CHAMPIONSHIP WRESTLING #18

CHAMPIONSHIP WRESTLING #18

07/06/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling. Vince et Bruno nous présentent le programme de la soirée. René Goulet s’associe ce soir à Pat Patterson, Larry Zbyszko, Hulk Hogan et plus encore.

Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales et précise que cette heure de catch nord-américain est placée sous le contrôle de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Le Dr. George Zahorian est toujours absent, tandis que son remplaçant siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont John Stanley, Dick Kroll, Billy Caputo, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS STEVE KING (07:10)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH


Une tête d’ange, une silhouette plutôt grassouillette, on ne dirait pas que Larry Sharpe est l’un des catcheurs les plus rodés de la promotion. Toujours invaincu sur ces programmes, Sharpe n’est pas franchement apprécié du public. Il rencontre ce soir le Saint-Patron des jobbers en la personne de Steve King, éternel grand perdant gravé dans le marbre de ces émissions.

Les premiers échanges sont à l’avantage de Sharpe, qui s’accroche au bras de King avec un Hammerlock. Sharpe change alors de cible et se focalise sur sa jambe, retournant ce pauvre King en Single Leg Boston Crab. Ce n’est pas très excitant, c’est même très long, mais le travail effectué sur le genou de King est plutôt qualitatif. Dommage que ce dernier l’oublie complètement au moment d’effectuer son retour en force. Négligeant le travail de Sharpe sur sa jambe, King enchaîne les sauts chassés, mais le « Pretty Boy » en esquive un et enchaîne avec son Piledriver. Planté tête première dans le tapis du ring, Sharpe est déclaré victorieux au terme d’un squash long, mais plutôt correct.


MATCH 2 : TOR KAMATA W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (05:06)

VAINQUEUR : TOR KAMATA

PRISE DE FINITION : UPPERCUT

APPRÉCIATION : SQUASH ASSEZ CORRECT


Terreur des rings originaire d’Hawaï, la légende raconte que c’est Freddie Blassie qui a eu vent des prouesses de sumotori de ce large compétiteur. Toujours invaincu, Tor Kamata a commencé sa carrière à la fin des années 1960 sur les rings des territoires, puis en 1976 du côté de la World Wrestling Federation. Revenu en force en ce début d’année 1980, Tor Kamata apparaît souvent lors de ces programmes et rencontre ce soir Angelo Gomez, un autre de ces jobbers qu’on retrouve très fréquemment.

Comme d’habitude, Kamata s’impose avec de sales tactiques. Étranglements, morsures, griffures, tout y passe. Le public, d’habitude pourtant vocal avec ce genre de personnage, n’en mène pas large. Il faut dire aussi que sa langue tirée et ses yeux exorbités n’aident pas à arranger les choses. Gomez se rebiffe un instant et réussit même à envoyer Kamata au tapis. Toutefois, ce dernier contre une projection dans les cordes et le couche avec un sale uppercut dans la gorge. Kamata l’emporte donc plutôt facilement et reste invaincu.


– « Quickdraw » Ricky McGraw se tient sur le ring. Son nouveau manager, en la personne d’Arnold Skaaland, sera aux abords du ring pour ce combat. Et son adversaire ce soir, nul autre que Larry Zbyszko en personne. L’affiche est complètement folle et Zbyszko rejoint le ring sous les huées de la foule.

Et sorti de nulle part, Larry Zbyszko décoche une droite à l’arbitre Dick Woehrle et se rue sur ce pauvre Ricky McGraw. Passé à tabac, Ricky est littéralement tabassé, et Skaaland décide alors de s’interposer. Et comme si cela ne suffisait pas, Larry Zbyszko s’en est pris à lui, le martelant de coups de poing. Aux commentaires, Bruno Sammartino balance son casque et accourt à l’aide de son mentor. Le public est en transe, mais Bruno ne parvient pas à poser ses mains sur Zbyszko, qui fuit en direction des vestiaires.


– Ricky McGraw est mal en point et doit être escorté hors du ring par Sammartino, Arnold Skaaland et Gorilla Monsoon, qui nous gratifiait ce soir d’une rare apparition. Accueilli au micro de Vince McMahon, Bruno Sammartino est livide et promet de venger cet affront en faisant payer Zbyszko, qu’il qualifie de « Judas parmi les Judas ».


MATCH 3 : PAT PATTERSON & RENÉ GOULET VS JOSÉ ESTRADA & DAVEY O’HANNON (11:27)

VAINQUEURS : PAT PATTERSON & RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

INDICATEUR : ** ½


Irlandais aux joues roses et à la mine patibulaire, Davey O’Hannon est l’un des talents les plus sous-cotés de cette période. Davey s’associe ce soir avec un autre compétiteur dont le talent n’a pas été exploité à sa plus haut potentiel, en la personne de José Estrada. En face, un tandem franco-canadien composé de René Goulet et de notre ancien Champion Intercontinental, en la personne de Pat Patterson, qui reçoit une grosse ovation de la part du public d’Allentown.

La cloche sonne et la bagarre commence ! Goulet et Patterson s’affranchissent des heels en les tournant en bourrique. Ayant à cœur de prouver que l’âge n’est qu’un chiffre, René Goulet s’impose ensuite avec une série de Headscissors. Fidèle à son talent de persifleur, O’Hannon nous gratifie d’expressions faciales toutes plus géniales les unes des autres. Ils isolent Goulet mais celui-ci fait entrer Patterson, qui s’impose tout naturellement. Pat est alors pris à partie et les heels enchaînent les tags illégaux, au nez et à la barbe de l’arbitre Gilberto Roman, qui n’y voit que du feu. Finalement, Patterson et René Goulet reprennent le contrôle du match et envoient O’Hannon valdinguer d’un bout à l’autre du ring. C’est la débandade pour les heels, qui en viennent même à se frictionner après que Davey ait mis un coup de pied à Estrada. Celui-ci subit un magnifique surpassement de Patterson, qui manque de l’aplatir au tapis avec un O’Connor Roll raté. Il l’emporte finalement pour son équipe en faisant abandonner Estrada avec un Boston Crab. Match plus que correct qui aurait gagné a faire une ou deux minutes de moins.


MATCH 4 : BARON SCICLUNA VS CHARLIE BROWN (03:38)

VAINQUEUR : BARON SCICLUNA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT


Originaire de l’île de Malte, le Baron Scicluna est l’un des lutteurs les plus endurcis de ce territoire. Avec près de vingt ans d’expérience sur les rings du monde entier, Scicluna est encore très craint. Ce soir, le Baron se frottait à un certain Charlie Brown, jobber que l’on retrouve très souvent sur ces programmes.

Droit et stoïque, le Baron s’impose avec de gros coups de poing. Utilisant l’écho du tapis du ring, Scicluna tape du pied pour donner toujours plus d’impact à ses coups. Brown se fait cogner dessus, Scicluna n’ayant presque uniquement recours qu’à ses gros coups de massue. Peu, si ce n’est rien à dire sur ce match à sens unique remporté par Scicluna en un peu moins de quatre minutes avec un brise-dos.


MATCH 5 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRANKIE WILLIAMS (02:33)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : SQUASH CLASSIQUE D’HOGAN


On termine ce programme avec une séquence plus ancienne, à priori extraite d’un récent épisode de Championship Wrestling. Sur le ring, Frankie Williams patientait sagement de son côté, en attendant les présentations de Joe McHugh. De l’autre côté, le colosse Hulk Hogan nous gratifiait de quelques poses plastiques, sous les invectives de son manager, en la personne de « Classy » Freddie Blassie.

Hulk Hogan & Freddie Blassie

© John Arezzi

Confronté au gabarit de Hogan, Williams ne peut rien faire et s’écrase immédiatement. Le colosse de Venice Beach en Floride est hyper confiant et déroule son catch avec aisance. Confiant, mais aussi très arrogant, Hogan parade et montre les muscles. La rencontre est quelque peu mollassonne et cela manque de rythme. Hogan l’emporte en moins de trois minutes grâce à une prise de l’ours, ensuite maintenue tandis que Williams gisait au tapis.


Édition correcte, mais sans plus, de Championship Wrestling, toutefois ponctuée par cet incroyable segment impliquant Larry Zbyszko, Ricky McGraw et Bruno Sammartino. Des squashes, du bon et du moins bon, c’est tout ça et plus encore.

– L’essentiel de ces programmes se composait de squashes, mais aussi des ces matches Tag Team effrénés (pour l’époque). Avec une limite de temps repoussée à quinze minutes, c’était l’occasion d’offrir son lot d’émotions fortes au public d’Allentown. Et ce soir, René Goulet et Pat Patterson n’ont pas dérogé à la règle, ressortant victorieux d’une rencontre tout à fait correcte contre deux des talents les plus sous-côtés de cette période, que sont José Estrada et Davey O’Hannon.

– Ces programmes étaient également l’occasion d’apercevoir quelques vétérans des rings en action. Entre « Bulldog » Bob Brower, Dominic DeNucci ou encore René Goulet, c’est ce soir le Baron Scicluna qu’on retrouvait sur le ring. Victorieux à l’issue d’une rencontre à sens unique, il est bon de rappeler que le Baron en a encore dans le coffre, n’en déplaise à ses adversaires.

– Rarement dans l’histoire du catch nord-américain un arc narratif n’aura été aussi poussé et abouti. Après l’agression de son propre mentor, laissé pour mort dans une mare de son propre sang, on se disait que Larry Zbyszko ne pourrait jamais faire pire. Et pourtant Larry n’a cessé de repousser les limites et d’ajouter toujours plus d’huile sur ce feu ardent qui brûle depuis de trop longues semaines. La vengeance sera sanglante.

Nathan Maingneur

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