ALL STAR WRESTLING #44
23/06/1979
Toujours enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, cet épisode d’All Star Wrestling nous est présenté par Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino.
Gary Cappetta ouvre ce programme en s’occupant des présentations habituelles. Le catch de ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Le médecin et physicien Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman en ringside. Les arbitres de cette heure de catch estampillée World Wrestling Federation seront John Stanley, Mario Savoldi et Dick Woehrle.
MATCH 1 : CHIEF JAY STRONGBOW VS JOJO ANDREWS (04:41)
VAINQUEUR : CHIEF JAY STRONGBOW
PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD
APPRÉCIATION : RETOUR D’UN STRONGBOW EN FORME
Écarté des rings depuis mars suite à une blessure infligée par Greg Valentine, Chief Jay Strongbow effectue son retour en fanfare, trois mois après ce terrible affront. Portant sa coiffe indienne traditionnelle, Strongbow semble plutôt en forme et se mesure ce soir à un catcheur du nom de JoJo Andrews, originaire de l’Ohio. Suivant un bref passage entre 1976 et 1977, celui qu’on connaît davantage en tant que Kasavubu effectue ici son second passage sur ce territoire, un séjour qui sera toutefois de courte durée puisqu’il quitte à nouveau le territoire de New York et de Pennsylvanie en 1980 pour celui de Calgary, du côté de la Stampede Wrestling. Souffrant de graves problèmes de santé relatifs à son diabète, Kasavubu décède tragiquement en 1982.
Strongbow porte une attelle et on ne sait à quoi s’attendre de la part de ce catcheur d’origine italienne. On se demande presque s’il souffre encore de cette blessure et à quoi sert cette attelle, tant Strongbow est facile et énergique, retrouvant son inimitable jeu de jambes. En grande forme, l’amérindien des rings envoie Andrews contre la table des officiels. Faisant suite à quelques coups de poing, Strongbow entame sa danse de guerre et ne sent plus rien ! Pris dans une prise du sommeil, Andrews s’endort comme un bébé alors que Strongbow ressort victorieux de ce petit match.
– Sammartino l’attend en ringside mais Strongbow décide d’abord de réveiller un Andrews encore dans les bras de Morphée. Chief Jay remercie Bruno, qui au travers de son abnégation et de son courage face aux blessures (ici faisant référence à ses problèmes de cou) a pu surmonter les siennes. Strongbow, qui selon Sammartino a l’air plus rapide et fort que jamais, souhaite ardemment se venger et blesser à son tour Greg Valentine. Affaire à suivre !
MATCH 2 : THE VALIANT BROTHERS W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE KING & « GYPSY » FRANK RODRIGUEZ (05:44)
VAINQUEURS : THE VALIANT BROTHERS
PRISE DE FINITION : COUP DE COUDE DANS LE DOS
APPRÉCIATION : MATCH SANS SUBSTANCE. PROMO D’APRÈS MATCH INTÉRESSANTE
Actuels détenteurs des ceintures par équipe de la World Wrestling Federation, « Lucious » Johnny et « Gentleman » Jerry Valiant sont ce soir de la partie. Toujours accompagnés par « Handsome » Jimmy et managés par ce diable de Lou Albano, The Valiant Brothers s’opposent ce soir au frêle duo composé de Steve King et de « Gypsy » Frank Rodriguez, un tandem plutôt maigrichon.
Profitant d’une solide cohésion (et de l’absence d’un réel challenge), Johnny et Jerry font état d’un catch par équipe efficace et n’ont aucune difficulté à maîtriser leur opposition, que ce soit King comme « Gypsy ». Violemment ramené sur le ring en enfourchement, ce dernier subit un lourd saut chassé de Jerry, directement dans la mâchoire. Une descente du coude dans le dos et c’est tout ce qu’il fallait pour l’emporter.
– Fiers et arrogants, the Valiant Brothers et Albano s’entretiennent ensuite avec McMahon. Celui-ci questionne les Champions quant à l’utilisation de coups illégaux lorsqu’ils pourraient tout simplement catcher. McMahon s’intéresse ensuite de près à la boucle d’oreille exubérante de Jimmy et demande s’il s’agit d’un bijou en diamant. « Boogie Woogie Man » rétorque en disant que c’est Elvis Presley qui lui a offert sous prétexte qu’il est le roi du catch. McMahon ne gobe rien de tout ça et Johnny défie à nouveau toute une pléthore de babyfaces dont un certain… Bruno Sammartino, sans cesse ciblé par ce genre de provocations.
MATCH 3 : TED DIBIASE VS RON LEE (07:15)
VAINQUEUR : TED DIBIASE
PRISE DE FINITION : ELBOW SMASH
INDICATEUR : * ½
Ted DiBiase, qui n’est plus annoncé en tant que North American Champion et ne porte pas sa ceinture, se tient dans l’un des coins du ring, prêt à se mesurer à Ron Lee. En effet, DiBiase a perdu sa ceinture face à Pat Patterson lors d’une récente édition de Championship Wrestling, une décision qui mènera à l’unification des ceintures nord et sud-américaines pour que naisse la ceinture Intercontinentale.
DiBiase reste sur ses gardes et tente de garder son adversaire au sol. Pourtant pas plus qu’un simple jobber, Ron Lee résiste et fait quelque peu durer ce match, au-delà de l’habituelle durée de ce genre de matches. En plus de résister, Lee donne même du fil à retordre à DiBiase. Ce dernier déroule son arsenal de prises et de coups, inspiré de ses séjours sur d’autres territoires. DiBiase l’emporte sans grande surprise au terme d’un match peu inspiré sur un coup de coude, précédé d’une descente du coude dans l’abdomen. Malgré une défaite face à Patterson, DiBiase reste un compétiteur aguerri qui pourrait bel et bien s’épanouir sur ce territoire et devrait, on l’espère, retenter sa chance face à Patterson.
MATCH 4 : S.D JONES VS NIKOLAÏ VOLKOFF W/FREDDIE BLASSIE (07:54)
VAINQUEUR : NIKOLAÏ VOLKOFF
PRISE DE FINITION : BRISE-DOS
INDICATEUR : **
Annoncé en amont comme un choc des puissances, ce combat oppose en effet deux compétiteurs endurcis. D’un côté, on retrouve S.D Jones, toujours souriant et enthousiaste. De l’autre se dresse le titan croate, Nikolaï Volkoff qui fait état d’une musculature impressionnante, accompagné d’un « Classy » Freddie Blassie de retour de vacances au soleil.
Profitant de sa force brute et de la largeur de ses biceps, Volkoff emprisonne Jones dans un collier de tête. Ce dernier revient avec sa spécialité : des coups de boule qui semblent faire effet. Le croate est agressif et s’emploie à marteler le bas du dos de son adversaire à coups de genou et de poing. Frustré par un coup de canne de Blassie, Jones se réveille mais hésite de trop lorsqu’il peut envoyer ses coups, un défaut qui lui a déjà coûté à de multiples reprises. Sur une charge plutôt bancale, Jones s’éclate dans l’un des coins, ce qui permet à Volkoff de le hisser pour son brise-dos. Bien qu’il ne tente pas (et ne peut sans doute pas) de le hisser en Military Press, Volkoff l’écrase sur son genou et l’emporte, au terme d’un match quelque peu brouillon.
– À l’extérieur du ring, Bruno Sammartino essaie d’obtenir quelques paroles de la part de Volkoff. Ce dernier rétorque à vive voix qu’il fait ce qu’il veut et regagne le vestiaire, ne reste alors que « Classy » qui nargue un Sammartino pantois.
MATCH 5 : TITO SANTANA VS JOSÉ ESTRADA (03:15)
VAINQUEUR : TITO SANTANA
PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS
APPRÉCIATION : TRÈS BON MAIS TRÈS COURT !
Ce dernier combat peut officiellement durer jusqu’au couvre-feu du Fieldhouse d’Hamburg. Tito Santana, d’origine mexicaine, se mesure à José Estrada, ancien partenaire de Johnny Rodz. Compte-tenu des capacités de ces deux lutteurs, on pourrait être face à un bon petit match de catch.
On s’échange d’abord quelques prises de contact, sans qu’aucun ne prenne véritablement l’avantage. Malheureusement relégué à un rang inférieur à son talent, Estrada n’en reste pas moins un solide compétiteur, capable de sortir du bon catch. Frais et énergique, Santana continue de plaire et l’emporte avec un Flying Body Press, précédé de ce qui sera ensuite sa prise de finition, son célèbre Mexican Hammer.
On commence à stagner en ce milieu d’année 1979 et c’est plutôt dommage, d’autant plus que l’année commençait si bien. On l’avait presque oublié, Chief Jay Strongbow est de retour, trois mois après sa violente agression infligée par Greg Valentine, lui causant une jambe dans le plâtre. Frais et déterminé, un face-à-face est désormais inévitable entre Strongbow et son bourreau. Pas encore trop inquiété par ce genre de problématiques, Tito Santana continue de plaire et de démontrer de quoi ce jeune athlète est capable. Pas suffisamment mûr pour un titre en solo, commencer par les ceintures par équipe pourrait être un tremplin pour Santana. Annoncé comme un choc des puissances, ce match entre S.D Jones et Volkoff fut quelque peu en dessous de nos attentes. Jones est trop hésitant et Volkoff un peu (et c’est peu dire) brut de décoffrage pour que le tout soit réellement concluant. De leur côté, les Valiant Brothers continuent d’être ce qu’ils sont depuis le départ : trois loubards managés par le plus loubard des loubards en la personne d’Albano. Malgré quelques vains espoirs qu’un nouveau tandem se forme, les plans semblent être tombés à l’eau, à voir si DiBiase et Travis referont équipe où si une autre association se formera entre temps. Quant à DiBiase, celui-ci a récemment perdu sa ceinture face à Pat Patterson, victorieux d’une rencontre à Championship Wrestling. Le québécois ira, un peu plus tard dans l’année, unifier les ceintures nord et sud américaines en un seul et même championnat, la ceinture dite Intercontinentale. La suite, on la connaît et elle appartient à l’histoire.
Nathan Maingneur