CHAMPIONSHIP WRESTLING #14
10/05/1980
Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie où se déroulent comme chaque semaine ces émissions Championship Wrestling. Ils nous présentent le programme de la soirée et nous informent que des images exclusives du denier grand gala de la promotion, organisé au Madison Square Garden, seront diffusées.
– On accueille tout d’abord le Grand Wizard of Wrestling, accompagné de nul autre que le nouveau Champion Intercontinental, en la personne de Ken Patera. Victorieux contre Pat Patterson au Garden, Patera est donc devenu le deuxième titulaire de cette ceinture dont le prestige est encore à venir.
Des images inédites et totalement exclusives de cet âpre combat, entre Ken Patera et Pat Patterson nous sont alors diffusées. De surcroît, elles sont même commentées par Patera et son manager, ce qui ajoute d’autant plus à la rareté de cette séquence. Et comme nous le voyons à l’écran, c’est donc bien Ken Patera qui, non sans un soupçon de controverse, l’a emporté face à Patterson, l’arbitre n’ayant pas vu que le pied du québécois était dans les cordes.
– De retour en plateau, Patera promet le même sort à « Bobby » Backlund et compte bien s’arroger sa ceinture de Champion du monde.
MATCH 1 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS JOSÉ ESTRADA (06:54)
VAINQUEUR : RICK MCGRAW
PRISE DE FINITION : BRISE-DOS
INDICATEUR : **
Le regard sournois, José Estrada n’est pas le lutteur le plus apprécié de la promotion. Et pourtant, ce natif de New York City est peut-être l’un des catcheurs les plus talentueux de cette période. Ce soir, Estrada rencontre un jeune garçon du nom de « Quickdraw » Ricky McGraw. Originaire de Charlotte en Caroline du Nord, McGraw a commencé à s’entraîner en Floride en ‘76, s’inspirant de Jack Brisco et d’Eddie Graham. Il s’est ensuite distingué entre ’78 et ’79 sur le territoire de la Mid-Atlantic Championship Wrestling, signant avec la World Wrestling Federation en 1980.
Poussé par le public d’Allentown, le jeune Rick McGraw déborde d’énergie mais commet quelques imprudences et enchaînes les erreurs. Face à Estrada, ça ne passe pas du tout. Ce dernier profite de chaque erreur et se focalise essentiellement sur son épaule et ne la lâche pas d’une semelle. À chacun de ses retours, Ricky est encore trop hésitant, ouvrant une faille dans laquelle Estrada s’engouffre à pieds joints. Jamais trop tard, Ricky rompt avec sa timidité et sa réserve et se lâche enfin, totalement encouragé par la foule. Ricky enchaîne les saut chassés et l’emporte ensuite à la surprise générale à la suite d’un brise-dos, recevant une superbe ovation d’un public qui semble s’être pris d’affection pour ce jeune garçon.
– Cette fois-ci, nous retrouvons Bruno Sammartino, alors que McMahon nous informe que des images exclusives de son combat face à Larry Zbyszko vont être diffusées. En effet, une séquence totalement inédite, d’une rencontre qui eut lieu au Madison Square Garden.
Et lors de ce combat, où régnait une ambiance des plus électriques, Bruno Sammartino a défendu son honneur et a tenu à redorer son blason. Mais comme si cela ne suffisait pas, Zbyszko a peut-être commis l’affront ultime. Bouté en dehors du ring à plusieurs reprises, Larry a choisi de fuir ses responsabilités en repartant au vestiaire, sous une broncha de la foule du Garden.
– De retour sur le plateau, Bruno Sammartino est furieux, encore plus après avoir revu ces images. Sammartino est inarrêtable et passe à rien d’insulter son ancien élève en direct à la télévision. Quelle folle séquence !
MATCH 2 : TOR KAMATA VS FRANKIE WILLIAMS (06:38)
VAINQUEUR : TOR KAMATA
PRISE DE FINITION : UPPERCUT
APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT
Originaire d’Hawaï, Tor Kamata est pourtant annoncé en provenance du Japon. Ce serait lors d’un voyage au pays du Soleil Levant que « Classy » Freddie Blassie aurait découvert ce lutteur atypique. Avec un physique aussi imposant que disgracieux et ses expressions faciales terrifiantes, Tor Kamata terrorise les foules et ses antagonistes depuis son arrivée en ce début d’année ’80. Ce soir, Kamata rencontre l’un des vétérans de la promotion, en la personne de Frankie Williams, jobber endurci par des années de rude compétition.
Et alors que Williams retirait son blouson, ce dernier est victime d’une attaque de Kamata qui l’agresse avec l’une de ses sandales. Il l’étrangle ensuite avec son blouson et avec les cordes. La langue tirée, les yeux sortis de leur orbite, Kamala est absolument terrifiant. À cela s’ajoutent les expressions de douleur et d’agonie de Williams, en totale perdition. Et ce n’est pas ses maigres coups de poing qui font la différence. Toutefois, Williams en a vu d’autres et se réveille en envoyant de gros coups de poing en plein dans la trogne de son large antagoniste. Le public tout entier se ligue derrière Williams, et cela lui donne la force d’envoyer Kamata en l’air avec un surpassement. Encore projeté dans les cordes, Kamata a la présence d’esprit de se baisser et décoche un uppercut dans la mâchoire de Williams et l’emporte ensuite au compte de trois.
MATCH 3 : PEDRO MORALES VS FRANK « MOOSE » MONROE (04:01)
VAINQUEUR : PEDRO MORALES
PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB
APPRÉCIATION : MORALES EST CHAUD COMME LA BRAISE !
Sur le ring, l’imposant Frank « Moose » Monroe se tient sage en attendant l’entrée de son défi du soir. Et quel défi, en la personne Pedro Morales, annoncé en grande pompe par le légendaire Joe McHugh et reçu par une ovation du public. Officiellement de retour après une absence de près de cinq ans, Morales en a encore sous le capot et l’a déjà démontré à plusieurs reprises.
Lent et pas franchement athlétique, Monroe se rattache à de vieilles tactiques, mais ça ne fonctionne pas face à Pedro. Aussi bon bagarreur que bon lutteur, Morales se focalise sur l’épaule de ce grand gaillard. Monroe rétorque avec de gros coups de poing qui claquent mais encore une fois, ce n’est rien face aux coups de Pedro. Ce dernier le sèche avec un énorme coup de poing dans la boîte à ragoût et essaie ensuite de le retourner en position de Boston Crab. Sauf que Monroe n’est pas franchement agile et la prise est alors portée de manière peu académique. Mais cela suffit pour que Morales l’emporte et reparte sous les hourras de la foule.
MATCH 4 : « M. USA » TONY ATLAS VS RON LEE (02:49)
VAINQUEUR : TONY ATLAS
PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS SLAM
APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH D’ATLAS
Une fois n’est pas coutume, on termine cette émission avec la présence de « M. USA ». Il est fort probable que cette séquence soit un peu datée, cela se remarque en effet de par les tenues plus légères des spectateurs, ce qui indique que ces images ont probablement été tournées en été. Physique ciselé, popularité en flèche, Tony Atlas est l’une des étoiles montantes de la promotion. Il rencontre ce soir un certain Ron Lee, originaire de Salt Lake City dans l’Utah.
Lee essaie de catcher face à Atlas mais Tony est facile et se balade. Atlas s’impose grâce à sa technique et maintient son adversaire au sol de longues minutes durant. Ron essaie de s’en défaite et décoche quelques coups de poing à l’ancien haltérophile. Toutefois, ce regain d’énergie est de courte durée et Atlas l’emporte ainsi en l’espace de trois minutes grâce à son Military Press Slam, une prise totalement impressionnante compte-tenu de la force d’Atlas.
– À sa sortie du ring, Atlas est récupéré par Sammartino, qui décide de lui poser quelques questions. L’entrevue est de courte durée, mais Atlas en profite surtout pour faire l’éloge de Bruno, qu’il considère comme le roi du catch professionnel.
Avec seulement quatre matches au programme, cette édition de Championship Wrestling se distingue de par son caractère inédit. En effet, cet épisode fait la part belle aux récents événements qui ont eu lieu au Madison Square Garden. Un changement de titre et l’âpre combat entre l’élève et le maître, c’est tout ça et plus encore.
– Ce programme vit également les débuts d’un certain « Quickdraw » Ricky McGraw. Petit prodige et étoile montante des rings, ce jeune garçon s’est imposé avec style face à José Estrada, toujours aussi excellent entre les cordes. Le futur s’annonçait pourtant si brillant pour ce jeune garçon tragiquement décédé en 1985 à l’âge de 30 ans.
– C’est déjà peu fréquent que ces émissions soient réellement inédites, mais dans ce cas précis, nous sommes face à une petite rareté ! Cette semaine nous ont en effet été diffusé de rares images de ce combat lors duquel Ken Patera a arraché la ceinture de Champion Intercontinental des hanches de Pat Patterson. Ensuite présenté à l’occasion d’une petite promo, Patera a jeté son dévolu sur Bob Backlund et son titre de Champion du monde. À défaut de ne pas se faire d’amis, Patera risque de se faire des ennemis.
– Mais ce n’est pas tout ! En complément de ces images de ce match entre Ken Patera et Pat Patterson, nous avons également eu droit aux dernières minutes de l’âpre combat qui a opposé Bruno Sammartino et Larry Zbyszko. D’autant plus qu’il s’agit ici d’un combat qui n’a pas été très documenté, ce qui contribue donc à faire de cet épisode un véritable incontournable.
Nathan Maingneur