CHAMPIONSHIP WRESTLING #15
17/05/1980
Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling, encore et toujours présenté par le promoteur Phil Zacko. Vince et Bruno nous informent que Ken Patera, les Samoans et El Olympico seront de la partie.
Joe McHugh s’occupe des présentations habituelles et précise que cette heure de catch est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par ses officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres mandatés qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.
MATCH 1 : « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (08:19)
VAINQUEUR : RICK MCGRAW
PRISE DE FINITION : CROSSBODY
INDICATEUR : ** ¼
Jeune homme originaire de Charlotte en Caroline du Nord, Ricky McGraw a effectué ses débuts lors de la dernière édition de ce programme. Victorieux face à José Estrada, Ricky rencontre ce soir le « partner-in-crime » d’Estrada, en la personne de Johnny Rodz, qu’on ne surnomme pas « Unpredictable » pour rien. Rodz tend alors sa main à Ricky, un geste de respect, mais face à Johnny Rodz, c’est toujours mieux de se méfier.
Poignée de main finalement refusée au profit d’un saut chassé qui surprends Rodz. Ricky peine ensuite à prendre la main, affichant un catch peut-être trop gentil, surtout face à un adversaire de la trempe de Johnny Rodz. Ils s’échangent quelques enfourchements, mais au moment de réaliser le tombé, Ricky ne remarque pas que les pieds de Rodz sont dans les cordes. Rodz prends de la hauteur et décoche de sales coups de pied à McGraw. Ce dernier résiste et se maintient tant bien que mal face au catch de Rodz. La rencontre dure et on ne sait pas réellement qui pourrait l’emporter. Rodz domine très majoritairement ce combat mais prends trop son temps. Et c’est exactement ce qui lui coûte le match. Arrivé en bout de course, McGraw n’en peut plus et, de désespoir, s’élance en Crossbody. Il lui retombe dessus, l’arbitre compte et Ricky McGraw l’emporte donc à la surprise générale et au grand bonheur du public.
MATCH 2 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS PAUL MAURET (04:57)
VAINQUEUR : LARRY SHARPE
PRISE DE FINITION : PILEDRIVER
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN
C’est une récurrence lors de ces programmes, c’est la présence de Larry Sharpe. Avec sa tête à claques et sa grenouillère, celui qu’on surnomme le « Pretty Boy » pour des raisons obscures apparaît quasiment toutes les semaines. Ce soir, Sharpe se mesure à un jobber qu’on retrouve également très souvent dans ces émissions. Il s’agit de Paul Mauret, avec sa calvitie et son nom à consonance francophone.
Se frotter à Larry Sharpe, c’est l’occasion de recevoir une leçon de catch gratuite. Et pour ce futur entraîneur, c’est un peu le comble. En effet, Sharpe est un excellent technicien et s’impose avec un catch calculé et parfaitement maîtrisé. Et si Sharpe n’est pas forcément le plus excitant sur le ring, son catch restant assez scolaire, ce n’est jamais inintéressant, à condition de prêter attention aux détails. Mauret est totalement impuissant et ne relève pas son épaule du marteau-pilon du « Pretty Boy ».
MATCH 3 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS DOMINIC DENUCCI (06:19)
VAINQUEUR : KEN PATERA
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : **
L’ambiance est d’ores et déjà électrique. Sur le ring, Dominic DeNucci patiente sagement en attendant l’entrée de celui qui sera son antagoniste ce soir. Accompagné au ring par le Grand Wizard of Wrestling, ce dernier n’est autre que le nouveau titulaire de la ceinture de Champion Intercontinental. Victorieux, non sans controverse, face à Pat Patterson dans la mythique enceinte du Madison Square Garden, Patera est ce soir accueilli sous les sifflets du public. Toutefois, cela ne l’empêche pas de faire le coq et de parader avec sa ceinture. DeNucci s’empare un moment du titre et le place autour de sa taille, ce qui déclenche les rires du public d’Allentown.
Face à un adversaire de la trempe de Patera, Dominic se doit d’être vigilant, d’autant plus que Patera est encore galvanisé par ce qui est et demeure encore la plus grande victoire de sa carrière. DeNucci se laisse surprendre par de sales coups de genou et finit ensuite en dehors du ring. Là, Patera lui assène un enfourchement sur le sol en béton de la salle. Dominic fait la grimace mais ne plie pas. À son retour sur le ring, l’italien se remet dans sa forme d’antan et accule Patera dans l’un des coins. Porté par une foule des grands soirs, DeNucci corrige alors le Champion avec d’énormes baffes dans le poitrail. À cet égard, le protégé du Wizard affiche de sensationnelles expressions faciales capturées en gros plan par le caméraman. Violemment projeté dans le coin, DeNucci cède et s’écroule. Et c’est à cet instant que Patera en profite pour faire le tombé avec une manœuvre aussi astucieuse que détestable. L’arbitre ne remarque même pas que Patera est littéralement suspendu par les pieds, et réalise le compte de trois. Ken Patera l’emporte donc sous les sifflets de la foule, contribuant à ajouter encore plus de haine à sa personne.
MATCH 4 : THE WILD SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS RENÉ GOULET & ANGELO GOMEZ (05:42)
VAINQUEURS : THE WILD SAMOANS
PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP
APPRÉCIATION : LOU ALBANO EST UNE STAR !
Ils se sont arrogés l’or Tag Team lors d’un récent combat au Spectrum de Philadelphie. Ils se présentent ce soir accompagnés par le capitaine Lou Albano. Afa et Sika, plus connus sous le nom des Wild Samoans, se présentent ce soir sous les huées du public mais avec les ceintures autour de la taille. Leurs adversaires forment un tandem composé de René Goulet et d’Angelo Gomez, jobber d’origine portoricaine qui catche pour cette promotion depuis 1979.
Et au son de la cloche, Afa et Sika s’en prennent à Goulet et à Gomez, mais ceux-ci sont repoussés, Goulet faisant le ménage assez rapidement. Les choses changent de manière drastique lorsqu’entre Gomez. Celui-ci se fait littéralement manger par les Samoans et ne peut strictement rien faire. Toute l’emphase est en fait placée sur Albano, qui apparaît ce soir avec ses élastiques accrochés sur les joues, lui conférant une apparence totalement déjantée. Finalement, et malgré les efforts de ce bon vieux Goulet, c’est les Samoans qui l’emportent après un Samoan Drop porté de manière brute.
MATCH 5 : EL OLYMPICO VS MARC POLE (02:48)
VAINQUEUR : EL OLYMPICO
PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ
APPRÉCIATION : ABSOLUMENT HORRIBLE
On a peur rien qu’en voyant l’affiche. En guise de conclusion de cet épisode, et je ne suis pas certain qu’on puisse s’en remettre, nous retrouvons El Olympico. Celui-ci est l’un des rares catcheurs à porter le masque sur ce territoire, la référence restant encore et toujours Mil Mascaras. Olympico, qu’on retrouvait totalement rincé lors d’une exhibition de catch pure et simple face à Bob Backlund lors d’un épisode d’All Star Wrestling, affronte ce soir un certain Marc Pole, jobber de la promotion.
Contre toute attente, c’est Pole qui s’affirme en essayant de retirer le masque d’Olympico et en le projetant en dehors du ring. C’est mou, totalement insipide même, et même Vince et Bruno semblent s’ennuyer aux commentaires. Le public est totalement silencieux et ne réagit absolument pas. Fin du supplice en un petit peu moins de trois minutes, lorsqu’El Olympico l’emporte avec un saut chassé complètement loupé. Quel désastre.
Très clairement, ce n’est pas la meilleure édition de Championship Wrestling. Et ce malgré la présence du nouveau Champion Intercontinental et de nos tous nouveaux Champions Tag Team. C’est tout ça et bien plus encore !
– Victorieux contre Tito Santana et Ivan Putski au Spectrum de Philadelphie, les Samoans sont nos nouveaux Champions Tag Team et sont ce soir apparus avec les ceintures. Mais ce soir, et ce malgré une victoire évidente contre un tandem où figurait René Goulet, toute l’emphase de la rencontre était placée sur le personnage atypique de Lou Albano. Il paraît nécessaire de rappeler que cette période est l’époque des grands managers et que Lou Albano fait partie des très grands.
– Une semaine après des débuts réussis contre José Estrada, Ricky McGraw se frottait ce soir à un autre compétiteur chevronné, en la personne de « Unpredictable » Johnny Rodz. Et même si Ricky manque encore d’expérience et commet quelques erreurs de débutant, on ne pourrait rêver de meilleurs adversaires que Johnny Rodz et José Estrada pour faire forte impression.
– Ken Patera est formidable. Pas peu fier de sa victoire, non sans controverse, contre Pat Patterson au Madison Square Garden, le nouveau Champion Intercontinental s’est ce soir imposé face à un vétéran des rings, en la personne de Dominic DeNucci. Et quelle terrible façon de gagner ce match, qu’avec un tombé réalisé de la sorte. Patera est un heel, et a ce soir solidifié sa présence en tant qu’homme à abattre.
Nathan Maingneur