CHAMPIONSHIP WRESTLING #20
21/06/1980
Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling. Vince et Bruno nous présentent l’affiche de ce programme et nous informent entre autres de la présence de Tony Atlas, de Larry Zbyszko et du Hangman.
Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales et précise que cette heure de catch est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Le Dr. George Zahorian toujours absent, son remplaçant siège aux côtés de Mike Mittman, le gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman, Billy Caputo et Dick Woehrle.
MATCH 1 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS SYLVANO SOUSA (07:23)
VAINQUEUR : RICK MCGRAW
PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP
INDICATEUR : * ¾
Remis sur pieds à la suite de cette sale agression subie des mains de Larry Zbyszko, Rick McGraw combat ce soir dans le premier combat de la soirée. Désormais, on le surnomme « Quickdraw » en raison de son agilité et de son tempérament orageux. Ce soir, McGraw se mesurait à Sylvano Sousa, jobber d’origine hispanique qu’on retrouvait déjà au milieu des années ’70.
Rôdé sur le plan technique, Ricky s’impose grâce à ses capacités sur le ring. Intéressant techniquement, McGraw sait également donner de la vitesse au combat, que ce soit avec des projections ou des sauts chassés. Face à un Sousa hésitant, Ricky bouillonne d’envie d’en découdre et emporte tout le public. Sousa reprends le dessus avec un sale coup de genou dans l’abdomen. Affaibli, McGraw est assez longuement malmené. Projeté dans le coin, Ricky contre une charge de Sousa en l’attrapant en Body Scissors. Il l’emporte alors avec un joli Sunset Flip et ressort de ce match nettoyé de l’affront de la semaine dernière. Plutôt bon petit match sans grandes prétentions.
MATCH 2 : DOMINIC DENUCCI & RENÉ GOULET VS FRANK « MOOSE » MONROE & MARC POLE (07:29)
VAINQUEURS : DOMINIC DENUCCI & RENÉ GOULET
PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ
INDICATEUR : * ½
Une semaine après s’être associé à son compère Pat Patterson, René Goulet s’associe à un autre bon copain à lui, en la personne de Dominic DeNucci. Et même s’ils ne sont plus dans la fleur de l’âge, Goulet et DeNucci n’en restent pas moins un duo très apprécié par la foule. Ils se frottent ce soir à un tandem de poids et c’est peu dire. En face, on retrouve Marc Pole et Frank « Moose » Monroe, deux imposants catcheurs au tour de taille plutôt large.
Dominic se laisse tirer par le slip en début de rencontre mais Goulet intervient rapidement et s’accroche à la barbe de Monroe. Projetés l’un contre l’autre, les heels sont tournés en bourrique, au grand bonheur d’un public friand de ce type de spectacle. Avec DeNucci et Goulet, on retrouve en effet un aspect « Comedy Wrestling » très prononcé. Et si Goulet s’en sort bien, DeNucci demeure le maître dans ce répertoire. Une séquence absolument hilarante voit Dominic faire bouger lui-même les bras de Monroe en direction de Pole, qui essaie par tous les moyens de faire le tag. Bon, même si c’est rigolo et que la rencontre tombe dans la gaudriole, c’est parfois un peu trop décousu et brouillon. Projeté dans le coin où se trouve Goulet, Pole se mange un saut chassé du québécois et ne se relève pas du compte de trois. Goulet et DeNucci l’emportent donc au terme d’un match drôle mais sans réel plus.
– Accueilli en ringside au micro de Vince McMahon, Tony Atlas est interrogé à propos de son succès sur les rings de la promotion. Très rapidement, McMahon l’incite à retirer son peignoir afin de nous dévoiler sa musculature saillante. En transe, Vince lui demande alors de poser et s’extasie devant ce spectacle dont il a toujours raffolé. La foule s’emballe car Ken Patera, actuel Champion Intercontinental, choisit de l’interrompre. Patera s’en prends au physique d’Atlas et prétend être plus fort que « M. USA ». Vince s’interpose et propose à ces deux coqs de régler leurs comptes lors d’un match de bras de fer, qui sera organisé lors du prochain épisode.
MATCH 3 : PEDRO MORALES VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (05:46)
VAINQUEUR : PEDRO MORALES
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : **
On le surnomme « Unpredictable » en raison de son caractère orageux et de sa façon de se battre sur le ring. Johnny Rodz, l’un des compétiteurs les plus doués de cette période, patiente sagement en attendant l’entrée de son antagoniste. Annoncé en grande pompe en provenance de Porto Rico, Pedro Morales effectue son arrivée sous les hourras de la foule d’Allentown.
Fidèle à ses habitudes, Rodz ne perd pas une seconde et se jette sur Pedro, le martelant de coups de poing et de pied. Vétéran des rings, Morales aime cet engagement physique et répond avec force. La rencontre est disputée et Rodz ne se laisse pas faire. Envoyé sur la table des médecins et du gardien de la cloche. Là, la table s’écroule sous le poids de Rodz, à la grande stupeur de la foule et des officiels. Si la table n’a pas cassé, c’est bien la première fois que survient un incident de la sorte. Ramené sur le ring, Johnny subit une bousculade dans les cordes et se fait enrouler en un petit paquet du portoricain. Morales l’emporte donc logiquement au terme d’un match court, mais physique.
MATCH 4 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (02:47)
VAINQUEUR : THE HANGMAN
PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE
APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DU HANGMAN
Un gros gabarit et un nœud coulant dans la main, ce compétiteur nous a été ramené d’un récent voyage en Europe de « Classy » Freddie Blassie. Une mine froide et menaçante, on le nomme The Hangman, surnom attribué en raison de sa réputation de bourreau et de sa manie à étrangler ses adversaires avec son nœud coulant. Il effectue ce soir ses débuts officiels contre Angelo Gomez, jobber d’origine hispanique.
Le Hangman s’impose rapidement avec de gros coups de massue. Gomez est totalement impuissant et ne peut rien faire. Pendant près de trois minutes, le Hangman joue avec son adversaire et relève sans arrêt son épaule du compte de trois. Faisant durer son plaisir, et non celui de son adversaire, le Hangman l’emporte ensuite avec un étranglement pour le moins particulier. Aux commentaires, Bruno Sammartino l’appelle le Hangman’s Noose, le nœud coulant pour la traduction littérale. Squash plutôt solide.
– À sa sortie du ring, The Hangman et son manager sont accueillis au micro de McMahon. Interrogé à propos de son nouveau poulain, Freddie Blassie confie l’avoir découvert lors d’un voyage en Europe. Vince lui demande s’il comprend l’anglais parce qu’il souhaiterait le mettre en garde des pratiques de Blassie. Celui-ci s’offusque et dit qu’il ne comprends que le langage de l’argent.
MATCH 5 : LARRY ZBYSZKO VS TONY COLON (03:06)
VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO
PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX
APPRÉCIATION : TOUJOURS AUSSI BONNE PERFORMANCE
On termine ce programme avec la présence de l’électron libre le plus instable du moment. Depuis son célèbre pétage de câble, Larry Zbyszko est devenu le catcheur le plus détesté de la planète. Faisant son entrée sous une véritable broncha, Zbyszko est accueilli sous un tonnerre de chants à l’encontre de Bruno Sammartino. En face, un certain Tony Colon, qui a récemment effectué ses débuts sur cette même antenne.
Passé maître dans l’art de verser de l’huile sur le feu, Larry sait jouer avec les humeurs de la foule comme personne. Prenant tout son temps et refusant d’engager le combat, Larry provoque le public, qui redouble d’intensité dans les chants à l’encontre de Sammartino. Finalement, Larry engage avec un sale coup de pied dans l’abdomen de Colon et l’envoie rapidement au tapis avec une souplesse arrière. Larry lui en inflige une autre et l’emporte ainsi au compte de trois, s’attirant encore plus de huées de la foule. Mission accomplie.
De longs mais laborieux matches d’ouverture, l’annonce d’un match de bras de fer et les débuts de The Hangman, cet épisode de Championship Wrestling s’inscrit dans la lignée de ses précédentes éditions en proposant un programme correct, mais sans plus. Pedro Morales, Larry Zbyszko et plus encore !
– Salement agressé par Larry Zbyszko lors d’un récent épisode, Rick McGraw s’est remis sur pieds et combattait ce soir en ouverture de soirée. Certes, son adversaire n’était sans doute pas le défi plus dangereux de sa carrière, mais tout de même, respectons Sylvano Sousa. Celui qu’on surnomme désormais « Quickdraw » Ric McGraw est remonté en selle et devrait se remettre de ce passage à tabac.
– Comme par hasard. Alors que « M. USA » Tony Atlas posait en montrant ses muscles, sous les yeux éberlués d’un Vince McMahon tout humide, il fut interrompu par Ken Patera notre actuel Champion Intercontinental. L’ancien culturiste semble tout droit parti pour se mesurer à l’ancien haltérophile. À ce sujet, un affrontement de bras de fer a d’ores et déjà été annoncé pour le prochain épisode. Ils entreront finalement en collision sur le ring du Shea Stadium lors de l’événement Showdown at Shea.
– Ce programme marquait également les débuts de The Hangman sur les programmes de la World Wrestling Federation. Sous l’aile de « Classy » Freddie Blassie, ce grand gaillard s’est ce soir imposé avec fermeté. Heel, menaçant et bientôt invaincu, The Hangman fera un antagoniste pour Bob Backlund, qui se frottait souvent à ce genre de défis lors de son règne mammouth.
Nathan Maingneur