ALL STAR WRESTLING #130

25/07/1981

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et commenteront cette heure de catch nord-américain étiquetée World Wrestling Federation. Ce All Star Wrestling est encore et toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Ils nous emmènent d’abord du côté du Agricultural Hall d’Allentown pour un récent passage de Championship Wrestling. Les Moondogs de Lou Albano défendaient alors leurs ceintures de Champions Tag Team face aux anciens Champions, Tony Garea et Rick Martel.

MATCH 1 : WORLD WRESTLING FEDERATION TAG TEAM CHAMPIONSHIPS MATCH : THE MOONDOGS © W/CPT. LOU ALBANO VS TONY GAREA & RICK MARTEL (08:36)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : ***

L’air hagard et une barbe fournie, les Moondogs sont aux abords du ring, emmenés au ring par ce sacré Lou Albano. Leurs ceintures de Champions sont ce soir remises en jeu et leurs antagonistes sont ni plus ni moins que les anciens titulaires des World Wrestling Federation Tag Team Belts. Tony Garea et Rick Martel effectuent leur entrée et semblent remontés comme jamais à l’idée de récupérer leur or. Ils sont reçus comme des héros par le public d’Allentown.

Les challengers sont chauds comme la braise et se sont indéniablement préparés en amont de cette rencontre. Garea comme Martel ont la ferme intention de repartir avec les ceintures et le démontrent en ce début de combat. Ces derniers nous offrent un Tag Team Wrestling d’une précision chirurgicale et tiennent les chiens d’Albano en laisse, alors que celui-ci fulmine en contrebas. Comme souvent, les Moondogs sont tournés en bourrique, au grand bonheur du public. Le québécois passe à rien de l’emporter avec un Sunset Flip mais Rex s’en dégage et redonne de l’espoir au capitaine. Lors d’une projection dans les cordes, Martel subit un sale coup de genou de Spot, directement dans les reins. Albano y ajoute son grain de sel, ce qui permet aux Moondogs de reprendre le dessus. Martel a la force de rejoindre Garea qui entre pour faire le ménage. Ensemble et à la suite d’une sublime séquence, ils manquent de peu de l’emporter à nouveau. La situation dégénère et c’est à cet instant précis qu’Albano choisit d’opter pour le même scénario que la fois dernière. Il lance alors un os à l’un de ses toutous mais rate le coche, permettant à Martel d’enrouler Rex pour un Sunset Flip qui suffit cette fois-ci ! Tony Garea et Rick Martel l’emportent et récupèrent leurs ceintures de Champions Tag Team alors que le public d’Allentown est complètement déchaîné ! Magnifique moment sublimé par l’entrée de Pat Patterson, venu pour leur rapporter les ceintures. L’heure est à la célébration !

– Au microphone de Patterson, Tony Garea et Rick Martel sont en joie et n’y croient même pas. Martel est si euphorique qu’il en perd son anglais pour s’enthousiasmer en français ! Tony Garea remercie ensuite le public pour son soutien indéfectible et nos Champions Tag Team sont célébrés en héros par le public du Agricultural Hall.

MATCH 2 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS CURT HENNIG (05:47)

VAINQUEUR : CURT HENNIG

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : **

On revient désormais dans l’enceinte confinée du Fieldhouse d’Hamburg. Encore une fois cette semaine, Curt Hennig s’oppose à « Unpredictable » Johnny Rodz. Ils se sont déjà affrontés à plusieurs reprises, dont une fois sur le ring du Madison Square Garden. Et lors de ce premier combat, Hennig s’était arrogé une victoire encourageante. Originaire de Robbinsdale dans le Minnesota, Hennig est assurément apprécié de la foule présente ce soir.

On s’échange d’abord quelques contacts qui n’ont rien à envier à des séquences de lutte gréco-romaine. Bien qu’Hennig soit un ancien lutteur amateur, Johnny sait également catcher au tapis. Un doigt dans les yeux nous rappelle toutefois qu’il s’agit de catch et permet à Rodz de prendre l’avantage avec de sales coups de genou. Hennig passe un sale quart d’heure mais résiste, offrant une bonne résistance à son antagoniste. Johnny utilise les cordes à son avantage et cogne fort, alors que les chances d’Hennig semblent plutôt minces. Toutefois, le fiston de Larry « The Axe » Hennig ne cesse de se dégager et donne du fil à retordre à celui qu’on surnomme « The Fire Brand from the Bronx ». Curt se redonne du poil de la bête et revient avec de gros coups de poing. Un surpassement de Rodz est quelque peu dévié de sa trajectoire alors qu’une projection d’Hennig se termine en eau de boudin. Sur une énième projection, Johnny Rodz tombe dans le panneau et se laisse enrouler pour le compte de trois, offrant une victoire de plus à ce jeune prodige qu’est Curt Hennig.

– Pat Patterson accueille désormais les nouveaux Champions Tag Team de la promotion, reçus sous une belle ovation du public d’Hamburg. Patterson fait les louanges de leur combat face aux Moondogs et refait le match, le tout agrémenté des commentaires des Champions. Patterson aborde la question d’une éventuelle séparation en cas de défaite, hypothèse confirmée par Martel mais balayée par cette victoire face aux Moondogs de Lou Albano. À son égard, Patterson fait mention que le capitaine a ensuite fouetté ses chiens mais cela n’impressionne guère Garea, le tête froide du duo. Les Champions sont prêts à défendre leurs ceintures contre n’importe qui.

MATCH 3 : ANDRÉ THE GIANT VS PETE MITCHELL & JERRY JOHNSON (03:39)

VAINQUEUR(S) : ANDRÉ THE GIANT

PRISE DE FINITION : SIT-OUT SPLASH

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT

Élève de Johnny Rodz, Pete Mitchell s’associe ce soir à Jerry Johnson, originaire de l’État du New Jersey. Ce frêle tandem se mesure à un défi de taille et c’est peu dire. Il s’agit en effet d’André le Géant, accueilli en héros par le public d’Hamburg. L’ancien Géant Ferré s’avance en direction du ring et fascine toujours autant qu’il impressionne.

La scène est édifiante. Mitchell comme Johnson s’y collent mais ne peuvent absolument rien faire face à cette montagne humaine. André s’en débarrasse manu-militari comme de deux moustiques un soir d’été humide en leur éclatant la tête l’une dans l’autre. Malgré ce qu’en disent McMahon et Patterson, André paraît plutôt affaibli et doit souvent prendre appui sur les cordes. Mitchell se prend une fessée et alors que Johnson était envoyé en contrebas, son collègue se mange un Big Boot du tonnerre et succombe à un Sit Out Splash d’André, qui aurait suffi pour un compte de cent. Killer Khan rôde toujours et André n’a rien oublié de l’agression qu’il a subi de sa part. La vengeance s’annonce sans merci.

– Pat Patterson est aux abords du ring et accueille désormais Ricky McGraw, souffrant donc d’un cou brisé, une blessure survenue lors de son dernier match face à ce même Killer Khan. Ricky semble plutôt miné par cette blessure mais espère remonter sur le ring d’ici quelques mois. Pour la première fois de l’histoire de ce programme, une blessure est utilisée à des fins préventives puisque McGraw met en garde les spectateurs des dangers du catch professionnel.

MATCH 4 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JACK CARSON (03:44)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : VALENTINE EST AUSSI BRUTAL QUE MÉTHODIQUE

Présent sur cette antenne depuis plusieurs semaines, Greg Valentine incarne une certaine idée de la classe qu’incarnaient autrefois Gorgeous George et « Nature Boy » Buddy Rogers. Doublé du Grand Wizard of Wrestling, aussi coloré qu’insupportable, Valentine se fait ce soir les dents sur Jack Carson, qui se tient timidement dans le coin opposé.

Fin technicien, Valentine se focalise immédiatement sur la jambe de Carson. Avec un regard sadique, Greg ne lâche pas son os et prépare sciemment sa prise en quatre. Il lui assène ensuite un Spinning Toe Hold, prise créée par Dory Funk Sr puis reprise et popularisée par ses fils Terry et Dory Jr. Greg Valentine l’emporte sans difficulté aucune grâce à sa Figure Four Leglock, dont personne ne semble s’être encore sortie.

MATCH 5 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE KING (02:56)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : PASSAGE À TABAC FROID ET AUTORITAIRE

On termine ce programme avec « King Kong » Angelo Mosca, toujours accompagné au ring par un Lou Albano plutôt discret. Populaire au Canada, Mosca est bel et bien détesté des foules américaines. Il se frotte ce soir à Steve King, jobber d’origine portoricaine qui ne sera d’aucune résistance.

Et en effet, King s’écroule d’emblée sous le poids des coups de Mosca. L’ancien joueur de la CFL est aussi vicieux que brutal et punit ce pauvre garçon avec de sales coups de pied et de poing. Mosca prend tout son temps et fait durer son plaisir, qui se traduit par un passage à tabac en bonne et due forme. Il l’emporte ensuite en moins de trois minutes avec son brise-dos.

Après une édition historique, ce All Star Wrestling se devait de maintenir le standing. Et lors de cet épisode eut lieu un autre grand moment de l’histoire de la promotion.

– On note d’abord la présence d’André le Géant qui, malgré ce qu’en dit l’opinion générale, semblait plus diminué que d’habitude.

– Greg Valentine rejoignait « King Kong » Mosca parmi les brutes épaisses de la fédération, toujours de sortie lors de ces programmes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le fiston de Johnny Valentine semble sur une bonne pente.

– Le cou brisé à la suite de son match face à Killer Khan, c’est un Ricky McGraw toujours aussi timide qui nous a gratifié d’un entretien maladroit et gêné. Espérons que notre cher « Quickdraw » reprendra du poil de la bête pour remonter sur le ring au meilleur de ses capacités.

– Encore une fois opposé à Johnny Rodz, Curt Hennig a encore crée la surprise en rivant les épaules de Rodz au sol. Même si le match reste plutôt classique, il n’en reste pas moins agréable à découvrir.

– Le point d’orgue de ce All Star Wrestling est toutefois à mettre au crédit de Tony Garea et Rick Martel. Face aux Moondogs d’Albano, Martel et Garea étaient simplement trop forts et ont pu récupérer leur or au terme d’un très bon combat de Tag Team Wrestling étiqueté World Wrestling Federation. Pour l’instant, l’heure est à la célébration alors que nos chouchous entament avec sérénité un second règne en tant que World Tag Team Champions.

Nathan Maingneur