ALL STAR WRESTLING #61

ALL STAR WRESTLING #61

29/12/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

À l’occasion de notre dernier All Star Wrestling de l’année 1979, Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino nous ouvrent ce programme de catch nord-américain. À noter que bien que la datation chronologique indique que ce programme suit le dernier événement au Madison Square Garden, ce n’est pas le cas puisqu’il fut enregistré en amont pour être ensuite diffusé.

Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales et précise que le catch proposé ce soir sera sous le contrôle et la juridiction des officiels de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman à la cloche, tandis que les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : LARRY ZBYSZKO VS PETE DOHERTY (05:44)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : BACK SUPLEX

APPRÉCIATION : PAS FRANCHEMENT IMPRESSIONNANT


En guise d’ouverture, Larry Zbyszko, unique élève de Bruno Sammartino originaire de Pittsburgh en Pennsylvanie, se tient dans l’un des coins. Une cohorte de jeunes spectateurs s’entassent aux abords du ring, espérant recevoir un autographe de Larry, ce qui en dit long sur sa popularité. De l’autre côté du ring, on retrouve Pete Doherty, ou Dougherty c’est selon, catcheur édenté également connu en tant que Duke of Dorchester et Golden Terror.

Bien que Doherty essaie de gifler Larry, c’est bien lui qui se prend une claque ! Technicien dans l’art, Zbyszko n’a aucune difficulté à emmener Doherty au sol, le maintenant par les jambes. Momentanément de retour, Doherty assène des coups de genou à Larry, en vain puisque ce dernier l’emprisonne à nouveau, jouant sans grand intérêt avec ses articulations. Doherty s’en sort avec un collier de tête mais Zbyszko l’élève et l’écrase en arrière, ce qui suffit pour le tombé. Doherty nous a habitué a de meilleures prestations tandis que Larry Zbyszko n’a pas eu l’air d’être l’expert de technicité in-ring tel qu’on nous le présente depuis des mois.


MATCH 2 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS DAN PATRICK (05:46)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

APPRÉCIATION : BON SQUASH DE LA PART DE KEN PATERA


Ancien haltérophile et bodybuilder de renom, Ken Patera est cité par McHugh comme l’homme le plus fort du monde. Bien qu’il ne soit peut-être pas le porteur officiel de ce titre, Patera est sans doute l’un des hommes forts les plus puissants de son époque. Accompagné d’Ernie Roth, ou Grand Wizard of Wrestling, Patera se mesure ce soir à Dan Patrick, frêle compétiteur qui fait pâle figure face à la musculature ciselée de son défi du soir.

Suite à ce que Roth l’ai aidé à retirer son ample combinaison bleue, floquée de son nom et des anneaux olympiques de Pierre de Coubertin, Patera décide de s’échauffer, enchaînant une série de « Jumping Jacks » et de pompes claquées. Fin prêt, Patera déboulonne tout simplement ce pauvre gars, dans ce qui se présente déjà comme une démonstration de force à sens unique. Une prise de l’ours et on croit que c’en est terminé pour Patrick, mais celui-ci résiste, peut-être plus inconsciemment que consciemment. Patera l’emporte ensuite avec sa Swinging Full Nelson, prise de force impressionnante dont personne n’a encore pu se dégager.


– Reçus au microphone par Bruno Sammartino, nos détenteurs des ceintures par équipe de la promotion, Ivan Putski et Tito Santana, arborent toujours les ceintures au cuir rouge. En effet, comme je l’ai dit plus haut, ce programme est antérieur au programme du Garden, où l’on vit le début des ceintures au cuir bleu. Bruno leur demande s’ils seraient prêts à changer leur routine sportive pour faire face à de plus gros gabarits, tels les Wild Samoans, que Sammartino qualifie d’hommes préhistoriques. Putski admet qu’il serait enclin à solidifier son entraînement face à des noms tels que Patera ou Hogan et affirme ensuite que chaque équipe possède un point faible et qu’ils le trouveront chez les poulains d’Albano.


MATCH 3 : « COWBOY » BOBBY DUNCUM W/CPT. LOU ALBANO VS BEN ORTIZ (05:13)

VAINQUEUR : BOBBY DUNCUM

PRISE DE FINITION : BULLDOG

APPRÉCIATION : PLUTÔT FADE ET MOU


À quelques jours seulement de son affrontement face à Bob Backlund au Madison Square Garden (se soldant d’ailleurs par une cuisante défaite), celui qu’on surnomme « Cowboy » et qu’on annonce d’Austin au Texas, se présente accompagné par un Captain’ Lou Albano torse nu. Bobby Duncum s’échauffe ce soir face à Ben Ortiz, catcheur d’origine portoricaine, essentiellement reconnu en tant que jobber sur le circuit nord-américain.

Moins agressif que d’habitude, Duncum immobilise ce pauvre Ortiz, alors qu’Albano vante les mérites de son poulain au microphone de McMahon et Sammartino. Sans aucune difficulté, Duncum l’emporte poussivement en un peu plus de cinq minutes avec son Running Bulldog ; prise consistant à ce que Duncum s’élance avec élan, accroché à la tête de son souffre-douleur, l’emmenant s’écraser face première au tapis.


MATCH 4 : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI VS JOHN BUFORD & DAVEY O’HANNON (06:51)

VAINQUEURS : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE LA PART DES CHAMPIONS


À quelques jours (chronologiquement) d’une défense de championnat relativement concluante au Madison Square Garden, Tito Santana et Ivan Putski sont désormais sur ce ring. Équipe de circonstances, Putski représente en effet la force brute tandis que Santana incarne plutôt l’aspect aérien de ce duo de choc. Les Champions se mesurent ce soir à une maigre opposition, composée de John Buford et de l’irlandais Davey O’Hannon, qu’on a plus aperçu ici depuis quelques temps.

L’irlandais se laisse surprendre par un tour de hanches et une série d’Armdrag de la part de Tito. Techniquement dominant, Santana passe le relais à Putski, qui se laisse momentanément prendre à partie, mais ne manque pas de faire s’entrechoquer les têtes de Buford et de Davey. Ce dernier est ce soir plutôt divertissant et offre de sa personne pour faire honneur aux Champions. De retour, Santana se fait un peu submerger et passe le hot tag à un Putski chaud bouillant, qui démonte tout ce qui bouge. La recette est la même mais fonctionne toujours si bien. Sur le ring, c’est bien Buford qui succombe au Polish Hammer du polonais, voyant Santana et Putski s’arroger une petite victoire d’échauffement, à quelques jours de leur combat au Garden.


– À nouveau reçus au microphone par Bruno Sammartino, les Champions ont droit à quelques mots de plus à propos de leurs futurs prétendants. Ces derniers et c’est officiel, seront les Wild Samoans de Lou Albano. Quant à l’interview en elle-même, c’est à peu près la même chose que tout à l’heure, Putski terminant toutefois en défiant Lou Albano de se pointer ici et maintenant !


MATCH 5 : TONY ATLAS VS KEVIN HUGHES (02:52)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : SOUPLESSE ARRIÈRE

APPRÉCIATION : ATLAS FAIT CE QU’IL PEUT FACE À UN PIÈTRE ADVERSAIRE


En guise de conclusion de ce programme, nous retrouvons Tony Atlas, récemment débarqué sur ce territoire en cette fin d’année 1979. Annoncé de Roanoke en Virginie, Atlas est vêtu d’un long peignoir rouge. Et lorsqu’il le retire, c’est pour afficher une musculature de dieu grec. Ce soir, Atlas se mesure à un certain Kevin Hughes, également connu en tant que Butcher Hughes.

On peut déjà faire un comparatif entre ces deux physiques, que tout oppose. Atlas est impressionnant alors que Hughes… beaucoup moins. Sur le ring, Atlas n’a aucune difficulté à maîtriser ce pauvre gars totalement inexpérimenté, pourtant apparement entraîné par Killer Kowalski. Démontrant même quelques aspects techniques, Atlas l’emporte ensuite avec une souplesse arrière, au terme d’un match à sens unique de moins de trois minutes.


Pour ce dernier aperçu de l’année 1979, ce programme All Star Wrestling est cruellement en dessous du niveau de ses dernières émissions. En effet, à quelques jours d’une carte au Madison Square Garden que j’ai déjà commenté sur ce site, cet épisode n’offre rien de transcendant, tout simplement une série d’échauffements pour ceux qui combattront au Garden. Bobby Duncum n’ira donc pas plus loin, tandis que l’heure de Ken Patera n’est pas encore arrivée, on l’espère pour 1980. De son côté, Larry Zbyszko continue de gagner, cette fois-ci sans réel panache. L’un des points forts notables réside dans la présence des Champions par équipe, surtout que de nouveaux prétendants se sont formés. Les Wild Samoans de Lou Albano sont en effet après l’or de Santana et de Putski, on espère que cela aboutira dans les prochaines semaines.

Au-delà d’en terminer avec l’année 1979, j’en ai également terminé avec les années 1970, qui furent pour moi une formidable et enrichissante découverte, que j’aimerais volontiers compléter à partir de visionnages d’autres territoires. Cette décennie fut essentiellement marquée par la fin d’une ère, l’ère Sammartino. Pour la discipline, les années 1970 furent plus que jamais le point de départ d’une transition vers un aspect orienté divertissement, ce qui prendra plus tard le nom de « Sports-Entertainment ». Quant à 1979, ce fut une année bien plus riche et intéressante que ne le fut 1978. J’ai peu vu du règne de Bob Backlund, qui connut une phase plutôt mouvementée, notamment en cette fin d’année avec Antonio Inoki. Face à l’essor de jeunes recrues, un tel règne pourrait servir de tremplin immédiat à quiconque le briserait. Année cruciale, j’irais jusqu’à dire charnière dans la fondation de ce que sera le boom du catch nord-américain des années 80, 1979 vit notamment les débuts de Ted DiBiase, Pat Patterson, Roddy Piper, the Iron Sheik, Tito Santana, Tony Atlas et Hulk Hogan. La liste est longue et préfigure déjà l’âge d’or de la discipline, incarné par le triomphe de la World Wrestling Federation sur les territoires de la National Wrestling Alliance.

Nathan Maingneur

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