CHAMPIONSHIP WRESTLING #35

CHAMPIONSHIP WRESTLING #35

18/10/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent encore et toujours dans le Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cette édition de Championship Wrestling. Au programme, nous aurons le « Big Cat » Ernie Ladd, les Wild Samoans, ainsi que la Huitième Merveille du Monde, en la personne d’André le Géant.

Le légendaire Joe McHugh s’enquiert des présentations sérotinales et nous annonce que cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelques-un de ses officiels. Dr. George Zahorian se trouve assis en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront au long de la soirée sont messieurs Angelo Savoldi, Gilberto Roman, Dick Kroll, Billy Caputo et Dick Woehrle.


MATCH 1 : ANDRÉ LE GÉANT VS « BIG » RON SHAW (04:22)

VAINQUEUR : ANDRÉ LE GÉANT

PRISE DE FINITION : SIT-OUT SPLASH

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT


Sur ce ring baigné dans la lumière tamisée du Agricultural Hall se tient un catcheur que le public d’Allentown connaît plutôt bien. Originaire de Philadelphie, il s’agit de « Big » Ron Shaw, jobber émérite qui a l’habitude de servir de paillasson aux gros poissons de la promotion. Son adversaire culmine à plus de 2,13m de hauteur et affiche près de 230kg à la pesée. Une clameur populaire signale l’entrée de la Huitième Merveille du Monde – notre gloire nationale – le seul et l’unique André The Giant, attraction ô combien extraordinaire qui fait rêver nombre de promoteurs.

André entering the ring

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Lorsqu’André est entres les cordes, c’est toujours impressionnant. Le moindre contact prends alors des allures pachydermiques. Grâce aux gros plans effectués sur le visage du géant, on se rends compte qu’André porte encore les stigmates de la cruelle attaque d’Hulk Hogan au Shea Stadium. Et André a le regard noir – le regard des mauvais jours – car il n’a pas encore tout à fait digéré ce qu’il s’est passé ce soir là. Shaw se sort d’une prise de l’ours en s’attaquant à la cicatrice du géant mais André rétorque avec emphase. Il le sèche avec un Big Boot et l’emporte en moins de cinq minutes avec un Sit-Out Splash gargantuesque dont Shaw n’aurait jamais pu se relever, même d’un compte de cent.


– André est ensuite accueilli au micro de Pat Patterson. Et alors que Patterson félicitait André pour sa victoire, le géant le félicite pour son nouveau boulot. André nous montre son impressionnante cicatrice et se dit prêt à affronter Hulk Hogan une deuxième fois. Patterson aborde le cas d’Ernie Ladd et André dit qu’il a surtout une grande bouche. Il nous parle ensuite de son emploi du temps surchargé qui l’emmène du Canada au Japon, jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande.


MATCH 2 : MOONDOG HAWKINS W/CPT. LOU ALBANO VS ANGELO GOMEZ (05:38)

VAINQUEUR : MOONDOG HAWKINS

PRISE DE FINITION : SHOULDERBREAKER

APPRÉCIATION : NAISSANCE DU PERSONNAGE DE MOONDOG


Au retour de la coupure publicitaire, nous retrouvons l’infatigable Lou Albano en compagnie de son nouveau protégé. Originaire de l’Alabama, cet hirsute personnage est présenté en tant que Moondog Hawkins. Il s’agit de Randy Colley, futur Champion Tag Team davantage connu en tant que Moondog Rex. Il se mesurait ce soir à un jobber de luxe en la personne d’Angelo Gomez, lui aussi habitué de ce genre de matches à sens unique. 

Tel un chien enragé, Hawkins est très agressif et n’hésite pas à mordre son adversaire à plusieurs reprises. En tant que catcheur, Hawkins ne s’en sort pas trop mal et nous gratifie même d’un impressionnant Military Press Backbreaker, une prise que nous ne voyons pas souvent sur ces programmes. Aux commentaires, McMahon et Patterson se demandent si Moondog tousse ou aboie, alors qu’Albano les rejoints pour insulter le québécois. Hawkins s’enrage sur Gomez comme s’il s’agissait d’un os à moelle et l’emporte à la suite d’un brise-épaule massif. Galvanisé par ce massacre, Hawkins se comporte désormais comme un chien fou et va jusqu’à mordre la corde du milieu, offrant un spectacle saisissant à un public apeuré.


MATCH 3 : DOMINIC DENUCCI VS THE BLACK DEMON (03:02)

VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT QUELCONQUE


Toujours là à raconter des blagues à l’arbitre, Dominic Denucci est l’un des catcheurs les plus respectés de ce territoire. Vétéran des rings et briscard invétéré, cet expatrié italien catche depuis le milieu des années 1950 et n’a plus rien à prouver. Aujourd’hui, DeNucci n’est certes plus dans la fleur de l’âge, mais est toujours partant pour une petite bourre. Il rencontrait ce soir le Black Demon, qui effectue une drôle de chorégraphie dans son coin.

L’italien s’impose avec une série de Armdrags et un tour de hanches qui font fuir le Black Demon en dehors du ring. Face à un piètre antagoniste, Dominic peut se faire plaisir et dérouler un catch quelque peu vieillissant. En l’espace de trois courtes minutes, DeNucci avec un Sunset Flip un peu brouillon et alors que ses épaules étaient pourtant au tapis ! Erreur de jeunesse, monsieur DeNucci ?


MATCH 4 : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS « QUICKDRAW » RICK MCGRAW & ANGEL MARAVILLA (07:54)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

INDICATEUR : * ¼


Peu de temps après avoir regagné les ceintures qu’ils avaient perdu au Shea Stadium contre Bob Backlund et Pedro Morales, rien ni personne ne semble pouvoir faire de l’ombre aux Wild Samoans, qui font toujours la fierté du capitaine Lou Albano, légendaire manager de Tag Teams. Afa et Sika rencontrent ce soir un tandem de circonstances composé d’Angel Maravilla et de « Quickdraw » Rick McGraw, auteur d’un incroyable combat face au Sgt. Slaughter qui eut lieu la semaine dernière.

Wild Samoans

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Comme toujours, les Samoans se font tourner en bourrique et apparaissent d’entrée de jeu vulnérables aux yeux de leurs adversaires et du public. Sika reprend l’avantage en projetant McGraw en dehors du ring. Là, le capitaine Lou Albano n’hésite pas à lui envoyer une droite en pleine poire, au nez et à la barbe de l’arbitre Gilberto Roman. Méthodiquement – mais sans réelle intensité – les Samoans instaurent leur rythme. Isolé de son partenaire, nous sommes donc logiquement en droit d’attendre le hot tag de Maravilla. Le souci, c’est que la sauce ne prends pas et le « puertorican fire » de Maravilla se fait littéralement éteindre par les Champions. Afa le couche ensuite avec un Samoan Drop, terminant ce combat de la pire des manières pour Ricky McGraw, qui méritait mieux.


MATCH 5 : « PRETTY » BOY LARRY SHARPE VS RENÉ GOULET (05:32)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT OUT

INDICATEUR : * ½


Seulement âgé de 29 ans, Larry Sharpe possède déjà un sacré bagage dans le monde du catch. Repéré par Gorilla Monsoon, le jeune Sharpe s’est d’abord fait les dents du côté de la Stampede Wrestling de Calgary mais c’est à Porto Rico qu’il s’est révélé. En team avec « Dynamite » Jack Evans, ils ont en effet remporté les titres de Champions Tag Team de la WWC en battant Carlos Colon et Victor Jovica, rien que ça. Il rencontrait ce soir le vétéran québécois René Goulet, briscard des rings qui – pour l’information – est le premier homme à battre Ric Flair et l’un des protagonistes du tout premier match de la World Wrestling Federation jamais diffusé sur USA Network.

Début de match un peu poussif, mais c’est à cela qu’on doit  s’attendre de la part de ces deux catcheurs dont l’arsenal est délibérément « old-school ». Les séquences au tapis s’enchaînent mais manquent cruellement d’intensité. Aux commentaires, Patterson nous apprends que Bob Backlund est furieux au sujet de l’agression subie par Arnold Skaaland des mains du Sgt. Slaughter. Sur le ring, rien de bien incroyable mais rien d’horrible non plus, car ces sont des professionnels établis. Petit bémol tout de même sur la fin du match, qui se révèle en fait complètement prévisible lorsque les deux hommes tombent en dehors du ring et continuent de se battre. Sans surprise, l’arbitre compte logiquement 10 et les disqualifie tous les deux, faisant de ce combat un match nul.


MATCH 6 : « BIG CAT » ERNIE LADD W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS ANGELO  GOMEZ & STEVE KING (02:53)

VAINQUEUR(S) : ERNIE LADD

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE


Nous avons commencé l’émission avec un géant et nous la terminerons avec un autre géant. Accompagné par l’éclectique Grand Wizard of Wrestling, Ernie Ladd nous gratifiait ce soir de sa présence. Culminant à près de 2,06m et affichant pas moins de 130kg à la pesée, le « King of Wrestling » rencontrait ce soir un tandem de jobbers composé de Steve King et du pauvre Angelo Gomez qui rempile pour un deuxième passage à tabac.

C’est assez drôle de voir les deux jobbers s’y mettre à deux pour essayer de faire tomber le grand Ladd. Car comme André, Ladd s’en débarrasse comme de deux moustiques un soir d’été humide. Le côté rigolo de la chose ne dure pas longtemps puisque Ladd s’impose avec d’amples gifles qui couchent King et Gomez. Sans surprises, Ernie Ladd finit par l’emporter à la suite d’une double descente de la cuisse plutôt impressionnante.


Pas la plus fofolle des éditions de Championship Wrestling, sauvée de justesse par la présence de notre gloire nationale, André le Géant. On y retrouvait également les Wild Samoans, Ernie Ladd, Rick McGraw et Dominic DeNucci. 

– Ce sera toujours – et je dis bien toujours – une réelle joie que de découvrir toujours plus d’images de la carrière d’André le Géant. À cette période, André est et demeurera tout au long des eighties, l’attraction la plus folle qu’on puisse proposer dans n’importe quel type d’émission. C’est cependant grâce à ses excellentes relations de ce côté de la carte des Territoires qu’André cimentera petit à petit son statut d’exclusivité qui fera partie intégrante du succès de la promotion au milieu des années 1980.

– De la continuité dans les storylines, c’est que nous demandions au sujet de l’agression d’Arnold Skaaland par le Sgt. Slaughter la semaine dernière. Et au détour d’un combat – assez peu passionnant – entre René Goulet et Larry Sharpe, nos commentateurs nous ont donné des informations quant à la direction que prend cette rivalité. Et c’est une très bonne chose. Car dans ces programmes où s’enchaînent les matches sans transitions et sans les replays et autres clips de présentations, il est important de pouvoir suivre les histoires qui nous sont racontées. C’est un peu maigrichon, mais ça n’en reste pas moins du storytelling.

Nathan Maingneur

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