CHAMPIONSHIP WRESTLING #47

CHAMPIONSHIP WRESTLING #47

24/01/1981

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes habituels et nous accueillent comme chaque semaine dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cette édition de Championship Wrestling. Au programme de notre soirée : la présence « The Incredible » Hulk Hogan ainsi que Pedro Morales, Stan Hansen et plus encore.

Joe McHugh s’occupe des introductions et nous rappelle que l’heure de catch proposée ce soir sera placée sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelque-uns de officiels. Dr. George Zahorian siège toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Gilberto Roman, Danny Davis et Dick Woehrle.


MATCH 1 : PEDRO MORALES VS JOSÉ ESTRADA (08:38)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ** ½


Originaire de Brooklyn dans l’État de New York, José Estrada est l’un des catcheurs les plus capables de cette promotion. Élève et ami de « The Unpredictable » Johnny Rodz, Estrada s’est rapidement positionné comme le mètre-étalon de l’excellence catchesque de cette période. En d’autres mots, il est un compétiteur avec lequel il est presque impossible d’avoir un mauvais match. Il affrontait ce soir l’actuel Champion Intercontinental. Natif de l’île de Culebra dans l’archipel de Porto-Rico, Pedro Morales s’avance en direction du ring sous un tonnerre d’acclamations.

Pedro s’impose immédiatement à la suite d’une séquence survoltée qui oblige Estrada à reprendre ses esprits en dehors du ring. Pour une fois qu’on oppose du challenger à Pedro, il semble s’en satisfaire ! En effet, nous avons ce soir affaire à un Morales motivé qui insuffle de l’intensité dans son catch. Et alors que le match restait jusqu’ici dans les règles, Estrada ira briser la garde du Champion avec de sales coups de poing fermés. C’est bien là tout l’apprentissage de son mentor. Pedro a le sang chaud et rétorque en envoyant Estrada en dehors du ring. Là, Morales retrouve son côté bagarreur, acquis dans les ruelles sombre de Porto Rico et en fait un cas d’école. Il le balance violemment contre la table des officiels et le public d’Allentown est alors obligé de se lever pour assister au pugilat. De retour sur le ring, Estrada continue vaillamment de se battre mais, enchaînant sur une projection dans les cordes, Pedro l’enroule en petit paquet et l’emporte au compte de trois. Pour une fois, Pedro Morales a trouvé un adversaire à sa hauteur en la personne du brillant José Estrada.


MATCH 2 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS JOHN CALLAHAN & ANGELO GOMEZ (04:25)

VAINQUEUR(S) : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET AUTORITAIRE DE HOGAN


De retour d’un séjour sur les rings nippons, celui qu’on surnomme « The Incredible » Hulk Hogan apparaît ce soir drapé d’une ample cape dorée, toujours aux côtés de « The Fashion Plate of Wrestling » Freddie Blassie. Portant l’inscription « Ichiban » (numéro un en japonais) sur sa tenue de ring, Hogan-san se frottait ce soir à un tandem composé de Angelo Gomez et de John Callahan.

Monstre de muscles, Hogan n’aucun mal à disposer de ses deux adversaires, les écrasant comme de vulgaires moustiques un soir d’été humide. Et même lorsque Gomez et Callahan s’y mettent tous les deux, Hogan ne sent rien et les envoie balader comme si de rien n’était. Hogan projette Callahan en dehors du ring et éclate ensuite Gomez avec une belle souplesse arrière. Finalement, ce pauvre Angelo Gomez se fera décapiter par une grosse Lariat d’Hogan, son Axe Bomber. Il les empile l’un par-dessus l’autre et l’emporte – assis sur une pile d’être humains – en moins de cinq minutes.


– Au micro de Pat Patterson, Hulk Hogan tient à nous montrer la broderie du signe japonais « Ichiban » sur sa tenue. Hogan déclare être devenu une nouvelle version de lui-même et désire désormais remporter le titre de Champion du monde. Bob Backlund est encore tranquille – ce sera à l’Iron Sheik de se farcir une descente de la cuisse dans exactement 2 ans.


MATCH 3 : S.D « SPECIAL DELIVERY » JONES VS MANNY SIACA

VAINQUEUR : S.D JONES

PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE

APPRÉCIATION : PERFORMANCE DE JONES PLUTÔT MOYENNE


Cela fait bientôt un mois que S.D Jones a réalisé son retour et pour l’instant, le bilan est un peu mitigé. Certes, sa bonhomie et son entrain entre les cordes ont apporté une touche de fraîcheur à ces programmes qui en ont parfois bien besoin mais pour autant, Jones stagne toujours un peu dans le milieu de la carte. Il faut dire qu’avec deux babyfaces en tant que Champions solo, la tâche n’est pas simple. Il se mesurait ce soir à Manny Siaca, jobber d’origine hispanique.

Jones s’impose sans difficulté face à ce gugusse qui n’offre aucune résistance. Attaché à son rôle de babyface, S.D est peut-être un peu trop gentil, ce qui a pour effet de casser le rythme des enchaînements. McMahon se moque ouvertement d’une tentative de saut chassé ratée par Siaca et un S.D Jones pas très inspiré l’emporte en un peu moins de trois minutes grâce à son brise-dos.


– On nous diffuse des images d’une ancienne édition de Championship Wrestling. Tony Atlas – qui n’apparaîtra donc pas dans notre émission – affrontait ce soir là à un jobber du nom de Ron Lee. Et puisque c’était encore Bruno Sammartino aux côtés de Vince McMahon, la rencontre remonte sans doute à l’année précédente. Atlas – vêtu d’une magnifique robe de ring – l’emportait ce soir là avec un impressionnant Military Press Slam.


MATCH 4 : « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW VS THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE (07:34)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : TOP ROPE STUN GUN

INDICATEUR : ** ¾


Jeune catcheur originaire de Charlotte en Caroline du Nord, Ricky McGraw est toujours déterminé à donner le meilleur de lui-même. Celui qu’on appelle « Quickdraw » en raison de sa vivacité et de sa vitesse d’exécution a malheureusement connu des résultats en dents de scie sur la fin d’année dernière. Ce soir opposé à l’un des multiples poulains de « Classy » Freddie Blassie en la personne du Hangman, le jeune Ricky McGraw espère commencer son année en accrochant une belle victoire à son tableau de chasse.

Les premières minutes du match sont à l’avantage du Hangman qui cogne dur et qui n’hésite pas à recourir à des tricheries qui passent inaperçues. Contre plus grand que lui, Ricky ne démords pas et revient avec un saut chassé. Soutenu à fond par le public d’Allentown – qui donne de la voix pour le soutenir – McGraw résiste tant bien que mal face au bourreau de Blassie mais commet une erreur de débutant en se laissant distraire par la présence de Blassie en dehors du ring. Mais McGraw est courageux et, porté par une foule complètement acquise à sa cause – ce qui est suffisamment rare pour être souligné – Ricky donne tout. Le Hangman lui assène alors son brise-nuque mais McGraw s’en dégage au compte de 2 ! Mais en se relevant, Ricky est victime d’un coup de canne de Blassie directement dans la glotte. Le Hangman fonce sur l’occasion le hisse à bout de bras, le laissant brutalement retomber sur la troisième corde. Cette fois-ci – et malgré les cris hystériques du public – Ricky McGraw ne se relèvera pas et concédera la défaite au Hangman au terme d’un excellent match de catch.


MATCH 5 : STAN « THE LARIAT » HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (01:20)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH


On termine ce programme avec notre hors-la-loi favori. Originaire de Borger au Texas, le protégé de « Classy » Freddie Blassie conclut cette émission et affrontait Steve King, notre Saint-Patron des jobbers. En face de lui donc, se trouve l’incarnation même du dur à cuire. Avec sa veste à franges et son chapeau de cowboy, Stan Hansen est un compétiteur extrêmement redouté qui a même jadis brisé le cou de Bruno Sammartino.

Brut de décoffrage, Stan Hansen martyrise ce pauvre Steve King, totalement impuissant face à la brutalité du cowboy texan. King tente un retour en force et réussit même à projeter Stan Hansen dans l’un des coins mais ce dernier ne sent rien et l’abat ensuite en un peu plus d’une minute avec une Lariat féroce.


– Sur le chemin du retour au vestiaire, Hansen et Blassie s’arrêtent au micro de McMahon. Hansen beugle des insanités adressées à Bob Backlund et à Bruno Sammartino. McMahon revient sur son agression de Dominic DeNucci la semaine dernière, ce à quoi Hansen rétorque avec une imitation hilarante de l’italien. Il sera coupé par le générique de fin.


Une solide édition de Championship Wrestling qui nous a proposé non pas un, mais deux excellents matches de catch. Et c’est suffisamment rare pour être souligné ! Hulk Hogan, Stan Hansen, S.D Jones et plus encore !

– Un bon heel et un bon babyface. La recette est simple et parfois, il n’en faut pas plus pour faire un bon match de catch. C’est ce qu’on ce soir prouvé Rick McGraw et The Hangman. Plus petit et moins costaud, le premier a endossé à merveille le rôle de l’underdog – l’archétype même du babyface méritant et téméraire – qu’on adore soutenir face à la brute épaisse, rôle ici incarné par le Hangman. Et avec le soutien d’une foule incroyablement bouillante, nous avons eu là l’exemple type du match de catch tel qu’il a été conçu à l’origine. Le bon contre le méchant, le bien contre le mal.

– Dans ces programmes, Pedro Morales est la plupart du temps opposé à des jobbers. À des gars dont le seul et unique objectif est de mettre « over » ses adversaires. Sauf que Pedro, il aime la castagne et avoir des types fuyants et pas engageants pour un sou, ça l’agace passablement. Ce soir face au brillant José Estrada, Morales a enfin eu un défi à sa hauteur. Un challenge qui lui a même donné un peu de fil à retordre mais c’est tout ce qu’il attendait – le bougre.

– Revenu d’un séjour sur les rings du Pays du Soleil Levant, Hulk Hogan semble imprégné de cette expérience. Portant désormais l’inscription « Ichiban » réservée aux « Gaijins » – nom qui désigne ces catcheurs étrangers qui eurent du succès au Japon – Hogan n’a toutefois pas apporté grand-chose à son catch qui demeure celui d’une grosse brute assez statique. Le poulain de Freddie Blassie semble toutefois déterminé à se faire un nom dans ce business et force est de constater que cet objectif sera plus qu’accompli.

Nathan Maingneur

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