ALL STAR WRESTLING #79

ALL STAR WRESTLING #79

31/05/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling, en date du 31 mai 1980.

Gary Cappetta s’occupe des présentations habituelles et stipule que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par John Santoro. Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman en ringside. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS JOSÉ ESTRADA (07:09)

VAINQUEUR : RICK MCGRAW

PRISE DE FINITION : CISEAUX DE TÊTE

INDICATEUR : ** ½


Garçon de Charlotte en Caroline du Nord, Ricky McGraw se tient ce soir sur le ring du Fieldhouse. Effectuant ses débuts lors d’une récente édition du programme, celui qu’on surnomme « Quickdraw » se mesure ce soir à José Estrada. Malgré une triste série de défaites depuis le début de l’année 1980, Estrada s’est récemment imposé comme un compétiteur de premier ordre. L’affiche est plutôt alléchante. 

On sent une réelle nervosité, surtout du côté de McGraw, qui apparaît ici beaucoup plus en confiance que la semaine dernière. Celui-ci s’écrase l’épaule dans l’un des coins sur une charge peut-être un peu précipitée. Opportuniste et fourbe, Estrada se focalise désormais sur cette articulation, ne la lâchant plus d’une semelle. Ricky s’en sort avec une planchette japonaise et lorsqu’il souhaite le refaire, Estrada le laisse lourdement retomber sur le dos. Le portoricain en profite alors pour repartir à la charge sur ce bras meurtri. Énergique et porté par l’appui de la foule, McGraw s’en sort malgré l’adversité. Un saut chassé couche Estrada mais c’est un Headcissors qui l’emmène en tombé et qui permet à Ricky McGraw de l’emporter au compte de trois, au terme d’un bon petit match de catch. 


MATCH 2 : PEDRO MORALES VS RON SHAW (04:42)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : UN POIL LONG MAIS CONVAINCANT POUR MORALES


Ancienne figure de proue de la World Wide Wrestling Federation, notamment entre 1971 et 1973, Pedro Morales est une légende de ce sport, que ce soit aux États-Unis ou pour toute la culture Latino. Issu de Culebra à Porto Rico, Morales catche ce soir contre Ron Shaw, catcheur sur lequel j’ai peu d’informations si ce n’est qu’il fut l’élève de Killer Kowalski. Il est possible que ce soir marque ses débuts sur les rings, catchant ensuite jusqu’en 1986. 

À près de quarante ans, Pedro Morales possède toujours cette présence entre les cordes. Ron essaie quelques offenses, sans grand succès. Un collier de tête est contré en brise-dos, toujours porté à la manière de Billy Robinson. Ce match aurait peut-être du s’en tenir à cela, c’est en effet un peu long. Ron réagit avec quelques coups mais Morales s’énerve et le place en Boston Crab, le faisant immédiatement jeter l’éponge.


– Accueilli par Bruno Sammartino, Pat Patterson a l’occasion de discuter de sa récente défaite, non sans controverse, face à Ken Patera au Garden. Patterson est remonté envers Patera qui clame un peu partout qu’il l’a battu comme un chien. Il le défie à nouveau en promettant qu’il le battrait dans les règles de l’art. Sammartino enchaîne sur sa récente association avec André le Géant. Patterson semble plutôt frustré par rapport aux Wild Samoans d’Albano, affirmant qu’ils pourraient facilement remporter l’or. Le québécois confesse ne pas être entièrement satisfait avec sa carrière et souhaiterait encore s’arroger tel ou tel titre. Alors qu’il commençait une histoire, Patterson est coupé par Bruno qui doit rendre l’antenne. 


MATCH 3 : PAT PATTERSON VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (07:51)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ** ½


Place au combat pour Pat Patterson qui signe d’abord quelques autographes pour une poignée de spectateurs. L’ancien Champion Intercontinental se mesure ce soir à « Unpredictable » Johnny Rodz, un compétiteur qu’il connaît plutôt bien. En effet, Patterson et Rodz se sont déjà affrontés à plusieurs reprises sur cette même antenne. 

Les premiers échanges tournent à l’avantage du « Fire Brand from the Bronx » qui réussit à emmener Patterson au sol en lui tirant les cheveux. Le futur entraîneur de la Gleason’s Gym et fondateur du World of Unpredictable Wrestling domine les débats et envoie Patterson sur le tablier du ring. Rodz le projette ensuite contre le poteau, le québécois s’éclatant lourdement l’épaule. En contrebas, Patterson se tient le bras alors qu’on suspecte le pire. Bagarreur, Johnny ne lâche pas et l’envoie une fois de plus dans ce poteau. On aperçoit un hématome sur le bras du québécois. De retour sur le ring, une double collision remet les pendules à l’heure. C’est Patterson, avec un bras seulement, qui peut reprendre l’ascendant avec une catapulte, emmenant Rodz face première dans l’un des coins. Cette fois-ci, c’est au tour de Patterson de sortir les poings, envoyant Johnny de plein fouet dans le poteau. C’est la fête pour Patterson qui s’attelle désormais sur le genou de Rodz, l’éclatant dans l’un des poteaux du ring. Sur le ring, Johnny fonce tête baissée et se fait contrer par Patterson qui l’emmène un peu maladroitement en tombé. L’arbitre compte et cela suffit pour Pat Patterson qui s’arroge une victoire de plus. Johnny Rodz est en rogne et le fait comprendre mais préfère repartir en direction du vestiaire. 


MATCH 4 : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS JIM DUGGAN & FRANKIE WILLIAMS (07:52)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

APPRÉCIATION : RELATIVEMENT CLASSIQUE SI CE N’EST POUR LES DÉBUTS DE DUGGAN


Protégés du légendaire « High Chief » Peter Maivia, Afa et Sika détiennent les ceintures par équipe de la promotion depuis plus d’un mois. Managés par ce fou d’Albano, les Samoans jouent sur la peur qu’ils suscitent auprès du grand public. Ce soir, les sauvages de Lou Albano se mesurent à un tandem de jobbers composé du Saint-Patron des perdants en la personne de Frankie Williams, originaire de Columbus dans l’Ohio. Son partenaire n’est autre qu’un certain Jim Duggan, qui effectue ses premiers pas sur ce programme. Duggan s’est lancé sur les rings de catch grâce à l’impulsion de Fritz Von Erich, l’entraînant sur le ring du Sportatorium de Dallas en 1979. 

C’est « Doogan » comme le prononce Vince qui commence face à Afa puis Sika, subissant d’emblée le catch brut de décoffrage des Samoans. Ce pauvre Williams se fait jeter en contrebas et se mange ensuite quelques coups de pied d’Albano, comme si cela ne suffisait pas. On retrouve cet habituel spot typique des matches des Samoans où Afa se prend un atémi de Sika, porté par inadvertance. Ce petit cafouillage permet à Williams d’envoyer quelques coups, rapidement calmé par un coup de boule. Les quelques maigres offenses de Williams n’y font rien, Afa ne ressent rien, porté par une transe presque tribale. Au bout de presque huit minutes, Williams succombe à nouveau à un Samoan Drop d’Afa. Duggan fut relativement transparent, en restant ici à ses premières heures sur ce territoire.


MATCH 5 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (03:20)

VAINQUEUR : KEN PATERA 

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

APPRÉCIATION : PATERA EST TOUJOURS AUSSI IMPRESSIONNANT 


Victorieux de Pat Patterson pour l’or Intercontinental au Madison Square Garden, Ken Patera est donc le deuxième détenteur de la ceinture, unifiée de l’or nord et sud-américain en 1979. Celui-ci est toujours managé par « The Manager of the Champions » en la personne du Grand Wizard of Wrestling, qui porte ce soir une coiffe tout à fait étonnante, toujours aussi délirante et colorée. C’est Steve King qui a ce soir la lourde tâche de s’opposer à la puissance de l’ancien haltérophile. 

Absolument pas impressionné par le calibre de son adversaire, Patera transpire l’arrogance et s’offre un petit peu d’exercice : quelques « Jumping Jacks » et une petite séance de footing sont de mise. Patera s’impose naturellement grâce à sa puissance en se focalisant sur la nuque de ce pauvre King. Complètement impuissant, ce dernier subit cette fameuse Swinging Full Nelson, voyant Patera le faire tournoyer dans les airs comme si de rien n’était. King jette immédiatement l’éponge en un peu plus de trois minutes, octroyant une victoire de plus à l’homme fort. 


En ce 31 mai 1980, All Star Wrestling ne se différenciait pas grandement de ses récentes éditions mais sut toutefois proposer quelques agréables surprises. Tout récemment couronné, non sans controverse, Ken Patera semble ne faire qu’un avec la ceinture Intercontinentale. On attend qu’un challenger de taille vienne se mesurer à cette montagne de muscles. En l’occurrence, l’ancien Champion et désormais challenger affirme vouloir regagner son or et glaner d’autres titres encore. Gardons un œil sur ce sacré Pat Patterson. Challenger s’il en fallait, cela pourrait être Pedro Morales, qui brille de son « Puertorican Fire » depuis son retour en début d’année. En plus de la présence du Champion Intercontinental, nos Champions Tag Team étaient également de la partie. Afa et Sika se sont naturellement imposés face à une paire d’apparence insignifiante au possible. On note toutefois la présence d’un certain Jim Duggan, encore loin de son personnage de patriote charpenté qui fera les grandes heures de la prochaine décennie. Même si ces affiches tendent à se ressembler, c’est toujours plaisant d’assister à du bon catch, à mettre au crédit de Johnny Rodz et de José Estrada qui, en dépit d’un ratio largement négatif, mettent leur talent à contribution d’autres athlètes. Parmi ces derniers, un jeune « Quickdraw » Ricky McGraw a eu l’air beaucoup plus à l’aise sur le ring qu’au micro, affichant un catch  séduisant orienté Mid-Atlantic Wrestling qu’il nous tarde de découvrir plus amplement. 

Nathan Maingneur

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