ALL STAR WRESTLING #54
06/10/1979
Vince McMahon et Bruno Sammartino nous présentent le programme de cet épisode d’All Star Wrestling, enregistré au Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, en date du 06 octobre 1979.
Gary Cappetta s’occupe des présentations habituelles et précise que le catch proposé ce soir est sous la juridiction des officiels de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront John Stanley et Dick Woehrle.
MATCH 1 : LARRY ZBYSZKO VS FRANK « MOOSE » MONROE (07:32)
VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO
PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP
APPRÉCIATION : BON MATCH DE ZBYSZKO MALGRÉ UN PIÈTRE ADVERSAIRE
Affichant un physique plutôt affuté, Larry Zbyszko ouvre ce programme et s’oppose ce soir à un défi de taille. En effet, il s’agit du canadien Frank « Moose » Monroe, originaire de Montréal au Québec, qui catche de 1976 à 1981.
Profitant d’une lenteur encore une fois pointée du doigt par Sammartino et McMahon, Zbyszko s’impose grâce à sa technique. Sur un collier de tête, Zbyszko s’agrippe au bouc de Monroe, une séquence qui plaît au jeune public du Fieldhouse. Fermement maintenu au sol, Monroe tente d’atteindre les cordes mais en est empêché par l’arbitre John Stanley ! Ce petit coup de pied de l’officiel ne semble pas passer du côté de McMahon, qui dit que la Commission Athlétique d’État pourrait suspendre Stanley. Monroe s’emballe un temps mais rate une descente du coude et télégraphe un surpassement, voyant Zbyszko l’enrouler pour le compte de trois. Larry Zbyszko s’en sort donc à nouveau dans ce match un brin long pour ce qu’il fut.
MATCH 2 : « COWBOY » BOBBY DUNCUM W/CPT. LOU ALBANO VS BEN ORTIZ (03:04)
VAINQUEUR : BOBBY DUNCUM
PRISE DE FINITION : RUNNING BULLDOG
APPRÉCIATION : SQUASH BRUT DE DÉCOFFRAGE ET PROMO ASSEZ ATYPIQUE
De retour sur les rings de la World Wrestling Federation suivant un passage au sein de la American Wrestling Association de Minneapolis, Minnesota, « Cowboy » Bobby Duncum combat sur ce territoire pour la première fois depuis 1975. Lors de son séjour à la AWA de Verne Gagne, Duncum fit part de la Heenan Family, conjointement avec Blackjack Lanza, le tout managé par Bobby Heenan. Managé cette fois-ci par Lou Albano, Duncum ne semble pas impressionné du tout. Originaire d’Austin au Texas, Bobby Duncum se mesure ce soir à Ben Ortiz, catcheur d’origine portoricaine qui catche sporadiquement entre 1972 et 1983.
Duncum n’est pas ici pour plaisanter et punit ce pauvre Ortiz, qui croule littéralement sous les coups du Texan. Un enfant du public semble plutôt proche de l’un des microphones puisqu’on l’entend parler et éternuer à plusieurs reprises ! Un brise-dos aurait été largement suffisant mais Duncum plante ensuite ce pauvre gars avec un Running Bulldog. Duncum est de retour et s’offre une victoire plutôt expéditive mais autoritaire.
– Aux côtés de Vince McMahon, Bobby Duncum et Lou Albano répondent à quelques questions. Albano est remonté à bloc, tout rouge et prêt à faire une crise cardiaque. Duncum s’empare du microphone et part pour une tirade plutôt atypique. Affichant un accent prononcé, Duncum dit qu’il a déjà battu Sammartino et qu’il pourrait à nouveau le faire avec une main dans le dos ! « Cowboy » Bobby Duncum conclut en affirmant que sa prochaine cible est Bob Backlund, qu’il défie donc pour sa ceinture.
MATCH 3 : PAT PATTERSON W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (06:09)
VAINQUEUR : PAT PATTERSON
PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY
APPRÉCIATION : PATTERSON EST RÉGULIER ET OFFRE UN BON MATCH
Détenteur inaugural du Intercontinental Championship, Pat Patterson apparaît toujours sûr de lui et prêt à tout pour gagner. Toujours floqué du Grand Wizard of Wrestling, Patterson se mesure ce soir à Steve King, annoncé de Panama City au Panama, catchant également du côté de la World Wrestling Council et de Pro Wrestling USA.
En guise de départ, Patterson refuse catégoriquement d’engager le combat et préfère se réfugier sur le tablier. Profitant d’une hésitation du portoricain, Patterson agresse et y va de ses coups. Envoyé à l’extérieur du ring, on ne voit plus King qui est en réalité passé sous le ring et qui revient avec un saut chassé dans le dos ! Patterson est excellent dans son selling et vend parfaitement les offenses de King qui paraît tellement plus qu’un simple jobber. Toutefois, cette construction permet à Patterson de reprendre le dessus. Sautant sur son dos de tout son poids alors qu’il reposait sur les cordes, Patterson remporte ce match des suites de sa descente du genou, directement portée du haut des cordes.
MATCH 4 : DOMINIC DENUCCI VS « GENTLEMAN » JERRY VALIANT W/JOHNNY VALIANT (09:21)
VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI PAR DQ
PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE JOHNNY VALIANT
INDICATEUR : ** ¼
Ce n’est pas la première fois que ça frictionne entre Dominic DeNucci et les Valiant Brothers. Ce soir, l’italien originaire de Venise en Vénétie catche en solo et se mesure à une moitié des Champions Tag Team, en la personne de « Gentleman » Jerry Valiant, vêtu d’un blouson à paillettes bleu et rouge, tendance flashy. Accompagné au ring par son frangin « Lucious » Johnny, on peut noter l’absence de Lou Albano, toujours en froid avec ses protégés depuis quelques temps déjà.
Des coups de poing fermés brisent la garde de l’italien qui peine à répondre. Acculé dans le coin, Dominic s’en démène toutefois et envoie Jerry dans les airs en surpassement. On s’échange ensuite quelques colliers de tête, voyant Jerry dégager Dominic à l’extérieur du ring sur un saut chassé. De retour, Dominic parvient à entremêler Jerry dans les cordes, maintenant une pression suffisante pour que l’arbitre ne puisse l’en sortir. Un nouvel échange de contacts voit tour à tour Dominic et Valiant se relever en saut carpé, une séquence impressionnante lorsqu’on se dit que Jerry est un plutôt gros gabarit et que DeNucci approche alors de la cinquantaine. Partant pour son Airplane Spin, on se dit que c’en est terminé pour Jerry mais c’était sans compter sur l’intervention de Johnny qui provoque la disqualification de son partenaire. À deux contre un, les Valiant Brothers passent Dominic à tabac, le public demandant du renfort des vestiaires. Et c’est Gorilla Monsoon qui accourt à l’aide de son compatriote italien, voyant les Valiant Brothers repartir au vestiaire la queue entre les jambes. Plutôt classique sur le papier, la rencontre fut plutôt agréable à suivre, mention à l’arrivée rocambolesque d’un Monsoon qui fait toujours autant réagir.
MATCH 5 : SWEDE HANSON W/FREDDIE BLASSIE VS MIKE MASTERS (02:58)
VAINQUEUR : SWEDE HANSON
PRISE DE FINITION : BRISE-DOS
APPRÉCIATION : SQUASH MÉTHODIQUE D’UN HANSON TERRIFIANT
De Slaughter’s Creek en Caroline du Nord, Swede Hanson semble plutôt fier de sa provenance, si l’on en croit le motif de son blouson en jean, aux couleurs de l’Amérique. Poulain parmi tant d’autres de « Classy » Freddie Blassie, Hanson espère ce soir accrocher une tête de plus à son tableau de chasse déjà bien fourni. À cet effet se tient debout un certain Mike Masters, tout jeune débutant en cette fin d’année 1979. Masters arbore un physique plutôt intéressant qui tape à l’œil de Sammartino et pourrait tenir tête à Hanson, même si cette hypothèse reste relativement douteuse.
Avec un style lent et méthodique qui lui est propre, Hanson brutalise ce pauvre Masters qui ne peut rien faire. Une vaine tentative à coups de poing n’y fait rien du tout, Hanson est tout simplement trop robuste pour ressentir les coups de ce jeunot. En moins de trois minutes, Hanson l’emporte des suites d’un brise-dos, porté à la manière de Nikolaï Volkoff, l’élévation en moins.
Précédant de quelques semaines une carte plutôt alléchante d’un événement au Madison Square Garden, ce All Star Wrestling reste plutôt classique, ne voyant rien d’exceptionnel se produire. Depuis son retour, Larry Zbyszko ne cesse de s’affirmer, affichant un catch plus acéré qu’autrefois. On attend toutefois qu’un réel programme ne s’enclenche et pourquoi pas en tant que challenger de Pat Patterson ? Quant à ce dernier, notre Champion Intercontinental inaugural continue de donner du prestige à cette ceinture secondaire en offrant de petits matches fort agréables. Concernant la ceinture suprême, détenue depuis maintenant plus de 2 ans par Bob Backlund, c’est Swede Hanson qui semble s’en approcher le plus, étant d’ailleurs prévu de rencontrer Backlund au Garden. Cette semaine encore, Dominic DeNucci s’est retrouvé aux prises avec les Valiant Brothers, réussissant même à sortir un bon match de « Gentleman » Jerry, malgré un résultat qui n’avantage personne. On note toutefois la présence toujours électrique d’un Gorilla Monsoon qui a réveillé le public du Fieldhouse. Pour conclure, nous avons vécu le retour sur ce territoire de « Cowboy » Bobby Duncum, se remettant d’emblée dans la course en défiant à la fois Bob Backlund et Bruno Sammartino et rejoignant les rangs d’une écurie déjà bien dense, à l’orée des années 1980.
Nathan Maingneur