CHAMPIONSHIP WRESTLING #13

CHAMPIONSHIP WRESTLING #13

03/05/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling, encore et toujours présenté par le promoteur Phil Zacko. Ils nous annoncent la présence de Larry Zbyszko et de Pedro Morales, de retour depuis une semaine.

Joe McHugh s’occupe des présentations habituelles et précise que cette heure de catch est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par ses officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres mandatés qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : LARRY ZBYSZKO VS JOE MASCARA (06:01)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : QUELLE HAINE ENVERS ZBYSZKO !


À la simple évocation du nom de Larry Zbyszko, le visage de Bruno Sammartino a changé et s’est radicalement crispé. D’un côté du ring on retrouve un certain Joe Mascara, jobber de la promotion qui catche depuis la fin des années ’70. Son antagoniste est la bête noire du catch professionnel. Auteur de l’agression perpétrée contre Bruno Sammartino, Larry Zbyszko est reçu sous une broncha par le public d’Allentown.

Et comme pour rajouter de l’huile sur le feu, Zbyszko joue de son arrogance et s’attire les foudres d’un public au bord de l’émeute. Et à force de jouer à ce petit jeu, Larry se laisse lui-même surprendre par Mascara, qui réussit à lui porter un enfourchement. Zbyszko est livide et se déchaîne alors sur ce pauvre gars. Il lui éclate le crâne contre le coin et le roue de coups de poing et de coups de pied. Physiquement, Larry s’est affuté et commence à ressembler à son mentor, qui cela dit en passant, à quitté son poste de commentateur. Et en l’espace de six minutes, Zbyszko l’emporte logiquement grâce à une souplesse arrière moyennement exécutée.


MATCH 2 : PEDRO MORALES VS JOSÉ ESTRADA (05:36)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BACKSLIDE

INDICATEUR : ** ¼


N’en déplaise à qui que ce soit, José Estrada est l’un des maîtres dans l’art du ring. Et ce n’est pas Bob Backlund lui-même qui dira le contraire, surtout pas après cette exhibition de catch professionnel dont nous avons assisté récemment. Ce soir, Estrada rencontre un ancien Champion du monde. Il s’agit de Pedro Morales, officiellement de retour et prêt à se mesurer aux meilleurs de la promotion.

Les premiers échanges sont très intenses et c’est Morales qui s’impose grâce à un ciseau de tête, emmenant Estrada au sol. En très bonne forme physique, Pedro est très intense et cela se ressent tout particulièrement dans son catch. Estrada s’en sort toutefois grâce à de sales tactiques qui ont le don d’énerver le portoricain. La rencontre est très disputée et le tout s’articule avec une belle fluidité. Pris en collier arrière, Pedro soulève Estrada et le redescend avec un sale brise-dos, porté à la manière de Billy Robinson. Le dos en vrac et les idées plus tout à fait claires, Estrada est désormais à la merci de l’ancien Champion qui enchaîne. Et à l’issue d’une plutôt bonne séquence, c’est bien Pedro Morales qui s’en sort avec un tombé en Backslide. Bon petit match de catch.


– À sa sortie du ring, Morales est accueilli au micro de son ancien adversaire et ami, en la personne de Bruno Sammartino, qui lui réserve une franche accolade. Interrogé à propos de son absence de cinq ans, Pedro dit avoir voyagé partout dans le monde, au Japon, au Mexique et en Amérique latine. Le portoricain se dit prêt à affronter n’importe quel défi et Bruno le félicite pour sa remise en forme, ce que Morales attribue à un entraînement des plus intensifs. Pedro conclut avec quelques mots en espagnol à l’attention de son public hispanique.


MATCH 3 : EL OLYMPICO VS PAUL MAURET (02:51)

VAINQUEUR : EL OLYMPICO

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

APPRÉCIATION : MATCH BROUILLON ET TRÈS MOYEN


À cette période, peu de catcheurs portaient un masque, et encore moins de ce côté de la carte des territoires. El Olympico fait partie de ces rares exceptions, la plus célèbre étant évidemment Mil Mascaras, légende du catch mexicain sur le sol nord-américain. Pourtant El Olympico n’est pas franchement le lutteur le plus excitant de la carte, mais celui-ci est assez apprécié du public. Il se mesurait ce soir à Paul Mauret, jobber de la promotion au nom à consonance francophone.

Étonnamment, les premiers échanges sont à l’avantage de Mauret, qui réussit à emmener Olympico au sol avec une clé de jambe. Mais Mauret n’en profite pas et Olympico réussit à reprendre le contrôle avec un Spinning Toe Hold. Projeté dans le coin, Mauret accueille Olympico avec un coup de pied, mais se laisse enrouler par un petit paquet qui suffit pour le compte de trois. C’est franchement moyen.


MATCH 4 : DOMINIC DENUCCI & RENÉ GOULET VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & FRANKIE WILLIAMS (08:24)

VAINQUEURS : DOMINIC DENUCCI & RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ

INDICATEUR : *


Ils ont à peu près le même âge, ils se connaissent et ils sont amis. René Goulet s’associe ce soir à son vieux compère, en la personne de Dominic DeNucci. Ce tandem de vétérans des rings se frotte ce soir à un duo de circonstances composé de celui qu’on surnomme « Unpredictable » en raison de son caractère orageux et de Frankie Williams, jobber de la vieille école qui catche depuis quelques années déjà.

D’emblée, les heels prennent le large grâce à la maîtrise stratégique de Rodz, qui connaît toutes les ficelles de l’art d’être un heel. Dominic se fait ainsi prendre à partie dans le coin adversaire alors que Goulet s’indigne auprès de l’arbitre. Tout au long de la rencontre, cet arbitre sera d’ailleurs mêlé aux hostilités, pas forcément pour le meilleur. Et comme on s’y attendait, les vieux briscards retournent la situation à leur avantage et tournent désormais les heels au ridicule. C’est lent, le public ne prends pas et c’est relativement brouillon. Ni DeNucci, ni Goulet, et encore moins Rodz ne ressortent grandis de cette rencontre. Ce qui aurait pu se transformer en une attraction divertissante et réussie est finalement un cafouillage monstre où la présence et le rôle de l’arbitre ont été plus parasitaires qu’autre chose. Huit minutes beaucoup trop longues, à l’issue desquelles DeNucci et Goulet l’ont emporté avec un saut chassé.


MATCH 5 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS MANNY SIACA (01:51)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : SQUASH SANS GRAND INTÉRÊT


Cette semaine encore, nous retrouvons le « Pretty Boy » Larry Sharpe en action. Avec sa grenouillère verte, Sharpe semble tout gentil mais attention, cet expert du ring ne doit pas être sous-estimé. Pas franchement inquiété, Sharpe combat essentiellement lors de ces programmes hebdomadiers. Il rencontre ce soir un jobber du nom de Manny Siaca, sans réelle expérience entres les cordes.

Immédiatement, Sharpe emmène Siaca au sol et l’immobilise avec une clé de jambes très solidement maintenue. Ce pauvre gars est totalement impuissant et ne peut que déguster le catch technique de Sharpe. Et sans doute à cause de la durée et du nombre de matchs qui ont eu lieu ce soir, celui-ci est assez vite expédié, le « Pretty » Boy » l’emportant avec son marteau-pilon duquel Siaca a d’ailleurs tenté de se dégager à plusieurs reprises, sans aucune raison.


MATCH 6 : « M. USA » TONY ATLAS VS FRANK « MOOSE » MONROE (00:55)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : COURT ET EFFICACE !


On conclut cette émission avec un combat issu d’une récente édition de ce programme. Il est bâti comme un dieu grec, il s’agit évidemment de Tony Atlas. « M. USA » est l’une des étoiles montantes ici à la World Wrestling Federation et se mesure ce soir à un large défi, en la personne du robuste Frank « Moose » Monroe. Originaire des steppes canadiennes, Monroe combat depuis le milieu des années 1970, et sa carrière n’a jamais décollé, sans doute à cause de son manque d’énergie entre les cordes.

Très rapidement, Moose profite de sa puissance et surprend Atlas avec de gros coups de poing dans l’arrière du crâne. Pas du genre à se laisser faire, Tony réplique en envoyant ses coups de poing. Aussi sec que puissant, Atlas réussit à décoller Monroe du sol et lui assène un énorme enfourchement. Un Splash plus tard, et c’est déjà fini pour Tony Atlas qui l’emporte en moins d’une minute !

– Après cette victoire éclair, Tony est récupéré par Bruno Sammartino à sa sortie du ring. Félicité par l’ancien Champion du monde, Atlas semble être sur un petit nuage et déclare s’entraîner nuit et jour pour être le meilleur.

Moins fantastique que ses dernières éditions, cet épisode de Championship Wrestling est décevant à bien des égards. On ne se souviendra que de l’énergie de Pedro Morales, de la haine provoquée par Larry Zbyszko, ainsi que les performances des indéboulonnables José Estrada et Johnny Rodz.

– Officiellement de retour, Pedro Morales s’est ce soir mesuré à l’un des compétiteurs les plus féroces de la promotion, en la personne de José Estrada. Et face à la roublardise de ce dernier, Pedro n’a pas démérité, nous offrant un match extrêmement compétitif et tout autant disputé. Pedro Morales est de retour et semble donc définitivement prêt à écrire la seconde partie de sa mythique carrière.

– L’âge et l’expérience ne font pas tout. Si d’ordinaire, Dominic DeNucci et René Goulet ne me posent aucun problème, leur performance ce soir n’a pas tout été en leur honneur. Auteurs d’un simulacre de combat plus que moyen où se sont enchaînés les cafouillages, tous plus brouillons les uns que les autres. C’est tellement dommage pour Johnny Rodz, dont le talent ne mérite réellement pas ça. 

– Depuis son légendaire pétage de câbles, Larry Zbyszko est littéralement devenu la bête noire du catch professionnel. À chacune de ses apparitions, Zbyszko est accueilli comme un paria, et sous de véritables broncha. Sa simple présence suffit à générer un véritable climat d’émeute. Une chose est sûre, c’est que passées les explications, l’heure sera à la vengeance.

Nathan Maingneur

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