ALL STAR WRESTLING #90

ALL STAR WRESTLING #90

30/08/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent cette fois-ci au Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling. 

L’inimitable Joe McHugh nous plonge dans l’étouffante atmosphère de cette soirée d’août 1980 et s’occupe des introductions. L’action proposée ce soir est sous le contrôle et l’étroite juridiction de la Commission d’État de Pennsylvanie, représentée sur place par leurs officiels. Dr. George Zahorian est assis en ringside, en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette émission d’une heure seront Gilberto Roman, Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : RICK MARTEL VS « BAD BILLY » COLEMAN (05:21)

VAINQUEUR : RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : MARTEL IMPRESSIONNE D’EFFICACITÉ


On commence avec l’une des recrues les plus talentueuses de ces dernières années. Originaire de Québec au Canada, Rick Martel s’est endurci sur les rings de plusieurs territoires de la National Wrestling Alliance depuis le milieu des années 1970. Tout droit signé de la Pacific Northwest Wrestling de Portland, Martel gagne en popularité de semaine en semaine et s’oppose ce soir à « Bad Billy » Coleman, catcheur tatoué d’Akron dans l’Ohio. 

Coleman n’est pas du genre à se laisser chercher et brise la garde de Martel avec de sales coups de poing. Celui-ci répond avec intensité et donne le ton en affichant un style de bagarreur. Sur le plan technique, Martel s’impose naturellement, faisant état d’un catch pour le moins édifiant. Aux commentaires, McMahon et Sammartino glorifient le talent de ce jeune éphèbe. Attention à Coleman, qui n’hésite pas à étrangler et à griffer son antagoniste. Martel se lance alors pour une série de sauts chassés qui font réagir le public. Contrant une projection dans le coin, Martel nous gratifie d’un Flying Body Press qui fait mouche. Martel s’arroge donc une petite victoire de plus et semble lancé dans une bonne direction. 


MATCH 2 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS PAUL FIGUEROA (04:01)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER 

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET AUTORITAIRE


Avec son air d’instructeur de l’armée américaine, Sgt. Slaughter vous consolide dans votre idée de ne pas faire le service militaire. Originaire de Parris Island, camp militaire de Caroline du Sud, Slaughter a en effet du faire transpirer quelques soldats. En face de l’imposant protégé du Grand Wizard of Wrestling se tient Paul Figueroa, catchant encore sur ce territoire jusqu’en fin d’année. 

En moins de trente secondes, Slaughter a presque déjà endormi ce pauvre gars avec un collier de tête, porté comme on devrait porter un collier de tête, c’est à dire avec force et hargne. Pour faire court, c’est une punition, purement et simplement. Slaughter est un sadique et le fait ressortir dans chacun de ses coups. Il le hisse pour un brise-épaule mais le descends directement sur le cou, à la manière d’un marteau-pilon. Slaughter l’emporte ensuite avec son Cobra Clutch, sa célèbre prise de finition qui l’accompagnera tout au long de sa carrière sur les rings de catch nord-américains.


– Sgt. Slaughter et notre grand sorcier sont ensuite reçus au microphone par Bruno Sammartino. Slaughter est questionné sur son statut d’instructeur, ce à quoi son manager répond en disant que son futur est désormais de terroriser les rangs de la World Wrestling Federation. Bruno souhaite quand même savoir pourquoi Slaughter porte encore son chapeau et son sifflet. Avec sa voix rauque, Slaughter rétorque en lui ordonnant de se tenir en garde ! Il poursuit en clamant que plusieurs soldats de son régiment le regardent en ce moment même avec la peur au ventre. Sa mission est d’être Champion du Monde, prenant son Wizard comme général.


L’extrait suivant fut ajouté au programme, issu d’une édition d’All Star Wrestling qui se déroulait au Fieldhouse d’Hamburg. Pat Patterson et René Goulet échangent alors au micro avec Bruno Sammartino. Patterson admet que l’une de leurs tactiques consiste à échanger en français lors de leurs matches, afin de ne pas pouvoir être compris par leurs antagonistes. Questionnés à propos de leur prochain match face au Baron Scicluna et José Estrada, Patterson fait l’éloge du Baron maltais, glorifiant ce ténébreux compétiteur. Bruno aborde la question de l’objet illicite, toujours utilisé par Scicluna. Patterson répond que sa sécurité est placée entre les mains de Goulet et inversement. Les briscards franco-canadiens partent en confiance. 


MATCH 3 : TONY GAREA VS MIKE MIHALKO (06:14)

VAINQUEUR : TONY GAREA

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH

APPRÉCIATION : GAREA EST ET RESTE UN CATCHEUR ENDURCI


Absent depuis plus d’un an, Tony Garea signe ici son retour à l’antenne. Originaire d’Auckland en Nouvelle-Zélande, Garea s’était récemment fait agresser par son ancien partenaire, en la personne de Larry Zbyszko. Sinon, nous ne l’avions plus aperçu depuis sa perte des ceintures Tag Team avec ce même Zbyszko, c’était face aux Valiant Brothers de Lou Albano. Garea est toujours aussi populaire et se mesure ce soir au large Mike Mihalko. 

Avec un physique aux antipodes de celui de son antagoniste, Garea s’impose grâce à sa technique. Bien qu’imposant, Mihalko est d’une efficacité relative, ne parvenant à rien face à Tony. C’est l’expérience de ce dernier qui prime, Garea donnant une leçon de catch à ce grand gaillard. Aux commentaires, Vince et Bruno lui donnent un air de ressemblance avec Crusher Blackwell, qui terrorisait les rings de la promotion entre 1976 et 1978. Garea réussit à le soulever et lui écrase les reins avec un brise-dos dont il se dégage. Il l’emporte toutefois avec ruse, parvenant à le coincer en Abdominal Stretch, prise de soumission redoutable lorsqu’elle est correctement portée. 


MATCH 4 : PAT PATTERSON & RENÉ GOULET VS JOHNNY RODZ & BARON SCICLUNA (07:56)

VAINQUEURS : PAT PATTERSON & RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : ** ½


Notre duo de choc est sur le ring et se mesure ce soir à un sacré défi. Pat Patterson et René Goulet semblent s’être acoquinés et pourraient pourquoi pas s’approcher de l’or Tag Team, alors rendu vacant par Bob Backlund et Pedro Morales. Dans le coin opposé, on retrouve donc en effet le grisonnant Baron Scicluna, mais son partenaire n’est pas José Estrada. C’est « Unpredictable » Johnny Rodz qui sera à ses côtés, ce qui promet d’ores et déjà de faire des étincelles. 

Scicluna commence face à Patterson et réussit à l’emmener au sol en l’étranglant et en tirant sur son caleçon. Patterson se retrouve très rapidement isolé de son partenaire, à chaque fois empêché de le remplacer. Rodz et Scicluna usent et abusent de tricheries en tous genres alors que les espoirs du québécois semblent partir en fumée. Scicluna se sert alors d’un objet illicite, utilisé avec ruse par le maltais. Enfin, Patterson s’en sort et passe le relais à Goulet, trépignant d’impatience. Sauf que l’arbitre Gilberto Roman n’a pas vu ce tag et repousse alors Goulet, le public faisant entendre son mécontentement suite à cette décision. Au bout d’un sale quart d’heure passé à déguster, Patterson fait entrer un René Goulet bouillonnant. Le match dégénère alors, le tout se transformant en une petite bagarre rangée. À l’extérieur du ring, Patterson envoie Johnny valdinguer sur la table des officiels, qui cède sous le poids du « Fire Brand from the Bronx ». Sur le ring, Scicluna profite de ce chaos et se sert à nouveau de son objet interdit face à Goulet, l’arbitre étant trop préoccupé à restaurer l’ordre. Dans le même temps, l’un des coins a été mis à nu, voyant Johnny l’utiliser à des fins peu louables. Toutefois et comme c’est souvent le cas, Johnny Rodz tombe dans son propre piège et se fait enrouler par un O’Connor Roll de Pat Patterson. Lui et René Goulet célèbrent ensuite cette petite victoire obtenue au terme d’une rencontre énergique. 


– On retrouve désormais « The 8th Wonder of the World » en la personne d’André le Géant, reçu par Vince McMahon à huis clos. André est vêtu d’un costume et en impose de par sa taille vertigineuse. McMahon aborde le passé du français, ce dernier précisant qu’il est un spécialiste des Battle Royal, matches où une vingtaine de compétiteurs se retrouvent en même temps sur le ring. Toujours invaincu, André concède qu’un jour, quelqu’un pourrait peut-être le vaincre. 

André & McMahon

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

On change de décor pour partir du côté du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie. Quel plaisir que de retrouver l’adorable Joe McHugh dont l’inimitable timbre nous manque tellement. On note ici l’agréable performance de Rick Martel, qui n’a pas laissé indifférent au terme d’une solide exhibition de ses capacités. Ce jeune athlète est taillé comme un dieu et catche avec une habileté rare. Ces signes présagent sans aucun doute un futur prometteur. On peut dire de même de l’imposant Sgt. Slaughter, qui écrase sans relâche le peu de compétition qu’on lui envoie. Avec ce gabarit et son personnage, Slaughter possède toutes les clés pour se faire une place au sommet. Ce programme marquait également le retour d’une compétiteur apprécié du public nord-américain, en la personne de Tony Garea. À l’instar de Pedro Morales ou de Pat Patterson, Garea pourrait tout à fait s’offrir une petite cure de jouvence et pourquoi pas une ceinture. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. En parlant de Patterson, celui-ci semble s’être trouvé un partenaire en René Goulet, s’imposant ici face au vicieux tandem formé par Johnny Rodz et le Baron Scicluna. Toutefois, c’est cet entretien entre Vince McMahon et André le Géant qui retient ici tout notre intérêt. Séquence aujourd’hui culte, elle incarne tout ce qu’était ce personnage hors-du-commun, un géant dans tous les sens du terme. L’image est saisissante, tout autant que le regard de McMahon, conscient qu’André est quelque chose, quelqu’un d’absolument unique. L’émotion de ce regard en dit long et vaut mille paroles. 

Nathan Maingneur

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