CHAMPIONSHIP WRESTLING #49

CHAMPIONSHIP WRESTLING #49

06/02/1981

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes habituels et nous accueillent encore une fois dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour une nouvelle édition de Championship Wrestling. Au programme de notre soirée : le Cobra Clutch Challenge plus la présence de Stan Hansen, d’Hulk Hogan et de nos Champions Tag Team.

Joe McHugh s’occupe des introductions et nous rappelle que l’heure de catch proposée ce soir sera placée sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelque-uns de ses officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Et les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Gilberto Roman, Danny Davis et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS THE HANGMAN & « BIG » RON SHAW (08:38)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SUNSET FLIP

INDICATEUR : * ¾


Engagé lors d’un voyage en Europe par « Classy » Freddie Blassie, The Hangman est l’un de ce lutteurs qui inspirent la crainte. Armé d’un sordide nœud coulant qu’il n’hésiterait pas à enrouler autour du cou de ses victimes, ce grand gaillard catche ce soir en équipe et s’associait alors à « Big » Ron Shaw, présenté par Joe McHugh en tant que Rick Shaw. Le public tout entier salue ensuite l’arrivée de leurs adversaires. Il s’agit de nos Champions Tag Team que sont Tony Garea et Rick Martel, toujours aussi populaires.

Shaw croit pouvoir acculer Garea contre les cordes mais termine sa course en dehors du ring, projeté par son propre élan. Les Champions déroulent tranquillement et on entends que Bob Backlund en personne a rejoint Vince et Patterson pour commenter ce combat. Les mouches changent d’âne lorsqu’entre le Hangman, mais Garea et Martel le mettent rapidement au pas – ce qui est plutôt étonnant compte-tenu de la récente montée en puissance du protégé de Blassie. Assez pataud, le match s’emballe toutefois lorsque Martel réussit à nous sortir un prototype du Hurricanrana – une prise inédite pour cette époque. Il réussit à passer le hot tag à Garea qui se débarrasse de Shaw avec une série de sauts chassés. Et les Champions l’emporteront ensuite grâce à un Sunset Flip porté par Tony Garea depuis la troisième corde alors que Martel retenait ce pauvre Ron Shaw.


MATCH 2 : KILLER KHAN VS JEFF COSTA (05:26)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT LONG POUR PAS GRAND CHOSE


Originaire de Tsubame dans la préfecture de Niigata au Japon, Masashi Ozawa – que nous connaissons ici en tant que Killer Khan – figure dans notre prochain combat. De 1963 à 1970, Ozawa était un sumo et luttait sous le nom de Koshinishiki dans l’écurie de Kasugano. En 1971, Ozawa commence sur les rings de catch et c’est le légendaire Karl Gotch qui lui suggère l’idée de prendre le nom de Killer Khan, axant davantage les traits de son personnage sur une sorte de guerrier mongol, héritier de Genghis Khan. Adopté par « Classy » Freddie Blassie – qui se démarque d’ailleurs ce soir par son absence – Khan rencontrait ce soir un nouveau venu en la personne de Jeff Costa, qui a notamment été entraîné par Dean Ho et par Killer Kowalski.

On remarque immédiatement que ce Jeff Costa manque cruellement d’entraînement – toujours sympa pour Kowalski et pour Dean Ho – et cela semble agacer Khan. Celui-ci souhaite lui infliger une leçon et passe une bonne partie de la rencontre à lui tordre les oreilles, comme une sorte de punition infligée en réponse à son niveau in-ring pour le moins affligeant. Backlund est toujours dans nos oreilles et ne tarit pas d’éloges à l’égard du mongol. Khan prend son temps et fait souffrir ce pauvre Costa qui passe un mauvais quart d’heure. Fin du massacre, Killer Khan en termine en un peu plus de cinq minutes avec sa grosse descente du genou.


MATCH 3 : STAN « THE LARIAT » HANSEN VS RICK STALLONE (01:50)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : BON SQUASH ET SOLIDE APRÈS-MATCH !


Certains catcheurs ont une réputation sulfureuse. Stan Hansen peut se targuer d’avoir brisé la nuque de Bruno Sammartino sur le ring du Madison Square Garden – rien que cela. Soi-disant banni des ring américains à la suite de cet incident tragique, Hansen s’est exporté au Japon est est devenu l’un des meilleures gaijins qu’ait connu le Pays du Soleil Levant. De retour en Amérique du Nord, Hansen est une menace de premier rang et a désormais jeté son dévolu sur l’actuel Champion du monde – qui siège d’ailleurs à quelques mètres du ring. Hansen rencontrait ce soir Rick Stallone, sans aucun lien de parenté avec l’interprète de John Rambo malgré un petit air de famille.

Conscient que Bob Backlund n’est pas bien loin et regarde attentivement ce combat, Hansen n’a de cesse de l’interpeller lorsqu’il assène ses coups avec une force de frappe qui le caractérise si bien. Ce pauvre Stallone n’offre aucune résistance et se fait littéralement marcher dessus par le cowboy de Borger au Texas. Hansen en termine rapidement avec sa fameuse Lariat pour le compte de trois.


– Pas rassasié pour autant, Hansen le décapite une seconde fois et s’apprête à le passer à tabac. C’en est trop pour Backlund qui balance son casque et qui vole à son secours. La chemise excessivement déchirée – sans doute découpée au préalable pour faire croire à une grosse échauffourée – Backlund boute Hansen en dehors du ring et le public est en feu. Raccompagnant ce pauvre Stallone au vestiaire, Backlund s’arrête au micro de McMahon et déclare (plus ou moins) que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La confrontation se précise !


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & JOSÉ ESTRADA (04:41)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

INDICATEUR : **


Quelle ne fut pas ma joie de retrouver « The Unpredictable » Johnny Rodz et José Estrada ensemble pour un match à quatre. Ces deux catcheurs sont en effet d’admirables compétiteurs que je considère être parmi les meilleurs éléments de cette promotion. Dommage qu’ils soient parfois – voire systématiquement – relégués à un rang inférieur à leur talent. Habituellement, nous les retrouvions dans la positions des heels mais ils seront ce soir les chouchous du public car leurs adversaires sont les terribles Moondogs – emmenés en direction du ring par l’infâme « Capitaine » Lou Albano – et challengers aux titres de Champions Tag Team de Tony Garea et de Rick Martel.

Rodz et Estrada ne perdent pas une seconde et parviennent à prendre Rex de court avec un catch acéré. Plus massif encore, King fera la différence avec de grosses frappes qui ont l’air de coups de massue. Dans le dos de l’arbitre, Albano n’hésites pas à étrangler Rodz avec sa serviette. Dès lors, les Moondogs reprennent l’avantage et isolent Johnny de son partenaire. Exceptionnellement porté par l’appui de la foule, Rodz s’en tire et passe le relais à Estrada. Les Moondogs profitent intelligemment d’une projection dans les cordes pour faire basculer Rodz en dehors du ring. Estrada manque quant à lui un saut chassé et finira écrabouillé par un énorme Splash de King qui suffit pour le compte de trois.


– C’est l’heure du Cobra Clutch Challenge. Je rappelle les règles : quiconque parviendrait à se sortir de la prise de soumission du Sgt. Slaughter remporte la somme de 5000 dollars. La semaine dernière, un courageux Jim Duggan s’y est essayé le premier mais n’a pas su résister à l’étreinte du sergent. Ce soir, c’est encore un gros gabarit qui s’y colle – en la personne de Mike Schmidt. Le Sgt. Slaughter effectue son entrée sous les huées et joue avec une foule hostile qui le raille en permanence. La prise est portée, Schmidt résiste mais ne fera pas le poids face à ce véritable cadenas et finit par s’endormir dans les bras du sergent. Le défi tient toujours, rendez-vous la semaine prochaine !


MATCH 5 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN VS « BIG » JOHN CALLAHAN (01:33)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : HOGAN HAMMER

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH D’HOGAN


De retour d’un stage intensif sur les rings nippons, Hulk Hogan nous a été présenté comme un nouvel homme et arbore visiblement le sigle japonais « Ichiban » sur sa tenue. Enveloppé dans une ample cape dorée, le protégé de « Classy » Freddie Blassie se mesurait ce soir à « Big » John Callahan, un jobber au gabarit plutôt intéressant lui aussi.

Hogan s’impose facilement grâce à une force de frappe impressionnante. Un colosse néanmoins agile qui sait prendre de l’amplitude lorsqu’il s’agit de porter un coup de genou façon Harley Race, ou d’y aller franchement avec sa descente de la cuisse qui n’est pas encore sa prise de finition. Hogan couche Callahan avec son Hogan Hammer mais nous serons coupés et ne verrons donc pas la fin du combat – même s’il y a vraiment très peu de chances que Callahan se soit relevé du compte de trois.


MATCH 6 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS JIM DUGGAN (02:48)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : EXCELLENTS DÉBUTS POUR ANGELO MOSCA


Originaire d’une famille nombreuse de Waltham dans le Massachusetts, Angelo Mosca fut l’enfant terrible de nombre d’Universités américaines, régulièrement renvoyé pour des paris illégaux ou pour de petits larcins et des bagarres. Sur les terrains de la CFL, Mosca s’est bâti une réputation sulfureuse et gagna même le surnom de « King Kong » qui l’a grandement aidé à transitionner vers le catch. D’abord en tant que héros local sur les rings de l’AWA et de la Stampede Wrestling, Mosca devint l’uns des méchants les plus détestés de la côte Est lorsqu’il rejoint la World Wrestling Federation en 1981. Pour ses débuts télévisés, Mosca affrontait le jeune Jim Duggan et est managé par le « Capitaine » Lou Albano.

Angelo Mosca

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Mosca est une brute épaisse et on comprends très vite d’où est née sa réputation. On ne le surnomme en effet pas « King Kong » pour rien et le pauvre Duggan paye le prix du catch stiff et brutal de Mosca. Et pourtant, Duggan est un grand gaillard et pas le plus menu des lutteurs. Ultra dominant, Mosca ne fait qu’une bouchée de son adversaire et en termine en moins de trois minutes avec un brise-dos autoritaire.


Les débuts d’Angelo Mosca, la reprise du Cobra Clutch Challenge, ainsi que la présence de nos Champions Tag Team et de leurs challengers c’est tout ce que nous propose cette édition de Championship Wrestling et plus encore !

– Pour la deuxième semaine consécutive nous avons droit à la présence de Bob Backlund dans cette émission. Si de prime abord nous avons cru que nous devrions nous contenter de sa présence aux commentaires, c’était sans compter sur le passage à tabac de Stan Hansen qui a fait griller les plombs du Champion du monde. La confrontation est désormais inévitable et en effet, ils s’affronteront à plusieurs reprises sur le ring du Madison Square Garden – notamment dans un match en cage dont on se souvient encore aujourd’hui.

– Et si Bob Backlund est en ce moment aux prises avec Stan Hansen, il pourrait bien s’être trouvé un nouveau challenger en la personne d’Angelo « King Kong » Mosca – qui n’a rien d’un ange – et qui a ce soir effectué ses débuts autoritaires. Détesté par le public d’Allentown, Mosca a signé une première apparition violente et se place immédiatement comme un prétendant sérieux au titre de Champion du monde.

Nathan Maingneur

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