ALL STAR WRESTLING #41
19/05/1979
Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes habituels pour cet épisode d’All Star Wrestling, toujours enregistré depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.
On nous emmène d’abord quelque temps en arrière, c’était lors du dernier Championship Wrestling en date. Joe McHugh nous informe que le catch proposé ici est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, présidée par Howard McCall et représentée sur place par Nick Santoro. Dr. George Zahorian est en compagnie de Mike Mittman à la cloche tandis que les arbitres de ce programme d’une heure seront Gilberto Roman, Mario Savoldi et Dick Woehrle.
MATCH 1 : GREG VALENTINE W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (03:57)
VAINQUEUR : GREG VALENTINE
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : SQUASH SOLIDE MAIS EXPOSITION DOUTEUSE DU PERSONNAGE DE VALENTINE
Un héros du peuple meurtri et une jambe brisée au compteur, Greg Valentine sut s’imposer en ce début d’année 1979. On s’en souvient, Chief Jay Strongbow fut lourdement blessé par Valentine, ressortant du ring d’une précédente édition d’All Star Wrestling avec une jambe brisée, fruit de sa redoutable prise en quatre. Accompagné d’un Grand Wizard of Wrestling moqueur, Valentine fait son entrée, fier et contemplatif. Et pour cause, Strongbow est au premier rang et ne quitte pas son bourreau du regard. Greg s’empare même d’une photographie de l’amérindien et la déchire, puis crache dessus, une provocation de plus de la part du natif de Seattle, Washington.
Greg Valentine se mesure ce soir à Steve King, un défi pas du tout de taille face à la rudesse du fils de Johnny Valentine. Comme souvent, c’est une punition à sens unique où Valentine prend un plaisir sadique à faire souffrir ce pauvre King, encore plus sous le regard stoïque de Strongbow. Ultime affront à ce dernier, Valentine place King dans sa prise en quatre, le faisant immédiatement jeter l’éponge. Voyant que son tortionnaire ne relâche pas sa prise, Strongbow se lève et veut en découdre, même sur une jambe. Valentine choisit de fuir alors que Strongbow doit être raisonné par quelques officiels et arbitres. Pourquoi Valentine aurait-il eu peur d’un Strongbow toujours éclopé ? La décision de faire fuir Greg Valentine est ici quelque peu discutable, car peu crédible aux yeux de ses récentes prestations.
– On revient désormais à notre All Star Wrestling de mai 1979 où c’est cette fois-ci Gary Cappetta qui s’occupe des présentations.
MATCH 2 : THE VALIANT BROTHERS W/CPT. LOU ALBANO & JIMMY VALIANT VS S.D JONES & JOSÉ ESTRADA (06:07)
VAINQUEURS : THE VALIANT BROTHERS
PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE
INDICATEUR : **
Fiers et arrogants, The Valiant Brothers reprennent les codes de suffisance de personnages tels que Buddy Rogers ou Gorgeous George, s’attirant forcément les foudres du public. C’est « Lucious » Johnny et « Gentleman » Jerry qui seront sur le ring tandis que « Handsome » Jimmy et Lou Albano resteront au plus près de l’action. Les Champions se mesurent à un tandem composé du populaire S.D Jones et de José Estrada, qui se range donc apparemment du côté des bons gars. Et pourquoi pas. Les ceintures de Champions par équipe de la World Wrestling Federation ne sont pas remises en jeu.
Extrêmement apprécié du public nord-américain, Jones se démarque toujours quant à son enthousiasme. Cela ne l’empêche pas pour autant de se faire prendre à partie par ses adversaires du coin opposé. Jones s’en sort et passe le relais à un Estrada compétitif, son passage en babyface lui permettant d’afficher un catch plus énergique. Projeté dans le coin adverse, Jones est ensuite envoyé à l’extérieur du ring et dérouille, subissant les coups déloyaux d’Albano et du Boogie Woogie Man. Un petit pont permet à Jones de passe le tag à Estrada mais celui-ci est calmé par un enfourchement du tonnerre de Jerry, le plus imposant des trois. Un échange rapide voit Johnny l’emporter grâce à un brise-nuque, prise relativement rare sur ce territoire.
– Au microphone de McMahon, Albano proclame que ses Valiant Brothers sont le huitième tandem qu’il mène aux ceintures par équipe. McMahon ajoute son grain de sel en demandant à Jimmy s’il n’est pas envieux de ses compères, eux possédant les ceintures et pas lui. On rappelle que la Freebird Rule selon laquelle un trio ou un quatuor (par la suite) peut se partager des titres remportés en duo, n’existe pas encore, règle seulement créée lors de l’apogée des Fabulous Freebirds au sein des territoires de la National Wrestling Alliance. Jimmy s’emballe et à sa manière, veut s’accaparer tout l’or de la promotion pour ensuite le fondre ! Johnny prend le pari fou de promettre qu’ils seront toujours détenteurs des ceintures à l’an 2000 ! Albano conclut en défiant ensuite Bruno Sammartino de se mesurer à ses poulains. On attend alors l’arrivée de l’italien, mais celui-ci choisit de rester à sa place de commentateur.
MATCH 3 : NIKOLAÏ VOLKOFF W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JOHNNY RIVERA & FRANKIE WILLIAMS (06:09)
VAINQUEUR(S) : NIKOLAÏ VOLKOFF
PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS BACKBREAKER
APPRÉCIATION : VOLKOFF NE PLIE PAS ET RESSORT FORTIFIÉ DE CE SQUASH
Cette fois-ci accompagné du Grand Wizard of Wrestling et non pas de son habituel manager en la personne de « Classy » Freddie Blassie, Nikolaï Volkoff est sur le ring. Annoncé de Mongolie, Volkoff combat ce soir en situation de handicap, face à deux compétiteurs. Johnny Rivera et Frankie Williams s’allient ce soir face à cette montagne de muscles européenne.
Williams et son partenaire décident de sauter sur Volkoff et de ne plus le lâcher d’une semelle ! Profitant de leur apparente supériorité numérique, Johnny et Williams tentent d’affaiblir Volkoff, sans grand succès. Ce dernier a davantage l’air de s’acharner à vouloir se débarrasser de deux moustiques un soir d’été humide. Lourdement envoyé à l’extérieur du ring, c’en est terminé pour Rivera qui s’éclate sur le plancher. Il ne reste alors que Williams, qui se fait élever dans les airs à bouts de bras en Military Press, seulement pour être écrasé sur le genou de Volkoff en brise-dos. C’est suffisant pour le compte de trois, Volkoff continue son chemin de destruction.
MATCH 4 : TED DIBIASE VS MR. X (07:34)
VAINQUEUR : TED DIBIASE
PRISE DE FINITION : POWERSLAM
INDICATEUR : ** ¾
C’est un re-match d’une précédente édition d’All Star Wrestling où DiBiase était déjà ressorti victorieux. Mr. X est annoncé de contrées inconnues et porte toujours ce même masque qui dissimule son identité. On sait toutefois que c’est l’ancien partenaire de « Pretty Boy » Larry Sharpe qui se cache sous ce masque, en la personne de Jack Evans, catcheur nord-américain de cette époque. Ted DiBiase est quant à lui toujours détenteur du North American Heavyweight Championship, ceinture créée spécialement pour sa signature en début d’année 1979.
Mr. X est d’humeur joueuse et gifle DiBiase à plusieurs reprises, qui fulmine. Rouge de colère, DiBiase lui retourne le compliment et le décolle de ses bottes, X nous offrant un selling hilarant. Place désormais au catch pur et simple où DiBiase comme Mr. X sont remarquables de technicité. Un coup de poing dans l’abdomen brise la garde du Champion nord-américain qui subit ensuite de gros coups au visage, suivi de lourds écrasements dans le coin. En rogne, DiBiase envoie Mr. X à l’autre bout du ring avec un tour de hanches, enchaînant avec un saut chassé. Un surpassement téléphoné permet à ce catcheur de seconde génération de l’emporter avec un magnifique Powerslam, nous gratifiant au passage d’un superbe petit match de catch.
– Encore tout transpirant et quelque peu hors d’haleine, DiBiase accepte de répondre aux questions de Bruno Sammartino. DiBiase se félicite d’être désormais au sein de la World Wrestling Federation et affirme que c’est sur ce territoire qu’on retrouve les plus grands compétiteurs. Bruno lui souhaite bonne chance et l’encense une dernière fois pour son parcours déjà fleuri.
MATCH 5 : IVAN PUTSKI VS JOE CAGLE & MARK POLE (03:18)
VAINQUEUR(S) : IVAN PUTSKI
PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER
APPRÉCIATION : PUTSKI APPARAÎT PLUS IMPRESSIONNANT QUE JAMAIS
Pour ce dernier combat, qui pourra durer jusqu’au couvre-feu du Fieldhouse, nous sommes rejoints par la force polonaise en la personne d’Ivan Putski. Celui-ci laisse de côté son habituel enthousiasme pour faire transparaître une détermination à toute épreuve. À l’instar de Volkoff, Putski se mesure non pas à un mais à deux adversaires, que sont John Cagle et Mark Pole.
Radicalement différent du match de Volkoff, celui-ci voit Putski se débarrasser manu-militari de ses adversaires. Pas impressionné du tout, Putski est à l’entraînement et donne une leçon, peut-être un peu trop intense, à ses deux souffre-douleur. Les projetant à l’extérieur du ring et les écrasant l’un sur l’autre, Putski s’amuse et en termine plutôt rapidement avec son Polish Hammer, qui suffit évidemment pour le compte de trois. La « Polish Power » fut ce soir impressionnante de puissance et d’intensité.
D’allure plutôt classique, cet épisode d’All Star Wrestling remplit toutefois son rôle : proposer du bon catch, purement et simplement. Dominant la scène par équipe du territoire depuis déjà trois mois, The Valiant Brothers règnent en maîtres et s’imposent comme une force certaine. Face au nombre, Ivan Putski comme Volkoff n’auront pas fléchi, ressortant chacun de leurs matches en laissant une marque indélébile, celle de leurs puissances respectives. L’idée d’un potentiel affrontement entre ces deux puissances de l’Est pourrait offrir un véritable choc entre ces deux montagnes de muscles. Ted DiBiase continue quant à lui d’offrir le côté « Territories Wrestling » à ce territoire davantage habitué à une présentation plus théâtrale de ses athlètes. On attend également les débuts d’un certain Pat Patterson, annoncé en toute fin de programme. Le fil rouge de ses dernières semaines est le point clé de cette émission mais également celui qui divise le plus. Extrait d’un récent Championship Wrestling, Valentine eut à coeur de provoquer un Strongbow aux premières loges. L’attitude conférée à Valentine, celle d’un lâche fuyant, est totalement discutable au vu de son récent parcours, un parcours de tueur sans pitié ne reculant devant rien. La suite du programme devrait sans doute aboutir à une confrontation qui sera toutefois on l’espère, riche en émotions.
Nathan Maingneur