÉ ESTRADA VS LARRY ZBYSZKO (06:49)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : BACK SUPLEX

INDICATEUR : ** ¼


José Estrada, ancien partenaire par équipe de « Unpredictable » Johnny Rodz, est sur le ring, prêt à se battre. Ancien détenteur du défunt Junior Heavyweight Championship, concédé à Tatsumi Fujinami en 1978 et tête d’affiche de la World Wrestling Council de Porto Rico, Estrada se mesure ce soir à l’unique élève de Bruno Sammartino, en la personne de Larry Zbyszko. Ce dernier ne cesse d’enchaîner les performances plus éclectiques les unes des autres et ce, depuis son retour sur ce territoire.

Feignant d’entrer en contact avec Larry, Estrada s’impose pourtant avec des coups d’une précision terrible. Mention d’ailleurs au catch d’Estrada, ce soir particulièrement affuté, surtout couplé au selling ahurissant de Zbyszko. Ce dernier s’en sort, faisant preuve d’une résistance notable. Pris dans un Abdominal Stretch, on se dit alors que c’en est terminé pour Estrada, mais celui-ci s’en sort intelligemment en tour de hanches. Toutefois, c’est bien Larry qui tire son épingle du jeu, réussissant à river les épaules de son adversaire au sol avec une souplesse arrière, maintenue en ponté. Je m’avance peut-être un peu, mais si c’est là une façon de construire Zbyszko comme un réel challenger pour Sammartino, c’est le début d’une construction plus qu’intéressante.


MATCH 5 : TONY ATLAS VS JOHN CALLAHAN (03:12)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

APPRÉCIATION : PHYSIQUEMENT IMPRESSIONNANT, UN PEU MOINS SUR LE RING


Pour le dernier match de cet épisode, « Big » John Callahan est sur le ring, totalement inconnu au bataillon. En face de Callahan se dresse une silhouette inconnue du Hamburg Fieldhouse. Connu des foules de Championship Wrestling, où il fit ses débuts en octobre 1979, Tony Atlas se présente en effet pour la première fois à All Star Wrestling. Débutant sur les rings de la Georgia Championship Wrestling à l’âge de 18 ans, Atlas s’est forgé une solide réputation sur les territoires du Sud, battant notamment Ken Patera pour son Mid-Atlantic Heavyweight Championship en 1978.

Tony Atlas

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Affichant un physique hors-normes, Atlas en impose et n’a aucune difficulté à se démener de quelques maladroits contacts de Callahan. Comme pour Hogan, McMahon semble être tombé sous le charme de la musculature démesurée d’Atlas. Ce dernier n’est pas irréprochable pour autant, ne jouissant pas d’une mobilité et d’une fluidité remarquable. Toutefois, Callahan n’est que du menu fretin pour Atlas qui l’emporte avec un coup de tête, s’accrochant une première victoire sur ce programme.


– Ancien bodybuilder et haltérophile de renom, Atlas ira poursuivre sa carrière sur les rings de catch, principalement ceux de la World Wrestling Federation, catchant de manière irrégulière jusqu’en 1991. Tony Atlas s’est également illustré à la AWA lors d’un court séjour en 1984, puis à la World Class Championship Wrestling, entre 1986 et 1988. Toutefois, c’est aux côtés de son partenaire Rocky Johnson qu’Atlas connu le plus fier succès de sa carrière, devenant avec Johnson les premiers Champions par équipe noirs-américains de l’histoire du catch professionnel, un moment passé pour la postérité. Tony Atlas fut intronisé au Hall of Fame de la WWE en 2006 et apparaît ensuite de manière sporadique en tant que manager au sein de Extreme Championship Wrestling, entre 2008 et 2010.


Par où commencer ? Cet épisode d’All Star Wrestling en date du 8 décembre 1979 est une petite pépite, à conserver bien précieusement dans vos archives d’histoire du catch. Déjà, le beau catch fut au rendez-vous, je parle de celui de Tito Santana et d’Ivan Putski, resplendissants en Tag Team. De retour après une courte pause, Ken Patera continue d’impressionner et se dresse petit à petit en tant que sérieux prétendant à l’or mondial de Bob Backlund. Quant à Larry Zbyszko, également de retour après un court séjour au Japon et sur d’autres territoires, son prochain défi d’envergure pourrait bel et bien être une confrontation avec son maître, nul autre que Bruno Sammartino. À voir comment le « casus belli » pourrait se décider, mais ce qui est sûr, c’est que ce retour en forme n’est pas dénué d’intérêts. Tony Atlas fit ce soir ses débuts sur cette antenne, des débuts qui je l’espère, amèneront à quelque chose de sérieux. Toutefois, ce All Star Wrestling du 8 décembre 1979 fut le théâtre des premiers pas d’un certain Hulk Hogan, qui a et c’est peu dire, laissé son emprunte sur ce sport-spectacle, une emprunte omniprésente et indélébile.

Nathan Maingneur

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