ALL STAR WRESTLING #55

13/10/1979

Toujours enregistré depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, cet épisode d’All Star Wrestling d’octobre 1979 nous est présenté par Vince McMahon et Bruno Sammartino.

Gary Michael Cappetta s’enquiert des présentations traditionnelles et stipule que le catch proposé ce soir est sous la juridiction des officiels de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront John Stanley et Dick Woerhle.

MATCH 1 : CHIEF JAY STRONGBOW VS FRANK « MOOSE » MONROE (04:21)

VAINQUEUR : CHIEF JAY STRONGBOW

PRISE DE FINITION : DOUBLE TOMAHAWK CHOP

APPRÉCIATION : PAS FRANCHEMENT TRANSCENDANT

Originaire de Montréal au Québec, Frank « Moose » Monroe se tient debout et ressemble à un gros gorille, similaire au gabarit d’un George Steele. Se frayant un chemin à travers une horde de fans prêts à recevoir un autographe, Chief Jay Strongbow porte toujours sa fameuse coiffe indienne.

Strongbow et son jeu de jambes ont raison de la lenteur d’un Monroe à côté de la plaque. Pris en collier de tête, Strongbow subit un coup porté à la gorge, Monroe utilisant à cet effet un objet interdit. L’amérindien semble désintéressé et n’apporte que peu d’énergie à la rencontre. Strongbow part dans sa petite transe et l’emporte plutôt brusquement, couchant Monroe avec son Double Tomahawk Chop, pas des plus impressionnants. On peut déplorer ici l’absence de programme pour un Strongbow qui sort pourtant d’une rivalité majeure avec Greg Valentine, influant sans doute sur sa décision de quitter ce territoire.

MATCH 2 : TED DIBIASE VS JOHNNY RODZ (05:01)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : ** ½

De retour à All Star Wrestling, Ted DiBiase s’est quelque peu éloigné de son ex-partenaire, en la personne de Steve Travis, pour poursuivre en solo. Ancien détenteur inaugural du North American Championship, désormais fusionné, DiBiase se mesure ce soir à un catcheur extrêmement sous-côté et talentueux. On le surnomme « Fire Brand from the Bronx », Johnny Rodz nous gratifie ce soir de sa présence.

On part d’emblée sur un rythme effréné, chacun jaugeant l’autre au travers d’échanges de « Mat Wrestling ». Peu après, Rodz sèche DiBiase avec un coup de coude destructeur. Les échanges sont fluides, rapides et offrent une rencontre fort agréable. DiBiase est chaud comme la braise et envoie Rodz au sol avec un saut chassé, celui-ci s’en relevant pour écraser Ted avec un enfourchement. Préférant en porter un autre plutôt que de faire le tombé, Rodz est victime d’un trop plein de confiance et succombe ensuite à un O’Connor Roll, superbement porté par DiBiase qui signe ici une belle performance. Se relevant d’une défaite éloquente, Rodz tend sa main à un DiBiase hésitant, sans doute au fait du caractère imprévisible de son adversaire. S’ensuit finalement une poignée de main d’apparence respectueuse qui voit Johnny Rodz repartir au vestiaire tout sourire.

– Encore tout transpirant, Ted DiBiase s’accorde quelques moments avec Bruno Sammartino. L’italien évoque la perte du North American Championship de DiBiase face à Pat Patterson et demande si sa récente agressivité est liée à cette défaite « volée ». DiBiase répond en exigeant un match pour la ceinture Intercontinentale. En pleine discussion sur le fait que le taille et le poids ne font pas tout, Sammartino se rend compte qu’il est l’heure de rendre l’antenne.

MATCH 3 : WWF WORLD TAG TEAM CHAMPIONSHIP MATCH : THE VALIANT BROTHERS © W/CPT. LOU ALBANO VS TITO SANTANA & IVAN PUTSKI (10:18)

VAINQUEURS : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE LOU ALBANO

INDICATEUR : *** ¼

On part maintenant du côté d’Allentown en Pennsylvanie pour un épisode de Championship Wrestling. Quel plaisir de revoir et d’entendre à nouveau Joe McHugh et son timbre de voix inimitable. D’un côté, les challengers, duo de choc récemment composé de Tito Santana et de « Polish Power » Ivan Putski qui pourraient ce soir créer la surprise, soutenus à 100 % par le public du Agricultural Hall d’Allentown. De l’autre côté, ce sont les Valiant Brothers, détenteurs des ceintures par équipe de ce territoire. Managés par Lou Albano et accompagnés par « Handsome » Jimmy Valiant, « Lucious » Johnny et « Gentleman » Jerry ont fort à faire pour seulement espérer conserver leurs ceintures.

Inconscient ou tout simplement fou, Johnny s’engage dans un test de force avec Putski. Et pourtant, « Lucious » s’en sort à coups de pied, voyant Putski passer le tag à Tito. Ce dernier enchaîne Armdrag sur Armdrag, parfaitement exécutés. Sur un enfourchement, Santana se relève et rend la monnaie de sa pièce à Valiant. Malgré sa fougue, Santana se fait prendre à partie dans le mauvais coin et subit toutes sortes de fourberies. Parvenant à rejoindre son coin, Santana fait entrer Putski et à deux, envoient les Champions s’écraser l’un dans l’autre, une manœuvre qui plaît au public si l’on s’en fie à sa réaction. C’est cette fois-ci au tour de Putski d’être pris à partie mais celui-ci résiste et repasse le relais à Santana qui enchaîne les sauts chassés. Un violent coup de genou dans l’abdomen calme toutefois les ardeurs de Tito qui se relève ensuite à deux d’une souplesse arrière. Sur une double collision, les pendules sont remises à zéro alors que la foule n’attend plus qu’une chose : Santana rampe et parvient à donner le hot tag à Putski qui entre, chaud bouillant, au grand bonheur d’une foule totalement électrique. On y croit, on se dit même que ça y est, c’en est enfin fini des Valiant Brothers, lorsque Putski élève Johnny dans sa prise de l’ours. Mais Albano intervient et provoque la disqualification immédiate de ses poulains. Putski et Santana l’emportent donc mais sans les ceintures, qui ne peuvent changer de mains que sur un tombé ou une soumission.

– Furieux, rouge de colère, Albano passe un savon à ses protégés, fruit de semaines de tensions et de frustrations. Les Valiant Brothers regagnent le vestiaire mais Albano accorde quelques temps à McMahon. Le manager dit qu’il peut construire et détruire quiconque et qu’il en a fini avec ses Valiant Brothers !

Agréablement écourté à une petite demie-heure, ce All Star Wrestling a toutefois le mérite de nous offrir quelques pépites. De cette rencontre oubliable entre Strongbow et Monroe, retenons toutefois que ce match marque le départ de l’amérindien, concluant près d’une décennie de bons et loyaux services à Vincent J. McMahon. Strongbow poursuivit sa carrière plus au Sud du côté de la Georgia Championship Wrestling et Mid-Atlantic Wrestling. Passant également à Porto Rico, Strongbow y remporta notamment le Caribbean Heavyweight Championship, faisant son retour en 1982, terminant sa carrière pour ensuite se concentrer en tant qu’agent en backstage. N’oublions pas la performance d’un Ted DiBiase et d’un Johnny Rodz excellents, nous offrant cinq minutes de pur catch. Véritable petite exhibition du produit World Wrestling Federation, ce petit match fut à l’avantage des deux compétiteurs, chacun ressortant grandi. Toutefois, l’attraction du soir résidait dans ce match de championnat par équipe où l’or des Valiant Brothers fut remis en jeu. Tito Santana et Ivan Putski ont parfaitement rempli leur rôle de challengers émérites, adorés du public nord-américain. Passant à rien de l’emporter et de déclencher une scène de liesse populaire, Putski et son partenaire auront sans doute droit à une revanche. Et que dire des Valiant Brothers ? Superbes dans leur rôle mais perdants sur un point : fruit de tensions et de fissures qui duraient depuis quelques semaines, Albano s’est finalement détaché de ses poulains, qui se retrouvent désormais seuls. À voir si l’absence du Captain’ pourrait jouer un rôle sur leur succès, peut-être serait-ce l’occasion pour Putski et de Santana d’en profiter ? On dit oui.

Nathan Maingneur