ALL STAR WRESTLING #47
21/07/1979
Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent ce programme All Star Wrestling, toujours enregistré en tapings depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.
Gary Cappetta s’enquiert des présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous la juridiction de la Commission d’État, représentée en ringside par Nick Santoro. Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman, notre habituel gardien de la cloche. Les arbitres seront Gilberto Roman, Mario Savoldi et Dick Woehrle.
MATCH 1 : DICK « BULLDOG » BROWER W/CPT. LOU ALBANO VS MARK POLE (05:06)
VAINQUEUR : DICK BROWER
PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY
APPRÉCIATION : C’EST LE MOINS BON SQUASH DE BROWER
On le surnomme « One Man Riot Squad » et ce n’est pas pour rien. Dick « Bulldog » Brower s’avance au ring, toujours managé par ce filou de Lou Albano, vêtu d’une tenue appropriée à la chaleur de l’été. Ce soir, Brower se frotte à Mark Pole, catcheur originaire de Long Island qui fut notamment entraîné par Tony Altimore, moitié des Sicilians en compagnie de… Lou Albano !
Tel un bouledogue, Brower se jette sur un Pole décontenancé et lui fait passer un sale quart d’heure. À son âge, Brower n’est plus le plus frais du vestiaire mais sait se battre comme personne. Petit point intéressant : McMahon est dégoûté par le physique d’Albano, qualifié de « gras ». C’est une descente du genou du haut des cordes, directement dans l’abdomen de ce pauvre Pole, qui permet à « Bulldog » de l’emporter, s’arrogeant une victoire de plus, au terme d’un combat quelque peu brouillon.
MATCH 2 : IVAN PUTSKI & STEVE TRAVIS VS THE VALIANT BROTHERS W/CPT. LOU ALBANO (07:58)
VAINQUEURS : AUCUN
PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ
INDICATEUR : **
Toujours à la recherche de son partenaire particulier, Steve Travis pourrait bel et bien s’être déniché un sacré coéquipier. En effet, le débutant de l’année 1979 s’associe ce soir à Ivan Putski, fier représentant de ce qu’il appelle « Polish Power », cri de ralliement à sa cause et qui reste à cette époque une attraction populaire des plus appréciées de toutes classes et genres. Cette paire du tonnerre s’oppose aux Valiant Brothers, composés de « Lucious » Johnny et de « Gentleman » Jerry Valiant, qui ne remettent pas leurs ceintures en jeu. On note l’absence du Captain’ Lou Albano et de « Handsome » Jimmy Valiant, sans doute restés au vestiaire.
Voulant profiter de la présence de Putski dans son coin, Travis se fait toutefois prendre à partie, évidemment dans le dos de l’arbitre. À chaque fois que Travis semble s’en démener, un autre frangin Valiant l’empêche de rejoindre son partenaire. Alors que Jimmy s’avance vers le ring, Putski entre enfin et cogne sur tout ce qui bouge. Les mouches ont changé d’âne et c’est au tour des Valiant Brothers d’être mis en déroute, Jerry se faisant emprisonner dans une prise de l’ours de Putski ! Le tout dégénère et l’arbitre ne parvient pas à faire entendre son autorité et doit faire sonner la cloche, ce combat se soldant donc sur une double disqualification. Ce n’est pas terminé pour autant alors qu’on continue de se battre de part et d’autre à l’extérieur du ring. Travis et Putski poussent les Valiant Brothers en retraite et forment un beau duo qui pourrait offrir de bonnes choses.
– De retour auprès de McMahon, Johnny s’emporte et insulte Putski. Attention à toi Johnny… Lorsque Jimmy s’empare du micro, c’est du « Boogie Woogie Man » dans le texte, frime et arrogance au rendez-vous. Comme à son habitude, Jerry reste muet, sans doute une excuse pour combler un manque de charisme à l’oral. McMahon tente une fois de plus de semer le doute au sein des Valiant Brothers en questionnant le rôle d’Albano, qui avait déjà abandonné ses protégés suite à leur première défaite. Ce à quoi Jimmy réplique que les Valiant Brothers sont beaux, sentent et goûtent bon.
MATCH 3 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRANK WILLIAMS (07:21)
VAINQUEUR : GREG VALENTINE
PRISE DE FINITION : ELBOW SMASH
APPRÉCIATION : AUTORITAIRE ET BRUTAL COMME À SON HABITUDE
Cible des menaces de Chief Jay Strongbow à son encontre, Greg Valentine apparaît ce soir pour la première fois depuis le retour en grande forme de l’amérindien. Toujours affublé du Grand Wizard of Wrestling, orphelin d’un Champion depuis l’ultime défaite de son « Superstar » Billy Graham, Valentine est confiant et porte une robe richement ornée, reprenant les codes de figures telles que Buddy Rogers où Gorgeous George.
Aussi méthodique que sadique, Greg Valentine s’emploie éperdument à infliger de la douleur à son souffre-douleur du soir. C’est Frank Williams qui déguste à cet égard, gardé au sol de longues minutes. Valentine préfigure son surnom de « Hammer » avec des coups d’avant bras dans le torse qui claquent dans le Hamburg Fieldhouse. Maintenu au tapis par son bourreau, Williams est plié et subit de lourds coups de genou dans les reins. Alors qu’on attendait sa redoutée Figure Four Leglock, Valentine ne se fatigue pas et l’emporte des suites d’une brutale descente du coude, directement dans la gorge de ce pauvre Williams. Strongbow est ensuite prévu d’apparaître, un face-à-face aura-il lieu entre Valentine et Jay Strongbow ?
MATCH 4 : CHIEF JAY STRONGBOW VS JOSÉ ESTRADA (04:47)
VAINQUEUR : CHIEF JAY STRONGBOW
PRISE DE FINITION : TOMAHAWK CHOP
APPRÉCIATION : STRONGBOW OFFRE UNE NOUVELLE FACETTE PLUS AGRESSIVE
Fort d’un retour sur cette même antenne des suites de mois passés sur la touche, Chief Jay Strongbow s’avance ce soir en direction du ring, unanimement apprécié de la foule du Hamburg Fieldhouse. L’amérindien n’a donc pas croisé Valentine, qu’il rencontrera plus tard au Spectrum de Philadelphie et ce soir, Strongbow se frotte à José Estrada, ex-partenaire d’un certain Johnny Rodz.
Libéré de son plâtre, Strongbow fait preuve d’un jeu de jambes déroutant. Reprenant ses esprits, Estrada accule son énergique adversaire dans le coin, le martelant à coups de poing et de pied. McMahon et Sammartino se demandent si l’amérindien pourrait utiliser sa protection comme d’une arme. Strongbow s’empare ensuite des esprits présents dans la salle et effectue son second souffle, ne sentant plus les coups. Il l’emporte ensuite grâce à son Tomahawk Chop, ressortant la tête haute de ce petit match.
– Vince McMahon présente une courte de page de publicité à l’intention d’entreprises où d’associations qui souhaiteraient effectuer des collectes de fond en partenariat avec la Capitol Wrestling Corporation. Suite à quelques recherches, l’adresse semble indiquer l’emplacement du Cape Cod Coliseum, racheté en 1979 par Vincent J. McMahon puis utilisée par la World Wrestling Federation jusqu’en 1984.
De retour auprès de Sammartino, Strongbow est questionné à propos de l’utilisation potentielle de sa genouillère. L’amérindien reste plutôt candide quant à ce sujet et admet qu’il ne l’utiliserait que face à un seul catcheur en particulier, si l’occasion se présentait. Strongbow fait ici évidemment référence à Greg Valentine, qu’il affrontera ensuite à plusieurs reprises.
MATCH 5 : SWEDE HANSON W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (03:07)
VAINQUEUR : SWEDE HANSON
PRISE DE FINITION : PILEDRIVER
APPRÉCIATION : MÉTHODIQUE ET AUTORITAIRE. HANSON EST PRÉSENTÉ EN MENACE
Suite à ce court entretien, McMahon nous souhaite une bonne soirée sauf que ce n’est pas l’heure ! Non, Vince McMahon, ce programme ne touche pas à sa fin ! Swede Hanson clôt cette émission et est accompagné de son manager habituel, « Classy » Freddie Blassie. Hanson s’oppose ce soir à Steve King, catcheur d’origine portoricaine habitué à ce genre de punitions.
En éternel gueulard qu’il est, « The Hollywood Fashion Plate » s’embrouille avec l’arbitre Dick Woehrle, une engueulade qui se poursuit lorsque s’en mêle Hanson. Impossible d’entendre quoi que ce soit, c’est pourtant l’autorité de l’officiel qui prime. Stiff comme à son habitude, Hanson punit ce pauvre gars qui ne peut rien faire. King succombe à un Piledriver en quelques minutes, tandis qu’Hanson continue d’imposer sa marque de vétéran des rings du Sud.
Les brutes sont de sortie pour cet épisode d’All Star Wrestling ! Que ce soit Greg Valentine comme « Bulldog » Brower ou encore Swede Hanson, chacun aura su marquer son territoire en s’imposant par la force, une force brute de décoffrage. À cette époque souvent opposé au Great Hussein of Iran, Bob Backlund ne manque pas de challengers, prêts à tout pour s’emparer de sa ceinture. Chief Jay Strongbow continue de confirmer que son retour n’est pas précipité en amont d’une future confrontation avec Greg Valentine, un match qui devrait tenir toutes ses promesses. La rencontre initiale s’est d’ailleurs déroulée le même jour que la diffusion de ce programme, dans un événement qui se tenait au Spectrum de Philadelphie. Le point notable de ce All Star Wrestling est cependant cette association entre Steve Travis et Ivan Putski, un tandem de choc qui semble bien s’entendre et qui pourrait continuer plus loin et peut-être s’offrir l’or par équipe des Valiant Brothers.
Nathan Maingneur