ALL STAR WRESTLING #82

ALL STAR WRESTLING #82

21/06/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce All Star Wrestling. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et précise que le catch proposé ce soir sera sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique d’État, représentée sur place par leurs officiels. Dr. John Woods siège toujours en ringside en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de ce programme seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : JOSÉ ESTRADA VS « POLISH POWER » IVAN PUTSKI (06:28)

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

INDICATEUR : **


Redoutable catcheur d’origine portoricaine, José Estrada semble plutôt morose. Malgré une position en dessous de ses capacités, Estrada n’en reste pas moins une force sûre. Il est l’un des derniers titulaires du Light Heavyweight Championship et une future tête d’affiche des rings portoricains à partir de 1981. Face à lui ce soir se présente « Polish Power » Ivan Putski, qu’on a plus aperçu ici depuis quelque temps. Putski n’a rien perdu de son immense popularité. 

Estrada est peut-être excellent mais engager un test de force avec Putski était une idée stupide. Fatigué de se faire remballer par la puissance du polonais, Estrada s’emporte et brise la garde de Putski avec de sales droites. Putski ne supporte pas ça et réplique avec des coups de poing d’un tout autre genre. Acculé, Estrada se fait littéralement encastrer dans l’un des coins par des coups de bélier de Putski. Toutefois, le portoricain reste fidèle à lui-même et n’hésite pas à tricher, griffant et étranglant ce bloc de muscles qu’est Putski. Celui-ci s’énerve et projette ensuite Estrada dans les cordes, prenant de l’élan de son côté pour lui porter son Polish Hammer, qui suffit évidemment pour le compte de trois. Bonne petite victoire pour Ivan Putski, enfin de retour en solo pour reprendre du poil de la bête.


MATCH 2 : FRANK « MOOSE » MONROE VS PEDRO MORALES (06:31)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

INDICATEUR : * ½


Le bûcheron de la promotion est sur le ring, en la personne de « Moose » Monroe. Imposant et poilu comme un singe, Monroe est un briscard des rings nord-américains, commençant sur ce territoire en 1971. Il connaît donc sans doute très bien son antagoniste, qui portait à cette époque l’or suprême de la World Wide Wrestling Federation. Pedro Morales, populaire compétiteur d’origine hispanique, effectue son entrée sous les encouragements du Fieldhouse. 

Face au bouillant portoricain, Monroe adopte une attitude sournoise, refusant d’engager quoi que ce soit, un comportement qui irrite encore plus le tempérament de Morales qui cherche à en découdre. À chaque fois, les maigres tentatives de Morales se soldent par un échec, ce qui ne manque pas d’agacer Sammartino aux commentaires. Lui et Vince discutent du style plutôt lent et poussif du canadien et déplorent son manque d’énergie entres les cordes. Morales s’agace à son tour et laisse ressortir toute sa frustration sur Monroe, le calmant avec de bons gros coups de poing dans le panier à pain. Pedro Morales s’accroche à son bouc et lui décoche une droite du tonnerre. Il le retourne ensuite en Boston Crab et lui fait jeter l’éponge. 


– Reçu en ringside par son compère et ancien adversaire Bruno Sammartino, Pedro Morales est questionné sur son match. Le portoricain admet être quelque peu frustré de sa position actuelle, souhaitant ardemment croiser le fer avec des noms tels que Ken Patera, Larry Zbyszko ou encore Hulk Hogan. Pedro revient sur son absence, entre 1975 et 1980, où il s’est illustré sur les rings du monde. Pedro Morales conclut cet entretien par un petit message en espagnol pour sa communauté hispanique. 


MATCH 3 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRANKIE WILLIAMS (07:49)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

INDICATEUR : PATERA S’AMUSE COMME À L’ENTRAÎNEMENT 


Saint-Patron de tous les jobbers, Frankie Williams est un compétiteur originaire de Columbus dans l’Ohio. Son adversaire est peut-être bien l’homme fort de ce début d’année 1980. Toujours détenteur de l’or Intercontinental, Ken Patera est amené au ring par notre Grand Wizard of Wrestling, qui porte ce soir d’étranges lunettes, se faisant comparer à une mouche par McMahon !

Comme toujours, les sifflets sont de mise lorsqu’Ernie Roth aide Patera à retirer son ample combinaison. Fidèle à lui-même, Patera met une plombe et prends tout son temps, voyant que cela irrite le public. Lorsqu’il engage enfin avec Williams, Patera s’impose tout naturellement et l’emmène au sol. Cadenassé entre les biceps de l’ancien haltérophile, Williams tente à plusieurs reprises d’envoyer quelques coups de poing, sans grand succès. De nombreuses fois, Patera relève l’épaule de son souffre-douleur, préférant continuer le massacre. Ainsi, une souplesse arrière ne suffit pas, Patera l’emporte ensuite avec sa redoutable Swinging Full Nelson, une prise de soumission très douloureuse pour celui qui la subit.


MATCH 4 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (04:11)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE 

INDICATEUR : DÉBUTS UN PEU QUELCONQUES


Originaire de Matane au Québec, The Hangman effectue ses premiers pas sur ce programme. Entraîné par le célèbre Pat Girard, celui qu’on surnomme « Le Bourreau » sur les rings montréalais a notamment combattu à la Stampede Wrestling de Calgary et à la All Star Wrestling de Vancouver entre 1975 et 1980. Managé par « Classy » Freddie Blassie, ce compétiteur s’amène avec une corde en nœud coulant, intimidant à la fois ses adversaires et le public. 

Au son de la cloche, The Hangman fonce sur ce pauvre Steve King. Ce dernier s’écroule immédiatement sous le poids des coups du bourreau des rings. C’est une punition, Hangman prenant tout son temps pour infliger de la douleur, suivant les conseils de ce sacré Freddie Blassie. Il le soulève ensuite à bout de bras et le laisse lourdement retomber sur la troisième corde. The Hangman l’emporte ensuite avec un Hangman’s Noose, une prise très dangereuse qui consiste littéralement à pendre son adversaire, en s’accrochant à son cou et le hissant sur son dos. 


– Accueilli en ringside par McMahon, Freddie Blassie a l’occasion de parler de son nouveau protégé. « Classy » l’aurait soi-disant ramené d’une tournée en Europe. Questionné sur l’usage de ce nœud coulant, Blassie est quelque peu évasif et préfère s’attirer les foudres du public d’Hamburg. McMahon aborde ensuite la dangerosité du Hangman’s Noose. Blassie se fiche des risques et clame que seul l’argent compte. Vince le met en garde quant à des futurs challengers, ce à quoi Blassie répond qu’il peut battre n’importe qui. 


MATCH 5 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRED MARZINO & ANGELO GOMEZ (03:02)

VAINQUEUR(S) : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : CLOTHELINE

INDICATEUR : HOGAN EST IMPRESSIONNANT


« The Hollywood Fashion Plate of Wrestling » repart pour un tour et accompagne l’un de ses meilleurs protégés. Hulk Hogan revient alors d’une tournée au Japon et affiche un physique encore plus impressionnant. Hogan se mesure ce soir à un tandem composé de Fred Marzino et d’Angelo Gomez, qui ne font clairement pas le poids.
À deux, un sur chaque bras, Marzino et Gomez tentent de repousser Hogan, sans aucun succès. Hogan est sur une promenade de santé et s’impose naturellement grâce à sa stature de colosse. Projeté dans l’un des coins, Marzino s’éclate l’épaule dans le poteau et retombe à l’extérieur du ring, presque inanimé. Dans le même temps, Gomez subit un enfourchement et succombe à un coup de la corde à linge. Hogan l’emporte ainsi en trois minutes, sans se fouler.


 Le bilan de ce programme All Star Wrestling est plutôt positif, même si quelques aspects sont en demi-teinte. De retour d’une tournée au Japon, Hulk Hogan semble plus imposant que jamais. Pourtant, Hogan ne restera pas longtemps, préférant partir pour l’AWA de Verne Gagne où naît ensuite le Hulk Hogan qu’on connaîtra au milieu des années 1980. Ce rôle aurait d’ailleurs peut-être pu être tenu par Ken Patera, tant l’ancien haltérophile brille lors de chacune de ses apparitions. L’homme fort s’impose comme un bon Champion Intercontinental, même si la promotion aurait tout intérêt à changer ses angles d’approche. Une série de défis ouverts ou de tests de force serait une idée judicieuse. Cet épisode vit également les débuts de The Hangman, managé par Freddie Blassie. S’offrant une première victoire facile, le bourreau des rings pourrait être un méchant atypique de ce genre d’émissions. « Polish Power » Ivan Putski faisait également son retour et en solo s’il vous plaît. Suite à la blessure de Tito Santana, il semblerait que Putski reprenne du service en solo. Et pourquoi pas commencer à lorgner sur la ceinture Intercontinentale. Un autre challenger de taille pourrait et bel et bien être Pedro Morales, qui s’affirme de plus en plus comme un bon parti pris. À près de quarante ans, l’essentiel de sa carrière n’est peut-être pas encore derrière lui. Le portoricain a encore de la ressource, sans doute suffisamment pour un autre sacre. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. 

Nathan Maingneur

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