ALL STAR WRESTLING #116

ALL STAR WRESTLING #116

18/04/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes pour la soirée et commenteront ce All Star Wrestling. Ils nous accueillent à cet égard dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie et nous présentent la carte de ce programme. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir est placé sous l’étroit contrôle de la Commission Athlétique d’État, présidée par J.J Binds et représentée sur place par l’officiel Bill Longo. Dr. John Woods siège encore et toujours avec Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch estampillée World Wrestling Federation seront Danny Davis, John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : DOMINIC DENUCCI VS KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE (07:41)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : COUNT OUT

INDICATEUR : * ½


Fier et droit dans ses bottes, Dominic DeNucci catche sur les rings nord-américains depuis maintenant près de vingt ans. À l’orée du crépuscule de sa carrière, l’italien a encore de bons restes et souhaite toujours combattre. Son adversaire ce soir n’est autre que Killer Khan, l’un des quatre protégés de « Classy » Freddie Blassie. Malgré un écueil rencontré face au Champion Bob Backlund en fin d’année 1980, Khan reste l’un des personnages les plus redoutés du moment. 

Dominic feint de s’en prendre à Blassie mais celui-ci lui assène ensuite un coup de canne dans le dos, permettant à son poulain de prendre le premier l’avantage. DeNucci est rapidement envoyé au sol, maintenu au niveau du cou par les grandes mains de Khan. Celui-ci est terrifiant et nous gratifie d’un pantomime édifiant. L’italien tente de s’en sortir mais ne cesse ne subir les étranglements de Khan. Manquant de perdre connaissance à plusieurs reprises, DeNucci a du cœur et donne tout pour s’en dégager. Victime d’une énième provocation de Blassie, Dominic éclate l’entrejambe de Khan dans le poteau et s’en prends ensuite au manager. DeNucci s’empare de sa canne et ne se gêne pas pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Le public tout entier l’accompagne alors, appréciant la souffrance de ce diable de Blassie. Khan a également droit à son coup de canne et l’officiel peine à calmer les ardeurs de l’italien. Ce dernier est ensuite envoyé en contrebas et Khan lui assène quelques coups de pied supplémentaires. Malgré toute sa fougue et son envie d’en découdre, Dominic DeNucci est compté à l’extérieur du ring par l’arbitre Gilberto Roman. Khan l’emporte donc par décompte au terme d’un match peut-être trop ralenti par l’étranglement à rallonge du japonais. 


MATCH 2 : YOSHIAKI YATSU VS « PRETTY BOY » LARRY SHARPE (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : ** ¼


Ces compétiteurs ont déjà croisé le fer lors d’une récente émission au mois de mars. La rencontre s’était soldée par un double décompte au terme d’une opposition de style d’abord timide puis plutôt intense. « Pretty Boy » Larry Sharpe continue de s’améliorer en apprenant les rudiments du catch qui lui permettront d’ouvrir sa salle d’entraînement mondialement reconnue. Yoshiaki Yatsu n’a que vingt-quatre ans mais est d’ores et déjà cité comme l’un des combattants les plus aguerris du pays du Soleil Levant. Il s’agit donc de leur match revanche.

Les premiers contacts sont d’admirables échanges au sol. Que ce soit pour Sharpe comme pour Yatsu, on ressent toute l’intensité attendue dans ce genre de rencontre. Et qu’on se le dise, chacun possède un bagage technique impressionnant. Yatsu tente de s’imposer avec un « Ground Wrestling » traditionnel mais le catch à l’américaine de Sharpe le pousse à répondre avec des coups. Larry cogne fort et Yatsu encaisse les droites et les gauches du « Pretty Boy ». On sent la hargne du côté de ce dernier, mais le japonais ne se laisse pas démonter et répond avec de gros coups de poing. Sharpe reprends l’avantage et enfonce alors de sales descente du genou directement dans la nuque du japonais. Les coups portés sont d’une intensité palpable et se rapprochent d’un style « Strong Style » purement nippon. Et surtout lorsqu’on sait que Sharpe a déjà fait ses marques, notamment face à Antonio Inoki. Toutefois, toujours pas de fin à proprement parler puisque le pugilat est interrompu par le son de la cloche. En effet, Sharpe et Yatsu ont dépassé le temps réglementaire imposé. Ils n’ont pas à rougir de leur performance.


– Sgt. Slaughter et son général en la personne du Grand Wizard of Wrestling sont reçus par Vince McMahon pour une interview. McMahon nous montre une pancarte faisant l’éloge du sergent. Lorsqu’il la retourne, il s’agit en fait d’une caricature de Slaughter, encore et toujours assimilé à Gomer Pyle. Celui-ci est rouge de colère et proteste de vive-voix. Il poursuit en disant que certaines salles offrent des tickets gratuits à ceux qui portaient la plus grande banderole « Gomer Pyle » ! Le principal intéressé clame ensuite que son nom est désormais reconnu, au point que des bébés ont même été nommés après lui. Slaughter termine en mettant en garde Bruno Sammartino et Bob Backlund, déclarant la guerre à tous les catcheurs de la promotion. 


MATCH 3 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS CHARLIE BROWN (04:10)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : SLAUGHTER JOUE SON RÔLE À LA PERFECTION


On retrouve Slaughter sur le ring, s’apprêtant à mettre au pas un autre souffre-douleur. Celui-ci n’est autre que Charlie Brown, jobber originaire de Dawson en Géorgie. Slaughter est copieusement sifflé et même invectivé par un spectateur au physique plutôt imposant, dépassant de quelques têtes les officiers de police présents dans la salle. 

Sgt. Slaughter n’est pas d’humeur et impose tout de suite sa loi, passée à coups de poing et de pied. Ce n’est pas joli, on ne retrouve pas beaucoup de catch dans ce passage à tabac de l’instructeur de Parris Island. Charlie Brown n’offre aucune résistance à son bourreau alors qu’un chant à la gloire de Pat Patterson est lancé par la foule d’Hamburg. Un coup de la corde à linge précède son Cobra Clutch dans lequel ce pauvre garçon n’a d’autre option que de jeter l’éponge. 


MATCH 4 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PEDRO MORALES (07:31)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ** ¾


« The Fire Brand From The Bronx » se tient sur le ring et patiente sagement en attendant son adversaire. Derrière ce masque plutôt serein se cache toute la roublardise de celui qu’on surnomme « Unpredictable » Johnny Rodz, l’un des compétiteurs les plus vicieux et fourbes de la promotion. Son antagoniste n’est ni plus ni moins que le Champion Intercontinental, en la personne de Pedro Morales. Originaire de l’île de Culebra dans l’archipel de Porto Rico, Morales demeure l’un des catcheurs les plus populaires de son époque. 

Johnny Rodz se fait surprendre par une série d’Armdrag mais rétorque immédiatement avec de sales coups de poing. Il éclate ensuite le crâne de Pedro directement dans le coin dénudé de son coussinet de protection. Morales rétorque et assomme Rodz, qui retombe face contre terre. Pedro s’empare alors du coussinet et s’en sert pour gifler Johnny, le bruit sourd du choc faisant réagir le Fieldhouse. Le combat dégénère ensuite en bagarre rangée et déborde à l’extérieur du ring. Rodz souhaite s’emparer de la lourde cloche de l’officiel mais jette son dévolu sur le pichet d’eau posé sur cette même table. Fou de colère et humilié, Johnny pète un câble et retourne les escaliers en bois. La rencontre est prenante et a des airs de ce qu’on retrouve alors du côté de la World Wrestling Council de Carlos Colon. Et d’autant plus lorsqu’on connaît l’héritage portoricain du Champion et la suite de la carrière de Johnny Rodz. Celui-ci donne du fil à retordre à Pedro et ce dernier semble apprécier cela. Une projection dans les cordes est alors contrée par Morales qui enroule Rodz en petit paquet pour le tombé. Cela suffit pour notre Champion Intercontinental qui l’emporte au terme d’un très bon match de catch, aussi énergique que mouvementé. 


MATCH 5 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS JERRY JOHNSON (04:10)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET AUTORITAIRE 


On conclut cette émission avec la présence d’Angelo Mosca. Originaire de l’État du Massachusetts, Mosca est managé par ce sacré Lou Albano. Annoncé à 175kg, Mosca pèse en réalité 135kg. Ce chiffre est volontairement largement exagéré pour ajouter du cachet à ce surnom de « King Kong ». Angelo Mosca rencontre ce soir Jerry Johnson, recrue de la promotion prête à passer un sale quart d’heure. 

Il s’agit purement et simplement d’un passage à tabac. Mosca cogne très fort et nous gratifie de ses meilleurs expressions faciales, celles d’un catcheur à l’ancienne. Johnson n’est rien de plus qu’un sac de frappe dans les mains de l’ancien joueur de la Canadian Football League. Celui-ci est toujours aussi stiff et brutal, surtout dans ses coups de pied où l’entend vociférer contre Bob Backlund et Bruno Sammartino. Mosca l’emporte ensuite avec son brise-dos en l’espace de quatre petites minutes. 


Diffusé en ce jour du 18 avril 1981, ce All Star Wrestling ne défraie pas la chronique mais reste tout à fait appréciable. Adversaires lors d’un premier affrontement, Larry Sharpe et Yoshiaki Yatsu ont remis le couvert dans une opposition de styles plutôt intéressante. Petit bémol pour l’attraction de la soirée qui voyait Dominic DeNucci croiser le fer avec Killer Khan. Sur le papier, ce n’est pas forcément réjouissant mais ce le fut encore moins sur le ring. On salue évidemment les sursauts de l’italien qui rivalise toujours d’ingéniosité pour ajouter du piment à ses matches mais on regrette juste que Khan ait endormi le Fieldhouse. Les brutes étaient de sorties et comme à leur habitude, Angelo Mosca et Sgt. Slaughter ont martyrisé un pauvre gars. Ce dernier continue de jeter de l’huile de feu et le fait à la perfection. Je connaissais le héros Sgt. Slaughter et je commence désormais à connaître (et à préférer) l’infâme Sergent Slaughter. On note enfin ce petit combat entre Johnny Rodz et le Champion Intercontinental Pedro Morales. Détonnant avec le reste du programme, cette petite bagarre rangée fut un sacré spectacle pour le public d’Hamburg.  Moins sage que d’habitude, ce combat plût à un public pas encore tout à fait habitué à l’usage d’objets et d’armes comme ce sera le cas à la fin de la décennie et sur d’autres territoires tout au long des eighties. 

Nathan Maingneur

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