ALL STAR WRESTLING #95
22/11/1980
Vince McMahon et Pat Patterson nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce numéro de l’émission All Star Wrestling, programme hebdomadaire de la World Wrestling Federation.
Gary Cappetta s’occupe des présentations sérotinales et stipule que le catch proposé ce soir sera sanctionné et supervisé par la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par leurs officiels, dont J.J Bings et Billy Longo. Dr. John Woods siège toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch seront Freddy Sparta, Gilberto Roman et John Stanley.
MATCH 1 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS ANGELO GOMEZ (04:08)
VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER
PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH
APPRÉCIATION : SLAUGHTER EST SANS MERCI ET ORDONNE LE RESPECT
Un chapeau d’instructeur militaire et un sifflet en bouche, Sergent Slaughter a tout du parfait sergent de l’armée américaine. Accompagné d’Ernie Roth, plus connu comme le Grand Wizard of Wrestling, Slaughter se distingue par son gabarit. L’ancienne brute de Parris Island en Caroline du Sud se mesure ce soir au portoricain Angelo Gomez, dont les chances sont plutôt minces.
Ce pauvre gars s’écroule en effet immédiatement sous le poids des coups de Slaughter qui s’impose avec force. Écrasé – et c’est peu dire – par une série de brise-dos, Angelo subit ensuite une souplesse arrière et plusieurs marteau-pilons. Slaughter prend tout son temps et fait durer cette rencontre à sens unique. Il l’emporte sans sourciller en moins de cinq minutes avec son Cobra Clutch, ici utilisée en tant que prise de soumission et non comme un endormissement.
– Slaughter ne lâche pas son étreinte tandis que le « Manager of the Champions » s’occupe de distraire l’arbitre Gilberto Roman. Slaughter n’en a pas terminé et revient à la charge avec une descente du haut des cordes. Le sergent part ensuite en direction des commentateurs et ramène Patterson et un micro. Au microphone, Slaughter s’égosille et demande le respect. Il ajoute ensuite que des gens continueront d’être blessés à moins de recevoir un peu de compétition.
MATCH 2 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS BLACK DEMON (07:31)
VAINQUEUR : RICKY MGRAW
PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS
INDICATEUR : * ½
Jeune athlète originaire de Charlotte en Caroline du Nord, Ricky McGraw s’est d’abord illustré sur les rings de la National Wrestling Alliance, en particulier sur le territoire de la Mid-Atlantic Wrestling entre 1977 et 1980. Son adversaire est un compétiteur masqué en provenance de Porto Rico. Il s’agit du Black Demon, également connu en tant que Don Serrano, catchant sporadiquement sur les rings de la World Wide Wrestling Federation depuis 1965.
Une poignée de main scelle l’apparente cordialité de ce début de rencontre. Fort d’une technicité impeccable, Ricky n’a aucune difficulté à s’imposer face au Demon. Bien que les échanges techniques soient plutôt propres, rien d’excitant ne se démarque forcément. Alors que le portoricain se retire in-extremis d’un saut chassé, Patterson commente que Ricky a « photographié » sa manœuvre. Petite boulette pour le québécois puisqu’on dit qu’une prise est téléphonée ou encore télégraphiée. Sacré Pat ! Jusqu’à présent pourtant sage, le Demon s’autorise alors quelques coups de poing qui ne plaisent pas à « Quickdraw » McGraw. Celui-ci le couche alors avec un ciseau de tête puis l’emporte ensuite avec un Flying Body Press un peu brouillon, porté depuis la seconde corde. Ce fut long et sans grand intérêt.
– Pat Patterson reçoit maintenant « Classy » Freddie Blassie et l’un de ses récents protégés en la personne de Stan Hansen. Le hors-la-loi de Borger au Texas revient sur cette règle non-écrite et ce bannissement suite à la blessure de Bruno Sammartino et clame qu’il est désormais de retour pour affronter les meilleurs du circuit. Hansen n’épargne et n’aime personne, s’autorisant une petite tirade un peu trop sudiste à mon goût. Hansen veut de la compétition et le clame haut et fort, envoyant encore une pique à un Bruno Sammartino toujours absent.
MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & JOSÉ ESTRADA VS ANGEL MARAVILLA & STEVE KING (07:58)
VAINQUEURS : JOHNNY RODZ & JOSÉ ESTRADA
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
INDICATEUR : ** ¼
On passe maintenant à du catch Tag Team puisque le temps réglementaire de 10 minutes est repoussé à un quart d’heure. C’est avec une agréable surprise qu’on retrouve donc Johnny Rodz et José Estrada, compatriotes et anciens partenaires qui se sont déjà associés par le passé, notamment face à André le Géant. En face, un tandem de circonstances formé par le portoricain Angel Maravilla et Steve King, souffre-douleur issu de Panama City au Panama.
Johnny et Angel commencent par s’échanger quelques tours de hanches qui semblent profiter au portoricain. Maravilla et King s’en sortent parfaitement et tournent leurs antagonistes en ridicule. « The Fire Brand From the Bronx » réussit toutefois à passer le tag en s’écroulant dans son coin. C’est désormais l’expérience de ces derniers qui priment, ces sales types faisant tout pour isoler King de son partenaire. Ils profitent alors de l’inexpérience manifeste de ce nouvel arbitre en multipliant les sournoiseries. Un tag permet enfin à Angel d’entrer et de reprendre les rennes du combat. La rencontre s’intensifie ensuite, voyant Rodz coucher le portoricain avec un superbe coup de pied de mule. King se redonne du poil de la bête et répond avec une série de sauts chassés. Toutefois, la fourberie de ses adversaires aura raison de lui. Il subit alors une redoutable prise portée par Estrada et Rodz. Sur les épaules du futur Super Medico, Johnny lui assène un sale coup de coude et l’emporte ensuite avec une descente du coude. On aurait aimé un peu plus d’efficacité mais ce fut fort plaisant de revoir José Estrada associé à « Unpredictable » Johnny Rodz.
MATCH 4 : DOMINIC DENUCCI VS SYLVANO SOUSA (06:24)
VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI
PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH
INDICATEUR : * ¼
On n’a plus aperçu Dominic DeNucci depuis son échec survenu dans le cadre du tournoi Tag Team remporté par les Samoans. Aussi souvent associé à son compère René Goulet, cette alliance de fortune n’a toutefois rien offert de concluant. L’italien s’oppose ce soir au portugais Sylvano Sousa, compétiteur issu du New Jersey, qui s’est récemment rasé le crâne.
On commence à connaître l’italien et sa façon de jouer avec ses jeunes antagonistes. Au microphone, Patterson raconte une histoire de covoiturage et admet que Dominic sait cuisiner une succulente sauce spaghetti. Et pourquoi pas. Sousa prend confiance mais DeNucci n’est pas né de la dernière pluie. Avec son style atypique, tout droit sorti des années 70, Dominic répond et fait fuir Sousa en contrebas. De retour sur le ring, Sylvano se fait emmener en tour de hanches mais réussit à envoyer DeNucci sur la table des officiels. En fâcheuse posture, Dominic s’en sort à manière et à coups de chaise en bois ! Je ne rêve pas, l’italien se sert ensuite de cette chaise face à ce pauvre Sousa. Et le tout sans que l’arbitre Gilberto Roman ne réagisse outre-mesure. L’italien parvient ensuite à prendre Sousa dans un Abdominal Stretch, lui faisant alors jeter l’éponge en quelques secondes à peine.
MATCH 5 : STAN HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS MARC POLE (03:25)
VAINQUEUR : STAN HANSEN
PRISE DE FINITION : LARIAT
APPRÉCIATION : HANSEN EST UN MONSTRE
On termine ce programme avec cet incorrigible hors-la-loi de Stan Hansen, de retour en grande forme sur ce territoire depuis quelques semaines. Accompagné de « The Fashion Plate of Wrestling » Freddie Blassie, Hansen n’est pas ici pour prendre le goûter. En voyant son défi du soir, en la personne de Marc Pole, on se dit que le coup de gueule du début d’émission n’a pas fonctionné.
Et en effet, Hansen apparaît remonté à bloc et martyrise ce pauvre Pole, parti pour passer un sale quart d’heure. Ce sacré cowboy ne plaisante pas et enfonce son gros genou dans le visage de ce pauvre gars. Rien de plus à dire si ce n’est que Pole succombe à la Lariat d’Hansen en un peu plus de trois minutes.
La recette est la même et ne change pas beaucoup. Pourtant, on prend plaisir à suivre ce produit étiqueté World Wrestling Federation. En cette fin d’année 1980, les brutes sont souvent de sortie et c’est tout à fait légitime afin de construire un nouveau challenger pour Bob Backlund. À cet égard, nous aurons prochainement droit à une défense de titre face à Spiros Arion au Garden et en date du mois de juin 1978. Affublé de ce sacré Freddie Blassie, Stan Hansen marche sans s’arrêter tout en instaurant une atmosphère tendue à ces émissions hebdomadaires. Sgt. Slaughter se place également dans cette même lignée, porté par une volonté indéfectible d’obtenir du respect. Bien qu’on apprécie énormément Dominic DeNucci, celui-ci n’a plus sa forme d’antan et n’a plus réellement de direction à suivre. Au moins une chose est sûre, on en a pour notre argent avec l’italien. Ayant pris l’habitude de nous offrir de bons matches de catch, Ricky McGraw n’a pas su impressionner, malgré un effort notable de sa part. On espère qu’il puisse progressivement grimper les échelons de la gloire et pourquoi pas faire un challenger pour Ken Patera, qu’on ne voit plus beaucoup ces temps-ci. Toutefois et bien que ce ne soit pas objectif, le moment fort de ce programme est pour moi cette association entre Johnny Rodz et José Estrada. En combinant leur talent, nul doute que ces compétiteurs de renom sauront offrir de bons moments. Imaginons-nous juste une rencontre avec nos actuels Champions Tag Team, Tony Garea et Rick Martel.
Nathan Maingneur