ALL STAR WRESTLING #33

ALL STAR WRESTLING #33

20/01/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

En ce début d’année 1979, un super-héros incarné au cinéma par Christopher Reeve s’envole en même temps que les recettes du box-office et devient une icône culturelle américaine. Clark Kent, de son alter ego Superman est porté du Comic Book à l’écran par le réalisateur Richard Donner et connaît un succès planétaire.

On commence ce All Star Wrestling avec Vince McMahon et Bruno Sammartino qui commenteront ce programme depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Petit saut en arrière d’une semaine seulement, nous débutons cette émission par un match en date du 13 janvier 1979. Joe McHugh s’enquiert des présentations et précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroite surveillance de la Commission d’État, présidée par Howard McCall et son directeur exécutif, Francis Walker. Le représentant délégué de la Commission, Nick Santoro est aux abords du ring en compagnie du Dr. George Zahorian et de Mike Mittmann à la cloche. L’arbitre de ce premier match sera Dick Kroll.


MATCH 1 : STEVE TRAVIS VS BARON MIKEL SCICLUNA (08:06)

VAINQUEUR : STEVE TRAVIS

PRISE DE FINITION : CRUCIFIX PIN

INDICATEUR : * ¾


Pour ce petit retour en arrière, Baron Mikel Scicluna est en action et porte toujours sa longue cape brodée des armoiries royales maltaises. En 1976, Scicluna s’inscrit dans l’histoire en étant de la partie lors de cette célèbre altercation entre Gorilla Monsoon et Muhammad Ali à Philadelphie, en amont du face à face mythique entre Ali et Antonio Inoki à Tokyo, précurseur du Mixed Martial Arts en tant que discipline à part entière. Scicluna se mesure ce soir à un certain Steve Travis, un temps promu comme le débutant le plus prometteur de son époque. Travis s’est illustré sur les rings nord-américains de 1976 à 1984.

D’un point de vue purement technique, Travis s’en sort et garde confortablement Scicluna au sol. De retour avec de gros coups, le maltais s’impose par la force. Dès lors, celui-ci domine et repousse toute tentative du jeune Travis. Mais ce dernier se dégage inlassablement et donne du fil à retordre au Baron. Aux commentaires, Sammartino fait l’éloge de Travis, ce qui n’est pas rien. Peut-être trop suffisant, Scicluna se fait surprendre par un Crucifix Pin qui suffit pour Travis, qui l’emporte donc à la surprise de la foule toute entière et son adversaire, blanc comme un linge.


– Cette fois-ci, nous sommes bel et bien de retour à notre émission en date du 20 janvier 1979. McHugh s’occupe des présentations habituelles qui ne diffèrent pas des précédentes, inutile de les recopier ici.


MATCH 2 : THE VALIANT BROTHERS W/LOU ALBANO VS JOE MASCARA ET KEVIN VICTOR (04:12)

VAINQUEUR : THE VALIANT BROTHERS

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SUPERBE EXPOSITION POUR LES DÉBUTS DES VALIANT BROTHERS


Captain’ Lou Albano s’amène au ring, accompagné de sa dernière acquisition en date. « Lucious Johnny » et « Handsome » Jimmy Valiant s’avancent vers le ring en toute confiance. Arrogants, on retrouve du Gorgeous George et du Buddy Rogers dans l’attitude et la gestuelle des Valiant Brothers. Ces derniers font ce soir leurs débuts et se mesurent à un frêle tandem composé de Joe Mascara, d’origine portoricaine et de Kevin Victor, inconnu au bataillon.

Jimmy et Johnny donnent immédiatement le ton en affichant un catch par équipe redoutablement efficace. À mon humble opinion, Jimmy se démarque en embrassant pleinement sa gimmick de frimeur arrogant et un peu déjanté et pourrait pleinement passer en solo. Johnny est un peu plus large mais n’en est pas moins suffisant et l’emporte pour son équipe avec une descente du coude.


– Forts d’un premier succès, Johnny et Jimmy n’en ont pas terminé pour autant et continuent de passer ces jobbers à tabac. Aidés par la folie de leur manager, Johnny et Jimmy Valiant s’offrent de bons débuts. The Valiant Brothers se sont notamment illustrés en tandem à la World Wrestling Federation, jusqu’à ce que Johnny se retire de la scène in-ring et entame une carrière de manager. Surnommé « Boogie Woogie Man », Jimmy Valiant a connu ses plus grands succès sous l’étendard de la National Wrestling Alliance, participant du tout premier Starrcade en 1983 sous l’étiquette de Charlie Brown. « Lucious » Johnny Valiant est décédé en 2018 tandis que son frère continue toujours d’apparaître occasionnellement, à 77 ans au compteur. Les Valiant Brothers ont été intronisés en 1996 dans le Hall of Fame de la World Wrestling Federation.


MATCH 3 : IVAN PUTSKI VS TONY RUSSO (04:24)

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

APPRÉCIATION : PUTSKI RESTE UNE ATTRACTION À LUI SEUL


Annoncé de Cracovie en Pologne, celui qui ne cesse irrémédiablement de proclamer sa « Polish Power » s’offre une entrée sous les hourras du public. Ivan Putski nous gratifie ce soir de sa présence et reste un compétiteur extrêmement apprécié des foules américaines. Dans le coin opposé, c’est Tony Russo, d’origine sicilienne qui se mesure à Putski, sans grandes motivations.

Doté d’un physique et d’une gestuelle atypiques, Putski divertit et s’impose sans difficulté face à Russo. À coups de projections et de gros coups, c’est une promenade de santé pour le polonais. Aux commentaires, Sammartino est impressionné par la condition physique de Putski, un match entre ces deux serait évidemment une attraction gigantesque. Ivan se débarrasse de son piètre adversaire en lui portant son Polish Hammer et conclut au microphone de McHugh en souhaitant à toutes et tous un Joyeux Noël et de bonnes fêtes de fin d’année, une indication quant à l’enregistrement de ce match qui remonte sans doute au mois de décembre 1978.


– Aux abords du ring, McMahon accueille les Valiant Brothers et Albano pour quelques questions. Albano est déchaîné et défie Tony Garea et Larry Zbyszko, qui sont nos titulaires des ceintures par équipe, ayant battu les Yukon Lumberjacks au mois de novembre 1978. Arrogants, « Handsome » Jimmy et « Lucious » Johnny sont déterminés à s’arroger les ceintures.


MATCH 4 : DICK « BULLDOG » BROWER W/CPT. LOU ALBANO VS CHARLIE BROWN (01:57)

VAINQUEUR : DICK BROWER

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH ABSOLUMENT BRUTAL. 


Attention à ne pas commettre d’anachronisme puisqu’on passe d’un Charlie Brown à l’autre ! Ce n’est évidemment pas l’alter ego de Jimmy Valiant qu’on retrouve sur ce ring mais bien son homologue jobber. Effectuant son retour sur les rings de la World Wide Wrestling Federation, Dick Brower débarque en trombe, managé par Lou Albano. Annoncé de Toronto au Canada, celui qu’on surnomme « Bulldog » en raison de son agressivité s’est forgé un nom sous l’étendard de la Stampede Wrestling en 1961, puis du côté de Porto Rico en passant par les territoires de la National Wrestling Federation au début des années 1970.

"Bulldog" Brower

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Sur le ring, c’est une véritable boucherie. À presque 50 ans, Brower est encore capable de botter quelques culs et décime ce pauvre Charlie Brown. Lourdement envoyé sur une table, ce dernier se fait éclater le crâne à plusieurs reprises contre cette même table. Complètement déchaîné, Brower s’empare de l’escalier en bois qu’il relâche sans vergogne sur le dos de Brown ! L’arbitre ne le disqualifie pas (sans doute de peur d’éventuelles représailles) et l’emporte en moins de deux minutes avec une descente du genou. « Bulldog » revient en force et marque les esprits, s’adressant même à Sammartino, qui fut sans doute l’un de ses plus farouches adversaires. Brower prit sa retraite des rings au début des années 1980 et meurt en 1997.


MATCH 5 : GREG « HAMMER » VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS LOU PALAMOUCHI (04:40)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH RELATIVEMENT STIFF OU VALENTINE S’IMPOSE AVEC FORCE


Pour sa première apparition à All Star Wrestling, Greg Valentine est vêtu d’une superbe robe de ring pailletée. Également amateur d’accoutrements plus colorés les uns que les autres, The Grand Wizard of Wrestling est à ses côtés et compte sans aucun doute emmener son poulain vers une ceinture de Champion du Monde. De Seattle, Washington, celui qu’on ne surnomme pas encore « Hammer » s’échauffe ce soir face à Lou Palamouchi, dont je n’ai aucune information à son sujet.

Sur le visage de Valentine, difficile d’identifier une quelconque expression. Froid et méthodique, Greg déboulonne ce pauvre Palamouchi avec des coups d’une puissance terrible. L’affaire était pliée en une poignée de secondes mais Valentine prend son temps et un certain plaisir à punir ce pauvre gars. Il en termine en moins de cinq minutes avec une vicieuse descente du coude. Il ne fait nul doute que Valentine se dresse d’ores et déjà comme un sérieux prétendant à la ceinture de Bob Backlund, un affrontement entre ces deux remplirait à coup sûr de nombreuses salles.


MATCH 6 : TONY GAREA & LARRY ZBYSZKO VS JOHNNY RODZ & BULL MOLINO (09:32)

VAINQUEURS : TONY GAREA & LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH

INDICATEUR : **


Tony Garea et Larry Zbyszko portent fièrement les ceintures par équipe de la World Wide Wrestling Federation. En effet, le tandem s’est arrogé l’or en battant les Yukon Lumberjacks lors d’une édition de Championship Wrestling de novembre 1978. Garea et Zbyszko se frottent ce soir a un duo composé de Johnny Rodz et de Bull Molino. On retrouve mention de ce dernier dans quelques compte-rendus sur ces époques, sans doute en tant que jobber. C’est tout juste dommage que Rodz soit relégué à ce rôle, largement en dessous de ses capacités.

Pour commencer, Zbyszko et Rodz nous offrent une véritable petite exhibition de Mat Wrestling. Les échanges qui s’ensuivent sont prenants… jusqu’à ce qu’entre Molino, nettement moins efficace que son imprévisible partenaire. Garea entre, toujours sans grandes motivations et démontre toutefois avec Zbyszko l’efficacité de leur catch en tag. C’est parfois un poil brouillon mais ça fonctionne et la foule adore. Sammartino aux commentaires fait mention de l’impeccable travail de Rodz, ce soir particulièrement affuté. Les dernières minutes du match s’intensifient, voyant Zbyszko et Garea déployer toute l’étendue de leur catch par équipe. L’échange final voit le tout partir en une grosse bagarre rangée, Zbyszko et Garea déchaînant la foule. Le néo-zélandais attrape ce pauvre Molino dans un Abdominal Stretch, tandis que Zbyszko se démène a faire fuir Rodz à l’extérieur du ring. Bonne petite confirmation pour les Champions qui ont toutefois une pelletée de challengers dans leur dos.


1979 commence en beauté du côté de ce All Star Wrestling. The Valiant Brothers, « Handsome » Jimmy et « Lucious » Johnny se sont imposés avec style et se placent directement en prétendants légitimes des ceintures par équipe. Dans ce registre, les titulaires que sont Tony Garea et Larry Zbyszko ont montré de quoi leur tandem était capable dans notre Main Event. Ivan Putski nous gratifie de sa présence et conserve son statut d’attraction humaine. À près de 50 ans, « Bulldog » Brower revient en force et prouve à tout le monde qu’il peut encore botter quelques culs et c’est peu dire. C’est également le cas d’un Greg Valentine qui fait sa première apparition à All Star Wrestling, bénéficiant au passage d’une solide exposition qui devrait lui permettre de s’approcher du titre de Bob Backlund. La présence de ce dernier aurait ajouté ce plus à une émission déjà bien dense mais l’ombre qui plane au dessus de sa tête s’agrandit de semaine en semaine. De belles défenses de ceinture pourraient préparer le terrain pour un véritable tremblement de terre qui verrait Backlund céder sa ceinture. L’année commence fort et j’ai hâte de vous la faire découvrir !

Nathan Maingneur

Comments are closed.