CHAMPIONSHIP WRESTLING #40
06/12/1980

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Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes habituels et nous accueillent une fois encore dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cette édition de Championship Wrestling, programme télé vedette de la World Wrestling Federation en ce mois de décembre 1980.
C’est une tradition séculaire. Ce bon vieux Joe McHugh s’occupe des présentations rituelles et annonce que cette heure de catch sera placée sous la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelques-uns des ses officiels. Dr. George Zahorian siège toujours en compagnie de Mike Mittman, le gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Mario Savoldi, Danny Davis, Gilberto Roman et Dick Woehrle.
MATCH 1 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA & SYLVANO SOUSA (09:32)
VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL
PRISE DE FINITION : MISSILE DROPKICK
INDICATEUR : ** ¼
Originaire de l’île de Malte, le Baron Scicluna est un briscard des rings connu et reconnu pour sa fourberie et sa mesquinerie entre les cordes. Cet illustre compétiteur au grand âge combat depuis 1964, un an seulement après la fondation de la Capitol Wrestling Corporation, l’ancêtre de la World Wrestling Federation. Scicluna s’associait ce soir à Sylvano Sousa, tandis que leurs adversaires sont annoncés en grande pompe par McHugh. Effectuant leurs entrées avec l’or Tag Team autour des hanches, Tony Garea et Rick Martel sont accueillis en héros par le public du Agricultural Hall.
Garea et Martel s’entendent parfaitement bien et offrent une petite leçon de catch au portugais. La cohésion est impeccable mais un méchant coup de genou de Sousa dans les côtes de Garea lui permet de passer le relais au maltais. Rusé comme un renard, le Baron Scicluna étrangle discrètement Garea, tout en se cachant du regard de l’arbitre. Et ce petit jeu continue lorsque l’arbitre feint de ne pas voir le néo-zélandais faire rentrer Martel mais prétend n’y voir que du feu lorsque le Baron Scicluna entre illégalement. Immobilisé par une prise des trapèzes Garea peut toutefois compter sur le soutien du public et se redonne du poil de la bête. Le natif d’Auckland en Nouvelle-Zélande réussit enfin à passer le tag à Martel, qui entre pour faire le ménage. Chaud comme la braise, Martel envoie Scicluna en dehors du ring et il ne reste alors que Sousa. Celui-ci succombera quelques secondes plus tard à un saut chassé de Martel, porté depuis la corde du milieu. Tony Garea et Rick Martel triomphent donc au terme d’un bon petit match à l’ancienne.
– Ensuite accueillis au micro de Pat Patterson, Tony Garea et Rick Martel sont fiers et c’est peu de le dire. Garea s’absente soudainement et prétexte avoir quelque chose de plus important à faire. Martel poursuit en solo et parle de sa victoire face aux Wild Samoans. Lorsque Garea revient, il porte un imposant trophée apparement remis à la promotion par le magazine sportif All Japan Sports. À la surprise de son partenaire, il le lui décerne et le sacre « catcheur de l’année 1980 ». L’heure est à la fête pour Martel et Garea qui célèbrent ce moment avec Patterson.
MATCH 2 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS « BIG » RON SHAW (05:21)
VAINQUEUR : RICK MCGRAW
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT MOYEN ET C’EST REGRETTABLE
Souriant, avenant et toujours engageant, Ricky McGraw reçoit un accueil toujours chaleureux et demeure l’un des compétiteurs les plus appréciés de la promotion. Malheureusement, celui qu’on surnomme « Quickdraw » est souvent relégué à des seconds rôles qui ne reflètent pas son plein potentiel. Il se mesurait ce soir à « Big » Ron Shaw, jobber au physique assez imposant originaire de Philadelphie.
Ils se cherchent, ils se jaugent et c’est McGraw qui prends l’avantage grâce à sa supériorité technique. Shaw cogne le premier et le jeune McGraw a bien du mal à prendre sa rencontre en main. Il s’illustre toutefois avec une jolie souplesse arrière suivie par un enfourchement impressionnant. « Quickdraw » revient avec une série de sauts chassés et, à la suite d’une petite série de cafouillages, Ricky McGraw l’emporte avec l’aide d’un petit paquet – un petit peu brouillon. Pas terrible en définitive.
MATCH 3 : PEDRO MORALES VS JOHN CALLAHAN (02:47)
VAINQUEUR : PEDRO MORALES
PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB
APPRÉCIATION : SQUASH CORRECT DE MORALES
Ce grand gaillard qui se tient debout sur le ring, il s’appelle John Callahan et c’est ce qu’on appelle un jobber, c’est à dire un lutteur dont le rôle est de mettre en lumière les catcheurs plus importants qu’eux, sujet à une mise en avant significative sous les projecteurs. Et ce compétiteur en question n’est autre que Pedro Morales, ancien Champion du monde et ancien Champion Tag Team. Originaire de Culebra dans l’archipel de Porto Rico, Pedro Morales est toujours l’un des figures les plus appréciées de la promotion.
Morales aime le défi et ça tombe bien – Callahan est un beau bébé et est même plus grand que lui. Pedro affiche un style de catch à l’ancienne et fait état d’un arsenal technique très simple mais diablement efficace. Callahan restant tout de même en retrait face à la légende, Morales lui rentre dedans et lui décoche une série de coups de poing dans le panier à pain. Il l’emporte rapidement en un peu moins de trois minutes avec son Boston Crab.
MATCH 4 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS MANNY SIACA (03:41)
VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER
PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH
APPRÉCIATION : SOLIDE PERFORMANCE DU SERGENT
Emmené au ring par son lieutenant – en la personne du Grand Wizard of Wrestling – le Sgt. Slaughter effectue son entrée sous les sifflets de la foule. Cet ancien instructeur du camp de Parris Island terrorise les rangs de la promotion et n’a toujours pas rencontré de défi à sa taille. Il se mesurait ce soir au robuste Manny Siaca, jobber aguerri natif de Porto Rico. Et sous les quolibets du public, Ernie Roth aide le sergent à se débarrasser de tout son attirail.
Slaughter n’y va pas de main morte et tabasse ce pauvre gars sans aucune forme de pitié. Lentement, et de façon très méthodique, le sergent impose son catch brut de décoffrage. Siaca ne peut absolument rien faire et est valdingué d’un bout à l’autre du ring. Le sergent fait preuve d’agilité et s’illustre avec une sorte de Stomp porté depuis la corde du milieu. Il le couche avec une série de grosses cordes à linges et l’emporte ensuite avec son Cobra Clutch, sa terrible prise de finition de laquelle il est presque impossible de se sortir.
– Pas rassasié pour autant, le sergent menace de sauter en dehors du ring sur son pauvre adversaire, gisant en contrebas. Il ira – en gros plan à la caméra – lui en remettre une couche avec son terrible Cobra Clutch, nous offrant un visuel aussi terrifiant que saisissant.
MATCH 4 : DOMINIC DENUCCI VS JOSÉ ESTRADA (03:15)
VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI
PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP
APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT MAIS TRÈS COURT
Il semblerait que nous ayons changé d’atmosphère. Ce n’est toutefois pas spécifié s’il s’agit du même épisode de Championship Wrestling où d’une autre édition de ce programme. Il pourrait aussi s’agir d’une édition de All Star Wrestling puisque c’est Gary Cappetta qui est aux présentations. Sur le ring, Dominic DeNucci signe quelques autographes en face de son adversaire, en la personne du génialissime José Estrada.
Certes bien plus agile et mobile que son vénérable adversaire, Estrada se heurte toutefois à un dur à cuire qui en a vu d’autres. DeNucci ne se laisse pas faire et accule Estrada dans le coin et n’hésite pas à porter les coups. Mais à ce petit jeu, Estrada n’est pas en reste et répond fermement, ce qui fait tout drôle au vieux DeNucci. Un petit cafouillage précède un Sunset Flip qui permet à Dominic DeNucci de l’emporter au compte de trois.
MATCH 5 : KILLER KHAN W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE KING (02:38)
VAINQUEUR : KILLER KHAN
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU
APPRÉCIATION : TOTALE DOMINATION DE KHAN
De retour dans notre épisode en question, nous retrouvons Joe McHugh et sa voix tremblante. Sur le ring, un tout jeune Danny Davis sera l’officiel de la prochaine rencontre. Et pour le dernier combat de la soirée, nous aurons la brute mongole en la personne de Killer Khan. Toujours accompagné par le capitaine Lou Albano, qui semble temporairement prendre la place de « Classy » Freddie Blassie, Khan affrontait ce soir Steve King, notre Saint-Patron des jobbers.
Fidèle à sa sauvagerie habituelle, Khan fonds sur ce pauvre King et semble ingérable. Totalement imprévisible, Khan est absolument terrifiant et inspire rien d’autre que la crainte du public et de ses adversaires. King se fait malmener et succombera à une descente du genou impitoyable en un peu moins de trois minutes.
Édition encore une fois plutôt monotone de Championship Wrestling, pas grand chose à se mettre sous la dent une fois de plus. Rick Martel remporte un trophée, Sgt. Slaughter, Pedro Morales et plus encore dans ce programme.
– Tony Garea et Rick Martel sont sur un petit nuage. Qu’ils en profitent tant qu’ils le peuvent encore. Car même s’ils sont Champions par équipe et même si Rick Martel a remporté un trophée, une menace plane. Et cette ombre qui plane au-dessus de leur tête, il s’agit des Moondogs, le nouveau duo de choc du capitaine Lou Albano. La semaine prochaine, ces derniers affronteront un tandem composé de Rick McGraw et de Dominic DeNucci. Et en cas de victoire, les Champions devraient pouvoir être inquiétés.
Nathan Maingneur