ALL STAR WRESTLING #56
03/11/1979
Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent la carte de ce programme All Star Wrestling, encore et toujours enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.
Gary Cappetta s’enquiert des présentations et précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront John Stanley et Dick Woehrle.
MATCH 1 : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRANK « MOOSE » MONROE (04:53)
VAINQUEUR : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU
APPRÉCIATION : SQUASH AGRESSIF D’UN HUSSEIN POLYVALENT
Originaire de Téhéran en Iran, The Great Hussein of Iran est l’archétype de l’étranger hostile à la culture de l’Amérique. Logiquement hué par un public de toutes catégories et genres, Hussein est toujours accompagné de « The Hollywood Fashion Plate of Wrestling », Freddie Blassie. L’iranien s’oppose ce soir à un plutôt large compétiteur, en la personne de Frank « Moose » Monroe. Pas sûr qu’Hussein puisse ici nous démontrer sa science de la souplesse.
Utilisant son foulard puis son keffieh, Hussein étrangle Monroe qui doit se réfugier dans les cordes. Ici, Hussein enchaîne avec une série d’écrasements et suite à un retour du québécois, le sèche avec un saut chassé de toute beauté, qu’on assimilerait pas forcément au catch du futur Iron Sheik. Utilisant ensuite la corne de sa botte comme une arme, Hussein couche son opposant et l’emporte des suites d’une descente du genou. Match plutôt étrange, j’ai vraiment du mal à apprécier le catch brouillon et désynchronisé de Monroe qui a eu l’air d’agacer un Hussein toujours impeccable dans sa gestuelle et son personnage.
MATCH 2 : DOMINIC DENUCCI VS « HANDSOME » JIMMY VALIANT W/JOHNNY VALIANT (07:54)
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : DOUBLE DISQUALIFICATION
INDICATEUR : **
Au-revoir Lou Albano et au-revoir à l’or Tag Team ! Touchant le fond lors d’un récent événement non-télévisé, les Valiant Brothers ne sont désormais plus Champions, concédant les ceintures à Ivan Putski et Tito Santana. Ce soir, c’est « Handsome » Jimmy Valiant qui combat en solo, épaulé par son frangin « Lucious » Johnny. Celui qu’on surnomme plus tard « Boogie Woogie Man » se mesure ce soir à Dominic DeNucci, juste suite des choses qui voyait depuis quelques semaines l’italien se frotter aux blondinets de Lou Albano.
Dans un style carrément atypique, Jimmy refuse à tout prix d’engager le combat, s’attirant les sifflets d’un public venu pour voir du catch ! Sur une projection, Johnny retient la jambe de l’italien et les problèmes commencent. Dès lors, ce match se transforme presque en un match à handicap officieux, voyant Johnny interférer à tout bout de champ, parfois même sous le regard d’un Dick Woehrle beaucoup trop laxiste. Maintenu au sol par une prise des trapèzes par Jimmy qui nous gratifie d’ailleurs d’expressions faciales plus folles les unes des autres, Dominic est excellent et feint de mettre un Low Blow, une gestuelle tournée en « Comedy Wrestling » qui fait sourire le public d’Hamburg. Finalement de retour et prêt à inverser la tendance, DeNucci est chaud bouillant et ressort sa frustration de minutes passées à souffrir injustement. La bagarre s’étend jusque sur la table des officiels et le combat dégénère. Dominic s’empare alors d’un pichet d’eau et l’éclate sur le crâne de Jimmy et de Johnny. Un vent de panique souffle du côté des Valiant Brothers, l’un jetant alors une chaise sur le ring. L’atmosphère est particulièrement emballante et lorsque l’italien se saisit de cette chaise en bois, apparemment prêt à s’en servir, l’arbitre Dick Woehrle fait sonner la cloche, disqualifiant tout son monde. Pour Dominic, la décision de l’officiel est frustrante, d’autant plus qu’il n’a pas sanctionné toutes ces interférences de Johnny. Ce dernier joue la carte de la provocation et fait mine d’entrer sur le ring pour se mesurer à Dominic. Toutefois, ce n’est que du vent pour « Lucious » Johnny qui regagne finalement le vestiaire. En tout cas, mention au talent d’artiste de Dominic et de Jimmy Valiant qui auront offert une rencontre théâtrale, prenante et vivante.
– Jimmy et Johnny Valiant répondent ensuite à quelques questions au microphone de McMahon. Amers envers leur ex-manger en la personne de Lou Albano, Jimmy allant jusqu’à le qualifier de « gros tas » et de « fou », les Valiant Brothers annoncent qu’ils se sont officiellement séparés d’Albano. McMahon propose ensuite aux Valiant Brothers de se mesurer à Albano, un challenge qu’ils acceptent volontiers.
MATCH 3 : SWEDE HANSON W/FREDDIE BLASSIE VS RON LEE (06:57)
VAINQUEUR : SWEDE HANSON
PRISE DE FINITION : FLYING HAMMERLOCK
APPRÉCIATION : VICIEUX ET MÉTHODIQUE
Un regard froid caché par son chapeau de cow-boy, Swede Hanson possède une allure terrifiante. Toujours managé par « Classy » Freddie Blassie, Hanson sort d’une défaite marquante face à Bob Backlund, lors d’un récent événement au Madison Square Garden. Ce soir, Hanson se mesure à Ron Lee, catcheur originaire d’Akron dans l’Ohio qui catche ici de 1977 à 1980.
Vous aimez voir une punition brutale et sans états d’âme ? Ce squash est fait pour vous. Hanson s’empare immédiatement du bras et de l’épaule de ce pauvre gars et ne le lâchera plus. Pliant ce bras en deux, Hanson le piétine ensuite lourdement. Lee n’essaye même pas de répondre, se laissant démolir de bout en bout. Méthodique et vicieux, Hanson essaie d’arracher ce bras, qui porte déjà les stigmates des coups du natif de Slaughter’s Creek en Caroline du Nord. Au bout du rouleau, Lee jette l’éponge, suspendu en Hammerlock. Victoire impressionnante mais peu divertissante d’un Hanson plus sadique que jamais.
MATCH 4 : TED DIBIASE VS. B.B COLEMAN (08:05)
VAINQUEUR : TED DIBIASE
PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH
INDICATEUR : * ¾
Annoncé d’Omaha, Nebraska et issu des territoires d’Amarillo et du Mid-West, Ted DiBiase est déjà un athlète plutôt rôdé. Ce soir et pour conclure ce programme, DiBiase s’oppose à B.B Coleman, ses initiales valant pour « Bad Bill » Coleman. Catcheur de l’Ohio, celui-ci catche sur ce territoire de 1973 à 1984, faisant également carrière du côté d’Indianapolis et à la Superstars of Wrestling de Montréal.
Fin technicien, DiBiase essaie d’emmener et de garder Coleman au sol en ce début de rencontre. Le match prend alors des tournures de combat de lutte gréco-romaine, entièrement géré par DiBiase. Attention toutefois à ne pas sous-estimer Coleman qui possède du répondant et qui sait cogner. Lourdement projeté et écrasé tête première dans le coin, DiBiase essuie les plâtres. Se dégageant d’une descente du genou, Coleman donne des coups mais DiBiase ne ressent plus rien. En transe, Ted DiBiase déroule et l’emporte ensuite grâce à un Abdominal Stretch, prise de soumission récemment incorporée à son arsenal, faisant immédiatement craquer son adversaire qui n’aura pas démérité.
Écourté d’un match voyant « Cowboy » Bobby Duncum s’en prendre à Bob Backlund, ce qui est d’ailleurs franchement dommage, cet épisode d’All Star Wrestling propose un peu de tout. Pas réellement habitué à ce genre d’opposition, The Great Hussein of Iran s’offre malgré tout une victoire impressionnante face à un gros gabarit. Dans ce même registre, on ne peut que serrer les dents en voyant la brutalité implacable d’un Swede Hanson plus vicieux et hargneux que jamais. Sans nul doute que sa défaite face à Backlund au Garden n’a fait que de réveiller un instinct encore plus sadique qu’auparavant. En solo et ne faisant plus mention d’un Steve Travis disparu des écrans, Ted DiBiase continue de nous démontrer qu’il est l’un des athlètes les plus doués de ce territoire. Étiqueté comme l’attraction de ce programme, ce match entre Dominic DeNucci et Jimmy Valiant fut à la hauteur de nos attentes, se terminant certes sur un nul mais offrant au public un match théâtralisé et incroyablement vivant. Point d’orgue de cet arc narratif, les Valiant Brothers se séparent donc bel et bien de Lou Albano, un choix qui pourrait leur porter préjudice ou au contraire, les remettre dans la course à l’or par équipe, désormais détenu par Tito Santana et Ivan Putski.
Nathan Maingneur