CHAMPIONSHIP WRESTLING #48

CHAMPIONSHIP WRESTLING #48

31/01/1981

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent comme à l’accoutumée dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour une nouvelle édition de Championship Wrestling, émission télé vedette de la World Wrestling Federation. Au programme ce soir : la présence des Champions Tag Team ainsi que de leurs challengers que sont les Moondogs !

Joe McHugh s’occupe des introductions et nous rappelle que cette heure de catch sera placée sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelque-uns de ses officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Et les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Mario Savoldi, Gilberto Roman, Danny Davis et Dick Woehrle.


MATCH 1 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW & DOMINIC DENUCCI (05:12)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

INDICATEUR : **


Un pansement sur le front, Dominic DeNucci semble s’être remis sur pieds à la suite de la terrible agression dont il fut victime de la part de Stan Hansen la semaine dernière. L’étalon italien originaire de Venise s’associait ce soir au vaillant « Quickdraw » Ricky McGraw et rencontrait ce soir le tandem le plus redoutable du moment. Emmenés – presque en laisse – en direction du ring par le « Capitaine » Lou Albano, voici les Moondogs qui sont les challengers aux titres de Champions Tag Team.

Au son de la cloche, les Moondogs se jettent sur leurs adversaires et les quatre hommes se battent comme des chiffonniers pour le plus grand bonheur de la foule d’Allentown. DeNucci et McGraw prennent l’avantage mais très rapidement, Rex et King isolent Dominic de son partenaire et usent et abusent de tricheries en tout genre. Dans ce coin, les Moondogs arrachent le pansement de l’italien et lui ouvrent à nouveau le front avec leurs canines ! Les images sont saisissantes et pour le moins impressionnantes. Toutefois, avec plus de vingt ans de catch dans les pattes, DeNucci en a vu d’autres et se redonne du poil de la bête. Lorsqu’entre Ricky, tout feu tout flamme, il se déchaîne sur les toutous du capitaine mais l’arbitre ne remarque pas que King s’est emparé de son os et il lui éclate alors sur le crâne. Pour une raison incompréhensible, l’arbitre Gilberto Roman stoppe le compte de trois de ce qui devait à mon avis être le finish du combat. S’ensuit une légère confusion mais King a la présence d’esprit de grimper sur le ring et d’en terminer avec un énorme Splash qui suffit cette fois-ci pour le compte de trois.


– Le visage en sang, DeNucci aide McGraw à reprendre ses esprits pendant que McHugh annonce le temps du match. Mais les Moondogs – bien aidés par ce salopard d’Albano – n’en ont pas terminé et les agressent à nouveau. À la surprise générale, Bob Backlund en personne – l’actuel Champion du monde – accourt pour les aider à repousser les Moondogs ! Le public du Agricultural Hall est en transe et Albano et compagnie finissent par repartir en direction des vestiaires.

Backlund est rejoint par Vince McMahon pour une petite interview. Le Champion est ensuite lui-même rejoint par son manager en la personne d’Arnold Skaaland. Interrogé à propos du rythme de son petit protégé, Arnie déclare que c’est lui qui demande toujours plus de matches. En bon babyface goût vanille – et avec son ton monocorde – Backlund nous délivre une promo ma foi relativement classique et affirme vouloir se mesurer aux meilleurs catcheurs du moment.


MATCH 2 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING & MANNY SIACA (03:48)

VAINQUEUR(S) : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE HOGAN


Il est – avec André le Géant – l’un des colosses de la World Wrestling Federation. Recouvert d’une ample cape dorée, l’individu que « Classy » Freddie Blassie présente fièrement sous le sobriquet de « The Incredible » Hulk Hogan effectue son entrée tout en majesté. Et comme la semaine dernière, Hogan se mesurait à non pas un mais à deux adversaires dans un match à handicap, bien qu’au vu des physiques des deux types en face de lui, je ne sais pas s’il est correct de parler de handicap. Il s’agit de Steve King, notre Saint-Patron des jobbers, ainsi que de Manny Siaca, un jobber d’origine hispanique.

Hogan ne sent pas que Siaca s’accroche à sa taille et sent encore moins les maigres coups de poing de King. En revanche, lorsque le floridien moustachu se met à cogner, la force de frappe n’est pas la même. Véritable montagne de muscles, Hogan ne rencontre aucune difficulté face à ces deux gugusses. On aurait même pu en rajouter un troisième. Finalement – et à la suite d’un passage à tabac pour le moins efficace – Hulk Hogan l’emporte en empilant les carcasses de King et de Siaca, préalablement broyés par une série de brise-dos.


MATCH 3 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS CHARLIE BROWN (03:21)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : STUN GUN

APPRÉCIATION : PERFORMANCE CORRECTE DU HANGMAN


Hulk Hogan, Stan Hansen et Killer Khan. Freddie Blassie a une sacrée armée, peut-être bien l’écurie de heels la plus redoutable de la promotion. Car si le Grand Wizard of Wrestling et Lou Albano ont aussi de quoi faire, Freddie Blassie les surclasse. The Hangman – Jean Neil Guay de son vrai nom – est un autre protégé de « The Hollywood Fashion Plate of Wrestling ». Originaire du Québec, où il a fait ses armes du côté de la Stampede Wrestling de Calgary, le canadien a également lutté sur les rings de la AWA sous le nom de Super Destroyer Mark III. Le Hangman affrontait ce soir un jobber du nom de Charlie Brown, assez connu dans ces émissions. 

Et comme souvent lors des matches du Hangman, nous assistons à une punition à sens unique et dénuée de compassion. Lourd – voire pataud dans son style de catch, le Hangman s’impose en étranglant son adversaire entre les cordes – ce qui est évidemment interdit. Balancé en dehors du ring, Brown se mange un sale coup de canne au moment de remonter entre les cordes. Poupée de chiffon dans les mains de son adversaire, Brown succombe à une variation du Military Press Slam. Sauf qu’au lieu de le faire tomber sur le ring, le Hangman le laisse lourdement retomber sur la troisième corde. Un compte de trois plus tard et le Hangman s’arroge une nouvelle victoire.


MATCH 4 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS « BIG » JOHN CALLAHAN (01:24)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : SQUASH EXPÉDITIF ET APRÈS-MATCH SURVOLTÉ


Sifflé comme jamais, le Sgt. Slaughter est peut-être l’homme le plus détesté du moment. Toujours emmené en direction du ring par Ernie Roth – notre Grand Wizard of Wrestling – l’instructeur du camp de Parris Island se frotte ce soir à un grand gaillard qui porte le nom de « Big » John Callahan, originaire de Milford dans l’État du Massachusetts.

Slaughter est chahuté par le public d’Allentown, qui scande à gorge déployée ce fameux chant « Gomer Pyle » qui fait bouillonner le sergent. Ce dernier ne le supporte pas et la foule en rajoute évidemment une couche. Slaughter décide de ne pas faire long feu et l’emporte en un peu plus d’une minute avec son Cobra Clutch, enterrant immédiatement les espoirs du public et de son adversaire.


– Slaughter est ensuite reçu au microphone par McMahon. Interrogé à propos de ce chant « Gomer Pyle », le sergent voit rouge et agresse Vince alors que le public s’en donne à cœur joie. Slaughter réitère sa proposition et un jeune Jim Duggan se présente alors pour relever ce défi. Avec le public à fond derrière lui, Duggan est soutenu par la foule alors qu’une chaise est amenée sur le ring par Dick Woehrle. Après quelques hésitations, la prise est cadenassée et Duggan essaie de toutes ses forces de s’en échapper. Toutefois, Slaughter tient bon et obtient finalement le dernier mot, Duggan perdant connaissance non sans avoir fait forte impression et en laissant l’image d’un caractère fort, toujours prêt à représenter le peuple.


MATCH 5 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA & FRANK SAVAGE (06:08)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : TOP ROPE CROSSBODY

INDICATEUR : * ¾


Originaire de l’île de Malte, le Baron Scicluna est l’un des compétiteurs les plus sinistres de cette promotion. Âgé de 52 ans, donc plus tout à fait dans la fleur de l’âge, Scicluna n’en reste pas moins un vétéran des rings et un briscard invétéré. Avec son partenaire Frank Savage, ils se mesuraient ce soir aux Champions Tag Team qui réalisent leur entrée sous un tonnerre d’acclamations. Toujours aussi populaires, Tony Garea et Rick Martel sont reçus en héros par la foule d’Allentown.

Les Champions s’imposent face au Baron qui leur oppose tout de même une féroce résistance. Lorsqu’entre Savage, celui-ci triche en enfonçant ses doigts dans les yeux de Martel mais ne fera pas le poids face au catch des Champions Tag Team. Martel et Garea prouvent qu’ils ne sont pas Champions Tag Team pour rien et font preuve d’une belle synergie. Ils déroulent et enchaînent une série de sauts chassés mais comme souvent lors de leurs matches, on dirait qu’ils ne savent pas comment conclure. Et après quelques hésitations, Martel en termine pour de bon avec un magnifique Crossbody porté depuis la troisième corde.


MATCH 6 : S.D « SPECIAL DELIVERY » JONES VS « BIG » RON SHAW (03:19)

VAINQUEUR : S.D JONES

PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE DE JONES


Revenu sur les rings de la World Wrestling Federation en début d’année, S.D Jones a tout d’abord apporté une touche de fraîcheur à ces programmes qui peinent parfois à se renouveler. Depuis quelques semaines, celui qu’on surnomme « Special Delivery » stagne peut-être un peu, mais nul doute que son match de ce soir sera l’occasion de se réaffirmer comme un solide atout. Jones rencontrait ce soir « Big » Ron Shaw, beau bébé originaire de Philadelphie en Pennsylvanie.                                                                                      

Vraisemblablement plus motivé que la semaine dernière, Jones fait le show et nous gratifie même de quelques pas de danse. Et lorsque Shaw lui enfonce le crâne dans la protection du coin, Jones ne ressent rien et ira lui-même se taper la tête dans ce coin. Jones lui tord ensuite longuement le cou avec un collier arrière et en termine avec son brise-nuque en l’espace de trois minutes.


Une bien belle édition de Championship Wrestling qui présente un programme éclectique et dynamique. Bob Backlund vole au secours de Dominic DeNucci et de Ricky McGraw, les Moondogs font couler le sang, Sgt. Slaughter proclame son Cobra Clutch Challenge et plus encore.

– Le règne de Tony Garea et de Rick Martel touche à sa fin et nous pouvons le sentir. Les  Champions sont en bout de course, éreintés par un rythme infernal et des défenses de titres qu’on ne compte plus. En revanche, leurs challengers ont les crocs plus acérés que jamais et semblent prêt à les bouffer tout cru. Offrant encore une fois une performance atypique – en ouvrant notamment le front de Dominic DeNucci à coups d’incisives et de canines – les toutous de Lou Albano sont inarrêtables et devraient détrôner les Champions sans grande surprise.

– Ce n’est pas tous les jours que notre Champion du monde nous gratifie de sa présence. Annoncé pour une petite interview en compagnie de son manager Arnold Skaaland, Bob Backlund est toutefois intervenu à la rescousse de Dominic DeNucci et de Rick McGraw, agressés par les Moondogs et le « Capitaine » Lou Albano. Bien que le rythme infernal des tournées lui empêche d’apparaître plus souvent lors de ces programmes, c’est toujours un plaisir que de voir à l’œuvre celui qui fut de 1978 à 1983 la figure de proue de la World Wrestling Federation. 

– L’attraction principale de la soirée est toutefois le lancement du Cobra Clutch Challenge, un défi lancé par Sgt. Slaughter qui promettait la somme de 5000 dollars à quiconque arriverait à se sortir de sa terrible prise de soumission. Et c’est un tout jeune Jim Duggan qui fut le premier à se présenter, vraisemblablement prêt à relever le défi. Le segment fut très entraînant et a conféré une certain légitimité à Duggan, tout en consolidant le sergent comme le heel numéro un de la promotion. Carton plein, ce segment est pleinement représentatif de ce qui sera plus tard considéré comme la recette du succès de la World Wrestling Federation – un savant mélange de sport et de divertissement qui fera la renommée mondial de la promotion. 

Nathan Maingneur

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