CHAMPIONSHIP WRESTLING #42
20/12/1980

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Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes habituels et nous accueillent encore une fois dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cette édition de Championship Wrestling, programme télé vedette de la World Wrestling Federation en cette fin d’année 1980.
Joe McHugh et sa voix tressaillante s’occupent des introductions rituelles. Il nous annonce que cette heure de catch sera placée sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelques officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Et les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Gilberto Roman, Mario Savoldi, Danny Davis et Dick Woehrle.
MATCH 1 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON MIKEL SCICLUNA & « BIG » RON SHAW (08:32)
VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL
PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH
INDICATEUR : * ¾
Originaire de l’archipel des îles de Malte, le Baron Mikel Scicluna est l’un des catcheurs les plus âgés encore en activité sur ce territoire. Vétéran des rings, le Baron n’est plus dans sa prime jeunesse et des cheveux blancs commencent à pigmenter son épaisse chevelure noir de jais. Ce soir, Scicluna faisait équipe avec « Big » Ron Shaw, grand gaillard un peu grassouillet qui fait souvent office de jobber. Leurs adversaires sont présentés en grande pompe et effectuent une entrée saluée par le fidèle public d’Allentown. Il s’agit de nos Champions Tag Team que sont Tony Garea et de Rick Martel.
Face à un compétiteur de la trempe du Baron, Martel ne se laisse pas impressionner pour autant et lui tient tête avec un catch technique et fluide. Au sol, Scicluna n’hésite pas à tirer le cheveux de Martel et ce malgré les sévères réprimandes de monsieur Woehrle. Lorsqu’entre Shaw, celui-ci subit plus qu’autre chose l’association de Martel et de Tony Garea qui catchent ensemble avec une synergie impeccable. Ils se focalisent alors sur la jambe de ce pauvre Shaw jusqu’à ce que Martel décide de lui envoyer une série de sauts chassés qui n’en finit plus. Tony Garea en termine ensuite avec son Abdominal Stretch. On aurait dit qu’ils ne savaient pas comment terminer ce combat.
MATCH 2 : KILLER KHAN W/CPT. LOU ALBANO VS RICKY STALLONE (05:12)
VAINQUEUR : KILLER KHAN
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU
APPRÉCIATION : SQUASH EXTRÊMEMENT BRUTAL DE KHAN
Ramené en Amérique par « Classy » Freddie Blassie à l’issue d’un long voyage en Orient, Killer Khan est l’un des compétiteurs les plus menaçants du circuit nord-américain. À la manière d’une bête sauvage, Khan ne s’exprime qu’en hurlant de manière stridente et en brutalisant ses adversaires semaine après semaine. Depuis quelques semaines déjà, Blassie est aux abonnés absents et c’est le « Capitaine » Lou Albano qui a récupéré la garde du petit – lui qui est habitué à gérer les humeurs de ce genre de spécimens. En face de lui, un jobber du nom de Ricky Stallone, un petit air de famille avec l’interprète de Rocky mais toutefois sans lien de parenté avec celui qui a incarné le personnage de John Rambo à Hollywood.
Tel un animal enragé, Khan se jette sur ce pauvre gars et le piétine, le mordille et l’étrangle de mille-et-une manières. Et toujours en hurlant avec une voix aiguë – presque stridente – ce qui renforce de plus belle son image déjà terrifiante. C’est un véritable passage à tabac, Khan brutalise et victimise ce pauvre Stallone, sans défense. Lentement, méthodiquement, Khan le fracasse de manière sadique et viscérale et finit par l’emporter grâce à sa terrible descente du genou, cette même descente du genou qui – portée depuis la corde du milieu – a envoyé bon nombre de lutteurs à l’hôpital. Ce n’est pas Manny Siaca, dernière victime en date du mongol, qui ira dire le contraire.
– On nous rediffuse les image d’une rencontre entre Hulk Hogan et Frank Williams qui eut lieu lors d’une vieille édition de ce programme qui doit dater de début d’année 1980. Bruno Sammartino commentait encore en compagnie de Vince McMahon et Hogan l’emportait avec une Lariat inspirée de celle de Stan Hansen.
MATCH 3 : SGT. SLAUGHTER W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS CHARLIE BROWN (05:31)
VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER
PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH
APPRÉCIATION : BELLE EXHIBITION DE PRISES DU SGT. SLAUGHTER
Un chapeau d’instructeur militaire vissé sur la tête, le Sgt. Slaughter sort tout droit du camp d’entraînement de Parris Island en Caroline du Sud, ces mêmes baraquements qui ont inspiré Stanley Kubrick pour son mythique Full Metal Jacket. Toujours emmené en direction du ring par son général, en la personne du Grand Wizard of Wrestling, le sergent se mesurait ce soir à un jobber du nom de Charlie Brown, l’homonyme du camarade de Snoopy.
Sans transpirer, le sergent s’impose en essayant de faire preuve d’une technique brute de décoffrage mais non moins efficace. Sous les ordres du sorcier, nous assistons à un récital de prises que Slaughter souhaite porter. Brise-dos, marteau-pilon, tout le répertoire du sergent y passe, au grand dam de ce pauvre Charlie Brown qui en prends pour son grade. Et au terme d’une petite exhibition, Slaughter l’emporte avec sa redoutable Cobra Clutch, prise létale dont personne ne s’est encore dégagée.
– Reçu au micro de Pat Patterson, Slaughter et le Grand Wizard sont interrogés à propos de ce Cobra Clutch, cette terrible prise de soumission dont personne ne semble capable de se sortir. Le sergent promet alors une récompense de 5000 dollars à quiconque pourrait s’en dégager et met également Patterson au défi !
MATCH 4 : « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW VS SYLVANO SOUSA (03:15)
VAINQUEUR : RICKY MCGRAW
PRISE DE FINITION : TOP ROPE FLYING CROSSBODY
APPRÉCIATION : MATCH TRÈS BROUILLON
Originaire de Charlotte en Caroline du Nord, le jeune Ricky McGraw continue de faire ses preuves et grimpe lentement les échelons. Ce soir en solo, celui qu’on retrouve d’habitude en Tag Team affrontait ce soir Sylvano Sousa, un jobber plutôt corpulent d’origine portugaise. Et quel physique pour McGraw, même si tout cela ne semble pas tout à fait naturel. On te voit, Dr. George Zahorian.
Très rapidement l’action s’étend aux abords du ring à la suite d’une grosse chute de Sousa, qui tombe en contrebas. « Quickdraw » conserve l’avantage mais les deux hommes n’ont pas d’alchimie entre les cordes et cela se ressent. Les échanges sont maladroits, le catch est brouillon et ce n’est pas à la gloire de McGraw, qui avait ce soir l’occasion de briller en solo. Celui-ci l’emporte en un peu plus de trois minutes à la suite d’un Flying Crossbody loupé, retombant presque à côté de son adversaire. Aïe.
– On termine ce programme avec une autre rediffusion et encore une fois d’un plus ancien programme. Cette fois-ci, Tony Atlas écrasait Mike Masters. Le tout commenté par Bruno Sammartino et Vince McMahon, datant sans doute de fin 1979, début 1980.
On sent que la fin d’année approche et que les programmes ont réellement du mal à se renouveler. Beaucoup de rediffusions, des matches plutôt quelconques mais les graines d’une future rivalité entre Pat Patterson et le Sgt. Slaughter, c’est tout ça et plus encore à Championship Wrestling !
– Toujours invaincu, personne ne semble capable d’arrêter le Sgt. Slaughter. Pire encore, personne ne semble en mesure de se sortir de son Cobra Clutch, sa terrible prise avec laquelle il remporte tous ses matches. Alors lassé du manque de compétition que lui offre la promotion, Sgt. Slaughter choisit d’offrir une récompense de 5000 dollars à quiconque arriverait à se sortir de cette prise, Pat Patterson inclus ! Sans le savoir, nous plantions ce soir les graines d’une rivalité viscérale entre un Sgt. Slaughter honni et un Pat Patterson qui s’apprête à sortir de sa pré-retraite, le tout culminant sur ce mythique et sanglant Alley Fight qui a repeint en rouge les murs du Madison Square Garden.
Nathan Maingneur