CHAMPIONSHIP WRESTLING #6
01/03/1980
Vince McMahon nous accueille au sein du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie et sera rapidement rejoint par son collègue, Bruno Sammartino. Vince nous présente l’affiche de ce programme Championship Wrestling et nous passons sans transitions à notre premier combat de la soirée.
Gary Michael Cappetta s’occupe des rituelles introductions et nous stipule que l’heure de catch proposée ce soir est placée sous le contrôle de la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, présidée par Nick Santoro et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Dr. John Woods siège encore et toujours en compagnie de Mike Mittman, le gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront lors de ce programme sont John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.
MATCH 1 : THE WILD SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS MIKE MASTERS & STEVE KING (05:38)
VAINQUEURS : THE WILD SAMOANS
PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP
APPRÉCIATION : SQUASH TOUT JUSTE MOYEN
Tout droit sortis d’une tribu samoane, Afa et Sika affichent de terrifiants faciès et un catch des plus redoutables. Accompagnés au ring par ce cinglé de Lou Albano, les Samoans se sont rapidement positionnés comme de solides prétendants aux ceintures de Champions Tag Team. Ce soir, Dominic DeNucci peut se reposer puisque leurs antagonistes forment un tandem composé de Mike Masters et de Steve King, notre Saint-Patron des jobbers.
Malgré un physique plutôt avantageux, Masters se fait rapidement emmener dans le coin des Samoans. Ils le cassent alors à coups de pied et d’atémis tranchants. King subit peu ou prou le même traitement. Isolé de son partenaire, King est torturé par les sauvages du capitaine qui s’autorise même un petit coup de poing illégal. King et Masters n’inquiètent absolument pas les Samoans qui l’emportent en un peu plus de cinq minutes grâce à un Samoan Drop porté par Afa.
MATCH 2 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JOHN BUFORD (05:28)
VAINQUEUR : KEN PATERA
PRISE DE FINITION : FULL NELSON
APPRÉCIATION : MOU ET SANS GRAND INTÉRÊT
Homme fort passé par la case des Jeux Olympiques, Ken Patera est sans doute l’un des catcheurs les plus puissants de l’histoire de la discipline. Emmené au ring par l’immuable Grand Wizard of Wrestling, Patera est, en cette période, l’un des principaux antagonistes de notre Champion du monde en la personne de Bob Backlund. Ce soir, Patera rencontre un certain John Buford, qui n’a pas la moindre chance.
Sans effort, presque même sans verser une goutte de transpiration, Ken Patera ridiculise ce pauvre garçon en se contentant du strict minimum. On doit se contenter d’une unique souplesse arrière, placée entre une série de colliers de tête. Et pourtant, Patera prend tout son temps et fait durer son plaisir. En effet, cela dure cinq longues minutes, cinq minutes au terme desquelles Patera choisit d’en terminer avec sa Full Nelson, faisant tournoyer ce pauvre Buford dans les airs comme une poupée de chiffon.
MATCH 3 : RENÉ GOULET VS JOJO ANDREWS (02:59)
VAINQUEUR : RENÉ GOULET
PRISE DE FINITION : RUSSIAN LEG SWEEP
APPRÉCIATION : MATCH PLUS QUE MOYEN
À presque cinquante ans, René Goulet n’est plus dans la fleur de l’âge et fait partie d’une génération de catcheurs à l’ancienne. Originaire de Québec City au Québec, René Goulet est un briscard des rings et a commencé sa carrière à la fin des années ’50. Il se retire de la compétition en 1986 et intègre les coulisses de la World Wrestling Federation pendant près d’une décennie. Ce soir, Goulet se frottait à JoJo Andrews, plus connu sous le nom de Kasavubu du côté de la Stampede Wrestling de Calgary.
D’entrée de jeu, Goulet emmène et maintient Andrews au sol avec une astucieuse clé de bras et un collier de tête. Andrews réponds avec des coups d’avant-bras mais Goulet ne se laisse pas impressionner. L’affrontement est plutôt inintéressant et rien ou presque ne se dégage de ce combat. Andrews se ressaisit en étranglant le franco-canadien, mais ce dernier ne se laisse pas faire et répond avec un Russian Leg Sweep quelque-peu raté qui suffit pour le compte de trois. Passons à autre chose.
– Prenons quelques secondes auprès de Vince et Bruno qui nous parlent de Hulk Hogan, qu’on retrouve en toute fin d’émission. McMahon et Bruno vantent les mérites d’Hogan et le glorifient déjà alors que nous ne sommes qu’en 1980.
MATCH 4 : LITTLE TOKYO & DUSTY MORGAN VS COWBOY LANG & LONE EAGLE (09:52)
VAINQUEURS : COWBOY LANG & LONE EAGLE
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : **
Faisons place à une attraction encore très spéciale à cette période. Il s’agit d’un combat de Midget Wrestlers. De nos jours, cette pratique a totalement disparu mais représentait à cette époque une tradition qui se produisait régulièrement sur le ring du Madison Square Garden. On y retrouve donc Little Tokyo, sans doute l’un des meilleurs de sa catégorie, en compagnie d’un garçon du nom de Dusty Morgan, inconnu au bataillon. De l’autre côté, il s’agit des cowboys avec les indiens, puisqu’on y retrouve un certain Lone Eagle, présent auprès du légendaire Cowboy Lang, l’un des piliers du genre.
On souffle un peu et on apprécie le spectacle proposé par ces quatre catcheurs. Tokyo et Lang se connaissent bien et s’échangent quelques joyeusetés, puis c’est au tour de Lone Eagle et de Morgan de croiser le fer. Mention particulière à Little Tokyo, qui a toujours fait en sorte que ce genre de combats ne résume pas uniquement à un condensé de pitreries et de gaudriole. On retrouve l’habituelle séquence où l’un aide l’autre à retourner la prise de son partenaire, au nez et à la barbe d’un arbitre impuissant. Eagle et Lang jouent avec leurs adversaires mais Tokyo et Morgan reprennent l’avantage. Toutefois, Eagle entre pour faire le ménage avec son style atypique. Malheureusement, Eagle est victime de son trop plein d’énergie mais peut compter sur Lang, qui revient et couche Dusty Morgan avec un Atomic Drop magistral. Eagle en profite et enroule ensuite Little Tokyo pour le compte de trois avec un petit paquet, remportant le match aux côtés de Cowboy Lang au terme d’un match très divertissant.
MATCH 5 : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI VS BARON SCICLUNA & JOSÉ ESTRADA (07:06)
VAINQUEURS : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI
PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ
INDICATEUR : ** ¼
Originaire de l’île de Malte, le Baron Scicluna est un sinistre personnage. Âgé de presque cinquante ans, Scicluna est, tout comme René Goulet, un briscard des rings qui n’a pas encore décidé de raccrocher ses bottes. Son partenaire n’est autre que José Estrada, l’un des catcheurs les plus redoutés de ce territoire. Ils rencontrent nos Champions Tag Team, qui signent quelques autographes. Titulaires des ceintures depuis cette victoire contre les Valiant Brothers en octobre ’79, Tito Santana et Ivan Putski portent fièrement ces titres et sont très appréciés de la foule d’Hamburg.
Le Baron commence face à Santana et se retrouve rapidement dépassé par la vivacité de son antagoniste. Toutefois, son expérience et sa roublardise lui permettent de prendre le dessus et d’isoler Tito de son partenaire. Cela ne s’arrange pas lorsqu’entre Estrada, plus énergique et rapide que le Baron. Santana réussit à s’enfuir et passe alors le relais à Ivan Putski, qui remet les pendules à l’heure avec sa force polonaise. La rencontre est rythmée et plutôt agréable à suivre. On aurait peut-être aimé plus de séquences endiablées entre Estrada et Santana, qui en sont largement capables. Les choses s’accélèrent au moment où Santana et Putski retrouvent le rythme et la synergie qui les a conduit aux ceintures de Champions Tag Team. Projeté dans les cordes par Putski, Estrada est cueilli par un saut chassé de Santana, qui le couvre pour le compte de trois. Il ne s’en dégage pas et offre la victoire aux Champions au terme d’un match somme toute plutôt correct.
MATCH 6 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS MANNY SIACA (03:58)
VAINQUEUR : HULK HOGAN
PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS
APPRÉCIATION : SQUASH INCROYABLE POUR HOGAN
On conclut ce programme avec l’un des hommes les plus intimidants du moment. Il s’agit du jeune Hulk Hogan, qui a fait ses débuts sur cette même antenne au mois de novembre 1979. Accompagné au ring par « Classy » Freddie Blassie, Hogan est toujours invaincu et se mesure ce soir à ce colosse à la chevelure blond platine.
La différence de taille est immense, Hogan dépassant Siaca de plus d’une tête et demie. Hogan écrase purement et simplement son pauvre défi du soir, l’écrasant lourdement au sol avec de gros enfourchements. Il le martèle ensuite avec d’énormes coups de massue dans le dos. Face à ce genre d’adversaire, Hogan paraît ultra dominant et en ressort plus grandi encore que lorsqu’il y est entré. Après une descente de la cuisse, Hogan l’emporte donc avec sa prise de l’ours au terme d’un squash absolument autoritaire.
– Encore un cran en-dessous de sa précédente édition, ce Championship Wrestling peine à maintenir notre intérêt en proposant du bon, mais aussi du beaucoup moins bon. Sauvé par un Tag Team match de nains et un squash d’Hulk Hogan, cet épisode ne restera sans doute pas dans les mémoires.
– Comme à chaque fois, les Samoans écrasent le peu de compétition qu’on leur envoie et semblent plus près que jamais des ceintures de Champions Tag Team de Tito Santana et d’Ivan Putski. Les prochaines semaines risquent d’être intéressantes pour les Samoans.
– Intéressant, c’est tout le contraire de ces matches, respectivement remportés par René Goulet et Ken Patera. Deux registres complètement différents, mais deux déceptions qui gâchent un peu le visionnage de cet épisode.
– Les Champions étaient également de la partie et se sont imposés au terme d’un combat somme toute plutôt correct. Malgré beaucoup de talent entre les cordes, le Baron et José Estrada se sont inclinés au profit de Tito Santana et d’Ivan Putski, qui restent encore pour l’instant nos fiers détenteurs des ceintures de Champions Tag Team de la World Wrestling Federation.
– C’est plutôt rare qu’un catcheur fasse aussi forte impression que l’a fait Hulk Hogan ici. Opposé à un piètre adversaire, Hogan est ressorti de son match en ayant l’air encore plus invincible qu’auparavant, et c’est plutôt bon signe.
– Qui aurait franchement cru que l’un des points forts de ce programme serait ce combat de Midget Wrestlers. Et pourtant, force est de constater que ces quatre garçons ont volé la vedette au terme d’une rencontre rythmée et enthousiaste. Véritable petite rareté qu’on ne retrouve pas ailleurs, ce type d’attraction est totalement représentatif de l’engouement du public pour le Midget Wrestling à cette période.
Nathan Maingneur