CHAMPIONSHIP WRESTLING #36

CHAMPIONSHIP WRESTLING #36

25/10/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent encore et toujours dans le Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cette édition de Championship Wrestling, émission télé vedette de la World Wrestling Federation en complément d’All Star Wrestling. Au programme de notre émission, les premiers pas de Tony Garea et de Rick Martel en Tag Team ainsi que les débuts des Moondogs, une nouvelle équipe qui a d’ores et déjà fait parler d’elle. Et pas en bien. 


MATCH 1 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA & FRANK SAVAGE (09:42)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH

INDICATEUR : * ¾


Tous deux figuraient dans le tournoi organisé par la fédération après que Bob Backlund et Pedro Morales aient rendus leurs ceintures au lendemain du Showdown at Shea. Originaire d’Auckland en Nouvelle-Zélande, Tony Garea s’associait donc ce soir avec le jeune et bondissant Rick Martel, natif de la province de Québec. Et il faut bien dire que la paire semble être au goût du public si on se fie à la réaction de la foule présente à Allentown. Pour leurs débuts ensemble, ils se mesuraient à un tandem composé du jobber Frank Savage et du vénérable Baron Scicluna, reconnaissable à son épaisse chevelure noir de jais et son air sinistre.

Garea commence face au Baron Scicluna et nous avons là deux briscards des rings endurcis par des années, des décennies de chutes sur les rings du monde entier. Énergique, le jeune Martel redonne un peu de punch à ce combat grâce à sa vivacité. Le Baron reprend vite l’avantage avec un sale coup de genou dans l’abdomen de Garea qui lui coupe le souffle. Martel s’offre un premier hot tag mais – précipité par sa fougue – il termine en dehors du ring. Là, Savage et le Baron s’autorisent tous les vices et le balancent violemment contre le poteau, profitant du laxisme criminel de l’arbitre Dick Woehrle. Fulminant dans son coin, Garea invective la foule et cela fonctionne plutôt bien. Scicluna cogne dur mais le québécois encaisse et fait preuve de courage. Finalement, Martel réussit à passer le hot tag à Garea qui entre pour faire maison neuve. Ils enchaînent alors les séquences en tag à une vitesse infernale et l’emportent grâce à une Abdominal Stretch de Martel portée sur Savage, alors que Garea tenait en garde le Baron – entremêlé dans les cordes.


– Attendus au micro de Pat Patterson, Martel et Garea se félicitent de cette victoire avec enthousiasme. Ils ont déjà les Samoans dans le viseur et aimeraient combattre pour leurs titres. Ils sont motivés comme jamais, nous n’avons décidément pas finis d’entendre parler de cette Tag Team !


MATCH 2 : STAN « THE LARIAT » HANSEN VS CHARLIE BROWN (03:15)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : HANSEN EST TOUJOURS AUSSI BRUTAL ! 


Annoncé en provenance de Dawson en Géorgie, Charlie Brown est ce qu’on appelle plus communément un jobber. Dans le complexe jargon du catch, cela signifie qu’il s’agit d’un catcheur dont le boulot est de ne pas opposer trop de résistance à son adversaire dans l’objectif de le faire briller entre les cordes. Près de quatre ans après avoir brisé la nuque de Bruno Sammartino, celui qu’on surnomme Stan « The Lariat » Hansen réalise ce soir son retour sur la côte Est des États-Unis après un passage disons… mouvementé au Japon.

Stan Hansen

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Hansen ne confie pas son gilet et son chapeau au valet du ring. Il lui balance à la gueule. Le ton est donné. Et le cowboy poursuit sur la même lancée face à ce pauvre gars qui se fait littéralement pulvériser. Hansen a beau être lent et méthodique, il est en fait sans cesse en mouvement et fait pleuvoir des coups d’une violence rare sur ce pauvre type qui ne peut strictement rien faire mais qui se distingue quand même – malgré lui – en ratant complètement un surpassement. Fini de jouer, le hors-la-loi de Borger au Texas en termine avec sa Lariat en un peu plus de trois minutes. 


MATCH 3 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS MARC POLE (02:01)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : FULL NELSON

APPRÉCIATION : SQUASH CLASSIQUE DE PATERA


Originaire du New Jersey, Marc Pole est un talent local et est habitué à ce genre d’exhibitions. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Pole fait pâle figure à côté de son défi du soir. Soyons honnêtes, sa condition physique est à des lieues de celle de son adversaire, qui effectue au même moment son entrée dans le Agricultural Hall d’Allentown. Détenteur de la ceinture de Champion Intercontinental, Ken Patera est donc le deuxième titulaire de ce titre ô combien prestigieux. À ses côtés se trouve l’ineffable Grand Wizard of Wrestling, que nous avons la chance d’apercevoir sans ses lunettes – une première !

Comme d’habitude, Patera et le Wizard prennent tout leur temps lorsque Patera retire sa combinaison sous les sifflets et les moqueries de la foule. Patera ne perd pas une seconde et s’impose avec autorité face à son triste adversaire. Absolument pas de taille face au Champion Intercontinental, Pole n’est pas en mesure de faire quoi que ce soit et succombe en moins de deux minutes à la Full Nelson de Patera, qui ne le fera pas tournoyer. Et pourtant il aurait eu la force. 


– Sous la lumière des cinq projecteurs qui illuminent ce ring, Joe McHugh nous présente « Big » Ron Shaw, qui s’apprête à rencontrer le Sgt. Slaughter. Le sergent effectue alors son entrée en compagnie du Grand Wizard of Wrestling. Littéralement conspué, Slaughter semble déjà assez réticent à l’idée de grimper sur le ring mais s’insurge véritablement à la vue de son adversaire. Il refuse tout bonnement de combattre et repart presto en direction des vestiaires. Dans le même temps, Pat Patterson est dépêché – micro en main – afin d’en savoir plus sur les raisons du sergent. Totalement désabusé, Patterson conclut en disant qu’un jour ou l’autre, quelqu’un aura le courage de se dresser face à lui. Tiens donc.


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/« CPT. » LOU ALBANO VS FRANK WILLIAMS & RICKY STALLONE (03:15)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : DÉBUTS PARFAITS POUR LES MOONDOGS ! 


Ces derniers temps, Moondog Hawkins se comportait de manière très étrange. C’est comme si soudainement, il se comportait comme un chien, allant jusqu’à aboyer et mordre les cordes. Récupérés par l’infatigable Lou Albano – qui n’a donc de cesse de collectionner les Tag Teams – voici la première apparition des Moondogs à la World Wrestling Federation. Mais qu’est-ce que c’est que ces tenues ? Et aux côtés de Hawkins, qu’on doit désormais appeler Rex, voici Moondog King, plus connu sous le nom de Sailor White au Canada, et qui a été entraîné par Gene Kiniski. Ils se mesuraient ce soir à un duo de circonstances composé de Frank Williams et de Ricky Stallone – aucun lien de parenté avec Sly.

Extrêmement agressif, Rex ne laisse aucune chance à ce pauvre Stallone. Pourtant relativement corpulent, King fait preuve d’une vitesse d’exécution et d’un dynamisme impressionnant. Il faut bien dire que nous ne sommes pas habitués à voir ce genre de gabarits évoluer ainsi entre les cordes. Rex manque de tuer Stallone avec un enfourchement qui s’apparente davantage à un marteau-pilon. Et c’est King qui l’emporte pour les Moondogs avec un énorme Splash. Débuts absolument parfaits pour les Moondogs qui frappent fort – très fort.


MATCH 5 : DOMINIC DENUCCI VS JOSÉ ESTRADA (02:52)

VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI

PRISE DE FINITION : SWING

INDICATEUR : *


Reprenons nos esprits et revenons à la formule de catch à l’ancienne qui fait le succès de ce territoire. Comme Bruno Sammartino, il a émigré de son Italie natale pour s’installer aux États-Unis – et plus spécialement dans la ville de Pittsburgh en Pennsylvanie. Son sourire canaille est unique. Il s’agit bien entendu de Dominic DeNucci. Et ce soir, l’italien se mesurait à un compétiteur qu’il connaît sur le bout des doigts, en la personne de José Estrada, vieux compère de Johnny Rodz qui demeure l’un des catcheurs les plus rodés de la promotion. 

Ils se connaissent parfaitement et cela se ressent lors des premiers échanges. Estrada frappe le premier et fait reculer l’italien, pris de court par la vivacité de son adversaire. Dominic ne se laisse pas impressionner, même à son âge déjà avancé. Car même si DeNucci n’est plus dans la fleur de l’âge, il en a encore suffisamment sous le capot. Se retirant in-extremis d’une charge dans le coin, DeNucci laisse Estrada s’écraser avec perte et fracas. Il lui fait alors tourner la tête en lui portant un Giant Swing, qui suffit pour lui administrer la victoire, Estrada étant trop groggy pour se dégager. C’était court et pas franchement utile.


MATCH 6 : KILLER KHAN W/« CPT. » LOU ALBANO VS STEVE KING (01:32)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : EXCELLENTS DÉBUTS DE KHAN !


On termine ce programme avec la présence de notre jobber préféré, j’ai nommé le brave Steve King. Annoncé en provenance des déserts arides de la Mongolie et accompagné non pas de Freddie Blassie – apparemment resté en Asie – mais du capitaine Lou Albano, Killer Khan réalise donc ce soir ses débuts à la World Wrestling Federation. Après un parcours remarquable au Japon au début des années 1970, Khan a rejoint les États-Unis en 1979 et apparaît donc pour la toute première fois ici. 

Killer Khan

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Au son de la cloche, le style atypique de Khan ne laisse aucune place au doute. Cet homme est dangereux. Hyper agressif, Khan brutalise le pauvre Steve King et bien que celui-ci essaie tant bien que mal de répondre, Khan n’a aucune pitié. Il l’étrangle, le griffe, très sale quart d’heure pour Steve King. Finalement, Khan l’emporte en un peu plus d’une minute trente avec sa descente du genou fatidique.


Les choses bougent du côté de la World Wrestling Federation ! Tony Garea et Rick Martel se mettent en Tag Team, Stan Hansen effectue son retour en force, alors que les Moondogs et Killer Khan signent leurs débuts.

– Ils s’étaient croisés lors du tournoi organisé par la promotion à la suite de l’abandon des titres Tag Team par Bob Backlund et Pedro Morales – à nouveau remportés par les Samoans, cela valait le coup de les faire perdre. Une formation plus que plébiscitée par le public si l’on se fie aux réactions de la foule, Tony Garea et Rick Martel ont – en une seule apparition – fait très forte impression en se positionnant immédiatement comme de futurs challengers pour les ceintures d’Afa et de Sika. 

– Dans le registre des nouvelles équipes, nous avons ce soir été témoins de l’arrivée d’une formation qui risque de faire beaucoup, beaucoup de dégâts. Ayant entamé sa transition – dirons-nous canine – depuis quelques semaines déjà, Moondog Hawkins, désormais annoncé en tant que Rex a été rejoint par un autre chien fou, en la personne de Moondog King. Sous la houlette d’un capitaine Lou Albano toujours plus taré, les Moondogs ont frappé fort pour leurs débuts.

– Et ce n’est pas un, mais deux débuts que nous avons découverts ce soir. Après les Moondogs, c’est un certain Killer Khan qui effectuait ce soir ses premiers pas du côté de la World Wrestling Federation. Il y a fort à parier qu’avec sa gueule et son style totalement atypique, Khan devienne très rapidement un challenger pour notre Champion en titre Bob Backlund.

– Après quatre années passées de l’autre côté de la planète – une sorte d’exil forcé à la suite de la blessure de Bruno Sammartino – Stan Hansen est de retour sur la cote Est des États-Unis et compte bien faire la loi sur ce territoire. Ces quatre ans passés sur les rings nippons lui ont bâti une réputation féroce et lui ont permis de s’imposer comme l’un des meilleurs gaijins de l’histoire catchesque du Pays du Soleil Levant.

Nathan Maingneur

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