ALL STAR WRESTLING #74

ALL STAR WRESTLING #74

19/04/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, ce programme d’une heure nous est présenté et commenté par Vince McMahon et Bruno Sammartino. Ce soir, nul autre que Pedro Morales effectue son retour sur ce ring d’All Star Wrestling. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir sera sous l’étroite juridiction et supervision de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par John Santoro. Dr. John Woods reprends sa place en ringside en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront Gilberto Roman, John Stanley et Dick Woehrle.


MATCH 1 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS MIKE MASTERS (03:38)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : PATERA RESTE L’HOMME FORT DE LA PROMOTION


Ken Patera est montré à l’écran en faisant son entrée, une première pour l’émission depuis 1975. Affublé de son manager de toujours, l’homme fort est vêtu d’un gilet blanc, brodé du drapeau de Pierre de Coubertin, héritage de son passé en tant qu’haltérophile olympique. Ce soir, Patera se mesure à Mike Masters, au physique également plutôt ciselé. Comme d’habitude, Ken Patera reçoit une salve de sifflets moqueurs lorsque Ernie Roth l’aide à retirer son pantalon, perçu comme une humiliation. 

D’emblée, Masters doit faire face à la force brute de Patera, dont les coups sonnent comme des coups de marteau. Impatient d’en découdre, Masters répond avec fougue, faisant reculer Patera dans l’un des coins. Toutefois, Patera est l’homme de la situation et revient avec de sales coups de coude et un collier arrière, maintenu avec force par ses bras musclés. Laissant sa Swinging Full Nelson de côté, Ken Patera s’offre la victoire avec une souplesse arrière, tout en sobriété. 


MATCH 2 : TOR KAMATA W/FREDDIE BLASSIE VS MANNY SIACA (03:31)

VAINQUEUR : TOR KAMATA

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : SQUASH AGRESSIF ET SANS RETENUE 


Dangereux, redoutable et sans pitié, Tor Kamata n’a eu de cesse en s’imposant comme une menace de premier plan. Doublé de « Classy » Freddie Blassie qui, après Hogan, s’est encore dégoté un sacré poulain. C’est Manny Siaca, catcheur d’origine portoricaine qui arbore à cet égard les couleurs de sa patrie sur son caleçon, qui fera ce soir office de sac de sable. 

Aussi vicieux qu’imprévisible, l’imposant Kamata saute sur ce pauvre gars, l’assaillant avec de sales coups de genou. Même s’il manque de se laisser surprendre par quelques coup de poing, Kamata domine l’entièreté des débats. Un saut chaussé du tonnerre couche Siaca, dont la mâchoire a pris le pied nu de Kamata de plein fouet. C’est un Splash, porté avec élan qui conclut ce match à sens unique. Pas de saut de la troisième corde pour Kamata qui sera ce soir resté sage.


– Accueilli au microphone par Vince McMahon, Tony Atlas discute de sa routine d’entraînement. Sans plus attendre, Atlas est invité à retirer son peignoir, affichant une musculature de dieu grec. En extase, McMahon cache difficilement son admiration. Tout d’un coup, le public s’emballe, détournant l’attention d’Atlas et de Vince. Ken Patera les rejoint à cet effet, interrompant cet entretien. Patera souhaite s’imposer comme l’unique homme fort de la promotion, remettant en question la force pure d’Atlas. Ce dernier réplique en disant qu’il possède un corps de catcheur et non un corps d’haltérophile comme Patera. Au milieu de toute cette testostérone, Vince lance l’idée d’un match de bras de fer, qui aura lieu la semaine prochaine pour départager la force d’Atlas et de Ken Patera. De mémoire, c’est la première fois qu’un segment est annoncé de cette manière sur cette antenne, un procédé que d’autres promotions de l’époque pratiquent plutôt régulièrement. 


MATCH 3 : JOHNNY RODZ & JOSÉ ESTRADA VS PAT PATTERSON & ANDRÉ LE GÉANT (10:28)

VAINQUEURS : PAT PATTERSON & ANDRÉ LE GÉANT

PRISE DE FINITION : SIT OUT SPLASH

INDICATEUR : ** ½


« Unpredictable » Johnny Rodz et José Estrada sont de retour ensemble, un duo en apparence quelconque mais qui s’était révélé redoutable entre 1978 et 1979. Une pléthore de jeunes spectateurs s’amasse en ringside afin d’obtenir un autographe de leurs célèbres antagonistes. Ceux-ci sont ce formidable tandem composé de Pat Patterson et d’André le Géant, qui ont récemment fait les belles heures du Madison Square Garden. La limite de temps traditionnelle de 10 minutes est ici repoussée à un quart d’heure. C’est l’attraction de la soirée !

André le Géant & Pat Patterson

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

En gentleman et honnête homme, Johnny tend la main à Patterson, sans même penser à une quelconque agression surprise. Rodz se rétracte immédiatement lorsque le Champion Intercontinental lui suggère de serrer la main d’André ! Ce dernier réussit à mettre ses mains sur un Johnny Rodz qui préfère fuir à l’extérieur du ring. De retour, c’est la débandade totale pour Estrada et Rodz qui valdinguent aux quatre coins du ring. On retrouve ici l’aspect « Comedy Wrestling » typique des matches d’André, en partie grâce à la démesure constante des combats du géant. Pris à partie par le catch fourbe et acerbe de ses opposants, Patterson se retrouve rapidement isolé dans le mauvais coin, à chaque fois empêché de rejoindre son partenaire. De retour en force, André rate une charge et s’écrase dans le coin, plusieurs spectateurs des premiers rangs reculant de peur de se prendre ce géant sur les genoux. Patterson subit à nouveau les coups d’Estrada et de Rodz, qui usent d’un catch par équipe plutôt efficace. Lorsqu’entre finalement André, trépignant d’impatience sur le tablier du ring. C’est terminé pour Estrada qui se mange un Big Boot et succombe à un Sit Out Splash du tonnerre. Superbe victoire pour André et Patterson qui semblent à l’aise comme des poissons dans l’eau. 


– Encore tous transpirants, André et Patterson sont reçus au microphone par Bruno Sammartino. Belle brochette ! Patterson fait l’éloge de son partenaire, sur lequel il peut totalement compter sur le ring. André le Géant poursuit en disant que Patterson et lui parlent en français pendant leurs matches, ce qui leur permet de ne pas se faire comprendre. Patterson conclut en affirmant que lui et André aimeraient s’arroger l’or par équipe ! 


MATCH 4 : PEDRO MORALES VS FRANKIE WILLIAMS (05:02)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : BEAU RETOUR POUR PEDRO MORALES


Originaire de Columbus dans l’Ohio, le Saint-Patron des jobbers est sur le ring, discutant avec l’arbitre Dick Woehrle. C’est l’annonce de Gary Cappetta qui nous donne l’identité de son célèbre adversaire. Absent des écrans depuis 1975, l’ancien Champion Poids-Lourds de la World Wide Wrestling Federation, Pedro Morales effectue son retour à All Star Wrestling, accueilli par une standing ovation. Quittant la promotion en mars 1975, Morales s’est exporté du côté de Big Time Wrestling et de la American Wrestling Association, partant ensuite catcher au Japon et au Canada entre 1978 et 1980. 

Pedro Morales

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Sur le ring, Morales n’a pas perdu son « Puertorican Fire » qui le caractérisait lors de son apogée. Toujours aussi populaire, Pedro Morales aurait encore l’étoffe d’un grand champion. Face à l’emblème du catch portoricain, Williams ne peut rien faire, si ce n’est de répondre par quelques coups de poing. Aux commentaires, Sammartino fait l’éloge de l’un de ses plus farouches antagonistes, qui s’étaient affrontés sur le ring du Shea Stadium en 1972, au terme de plus d’une heure et quart d’un âpre combat. McMahon ajoute que nous verrons la semaine prochaine une rencontre entre les Wild Samoans et les Champions par équipe, Santana et Putski, qui s’était déroulée au Spectrum de Philadelphie. En l’espace de moins de cinq minutes, Morales l’emporte des suites d’un brise-dos, porté à la manière de Billy Robinson, puis d’un Boston Crab, voyant Williams jeter l’éponge presque immédiatement. 


MATCH 5 : TONY ATLAS VS MARC POLE (02:54)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH D’ATLAS QUI SE PRÉPARE POUR PATERA


Concluant cet épisode d’All Star Wrestling, Tony Atlas se tient prêt sur le ring du Fieldhouse d’Hamburg. Ce soir, Atlas se mesure à Marc Pole, dont la carrière s’est essentiellement déroulée sur des territoires hors-la-loi, c’est à dire en dehors de la juridiction de la National Wrestling Alliance. 

Taillé comme un dieu grec, Atlas contraste fort avec le physique un peu rondouillet de Pole, qui a légèrement pris en masse. On s’en doute, Atlas domine intégralement les débats, Pole ne répondant qu’à de rares occasions avec des coups de poing dans l’abdomen. En moins de trois minutes, Tony Atlas l’emporte avec un coup de tête, gagnant du momentum pour son prochain face à face avec Ken Patera, dans un match de bras de fer. 


Mise au point des éclairages et de la façon de filmer, annonce d’un segment pour la prochaine émission, retour d’un ancien Champion du Monde et j’en passe. Est-ce toujours All Star Wrestling ? Terreur du moment, Tor Kamata se construit petit à petit comme une menace sérieuse, écrasant tout sur son passage. Confronté par Ken Patera, Tony Atlas a su répondre avec éloquence, suggérant à McMahon l’idée d’un combat de bras de fer. De mémoire, c’est la toute première fois qu’un segment est annoncé de la sorte à l’antenne, une petite rareté pour ce territoire. Comme je l’ai suggéré en ouverture de conclusion, on peut noter quelques changements esthétiques. Éclairage optimisé, introduction d’un plan caméra sur les entrées des catcheurs, le catch se modernise avec les progrès technologiques de l’époque, qui ne feront qu’augmenter. Magique, c’est le mot qui pourrait parfaitement décrire ce formidable tandem entre Pat Patterson et André le Géant. Ensemble pour la première fois sur ce programme, le tout a pu offrir un match énergique, un pur concentré de divertissement comme cela sera proposé tout au long de la décennie. Avec l’or accroché autour des reins des Samoans (un instant), Patterson et André pourraient se hisser comme de sacrés challengers. Bien que le résultat ne fut pas donné, cela fut toutefois largement suggéré par McMahon et Sammartino, tandis que le combat sera diffusé la semaine prochaine. Manquant parfois de gros noms (et de la présence du Champion), cette édition d’All Star Wrestling put toutefois compter sur le retour de Pedro Morales, ancien porte-étendard de l’ancienne World Wide Wrestling Federation. Malgré un règne plutôt court entre 1971 et 1973 (pour l’époque, un règne de moins de cinq ans est un règne court), Morales s’est établi comme l’une des figures les plus appréciées de l’époque, dont la popularité n’avait alors d’égale que celle d’un certain Bruno Sammartino.

Nathan Maingneur 

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