CHAMPIONSHIP WRESTLING #45
10/01/1981

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Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes habituels et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cette édition de Championship Wrestling, toujours présenté comme le programme télé vedette de la World Wrestling Federation en ce mois de janvier 1981. À l’affiche : la présence de nos Champions Tag Team ainsi que de leurs challengers – que sont les Moondogs.
Le légendaire Joe McHugh s’occupe des introductions avec son timbre inimitable et nous rappelle que l’heure de catch qui nous est proposée ce soir est placée sous la juridiction de la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelques-uns de ses officiels. Dr. George Zahorian siège comme d’habitude aux abords du ring en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Mario Savoldi, Gilberto Roman et Dick Woehrle.
MATCH 1 : STAN « THE LARIAT » HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (01:42)
VAINQUEUR : STAN HANSEN
PRISE DE FINITION : LARIAT
APPRÉCIATION : SQUASH TOUJOURS AUSSI BRUTAL
Originaire de Borger au Texas, ce véritable hors-la-loi du ring bénéficie d’une réputation sulfureuse. De retour sur la côte Est des États-Unis après un séjour passé à terroriser les rings nippons, Stan « The Lariat » Hansen souhaite faire tomber les têtes de tous les Champions en activité sur ce territoire. Toujours accompagné par « The Fashion Plate of Wrestling » en la personne de Freddie Blassie, Hansen affrontait ce soir Steve King, le plus reconnaissable de tous les jobbers.
À cause de sa vision imparfaite, Hansen frappe à l’aveugle et fait pleuvoir ses mandales sur le dos de ce pauvre Steve King. Ce dernier ne fait évidemment pas le poids face à la brutalité du cowboy et succombe à sa terrible Lariat en l’espace d’une minute-trente. Expéditif et sans fioritures mais toujours aussi efficace.
– Reçu au micro de Pat Patterson, Hansen rappelle qu’il fut longtemps banni des rings de la World Wrestling Federation pour la simple et bonne raison qu’il est l’homme qui a brisé la nuque de Bruno Sammartino sur le ring du Madison Square Garden – rien que ça. Stan Hansen regrette le manque de compétition proposée par la promotion et demande à rencontrer des compétiteurs de la trempe de Pedro Morales, Bruno Sammartino ou encore Bob Backlund.
MATCH 2 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW & JIM DUGGAN (07:58)
VAINQUEURS : THE MOONDOGS
PRISE DE FINITION : SPLASH
INDICATEUR : * ¼
Depuis de longues semaines, les Moondogs lorgnent sur les ceintures de Champions Tag Team détenus par Tony Garea et Rick Martel. Toujours sous la houlette du « Capitaine » Lou Albano, l’hirsute Rex et l’imposant King s’avancent en direction du ring – os à mœlle en bouche – et prêts à ne faire qu’une bouchée de leurs adversaires. Ils se mesuraient ce soir à un tandem composé pour l’occasion de « Quickdraw » Ricky McGraw et d’un tout jeune Jim Duggan, encore bien loin de son personnage patriotique adoré de toutes et tous.
Vaillant et courageux, McGraw tient tête aux chiens du capitaine. Duggan fera moins bien et succombera à de violents coups de genou qui le forceront à reprendre son souffle en dehors du ring. Essayant désespérément de passer le relais à son partenaire, Duggan sera étranglé, griffé et mordu comme un vulgaire bout de chiffon. Trépignant dans son coin, McGraw assiste impuissant au passage à tabac de son coéquipier. Et lorsqu’il rentre enfin, Ricky est chaud bouillant et enchaîne les sauts chassés comme une puce. Et même Albano aura droit de s’en prendre une bonne ! Duggan revient peut-être un peu trop tôt et subit une grosse souplesse arrière. Les Moondogs enchaînent avec vivacité et l’emportent à la suite d’un énorme Splash de King en un peu moins de huit minutes.
– Pour récompenser ses molosses, Albano leur donne leurs os à mœlle répugnants qu’ils mâchouillent comme de bon toutous. Le spectacle est désarmant et vous avez en face de vous les aspirants numéro un aux titres de Champions Tag Team. Dans leur dos, McGraw et Duggan sont toujours là et, moqués par l’insolant capitaine, Ricky décide de l’attraper par le collet et de l’envoyer dans les airs avec un gros surpassement. Les Moondogs restent à l’affut mais joueront la carte de la prudence et emprunteront docilement le chemin des vestiaires.
MATCH 3 : « M. USA » TONY ATLAS VS « BIG » RON SHAW (03:02)
VAINQUEUR : TONY ATLAS
PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT QUELCONQUE DE TONY ATLAS
Espérons pour Tony Atlas que 1981 soit plus clémente que ne le fut l’année 1980. L’ancien haltérophile a en effet passé la seconde moitié de l’année dernière à nager en eaux troubles, ne trouvant pas sa place parmi les gros noms de la promotion – en partie à cause d’une amère défaite subie face à Ken Patera au Shea Stadium. Affichant toujours un physique hallucinant, Atlas se heurtait ce soir au large « Big » Ron Shaw, originaire de Philadelphie.
Atlas n’est pas venu ici pour perdre son temps et s’impose d’entrée de jeu avec un Bodyslam du tonnerre. Ultra dominant, Atlas nous fait admirer le moindre de ses muscles, dessinés comme sur une antique sculpture olympienne. Shaw essaie tant bien que mal de répondre avec quelques petites droites de rien du tout mais Atlas n’est pas d’humeur et lui assène un Military Press Slam impressionnant. Tony décide toutefois qu’il n’en a pas terminé et en finit avec une prise de l’ours en un peu plus de trois minutes.
MATCH 4 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA & JOSÉ ESTRADA (05:52)
VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : * ¾
Après les challengers, voici les Champions. Toujours aussi populaires, Tony Garea et Rick Martel s’avancent en direction du ring sous les applaudissements du Agricultural Hall d’Allentown. En réalité, les Champions Tag Team se sont déjà frottés aux Moondogs, la plupart des rencontres se soldaient en disqualification ou par un décompte à l’extérieur. Fatigués de défendre inlassablement leurs ceintures, Martel et Garea s’entraînaient ce soir face au redoutable tandem composé du Baron Scicluna et de José Estrada.
Plus expérimenté que son jeune adversaire, Scicluna s’impose face à Martel – bien aidé par les tricheries d’un José Estrada alerte. Fin technicien lui aussi, Martel s’en sort toutefois et tient tête au Baron. Plus vivace que le vénérable Baron maltais, Estrada balance les coups et ce n’est pas l’entrée de Garea qui fera la différence. Lui aussi se retrouve isolé dans le coin des heels et subit un catch Tag Team rôdé. Garea manque de l’emporter avec une magnifique tentative de Sunset Flip mais Scicluna s’en dégage au compte de deux. Finalement, les Champions tireront leur épingle du jeu et l’emportent à la suite d’une habile manœuvre en équipe, une sorte de petit paquet porté en Backslide. Le Baron Scicluna fulmine mais le verdict est sans appel : les Champions par équipe ont été meilleurs.
MATCH 5 : S.D JONES VS « THE UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (04:48)
VAINQUEUR : S.D JONES
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : **
Auteur d’un retour triomphant pour la première de l’année, S.D « Special Delivery » Jones est sur une bonne lancée et s’est affuté physiquement. Après s’être sorti d’affaires face à José Estrada la semaine dernière, S.D Jones se mesurait ce soir à son compère et grand maître, en la personne de « The Unpredictable » Johnny Rodz, légendaire entraîneur de la Gleason’s Gym de Brooklyn.
Comme son surnom l’indique, Rodz est imprévisible et se jette sur Jones qui retirait son blouson. Mais celui-ci ne se laisse pas intimider et – grâce à quelques pas de danse – force son adversaire à reprendre ses esprits en dehors du ring, Rodz allant jusqu’à singer ses pas de danse ! Johnny reprends la main – non sans tricheries – et s’impose avec de solides coups de poing. Le pugilat s’étends jusqu’au niveau de la table des commentateurs, les deux compétiteurs se battent comme des chiffonniers et n’hésitent pas à s’emparer d’une chaise en bois ! Galvanisé par cette violente empoignade, Jones revient en force et manque de l’emporter avec un magnifique Sunset Flip. Rodz revient alors avec une série de coups de tête mais se heurte au crâne dur de Jones qui ne sent rien et s’écroulera net lorsque Jones lui assènera son coup de boule à lui. Et quel génialissime selling ! Jones loupe complètement une tentative de petit paquet, réessaie une seconde fois et l’emporte au compte de trois au terme d’un bon match.
MATCH 6 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRANK SAVAGE (02:42)
VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER
PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH
APPRÉCIATION : SQUASH SOMME TOUTE CLASSIQUE DU SERGENT
On termine ce programme avec le Sgt. Slaughter, toujours guidé en direction du ring par l’infâme Ernie Roth, plus connu sous le nom diabolique du Grand Wizard of Wrestling. Archétype de l’instructeur militaire véreux et excessivement brutal, Slaughter mène ses adversaires à la baguette et fait sa loi. Le maître du Cobra Clutch se mesurait ce soir à un adversaire du nom de Frank Savage, jobber au gabarit plutôt intéressant.
Face à ce grand gaillard, Slaughter redouble de violence et cogne fort en envoyant de sale coups de genou dans l’abdomen. Complètement passé à tabac, ce pauvre Savage est impuissant et se fait consciencieusement démonter par le sergent. Slaughter le couche avec un sale coup de coude dans la mâchoire et l’emporte avec son Cobra Clutch, une prise de soumission létale dont personne ne s’est encore sorti.
– Pas rassasié pour autant, le Sgt. Slaughter poursuit le massacre et continue d’étouffer ce pauvre Savage avec son terrible Cobra Clutch. Mais faites quelque chose !
Et c’est ainsi que s’achève cette nouvelle édition de Championship Wrestling, bien plus mollassonne que celle de la semaine dernière. Les Moondogs montrent les crocs, tandis que Tony Garea et Rick Martel subsistent en tant que Champions Tag Team. Tony Atlas, Sgt. Slaughter et plus encore !
– L’écart se creuse entre les Champions Tag Team et leurs challengers que sont les Moondogs de Lou Albano. Si Tony Garea et Rick Martel commencent à fatiguer, c’est tout l’inverse des toutous du capitaine qui ont l’air tout simplement inarrêtables. Et lorsque seront à nouveau remis en jeu ces ceintures, le résultat s’annonce plus qu’incertain pour les Champions qui n’ont plus le feu ardent qu’ils eurent au début de leur règne. Il semblerait bien que Lou Albano puisse prochaine s’arroger une énième paire de Champions Tag Team.
Nathan Maingneur