ALL STAR WRESTLING #147
05/12/1981
Vince McMahon est encore une fois l’unique présentateur et commentateur de l’émission. Il nous présente alors le programme de ce All Star Wrestling, toujours enregistré au sein du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Aucune information n’est donnée concernant l’absence de Pat Patterson.
On nous rediffuse d’abord une rencontre sans doute datée à 1978 ou 1979. Il s’agit d’un combat entre « Polish Power » Ivan Putski et John Schmidt, qui eut sans doute lieu lors d’une édition de Championship Wrestling, alors commentée par Vince McMahon et Bruno Sammartino. Match à l’issue duquel le polonais s’était facilement imposé avec son style si caractéristique.
MATCH 1 : « GOLDEN BOY » ADRIAN ADONIS W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (04:55)
VAINQUEUR : ADRIAN ADONIS
PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD
APPRÉCIATION : SQUASH CORRECT ET PROMO EXCELLENTE
Originaire de Buffalo dans l’État de New York, Adrian Adonis est un dur à cuire. Entraîné par Fred Atkins, Adonis s’est ensuite dirigé du côté de Portland, puis dans le Minnesota, rejoignant l’AWA de Verne Gagne. Gants et blouson en cuir noir de motard, Adonis prend tout son temps alors que « Classy » Freddie Blassie l’aide à retirer son accoutrement. Il se frotte ce soir à Angelo Gomez, d’origine portoricaine.
Comme depuis ses débuts, ce genre de rencontre se transforme immédiatement en une démonstration à sens unique. Adonis est méthodique et catche avec une aisance plutôt déconcertante. Une magnifique souplesse arrière couche Angelo, celui-ci ayant déjà subi une série d’enfourchements. Le « Golden Boy » choisit comme d’habitude d’en finir avec sa Sleeper Hold, baptisée « Goodnight Irene » et dont personne ne s’est encore sortie.
– Accompagné du terrible Freddie Blassie, Adonis est reçu au microphone de McMahon. Interrogé à propos de son protégé, Freddie ne cache pas son admiration pour cet unique spécimen. Adonis est aussi à l’aise au micro que sur le ring et vante ses mérites, affichant un narcissisme tout aussi exagéré qu’exacerbé. Adonis souhaite se mesurer à Tony Atlas, Tony Garea et même Bobby Backlund. La promo est intense et Adonis conclut avec toute l’arrogance qu’on commence à lui connaître.
MATCH 2 : PEDRO MORALES VS « BIG » RON SHAW (07:50)
VAINQUEUR : PEDRO MORALES
PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB
INDICATEUR : * ½
« Big » Ron Shaw se tient sur le ring et ne semble pas être très apprécié par le public du Fieldhouse d’Hamburg. Son adversaire est annoncé en grande pompe par Gary Cappetta et félicité pour l’entame de son second règne de Champion Intercontinental. Sa ceinture fièrement accrochée à ses reins, Pedro Morales effectue son entrée tout en accolades et poignées de main.
Le tour de chauffe est tout à l’avantage de Pedro, qui repousse chacune des offenses de Shaw. Le Champion l’emmène alors au sol avec un enfourchement et force « Big » Ron à s’isoler hors du ring. Celui-ci adopte alors une attitude fuyante, soit tout ce qu’il ne faut pas faire face au portoricain. Toutefois, Shaw semble s’être amélioré entre les cordes et nous témoigne de réels progrès. Coinçant Pedro en clé de bras, Shaw profite du mauvais positionnement de l’arbitre pour lui mordre les doigts. Sorti de la prise, c’est au tour de Morales de mordre et ce dernier s’en prends au nez de son antagoniste ! Pedro est chaud comme la braise et dégaine son arsenal de coups hérités de son passage sur les rings de Porto Rico. Shaw est alors séché sur place par une énorme gauche dans l’abdomen et craque ensuite sous la pression du Boston Crab du Champion.
– Au sortir de son match, Pedro Morales est reçu au micro de Vince McMahon pour une petite promo. Interrogé à propos de sa récente victoire face au « Magnificent » Muraco au Madison Square Garden, Morales est fier d’être à nouveau Champion Intercontinental. Il remercie ensuite ses fans et repart au vestiaire.
MATCH 3 : GREG « THE HAMMER » VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS S.D JONES (11:21)
VAINQUEUR : GREG VALENTINE
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
INDICATEUR : ** ¾
Il s’agit d’une affiche plutôt prestigieuse. D’un côté du ring, S.D Jones est reçu en héros par le public d’Hamburg. Originaire de Philadelphie, Jones est extrêmement populaire et se mesure ce soir à un gros défi. En l’occurrence, ce défi n’est autre que Greg Valentine, accompagné par Ernie Roth, The Grand Wizard of Wrestling. Portant une superbe robe de ring, le natif de Seattle ne se presse pas et prends tout son temps.
Frustré par cette interminable attente, Jones a de l’énergie à revendre et déroule alors son catch en se focalisant sur l’épaule de Valentine. Celui-ci est étonnamment mis en déroute et doit demander un temps mort à l’arbitre Dick Woehrle. Toutefois, le fiston de Johnny Valentine s’en sort avec de gros coups et coince S.D en prise de l’ours. Porté par l’appui du public, Jones s’en tire avec un coup de tête, magnifiquement vendu par Valentine qui s’écroule de tout son long. C’est l’ouverture pour Jones qui reprend alors l’avantage de la meilleure des manières. La foule du Fieldhouse est en délire, totalement galvanisée par ce retour en force. Image inédite, Jones est en transe alors que Valentine le supplie à genoux sous le regard éploré du Wizard. Une projection dans les cordes est malencontreusement contrée par un sale coup de coude dans l’arrière du crâne. Greg se relève à la vitesse de l’éclair et enchaîne avec sa redoutable descente du coude. La mâchoire écrasée par le poids du choc, Jones ne se relève pas du compte du trois, mais n’a pas à rougir tant sa performance a ce soir été impeccable.
MATCH 4 : THE MASKED EXECUTIONER VS PETE MITCHELL (03:12)
VAINQUEUR : THE MASKED EXECUTIONER
PRISE DE FINITION : BRISE-DOS
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MÉDIOCRE
Sous ce masque, il ne s’agit ce soir pas de « Big » Ron Shaw comme à l’accoutumée. Je n’ai aucune idée de l’identité réelle de ce compétiteur. Annoncé de contrées inconnues, il s’opposait ce soir à Pete Mitchell, élève de Bimbo Larson originaire de New York City.
Dès le son de la cloche, l’Executioner fonce sur Mitchell et ne le lâche plus d’une semelle pour le reste de ce match à sens unique. Le catch est affreusement lent et complètement dénué d’énergie. Et ce, au point qu’un spectateur demande à ce que s’achève ce pauvre combat. Après une projection hors du ring, l’Executioner le soulève et l’écrase durement avec un brise-dos qui suffit pour le compte de trois.
Diffusé en ce début de mois de décembre, le programme ne se différencie pas réellement de ses précédentes éditions. On note toutefois quelques bonnes surprises, et notamment sur le ring.
– À l’affiche cette semaine encore, Adrian Adonis ne cesse d’impressionner. Cette fois-ci, le protégé de Blassie s’est illustré sur le ring, mais également au micro, lors d’une promo où le « Golden Boy » a été impeccable.
– Ivan Putski était ce programme mais sans l’être ! Présenté lors d’un ancien passage de Championship Wrestling, ce n’est pas la première fois que Putski est remontré à l’écran ces derniers temps, ce qui augure peut-être (on l’espère) le retour de la Polish Power sur nos écrans.
– Sacré Champion Intercontinental pour la seconde fois de la courte histoire de ce titre, Pedro Morales apparaissait ce soir avec sa ceinture chérie. Le sourire jusqu’aux oreilles, le portoricain peut fêter mais ne doit pas oublier que Don « The Magnificent » Muraco en a sans doute encore après lui.
– Le clou du spectacle, et c’est inattendu, réside dans ce combat entre S.D Jones et Greg « The Hammer » Valentine. Que ce soit le selling de Valentine comme l’énergie de Jones, tout cela a offert un très bon match de catch, logiquement remporté par Valentine mais au terme duquel Jones a su faire lever le public d’Hamburg, chaud comme la braise comme trop rarement.
Nathan Maingneur