ALL STAR WRESTLING #80

ALL STAR WRESTLING #80

07/06/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon nous accueille dans l’enceinte du Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling. McMahon sera plus tard rejoint par « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction et contrôle de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par John Santoro. Dr. John Woods siège en ringside en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche tandis que les arbitres de cette heure de catch seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : LARRY ZBYSZKO VS FRANK SAVAGE (05:12)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : LARRY SAIT JOUER AVEC LE FEU


Originaire d’Oklahoma City en Oklahoma, Frank Savage se tient sur le ring et signe quelques autographes. Disciple de Killer Kowalski, nul doute que Savage a su bénéficier d’un apprentissage enrichissant. Son adversaire est sous doute l’homme le plus haï de la promotion. On se souvient tous de son pétage de câble face à Bruno Sammartino sur l’antenne de Championship Wrestling. C’est d’ailleurs sans doute la raison de l’absence de l’italien à son poste de commentateur. Larry Zbyszko rejoint le ring en prenant tout son temps et sous de lourdes huées. 

La foule d’Hamburg est remontée et c’est peu dire. Un chant « Bruno » est scandé de longues minutes durant, déstabilisant le natif de Pittsburgh. En rogne suite à ce chant, Zbyszko redouble d’agressivité en martelant Savage, l’étranglant même à plusieurs reprises. Porté par l’appui automatique du public, Frank Savage revient avec quelques coups de genou, soutenu à l’unanimité. Toutefois, Larry Zbyszko le calme avec un coup de pied dans la face et l’emporte en l’espace de cinq minutes avec une souplesse arrière portée avec autorité.


MATCH 2 : BARON MIKEL SCICLUNA VS PEDRO MORALES (04:43)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BACKSLIDE

INDICATEUR : ** 


Une mine grise et froide, le Baron Scicluna se tient droit dans ses bottes, pas plus apprécié aujourd’hui qu’il ne l’était autrefois. Seul catcheur d’origine maltaise à ma connaissance, Scicluna se mesure ce soir à un ancien Champion du Monde, en la personne du populaire Pedro Morales. L’affiche est plutôt alléchante et pourrait faire revivre quelques souvenirs pour les plus nostalgiques. 

Ils se connaissent pour s’être déjà affrontés à plusieurs reprises en 1972, lors du règne du  portoricain. Bien que Morales soit le plus énergique, attention au Baron qui sait encore répondre. Au sol, on remarque de bons restes de technicité, que ce soit du côté de Pedro ou de Scicluna. Jolie séquence entre ce dernier et l’arbitre John Stanley, empêché de compter à plusieurs reprises par le roublard maltais. De retour sur ses pieds, Morales nous gratifie d’une petite acrobatie, l’emmenant ensuite au sol en tour de hanches. Se projetant dans les cordes, Scicluna se fait surprendre par Morales, qui l’emmène en Backslide pour le compte de trois. Pedro Morales s’offre donc une petite victoire au terme d’un bon petit match de catch à l’ancienne.


 – Accueilli par un Bruno Sammartino enroué, Pedro Morales est questionné à propos de sa routine d’entraînement et de sa condition physique. Haletant et peinant à reprendre son souffle, Morales confie beaucoup courir et nager pour garder son endurance d’antan, se sentant en pleine forme. Morales souhaite mettre la main sur Larry Zbyszko, lorsque que son compère Bruno aura réglé ses comptes. 

C’est cette fois-ci « Pretty Boy » Larry Sharpe que reçoit désormais Sammartino au microphone. C’est d’ailleurs plutôt rare que deux entretiens se succèdent de la sorte. L’italien questionne Sharpe sur son absence des rings, entre 1978 et 1980. Sharpe confie s’être illustré sur les rings de Porto Rico et d’Honolulu à Hawaï. Fidèle à lui-même, Bruno lui demande pourquoi être passé d’un catch scientifique à un catch malhonnête et brutal. On sent déjà l’esprit d’entraîneur lorsque Sharpe lui rétorque qu’il catche avec sa tête, suivant son instinct en premier lieu, le reste ensuite. Face aux questions de Sammartino, Sharpe affiche une confiance plutôt déconcertante et affirme qu’il peut battre des noms tels que Tony Atlas et Ivan Putski. Selon celui qu’on surnomme « Pretty Boy », tous ces gars changent de trottoir en le voyant dans la rue. 


MATCH 3 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS FRANK « MOOSE » MONROE (03:46)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : MOINS MAUVAIS QUE PRÉVU 


Sur le papier, l’affiche est cauchemardesque. Tandis que « Pretty Boy » Larry Sharpe n’a eu que de piètres performances depuis son retour en début d’année, Frank « Moose » Monroe est peut-être l’un des pires catcheurs de cette époque. Aucun ne possède l’appui du public, rien d’étonnant. 

Profitant d’une supériorité technique évidente, Sharpe emmène rapidement l’imposant « Moose » au sol. Ce dernier se démène comme il peut avec quelques coups. Aux commentaires, Sammartino questionne à juste titre l’enjeu de ce match. Monroe se distingue par sa lenteur entre les cordes et s’écrase lourdement dans l’un des coins. Honnêtement, c’est moins pire que ce qu’on aurait pu attendre et au moins ce fut court. En effet, Sharpe l’emporte en quelques minutes seulement, en plantant Moose avec son marteau-pilon. 


MATCH 4 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS ANGELO GOMEZ (08:24)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

APPRÉCIATION : PATERA EST EXCELLENT ET S’ASSUME PLEINEMENT


Sur le ring, Angelo Gomez signe nonchalamment quelques autographes. D’origine portoricaine, ce catcheur est habitué à ce genre de rencontres et catche seulement depuis un an, sa carrière s’étalant jusqu’en 1984. Ken Patera effectue son entrée en prenant tout son temps, accompagné par notre célébrissime Grand Wizard of Wrestling.

Voyant que sa présence suscite de nombreuses réactions hostiles, Patera joue sur ce terrain et met une plombe à retirer sa combinaison. Sous d’incessants sifflets moqueurs, Patera assume jusqu’au bout et nous fait tous longuement patienter. Enfin prêt à se battre, l’ancien haltérophile s’impose plus que de raison face à son frêle antagoniste. Un énorme enfourchement, voyant Patera jeter le portoricain d’un bout à l’autre du ring, ne suffit pas à l’arrogance de l’homme fort de Portland, dans l’Oregon. En huit minutes et plus de temps passé à provoquer la foule que d’échanges sur le ring, Patera l’emporte facilement avec sa Swinging Full Nelson. 


– Au microphone d’un Sammartino clairement enrhumé, Ken Patera a ce soir l’occasion de se la ramener et de frimer sur ses records et décorations d’haltérophilie. Patera craint que cela ne fasse pleurer Bruno ! Il se lance et liste alors tous ses accomplissements, records de force et médailles olympiques, clamant encore une fois s’il le fallait qu’il est l’homme le plus fort du monde. Lassé de tout cela, Bruno préfère rendre l’antenne. 

On rembobine de quelques mois en arrière, nous arrêtant sur une édition de Championship Wrestling datée de novembre 1979. Joe McHugh est au microphone et on retrouve Tony Atlas. 


MATCH 5 : TONY ATLAS VS MIKE MASTERS (02:51)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH D’ATLAS


L’atmosphère du Agricultural Hall d’Allentown est bien différente de celle du Hamburg Fieldhouse. Sur le ring, on retrouve Mike Masters, apprenti catcheur depuis 1979. Son adversaire est tout récemment débarqué des territoires de Mid-Atlantic Wrestling et de Géorgie. Originaire de Roanoke en Virginie, Tony Atlas affiche une musculature de dieu grec. 

Sur le ring, Atlas s’impose naturellement en prenant Masters en clé de bras. Celui-ci ne peut réagir et ne s’illustre que par quelques coups de poing. Écrasé tête première dans le coin, Tony ne sent rien et renvoie l’ascenseur à son antagoniste. Acculé dans l’un des coins, Atlas répond avec quelques coups d’un autre acabit et l’emporte rapidement avec une souplesse arrière, suivie d’un Splash. 


La recette est la même et ne change pas. All Star Wrestling continue son petit bout de chemin, toujours dans l’ombre de Championship Wrestling. Comme d’habitude, l’émission nous propose du catch, du bon comme du moins bon. Du côté des bonnes choses, on retient ce petit match à l’ancienne entre le Baron Scicluna et Pedro Morales, une affiche qui a du plaire aux plus nostalgiques. On note également l’insertion au programme d’un match de Tony Atlas, datée de l’année 1979. Plutôt que d’enchaîner avec la suite de la carte, la compagnie a décidé de revenir quelque temps en arrière et pourquoi pas. Depuis son pétage de plombs en début d’année, Larry Zbyszko se fait de plus en plus rare sur cette antenne, ce fut donc un plaisir que de le retrouver ici. On aurait pu s’attendre au pire avec ce match entre Larry Sharpe et « Moose » Monroe. Bien que ce ne fut pas un classique du genre, on est bien loin de la purge interminable suggérée par l’affiche. Toutefois, en parallèle de tout cela, un athlète s’est forgé une véritable réputation de dur à cuire. Titulaire de l’or Intercontinental depuis quelques semaines, Ken Patera pourrait bel et bien s’imposer comme l’homme de cette année 1980, tant chacune de ses apparitions est un régal pour n’importe quel passionné de ce sport-spectacle. 

Nathan Maingneur

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